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Par metanoia1 le 1 Février 2008 à 23:26
ÉSOTÉRISME XXIe
SIÈCLE
Autour de René Guénon
Federico González
PROLOGUE
Javais lintention décrire un livre intitulé comme celui-ci, lorsque je constatai quil était déjà écrit. En effet, le panorama que je tentais dy décrire pour ce XXIème siècle en rapport avec la Métaphysique, englobait tout à la fois les quelques rares groupes et individualités sérieux et de type initiatique qui travaillent en Occident, et lénorme masse de personnalités, cellules, et enfin sectes, qui pullulent autour de la Science Sacrée en la dénaturant, et qui ont apporté la confusion, le chaos et les errements propres à lobscurité de tout éon qui sachève; ce qui rend indispensable un redressement, au moins doctrinal, au nom de la préservation des valeurs traditionnelles, des Idées Universelles sans restriction de temps ni de lieu, directement en rapport avec lessence du Cosmos et sa constante recréation et, par conséquent avec la conservation de la Vie, la Liberté, et la Connaissance qui rendent possible la régénération.
Je constatai alors que décrire ce temps présent dans lEsotérisme revenait à ôter la paille du grain (Cf Saint Matthieu 13, 24-31). En effet, lambiance régnant en ce commencement du XXIème siècle, dont témoignent aussi sur la scène ésotérique le mensonge et la tromperie, la falsification et le vol, lignorance et la trahison, néchappe pas aux grandes lignes de la loi qui caractérise les temps modernes. Ainsi, un spécialiste de ces questions devait inclure des informations de première main des sujets traités, ainsi que des rôles joués par les acteurs sur la scène réduite des idées ésotériques contemporaines. Une uvre de ce genre devait alors réunir une abondante documentation qui enrichisse nimporte quelle investigation dans ce sens et qui ordonne le chemin dune façon générale.
Cest alors que je compris que le livre était déjà écrit et quil létait de ma main.
Ceci vient du fait de diriger la revue SYMBOLOS, dans laquelle jai pu rendre compte du panorama ésotérique général des onze années antérieures à la fin du millénaire, ce qui revient au même que de mettre en valeur les éléments qui furent la semence du XXIème siècle, et distinguer entre eux les appartenances à différents ordres, témoignant ainsi de lexistence dune Science Sacrée, cest-à-dire dune Tradition Unanime, si vivante de nos jours, et aussi vraie que ses origines non-créées.
Nous sommes nombreux à croire que la plus haute autorité de la Science Sacrée en Occident de notre temps (bien quil en existe également dautres auteurs authentiques) est René Guénon; et son uvre, qui touche plusieurs disciplines, est le témoignage synthétique et global de cette Science en ces temps que traverse la Civilisation Occidentale que beaucoup désotéristes comparent à une Fin de Cycle.
Mais ce nest pas seulement laspect doctrinal ou ordonnateur de son Travail qui ressort, mais aussi son influence dans les milieux ésotériques, et dans lHistoire de lEsotérisme en général, à travers lautorité quil a exercée sur divers groupes, écrivains et lecteurs qui ont considéré sa figure providentielle, morts et vivants qui ont bu à sa source malgré que beaucoup dentre eux ne le mentionnent quà peine, ou bien se soient par la suite retourné contre lui, se joignant au collectif qui ne peut que nier les idées ésotériques, de par leur propre nature qui les rend incompréhensibles pour ceux qui avec raison les voient comme contraires à toute logique ou science.
Et cest au travers de cette masse de lecteurs qui ladulent ou le détestent puisque sa pensée critique eut dinnombrables ennemis depuis le début jusquà sa mort avec toutes les nuances intermédiaires, que la pensée de Guénon sest diffusée dans le milieu ésotérique, autant pour ses références à la Maçonnerie et à lHermétisme, ou aux Religions du Livre, ou à lHindouisme, Lamaïsme, Taoïsme ou encore les aborigènes américains, que pour lesprit irradiant son travail et les aveuglantes analogies quil réalise, aliment pour lintelligence et véhicule pour la compréhension. Et cest aujourdhui, cinquante ans après sa mort, ce que lon peut vérifier en observant combien son uvre reste vivante, peut-être plus encore que durant sa propre existence temporelle; célébrations, symposiums, numéros de revues, livres, articles, témoignent des divers hommages qui lui sont rendus.
Ainsi, de façon naturelle, la figure de Guénon devint laxe de ce livre sur lésotérisme au XXIème siècle.
Pour les mêmes motifs, il sétait institué comme le guide spirituel de la revue SYMBOLOS et du groupe de rédacteurs qui la forment. Cest pour celà quil est absolument normal que je publie ici ce que jai écrit sur Guénon lui-même, la Maçonnerie et la Tradition Hermétique, ce qui forme de par ses propres caractéristiques un regard sur lésotérisme contemporain, puisque en tant que directeur de SYMBOLOS je me devais dêtre en contact avec les principales idées et milieux ésotériques de ces derniers onze ans, aussi bien en Europe quen Amérique, ainsi quavec les auteurs actuels.
Depuis les débuts de sa publication, cette revue, que nous distribuons parmi les principaux milieux ésotériques, reçut un accueil favorable, spécialement auprès de ceux qui connaissaient ou étaient au courant de luvre de Guénon, avec lesquels nous échangions des exemplaires de nos publications et articles en diverses langues que nous publions dans SYMBOLOS, tout comme plusieurs de nos collaborations furent traduites et diffusées dans ces milieux. A ceci il faut ajouter lenvoi dune abondante correspondance de Guénon, qui navait pas encore été publiée, et détudes de lauteur qui, ayant été publiées dans des revues de son époque, navaient pas été recueillies dans ses livres et que quelques correspondants me firent parvenir aimablement. Il faut également mentionner que, étant donné la qualité des articles initiaux, nous avons reçu de nombreux travaux dauteurs qui désiraient spontanément se joindre à SYMBOLOS et publier dans ses pages, ce qui se fit vu la valeur de beaucoup des textes envoyés bien que ces auteurs ne participent pas de tout ce qui est manifeste dans ce milieu et nappartiennent pas au noyau décrivains qui forment la rédaction de notre revue.
Ce qui fit que SYMBOLOS sinstitua ainsi, et sans lavoir prétendu, comme une sorte déminence doù observer le panorama de lambiance ésotérique de son époque; un point de vue privilégié puisquétant intervenu directement dans les questions dont traite le thème, y compris de forme polémique, tout en rendant compte au moyen de commentaires, recensions, ou encore la reproduction photographique de sommaires que nous avons conservé ici du mouvement ésotérique en général; pendant que Guénon, la Tradition Hermétique et la Franc-Maçonnerie, comme moyens daccès à la Connaissance en particulier, cest-à-dire comme guides et chemins de réalisation, constituaient le programme sur lequel insistait tout particulièrement notre revue.
De fait, SYMBOLOS a déjà publié jusquà présent plus de 4.000 pages sur des thèmes ésotériques de toutes les grandes traditions, y compris la Tradition Précolombienne, que Guénon na presque pas approchée, à laquelle SYMBOLOS consacra plusieurs travaux; ce dernier programme a été éliminé en vue de cette collection qui comprend seulement ceux qui sont consacrés aux voies citées précédemment et à leur vigueur, documentée par les publications et les auteurs qui en témoignent dans un sens ou dans lautre, car la polémique nest exclue daucune manière, tout en signalant concepts et chemins, symboles et pensées ou points de vue également valides, en rejetant beaucoup derreurs dans linterprétation, presque toujours intéressée, de concepts en rapport avec la doctrine traditionnelle et émanant de sources qui, de nos jours plus que jamais, sont opposées à cette doctrine quelles prétendent pourtant manipuler et utiliser à leur profit, qui est le même que celui de lAdversaire. Dans ce sens, lon insiste tout particulièrement sur les différences entre religion et métaphysique, exotérisme-ésotérisme et Etre et Non-Etre, qui ont si souvent prêté à des confusions encore aggravées par les personnes et les groupes qui, ou bien par ignorance qui mène à la haine ou bien par désir dhégémonie et pouvoir, ont adultéré la pensée de Guénon déjà de son vivant. Comme par exemple ceux qui sapproprient sa figure et son uvre à des fins religieuses qui frôlent le fanatisme ou à des fins politiques, dans ce dernier cas des groupes fascistes et traditionalistes du type dur, ralliés aujourdhui au drapeau de linnocente Nouvelle Droite. <o:p></o:p>
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1ère Partie<o:p></o:p>
CHAPITRE I<o:p></o:p>
RELIGION ET MÉTAPHYSIQUE À LA FIN DU CYCLE *<o:p></o:p>
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De fait, non seulement notre Revue nest compromise avec aucune religion en précisant que nous appelons religions les trois branches: judaïsme, christianisme, islamisme, dérivées du monothéisme abrahamique mais elle est areligieuse, cest-à-dire quelle a un support et un but métaphysique et nadore pas de divinités personnifiées ni possède de vision anthropomorphique, ou individualisée, de lIdentité Suprême.1 La Tradition Hermétique, comme Enoch-Hermès dont elle tire son nom, est évidemment préchrétienne mais surtout antédiluvienne, cest-à-dire quelle survit aux catastrophes de divers mondes. Cest pour cela que létude des cycles est extrêmement productive dans le travail de la Connaissance, puisquelle nous oblige à nous passer dune vision religieuse, cest-à-dire exotérique donc historique, rattachée à nimporte quel cycle, pour nous placer après dépuisantes épreuves et travaux dans une position beaucoup plus ample, de type polaire, où les différences entre les religions et les religions mêmes sont réduites à néant face à la Majesté de lÊtre Universel et ses divers états, à la lumière duquel toute querelle samoindrit voire disparaît dès que ces passions (nées de la dualité, donc dun dualisme qui doit recourir à un monisme radical pour résoudre son conflit) se dissolvent à cause de leur genre religieux dans le fondamentalisme, lintégrisme, ou le sionisme,2 et sont un véritable obstacle pour la Connaissance, cest-à-dire la Gnose, comme lindique lun des sous-titres de SYMBOLOS. Nous tenons pour acquis que cette attitude nous a déjà causé des problèmes avec les religions émanant du Livre. Nous nous référons notamment à quelques escarmouches que nous avons dû essuyer avec des juifs et des islamiques radicaux peu disposés à respecter la Tradition Hermétique, leurs dieux et déesses, ceux quils ont eu lopportunité de connaître ou même assimiler dans leur corps exotérique en tant que Noms de Pouvoir, Archanges, Anges, etc.; les hébreux ont à la base des problèmes avec Guénon notre référence intellectuelle parce quil est mort en Islam, sans remarquer que ce dernier cite à plusieurs reprises leur Kabbale, cest-à-dire leur Tradition.
Paradoxalement nous en avons trouvé dautres, très irrités, pour nous accuser nous-mêmes et Guénon dêtre hébraïsants. Il y a également des groupes islamiques traditionnels, de ceux qui prient, qui croient à leur façon à la guerre sainte et se consacrent systématiquement à la provocation (aussi puérile que daller prier à la manière islamique dans la cathédrale de Cordoue ou aussi sérieuse que démettre leur propre monnaie à Grenade), accaparent des groupes détudes, spécialement de jeunes ou de faibles ayant besoin de secours religieux, et autres broutilles réalisées par des individus nayant en réalité aucun niveau de Connaissance en dépit de leur appartenance à des groupements traditionnels, donc dérivant directement du prophète, ce qui est, dit-on, différent de lirrégularité de Schuon et sa secte qui depuis des années nous molestent de toutes les manières possibles, essayant concrètement de nous assimiler au satanisme et utilisant même le mensonge et les moyens les plus vils pour nous détruire. Précisons que pratiquement tous les martyrs soufis ont trouvé la mort aux mains dautorités fanatiques religieuses ou légalistes littérales, toutes convaincues davoir raison et de représenter officiellement lIslam; de fait celui-ci répète constamment cette fragmentation et regroupement de structures particulières, sopposant parfois les unes aux autres, ce qui rend difficile savoir laquelle est intégriste, fondamentaliste, ou traditionnelle et font que de sa propre dynamique leur réseau continue de sétendre vers les quatre points de lespace.
Nous avons gardé pour la fin la religion dans laquelle sont nés la totalité des rédacteurs de SYMBOLOS, la religion catholique, qui nous disqualifie pour notre appartenance à lOrdre Maçonnique. Ceci est particulièrement outrageant du fait que ces officiaux, qui depuis des siècles ont trahi leur fondateur et son héritage, son Évangile, dans lequel se consignent ses enseignements, se consacrent en revanche aujourdhui à des questions "sociales" à labri de la science, quils bénissent, sefforçant ainsi dassurer leur part de pouvoir et dinfluence dans la grande escroquerie institutionnalisée, de laquelle ils ont été et prétendent continuer dêtre lun des piliers. Inutile de préciser que ces gens ne croient à aucune sorte désotérisme, voire même ne semblent pas donner crédit à leurs propres dogmes, comme lon a pu le vérifier auprès de quelques fonctionnaires du Vatican avec lesquels nous avons conversé il y a quelques années à Rome.
Quoi quil en soit, nous pensons que ces mouvements radicalisés ne montrent que la crispation et la rigueur quils annoncent, ne survivent que brièvement à la mort dun être vivant, et ne sont rien de plus, bien que leurs membres intégrants se sentent bien supérieurs (saints héroïques qui défendent la cause de Dieu), ce qui est souvent ainsi dun point de vue dissolvant, au contraire de ce quils imaginent et prétendent... Dans ce sens il faut souligner lattitude opposée de la Tradition Hermétique, qui accueillit à Alexandrie toutes les gnoses, et intégra hébreux et chrétiens sous son égide païenne et polythéiste, qui a tellement enrichi lOccident et aussi cette humanité adamique, de laquelle elle est en fait lesprit aussi bien que lâme, malgré que son cheminement subisse les constantes interférences de prétentions religieuses fondées sur le monisme dune croyance qui dénie à son Dieu la possibilité de Non-Être.
En dernier recours et en appliquant cet exposé général au cas de SYMBOLOS avec une perspective vraiment Universelle, cest-à-dire depuis le pôle, où les mouvements passionnés du cur-soleil ne sont plus seuls à être perçus et où lon voit clairement la porte ouverte sur dautres États de lÊtre Universel, nous dirons que ceux-là ne sont pas exclusivement affirmatifs ou ontologiques, mais aussi complètement différents de ce que signe nimporte quelle détermination. Nouvelle réalité dans laquelle on vit seulement par la Grâce de Dieu, qui nous limite par le numéro, et nous donne ainsi la possibilité de transcender le cosmos au moyen dun véhicule à notre portée.
Autrement dit, dans lhumanité où nous devons vivre, cest-à-dire dans le segment de lÊtre Universel que constituent cette Création et son Grand Faiseur (et non pas son assistant, le Démiurge, seigneur du feu et du souffle, pris comme le Dieu des religions). La possibilité nous est alors offerte de nous identifier à lui, tout comme lui-même sidentifie à léon, ou Manu, et à son tour ce dernier sidentifie avec le Manu des Manu qui englobe la totalité des créations, des mondes et des humanités dans ses possibilités et développements indéfinis, et, encore plus stupéfiant, dans une parfaite simultanéité, dans linstant. Cest alors que survient la question: si nous ne savons rien, et même il ny a rien à savoir, qui sait véritablement pour qui il travaille?
Nous ne sommes antireligieux daucune façon, mais il convient de savoir où sont tombées les traditions dégénérées par leurs tendances exotériques et les agissements dindividus, depuis des siècles usurpateurs du pouvoir, et sétant institués officiers dogmatiques de ces religions quils utilisent à leur profit, ce qui est évident dans le catholicisme et sa pompe.
Dans le catholicisme, létymologie même du mot religion perd son sens puisque les voies sont brisées, et le pont (pontifex) qui unissait lêtre individuel à lÊtre Universel par le biais de la Connaissance nexiste pas, cette dernière ayant été abandonnée et remplacée par une Foi aveugle dont le contenu changeant peut être une chose ou lautre, cest-à-dire en complète contradiction avec la Science Sacrée.
Lon pense parfois, erronément, que cette fin de cycle voit des forces obscures sattaquer aux religions, lorsque cest précisément le contraire qui se passe: celles-ci sont tellement corrompues et adultérées quelles ont de ce fait pratiquement perdu toute connexion avec le Principe; elles doivent donc être considérées dans toute leur imposture, et dépassées une fois pour toutes par tous ceux qui aspirent à la Sagesse. En réalité les monothéismes tels quils se présentent actuellement demeurent des systèmes incomplets, de type unidirectionnel fondé sur la dévotion, qui napportent pas de solution au problème du mal, et sont incapables de dépasser la sphère du démiurge.
Nous voudrions apporter ici quelque argument plus favorable aux religions, puisque nous sommes loin de vouloir leur faire mal ou de les nier en quelque sorte comme le rite exotérique bien que nous ne voulions pas non plus être complices par notre silence dune chose qui nous préoccupe. De plus, noublions pas que la perspective dun hermétiste est de voir les credo nier sa Tradition, aussi authentique quune autre, qui est même présente parmi les religions du Livre, bien que ces dernières nadmettent pas de chemin ou voie de réalisation qui ne passe par leur intermédiaire; dans quelques cas, les esprits religieux les moins étriqués "acceptent" officiellement quatre autres traditions orientales considérées à tort comme des religions. Tout ceci sans mentionner limportance nulle quils attribuent à la Tradition précolombienne, et aux traditions archaïques en général, dont les vestiges culturels et spirituels nont pas encore complètement disparu.
La raison en est que, bien quen relation étroite, la métaphysique et la religion appartiennent à deux milieux distincts. Et même en considérant, comme le prétend lIslam, quil existe un ésotérisme dans la religion, dans le meilleur des cas il sagit toujours dun ésotérisme solaire (bien que lIslam soit rattaché au lunaire, ce que met en évidence son emblème du Croissant et de létoile), alors quelle doit obligatoirement contenir des dogmes exotériques pour assumer sa fonction en opposition avec la réalisation polaire, strictement métaphysique.
Tant que notre groupe fut fermé, cest-à-dire lorsque nous travaillions seulement en nous-mêmes au moyen des méthodes hermétiques, Tarot, Kabbale, Alchimie, Arithmosophie, etc., ou même avec la Cyclologie, nous neûmes pas de plus graves problèmes, bien quil soit connu que ne manquent pas les malheureux dont luvre soi-disant pour le bien public est lun des travestissements, par le biais dune supposée vertu inventée pour justifier leur ignorance et leur désir de contrôle et pouvoir. Néanmoins, nos ennemis ne faisaient encore que montrer une part infime de ce qui sest déchaîné par la suite mettant en évidence le degré élémentaire des ces "initiés" et leurs qualités inexistantes, voire une profonde ignorance devant être occultée derrière le fanatisme religieux, sujets qui nont rien à voir avec la Connaissance et le Jnâni yoga- et la rapidité du mercure et la malléabilité de lor présents dans la Tradition Hermético-Alchimique, dans laquelle un grand dieu, celui qui a fabriqué la lire dApollon, le grec Hermès descendant de légyptien Thot, est à la fois messager, psychopompe et héros culturel; le dieu des diplomates et des commerçants. Signalons en outre que, notre pensée étant métaphysique, cest-à-dire propre aux "Grands Mystères" et dincarnation ontologique au travers de la cosmogonie et du symbole, donc du plan intermédiaire, elle fut immédiatement repoussée par les fausses hiérarchies abrahamiques, ignares en ce qui concerne la Science Sacrée, comme lattestent leur petitesse et lextrême limitation de leur vision. Ces violentes dissensions sont illustrées par les guerres qui opposent ces religions, ou de leurs noyaux, qui se produisent même dans les soi-disant sociétés initiatiques, ou ésotériques, comme certains les nomment bien que, au lieu de soccuper de la Connaissance implicite dans leur Tradition, elles ne traitent que de leur expansion quantitative, cest-à-dire leur nombre de fidèles ou la mesure du pouvoir quils possèdent, quand ce nest pas des revers infligés aux adversaires osant discuter leur hégémonie, ou lautorité absolue destinée à imposer leurs vues. Y a-t-il plus grande imposture que de laisser la religion supplanter linitiation?
Cette engeance est de fait totalement périmée et si certains croient en la "pauvreté" et le "sacrifice" comme un bien en soi, cest-à-dire que leur croyance trouve sa source dans les uvres humaines et non dans la grâce du Seigneur, nous trouvons surprenant quil subsiste encore une ignorance aussi cristallisée que les orthodoxies, tant religieuses que politiques; les gens sont las de ces alternatives aussi fausses quarbitraires où se trouve plongé lhomme moderne, et malgré une certaine relation superstitieuse avec la religion, le peuple semble sen être oublié et se révèle agnostique, sauf lors de grandes catastrophes ou de certaines "apparitions" mariales et de saints niées par lÉglise; les juifs, repliés sur eux-mêmes, attendant la ronde du rabbin collecteur dimpôts... Ceci nest pas complètement valable dans le cas de lIslam, en plein essor religieux contemporain, bien que son fondamentalisme même, y compris le terrorisme, trahit sa faiblesse et rencontre un fort rejet parmi les fidèles, ce qui est très clair en Afrique du Nord.3
La vie du Prophète et lHistoire de lIslam sont pleines dexemples dintervention divine directe, ce qui illustre quil nest nul besoin des obscures manuvres et des manigances, ni des "poussées" et "coups de coude" de ceux qui ne constituent, au mieux, que lun de ses groupements, sans compter les diverses Traditions, qui affronteront plus ou moins consciemment la Fin des Temps. De notre côté nous ne cherchons pas à gagner quoi que ce soit, et encore moins une guerre, puisquil y a des années que nous avons accepté notre défaite la plus complète devant les inévitables circonstances cycliques.
Lon pourra comprendre létonnement ressenti cependant lorsque lon entend dire que lIslam nest pas seulement une religion, ni signifie uniquement soumission, mais que ce nom indique la pureté essentielle de toute religion ou connaissance, antérieure ou postérieure. Cest-à-dire quil rend islamique par décret nimporte quel penseur, de nimporte quelle époque. Ce fait devient parfaitement clair en lisant dans S. H. Nasr (Vida y pensamiento en el Islam, Herder, Barcelone 1985, p.9) que lIslam nest pas seulement le Coran et le Hadith, donc lhéritage reçu il y a quatorze siècles, sinon que "LIslam comporte, en plus de cette essence, son déploiement dans le temps et dans lespace et tout ce quil a absorbé selon son génie propre et a fait sien par son pouvoir de transformation et synthèse." Le choc est dautant plus fort que, au chapitre IX de cette uvre, lon parle dHermès et des écrits hermétiques dans lIslam, et que lon y commente linfluence exercée sur ce credo par Hermès Trismégiste (le prophète islamique Idris) par lintermédiaire des hermétistes sabéens (héritiers de Balkis, reine de Saba, en rapport étroit avec Salomon et son temple), certains dentre eux ayant été islamisés par la suite ou ayant dû cohabiter par la force avec cette religion et loi, comme ce fut le cas de nombreux sages et martyrs parfois revendiqués à posteriori. Il semble en tout cas pour le moins curieux quune tradition comme la Tradition Hermétique, qui est demeurée vivante en Occident jusquà nos jours, et qui fut connue des islamiques eux-mêmes (Mohamed c.571-631) plusieurs siècles après son avant-dernière irradiation importante, à Alexandrie (nous gardons la dernière pour Florence et son postérieur développement rose-croix et franc-maçon), fasse aujourdhui partie de la doctrine islamique, ce avec quoi ne peuvent être daccord ni les hermétistes ni aucune personne sérieuse, sans compter que ceux-ci ne veulent se soumettre à aucune obligation religieuse puisquil ny en a aucune nécessité, selon les impératifs de leur propre Tradition, dont le patron est le dieu Hermès Trismégiste et le Livre est le Corpus Hermeticum.4
Il demeure que lintérêt envers les institutions religieuses, voire même pour les "grandes" religions, sest affaibli5 et cest précisément ce quelles savent et se refusent à accepter, motif pour lequel elles tentent de se rendre plus attirantes (de la façon la plus élémentaire et grossière, à la ressemblance des sectes) afin dessayer de canaliser les fortes tendances qui existent envers la Connaissance. Car il existe une véritable soif de savoir et un esprit "religieux" une fureur que connurent les païens plus en rapport avec la Cosmogonie, le Symbole et la Métaphysique et de nombreuses autres alternatives opposées à toute forme dorthodoxie religieuse, de dictature intérieure, de menace, censure ou fanatisme, soit tout leur entourage ordinaire, au sein duquel leurs us et coutumes, leurs tabous, phobies et obligations devant être imposés à autrui, ne les rendent bien entendu pas très attirantes aux yeux des habitants de cette fin de cycle. A tout ce qui précède et qui est rejeté des nouvelles générations il faut ajouter que cela se trouve être représenté par des individualités aux visées limitées: historiques, idéologiques, sans aucun doute passionnelles, régies par la haine quengendre lenvie de ce que lon na pas et que lon devine quon ne le possédera jamais.
Dans lIslam, ce qui est nommé loi islamique correspond évidemment à lexotérisme; ce que lon appelle ésotérisme disons-le une bonne fois est en propre un point de vue religieux, généralement rattaché à la piété-dévotion-sentimentalisme ou même à des doctrines philosophiques, ou plus exactement théologiques, à linstar du christianisme, quoique celui-ci nie toute possibilité désotérisme et conforme avec sa doctrine la solide orthodoxie dune force armée, soit une loi religieuse définie par un groupe possédant le contrôle, ou par des mafias possédant une force de pression suffisante pour lexercer de différentes positions.6
Dans les deux cas la masse des fidèles, ou la presque totalité de ses affiliés, demeure dans la plus profonde ignorance comme cest le cas du judaïsme, bien que personne ne puisse nier le rôle éducateur et ordonnateur des religions, les consolations quelles apportent, les morales quelles propagent, cest-à-dire les règles de leurs us et coutumes; il faut également préciser quelles furent en dautres temps le siège de sages et de mages, véritables hommes de Connaissance, et paradoxalement comptent encore aujourdhui de nombreux initiés.
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Nombreux sont ceux qui ont essayé et essayent depuis des années dintervenir de bonne foi au sein même des religions abrahamiques, pour que celles-ci comprennent leurs desseins et origines authentiques, et puissent ainsi remplir les fonctions pour lesquelles elles ont réellement été créées. Au moins depuis lépoque où Guénon publiait son uvre, les tentatives ont été totalement infructueuses, et en particulier beaucoup dentre nous ont recherché le dialogue avec prêtres et fidèles catholiques de toute tendance durant plus de deux décennies, avec les résultats les plus aberrants et toujours négatifs. Dautre part, des personnages de responsabilité marquée ont essayé et essayent que les autorités religieuses mondiales comprennent quelles se trouvent au bord de la fin des temps, donc quelles nous expliquent, malgré leur impuissance, ce qui est réellement en train de se passer, ce qui arrivera et à quoi devons-nous nous attendre; en définitive, quelles répondent à présent aux questions éternelles de lêtre humain, comme le font leurs livres sacrés et le firent leurs prophètes et sages herméneutiques. Car dans lessence, à lorigine même des religions, se trouve le message révélé par la voix de leurs envoyés, mais aujourdhui il est inutile de le rechercher dans le temple "réel", dans celui du quartier ou auprès des autorités ecclésiastiques. Il semblerait que personne ne veuille se rendre compte que, si une pierre est lancée du haut dune tour sa vitesse augmente de façon géométriquement proportionnelle à la distance parcourue, et cest ce qui est en train de se passer temporairement de nos jours, alors que nous atteignons le millénaire. Lhomme pourra ajouter une nouvelle illusion à un monde qui sefface (de par la logique des cycles) et peut-être songer dans ce cas à la projection historique et quantitative dune guerre sainte ou non qui mettra dans sa main tous les atouts, et régnera puérilement sur les autres. Pour combien de temps? Cest la question que nous nous posons étant donné la situation cosmique. De plus, cette querelle même nous place spécifiquement en Méditerranée, cest-à-dire dans une zone géographique réduite qui si lon nous passe lexpression est un cadre plutôt local, presque une bagarre de rues pour ces religions qui prétendent posséder toute Universalité et se limitent à des chicanes à Jérusalem, même sils en arrivent peut-être à utiliser des armes atomiques. Et sil est vrai, comme nous le remarquions, quà lorigine elles émanent de la Divinité, le processus cyclique les en a tellement éloignées quun futur Homme de Connaissance devra vraiment sy opposer même au sein de son propre credo pour la corruption et le poison moral implicites quelles portent, pour avoir renié leurs origines sacrées afin de nous offrir leur version détachée du Principe et liée à des opinions personnelles, parfois basées sur des thèmes traditionnels, mais forgées avec la complicité du groupe et imposées avec la ferveur et le fanatisme de crânes rasés, héros communistes ou "fachos", ou fondamentalistes religieux.7 Cest un symbole que ces extrémismes et surtout la "spiritualité" qui les motive se traduisent par le terrorisme, quoique didéologies opposées. Seuls les ennemis de Dieu sont capables déchanger son Éternité contre lappui prétendu à une guerre régionale ou mondiale, simple escarmouche comparée à elle. Ni arbitraire ni casuel, cest seulement ce qui découle du niveau où lon place la déité: si le degré est métaphysique un tel problème nexiste pas; étant religieux, ladéquation est toujours insuffisante, puisquil sagit dune déité personnelle, donc individuelle, ou dun dieu personnalisé, deux formes analogues inhérentes à ce point de vue toujours rattaché à la possession, ou la matérialisation de ce qui est spirituel comme une chose pouvant être acquise, reniant la grâce, à base de génuflexions ou commerce de faveurs et rémunérations avec de soi-disant esprits, dénaturant ainsi lidée de sacrifice. Dans ce cas, lon peut arriver à justifier certaines critiques gnostiques envers le judaïsme où lon assimile Jéhovah, non pas avec la figure de lÊtre suprême, mais avec son second, le Démiurge.
Quant aux collaborateurs de SYMBOLOS, nous dirons que nous sommes entraînés à la concentration, où la coexistence de différents points de vue, même opposés (mais aussi complémentaires dans leurs multiples et étranges relations, donc pouvant se conjuguer indéfiniment), nest jamais le fruit dune fixation a priori sur une seule voie de lesprit, sur laquelle se plaque toute la volonté forgée par des raisons prises comme credo, à lexclusion de toute forme de conciliation des opposés ou dexercice du libre arbitre, refusant ou compromettant la reddition à lintelligence, déesse aussi fuyante que réelle. Cest par langoisse du doute, par la vérification de notre rien qui est à chaque fois encore moins, donc grâce aux instruments du cabinet alchimique de lâme, que lon perçoit la simultanéité des éons et la perpétuelle naissance de la création.
Pour nous et pour bien dautres la déité ou la conception que nous en avons, ne se forme pas à différents niveaux et nadopte aucune couleur, religieuse ou non; donc il importe peu quel intérêt quantitatif ou historique, lié à des notions de compétition et de triomphe (un point de vue presque sportif), est soutenu par ces groupes antagoniques et extrêmement limités. Et aussi parce que, même dans le meilleur des cas, si nous devions incarner une entité destinée à vaincre lAntéchrist à Jérusalem, cela nous laisserait complètement froids vu que cela nous semble mineur, quand bien même cette situation surviendrait-elle de façon symbolique, ou serait déjà évidente.
Tout ceci est minime, notre déité est à présent, maintenant même, comme elle a toujours été, jamais conditionnée par aucune détermination; hors de la Réalité il ny a rien. Le signe que nous attendons est non-humain, et ce nest pas lintervention dune religion, malgré que lon nous dise que celle-ci ou celle-là nest pas une religion de plus, sinon La Religion, ou bien que lon nous rappelle que lhumain révèle le non-humain, ou que lon nous demande de quelle façon ce dernier pourrait-il sexprimer si ce nest au travers de lhomme ou du groupe. Une supercherie dangereuse puisque mettant laccent sur laspect le plus lointain de la déité : lêtre individuel déplacé, inversé, jouant le rôle de lÊtre Universel avec lequel on le confond.
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Quattend-on encore, que désire-t-on, quelle pourrait être la récompense, quelle serait la gloire ! Devant quel autre serait-ce quelque chose sinon devant soi, face à face maintenant et toujours avec Soi-Même ? Il est difficile en vérité de comprendre quelle serait la "satisfaction" de lélu, quel sceptre, quelle couronne, quel pouvoir, par rapport à quoi ou à qui ? Et quelle serait la relation de tout ceci avec lIdentité Suprême, avec le Principe indifférent, étranger au schisme sur quel sera le vainqueur de cette guerre sainte ou de lautre ?
La Volonté du Ciel ne partage pas les vicissitudes cycliques et le Manu de chaque manvântara fait tourner la Roue de lExistence Universelle, et précisément sans participer à ce mouvement dont cependant il est involontairement à lorigine. Il ny a donc pas besoin de sefforcer, ni rien conquérir sur personne, mais réintégrer la Grande Paix, limmobilité du Pôle, la totale renonciation de lHomme Universel tandis que saccomplissent toutes les prophéties, dont énormément sont étrangères au flux des religions abrahamiques, aujourdhui franchement décadentes. Il faudrait ajouter à tout ce qui précède linaptitude à reconnaître la déité lorsquelle se manifeste dinnombrables manières éloignées de la pompe religieuse actuelle (par ailleurs adultérée), tout comme le savaient les peuples "primitifs" et les sages de lantiquité, à commencer par les taoïstes et tantristes orientaux et les païens occidentaux.
La religion est pour beaucoup, ou peut-être a été, une forme adaptée du sacré, une forme simplifiée afin dêtre comprise par la majorité, quelle commande par une loi morale qui devient en définitive un ensemble dus et coutumes, et ainsi se perpétue dans un groupe considérable suivant les préceptes dun dirigeant pour le bien de la société. Il suffit dobéir à linstar de braves bufs patients et castrés et davoir la foi ; cette attitude est préférable à toute tentative de Connaissance, qui pourrait même arriver à mettre en conflit ou tourner en ridicule nimporte quelle autorité religieuse.
La supériorité de niveau de la métaphysique vient de sa propre nature, cest-à-dire de son Origine et son Objectif, tout comme la limitation exotérique de la religion, ses dogmes et ses transports, ne peut dépasser un certain degré. Ces deux formes sont apparentées au Sacré, malgré que par les temps qui courent la religion pourrait bien être qualifiée de profane, puisquelle refuse la véritable intellectualité, son authentique spiritualité confondue avec les adhésions dintensité variable dune piété incertaine au fanatisme exclusif, descendants directs de lémotionnel, qui va et qui vient.
Mais ce nest pas tout car, comme nous le remarquions, ces deux formes du sacré se trouvent sur des plans distincts, et la méconnaissance de la métaphysique et sa substitution par la religion, qui la supplante, équivaut à une négation. Ce pour quoi lon peut confondre aujourdhui de bonne ou de mauvaise foi la métaphysique avec le profane, (notez linversion) à force de toujours associer la religion et le sacré. Les différents credo abrahamiques tels quils sont exprimés actuellement doivent être plutôt pris comme des entraves aux nombreuses formes de Connaissance, ou Science Sacrée, en accord avec leurs limitations. Surtout en ce qui concerne le plus haut stade, paradoxalement le seul à donner un sens à léchafaudage religieux, étant donné que sa révélation dénaturée et ses conceptions sont des erreurs nées de lignorance de ce qui est intimement sacré ou métaphysique et de sa substitution par les valeurs morales, pieuses et sentimentalistes auxquelles nous nous référions qui se réduisent à des questions minuscules, qui se manifestent à leur tour par des comportements étriqués qui, bien quallégoriques, ne dépassent pas le niveau des tabous comme celui concernant lingestion de viande de porc. En définitive, la religion prise comme lune des expressions de la métaphysique a perdu sa signification par sa plongée jour après jour dans la corruption, fait inévitable par ses propres caractéristiques dans un monde en train de succomber. Le Messie, Le Christ Intérieur, Le Mahdi, vient pour restaurer la Connaissance, le Règne de la Métaphysique, et non pour promouvoir ni consacrer une aucune religion en particulier dont la description de la réalité nest pas de nos jours différente de celle de la science profane, et ce traduit en obnubilations sportives plutôt propres de "hooligans". La religion, liée dans le meilleur des cas avec le salut, est lobéissance à une méthode déterminée pour obtenir la "libération", tandis que la métaphysique est la Liberté même, en lettres majuscules ; ainsi donc, cest la Libération du concept de "libération". De nos jours, la Connaissance et la Métaphysique ne passent pas par la Religion, qui sidentifie au monde moderne dans tous ses aspects, pour le simple motif, déjà mentionné, que cette dernière nappartient même plus au domaine sacré, sinon plutôt au social, encore quil existe bien sûr quelques exceptions individuelles, presque aussi rares que celles dinitiés solitaires rattachés à nul appareil religieux, bénéficiaires donc de plus amples points de vue et dune conception plus universelle, souvent liée à la sacralisation de la Nature incarnée entre autres par Éros et Dionysos qui nont jamais été oubliés dans les cosmogonies traditionnelles ni par les peuples archaïques. Quoi quil en soit nous ne voulons pas terminer cette note sans revenir sur ceux qui se disent traditionnels et qui, de façon contre-initiatique, prétendent parer de caractéristiques suprêmes leur vague religiosité (quils élèvent à la catégorie de vérité transcendante officielle et quils nomment ésotérisme ou même religion perpétuelle), constituant une scandaleuse dénaturation, aussi bien de la Métaphysique que de la Racine de toute religion monothéiste.
Cest justement en cette fin de cycle quil faut exposer toute la vérité, à commencer par la révélation de lauthentique cosmogonie, le modèle de lUnivers, les Secrets connus des sages de tous les temps, et démasquer les desseins de limposture "religieuse", ses fausses théologies et ses "saints" maîtres dont les exposés littéraux sont éminemment inspirés du profane et arrivent à lextrême de renier leurs propres livres sacrés en détournant leurs contenus ou même les utilisent en leur propre bénéfice. Si le moment nest pas venu de remettre à leur place ces tentatives contre-traditionnelles, apparemment acceptées au sein des religions abrahamiques et par des groupes mystico-ésotériques dont le trait est lhypocrisie face aux authentiques valeurs morales, jusquà quand attendrons-nous ?
Linitiation est la subtile nourriture des dieux et exige autosacrifice et stoïcisme, tandis que la religion est comme une boisson light, dans le fond un bouillon aussi conventionnel que non-transcendental, en dépit de prendre des formes guerrières, mystiques ou miraculeuses.
Il est évident que linitiation est une action à contre-courant déterminée par létrangeté de certaines terribles épreuves avec lesquelles se certifie la qualité de lAmour. La religion actuelle, en revanche, nest que complaisance envers la bonté dun système qui se considère valide et légotisme satisfait de se distinguer en laccomplissant. La première se rapporte à la magie et à la grâce, la seconde au travail, au devoir, à la routine et la rigueur de la loi.
Confondre religion et métaphysique ou religion et sacré revient à prendre la santé pour le moral, ou la bienfaisance pour de lamour. Il se passe la même chose lorsque lon substitue la loi à la justice, lérudition à la Connaissance, ou que lon prend les polyglottes pour la culture, bien que lon naille généralement pas jusquà confondre "sainteté" et sagesse.
Pour terminer nous mentionnerons une nouvelle catégorie : celle du ressac pseudo-ésotérique, les inséparables de ceux que nous avons déjà nommés au point de pouvoir les identifier. Il sagit encore de fanatiques obsédés par leurs devises en dehors desquelles rien na de valeur, ou même pire: est mauvais ou suspect tout ce qui dépasse leurs étroites limites. En réalité ces personnages résiduels ne se sont jamais intéressés à la Connaissance, sinon que leur position est liée au pouvoir et à la politique,8 donc à des commerces douteux. Le paradoxe est que ces individus se dénomment "traditionnels", alors quils sont en réalité "traditionalistes" et que leur domaine est laction et la violence laction et la violence per se et ignorent tout de ce que sont la cosmogonie et la métaphysique qui leur importent peu, nonobstant leurs tentatives dutiliser à Guénon lui-même à leurs fins, bien quils ne sachent ni doù ils viennent, ni qui ils sont, ni où ils vont, et encore moins que le mot tradition tel quils lemploient na rien à voir avec la Tradition à laquelle se réfère le métaphysicien français. Ils sont encore plus loin dimaginer quils sont dirigés politiquement par des meneurs occultes et concrets, partisans de la confusion et de lerreur quils ne peuvent bien entendu pas déceler par eux-mêmes en raison de leur manque de préparation leur rayon daction visant les milieux ésotériques au travers de critères religieux voire même comme guerre religieuse. Ces gens nont seulement jamais entendu parler de la plus haute forme de Connaissance, et ne pourront donc jamais rêver latteindre, et entretiendront leur frénésie dans les aspects les plus positifs et "populaires" de la déité, quon leur présente de façon exclusivement affirmative ou même grossière, presque matérielle. Certains dentre eux adhèrent au catholicisme ou à lislamisme en rêvant à un Moyen-Âge imaginaire dans lequel ils seraient de nobles chevaliers en dépit de leurs actions délictueuses encore que leur adhésion se limite à se signer à lentrée dune église, ou à roter clairement après manger, et lon dit que daucuns sont à laise dans lIslam pour rosser les Juifs (qui à leur tour cognent sur les Palestiniens) ou battre ceux qui ne partagent pas leur propre médiocrité. Lorigine de cette engeance se trouve dans la massification et la perversion instaurées en Europe et Amérique par des régimes totalitaires sabritant derrière un vague messianisme et portant pareillement la haine et lenvie ; ou alors, ce qui revient au même, le manque de générosité et charité les pousse au métier de terroriste et à des agissements aussi abjects quintéressés, donc tout le contraire de la pureté du geste gracieux. Inutile de souligner que ces disciples de Léo Taxil ne connaissent rien de la Tradition Hermétique quils pourraient découvrir, sils sy intéressaient, comme étant la plus ancienne Tradition subsistant encore et par-là la plus traditionnelle selon leurs critères étroits.
NOTES
* Ce texte ne fait pas référence à la religion telle que la définit lHistoire des Religions, ou lorsque le terme est pris au sens générique (ce qui est religieux), sinon aux religions abrahamiques dans leur état actuel, et concrètement à leur ton pieux-moral-dogmatique, sceau du fanatisme promoteur de la dissolution.
1 En Occident, même les adeptes de traditions orientales les interprètent aussi de façon religieuse.
2 Dans lÉtat dIsraël actuellement, les sionistes ont été remplacés par les ultra-orthodoxes, totalement politisés. Nous venons de lire, dans les mémoires de Y. Rabin, se référant à un groupe de fanatiques ultra-nationalistes : "... groupe sauvage, un cancer à lintérieur de la démocratie israélienne, qui se réclame dun mandat divin et impose la terreur dans les rues." Il sagit dune nouvelle orthodoxie ultra-religieuse de type radical qui a pris à divers degrés chez les jeunes et pas tant que cela ou dans dautres parties du monde, et qui peut même être terroriste et sidentifier à lassassinat, comme le cas bien connu dYitzac Rabin un homme de paix ayant trouvé la mort des mains des plus fanatiques. Ce sont les mêmes qui sont les auteurs des crimes commis envers le peuple palestinien.
3 Certains jetteraient les hauts cris si on leur disait que la religion nest pas à la mode actuellement. Cest cependant lÉternité qui est toujours à la mode, tandis que les religions passent.
4 Dautre part, au sujet de la citation de Nasr sur lannexion de toute chose à lIslam, elle peut avoir plusieurs lectures parmi lesquelles celle de lappropriation des biens privés, cest-à-dire la confiscation de toutes les possessions et la négation de tous les droits, à commencer par les droits de lhomme. Lon peut y ajouter laccent mis exclusivement sur des phénomènes dordre quantitatif, comme le milliard dislamiques quil y a dans le monde et leur progression invincible et celle de leur loi (la shariyah) dans tout lunivers, comme si cela était réellement de nature spirituelle (et ce sont là les arguments décisifs de luvre de Hossein S. Nasr) et non pas exactement marqué du sceau de la quantité, cest-à-dire dune fausse spiritualité ou, pour reprendre les mots de Guénon, dune spiritualité à lenvers.
5 Lon peut cependant observer parallèlement à ce rejet de la religion, un courant inverse qui sest fait remarquer ces dernières années, en particulier dans lislam, mais aussi parmi de jeunes juifs qui reviennent à leurs croyances et cérémonies, spécialement au Talmud, et de nombreux jeunes qui sont attirés par le catholicisme, dans ses variantes fraterno-chrétienne, social-léniniste, opus-déiste, ou fanatisme religieux rattaché à tout autoritarisme fasciste et inquisitorial.
6 Il semblerait cependant aujourdhui que ce qui était contrôlé par ces maffias est en train de leur échapper, et que les hiérarchies ne paraissent pas au courant de ce quil se passe. Ainsi, dans un journal du 10 juin 1997, lon apprend que le cardinal J. Ratzinger, lun des plus proches collaborateurs du Pape, révéla que les églises protestantes ont financé dans les années 60-70 des mouvements subversifs latino-américains. En vérité, cette accusation rétrospective nous semble incroyable aux habitants dAmérique du Sud, où beaucoup des délinquants ayant pris les armes sont ou ont été prêtres, tout comme les agitateurs qui encouragent les invasions de la propriété privée, le vol et la mise à sac pacifiques selon eux, tout ceci sous les auspices de lÉglise et le consentement des évêques qui nient hypocritement tout contact avec la Théologie de la Libération. En Amérique du Sud, nimporte qui peut le constater et cela paraît quotidiennement dans les journaux. Dautre part, il ny a pas de village, pour éloigné quil soit, qui ne subisse le samedi durant toute la nuit, les lamentations assourdissantes des prières protestantes et des chants dissonants au maximum de volume, afin que les voisins soient forcés de les entendre et ne puissent dormir, pour des motifs confessionnels, de pouvoir, et dagression à la communauté tout entière. Ces nuits représentent de véritables tortures pour le voisinage, surtout lorsque les catholiques ripostent avec la même méthode. Dans le journal daujourdhui aussi, lon informe que le patriarche orthodoxe Alexis II ne se réunira pas avec le pape. Motif: la prétendue influence souhaitée par le catholicisme dans les pays de lex-U.R.S.S. Pendant ce temps, la Tchétchénie a imposé la shariyah, ou loi islamique, dans laquelle comme on le sait, la femme est mutilée dans sa plus intime essence de fille de Dieu et le voleur se voit couper la main.
7 Les ennemis de lIslam devraient être égorgés sans merci, depuis le nouveau-né jusquau vieux au bord du tombeau, déclare un chef du Groupe Islamique Armé (G.I.A.) dans le bulletin clandestin de lorganisation diffusé en Europe, en justifiant les tueries en Algérie. Nous ne faisons ici quappliquer les préceptes de Dieu et son prophète. Lorsque vous entendez parler dassassinats et de gens égorgés dans une ville ou un village, sachez quil sagit de partisans du pouvoir ou que lon exécute les ordres (des chefs du G.I.A.) de faire le bien et combattre le mal (de la section internationale du journal ABC, Madrid, début octobre 1997, à partir dun interview intitulé Notre position publié dans le numéro 13, de juin 1997, de Al Yamaa, qui se présente comme lorgane officiel du G.I.A. en Occident.).
8 Quils nomment cyniquement méta-politique.
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CHAPITRE II<o:p></o:p>
ÉSOTÉRISME ET FIN DE CYCLE<o:p></o:p>
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Un fait courant chez les lecteurs de René Guénon est que, sous linfluence directe de la vérité et la beauté de ses textes, ils désirent à un moment donné rendre effectif tout ce qui est en train de se produire en eux et, à lexemple de leur guide intellectuel, qui leur dit que lui-même nest pas un maître et quil y a besoin dun lien avec une tradition, quils veuillent formaliser ce qui est encore virtuel dans le long cheminement vers la Connaissance. Il est reconnu que le métaphysicien français désigne les grandes Traditions de lhumanité y compris les trois religions monothéistes comme de possibles vecteurs de la réalisation intellectuelle. De fait, cette possibilité conduit des personnes mal informées à croire que ces voies religieuses sont les seules disponibles pour laccès et postérieure incarnation de la Sagesse; la cause en est lamalgame vulgaire entre religieux et sacré et la confusion pour qui entame un chemin aussi nouveau que surprenant entre religion et métaphysique. Cest-à-dire entre ésotérisme et exotérisme, équivoque diffusée par plus dun semeur de désordre par ignorance ou mauvaise foi, toutes deux nuancées dun certain fanatisme propre à cette fin de cycle.
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Quoi quil en soit, comme nous le savons bien et avons déjà mentionné, la confession officielle catholique renie tout type désotérisme ; dautre part, il nexiste dans aucune autre religion que lIslam une aussi grande différence entre exotérisme et ésotérisme.9Quant au judaïsme actuel, ce quil entend par Kabbale qui signifie Tradition comme nous le savons est en gros un ensemble dus et coutumes cérémoniels, marqués par les préjugés et lintolérance, attributs que partagent les deux autres confessions déjà citées. Il ne faut bien entendu pas oublier la valeur et le bien quont apportés à lensemble de lhumanité ces religions civilisatrices, particulièrement dans le passé.
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De nos jours cependant elles constituent presque une entrave à toute initiation, ce qui ne veut pas dire quil ne sagisse pas dauthentiques révélations et que leur message le plus pur, concrètement leurs livres sacrés où se trouve lhéritage premier de leurs envoyés, ne constitue pas un guide, au moyen de la Parole, sacrée et symbolique, expression dun Logos Archétypique et donc support de la Connaissance. Mais, fruit de lignorance et signe des temps, le fait est que le rite et lenseignement ont dû être "arrangés" par lappareil théologique ou légal et par les mauvaises intentions de soi-disant prêtres et prétendues autorités qui ont dénaturé à leur gré lessence de ces théophanies. Malgré cela, lon peut encore y découvrir une voie de réalisation spirituelle, à la condition quelle puisse saccomplir en accord avec les principes énoncés ici, avec une vocation transparente, libre de toute intention ou manipulation intéressées ; comme cest le cas de ces livres de sagesse qui constituent la Bible, en particulier ceux de Moïse pour les juifs et les chrétiens et surtout les Évangiles pour ces derniers. Dautre part les islamiques possèdent le Coran et dautres textes sacrés complémentaires, tout comme les deux autres monothéismes. Il est clair en tout cas que toute la Connaissance se trouve là, pour qui pourrait la dévoiler, et cette source vive existe pour ceux qui pourraient lincarner, et ce serait erroné, voire monstrueux de nier cette évidence. Quant aux rites et cérémonies exotériques, ils peuvent parfois nous accompagner avec profit dans notre voyage vers lUnité Centrale et nous signalerons comme méthode le travail avec lArbre Séphirotique de Vie de la Kabbale hébraïque, mais celui-ci nest pratiquement pas connu dans lexotérisme juif ; or, il serait tout aussi erroné de penser que la Connaissance serait exclusivement patrimoine des religions abrahamiques, et encore davantage par les temps qui courent, inévitablement marqués par la chute et la corruption de toutes les institutions.10
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Ceci dit, il sagit de respecter plusieurs autres alternatives ou voies daccès au Centre où lon sait que se conjuguent les contraires et doù la Volonté du Ciel se répand aux quatre coins de la planète, embrassant dans leur totalité tous les êtres humains se trouvant disposés à séveiller conduits par un appel de cette nature. Dans ce cas, il faut compter non seulement les traditions dOrient ou dExtrême-Orient, encore vivantes de nos jours, mais aussi de nombreuses autres, certaines dentre elles archaïques qui, étant donné le moment cyclique crucial que nous devons vivre, ressurgissent avec toute leur puissance vitale.11
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De toute manière, pour les habitants des villes dOccident, rares sont les chemins initiatiques ouverts à la réalisation qui soient en accord avec les possibilités qui nous sont données par les limitations du milieu où nous devons vivre. Lon sait que le processus de la Connaissance est un sentier inversé par rapport à la vision du monde que nous octroient nos sens et se décrit comme une ascension de lâme allant dans un premier temps de la multiplicité vers lUnité, et dans un second de lÊtre au Non-Être, ou Suprême Identité (En Soph de la Kabbale) ; ce qui fait que se retourne la conception ordinaire, puisque ce qui nEst Pas est lorigine aussi de lÊtre Universel, dès lors que celui-ci est une affirmation du précédent. Sans aucun doute, le monde actuel ignore et nie cette possibilité quest la Métaphysique et naccepte que la Religion dans le meilleur des cas, et il va de soi que ces deux modalités ne sont pas incompatibles, sauf si lexotérisme coupe ses attaches avec "les racines des plantes", ce qui malheureusement se passe si souvent dans la culture européenne comme dans laméricaine et sa zone dinfluence qui sétend de nos jours dans le monde entier. Pour lOccident, René Guénon a signalé tout spécialement deux institutions où lon pourrait trouver des vestiges pour faciliter cette Initiation à la Connaissance : la Franc-Maçonnerie, qui est comme nous le savons une association ésotérique qui, malgré la dégradation des institutions contemporaines, conserve encore vivante lInitiation dans certaines Loges, et à contrecur lÉglise Catholique comme emblème du christianisme en général, bien que cette dernière ait souffert de grandes modifications depuis la mort de Guénon, en particulier dans sa liturgie, malgré que lon puisse encore y déceler quelques noyaux ésotériques, spécialement dans les ordres monastiques bénédictins et cisterciens (pas uniquement, en fait) ; ceci doit sétendre aux églises orthodoxes grecque et russe tout comme à dautres ramifications du christianisme ; il ne faudrait pas non plus oublier certains kabbalistes, encore que ceci ne soit pas valable pour la grande majorité des rabbins, à linstar de ce qui se passe avec les prélats chrétiens. La pauvreté des religions, en général, est actuellement évidente, et ici doit se joindre lexotérisme islamique, soit la troisième branche des traditions du Livre, qui de la même manière nient dans leur doctrine, ou en pratique, toute possibilité dinitiation. Cest là un triste panorama offert à lhomme et la femme moyens dans laire dinfluence de la culture Occidentale, sauf sils adhèrent à quelque Tradition de lOrient, comme lHindouisme, le Bouddhisme, le Zen, le Taoïsme, ou même celle dune rarissime Tarîqah authentique.
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Étant donné que soit pour la difficulté de connexion avec ces vrais centres traditionnels, soit pour limpossibilité de sattacher effectivement à des cultures, us et coutumes parfois diamétralement opposés aux siennes cette sombre situation est la réalité présente, il convient de se demander quelles sont les autres possibilités qua lhomme actuel de trouver sa véritable identité et de rendre effective sa réalisation intellectuelle-spirituelle par les temps qui courent.
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Dans ces circonstances et au vu des écueils qui les jalonnent qui pourraient bien être pris pour les premières épreuves de lapprenti il nest pas surprenant quil se produise aujourdhui des initiations solitaires, cest-à-dire sans lappui dun maître vivant, même dans des traditions archaïques ou apparemment mortes, et lon doit tenir compte que ces cas, rares jadis, doivent être de plus en plus fréquents par limpossibilité de pouvoir sunir à ceux qui seraient capables de nous guider dans notre cheminement, ou celle davoir accès à des groupes ésotériques traditionnels comme certaines loges maçonniques.
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Dans un article paru dans la revue Vers la Tradition et remanié pour le numéro 9-10 de SYMBOLOS, Roland Goffin expose dans ce sens la possibilité de linitiation individuelle dans le monde actuel (pour sa propre irrégularité) en écrivant : « Limportance reconnue par René Guénon à la connaissance théorique des principes métaphysiques et cela en dehors de tout rattachement initiatique, semble trop souvent être perdue de vue par bon nombre de guénoniens ». Dautre part, Guénon a aussi traité dans ses études le sujet des afrâd : « Une autre question, qui se rapporte aussi au rattachement initiatique, a encore été soulevée en ces derniers temps ; il faut dailleurs dire tout dabord, pour quon en comprenne exactement la portée, quelle concerne plus particulièrement les cas où linitiation est obtenue en dehors des moyens ordinaires et normaux. Il doit être bien entendu, avant tout, que de tels cas ne sont jamais quexceptionnels, et quils ne se produisent que quand certaines circonstances rendent la transmission normale impossible, puisque leur raison dêtre est précisément de suppléer dans une certaine mesure à cette transmission. Nous disons seulement dans une certaine mesure, parce que, dune part, une telle chose ne peut se produire que pour des individualités possédant des qualifications qui dépassent beaucoup lordinaire et ayant des aspirations assez fortes pour attirer en quelque sorte à elles linfluence spirituelle quils ne peuvent rechercher par leurs propres moyens, et aussi parce que, dautre part, même pour de telles individualités, il est encore plus rare, laide fournie par le contact constant avec une organisation traditionnelle faisant défaut, que les résultats obtenus comme conséquence de cette initiation naient pas un caractère plus ou moins fragmentaire et incomplet. »12
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Néanmoins, ce nest pas la peine daller si loin et de chercher des cas spéciaux, puisque Guénon lui-même reconnaît la validité de la Tradition Hermétique.
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En effet, à diverses occasions au cours de son uvre et dans sa correspondance, le métaphysicien français traite de la Tradition Hermétique comme dune Initiation liée aux Petits Mystères, cest-à-dire à la restitution de lêtre adamique : donc la naissance du véritable état humain.
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Il nexplique cependant pas de quelle manière peut sobtenir cette initiation, placée sous linvocation du dieu Hermès (Hermès Trismégiste), à laquelle se rattache cette transmission qui ninclut aucun rite autre que le sentier de la Connaissance, létude, la méditation et la transmutation qui seffectuent par cette voie appelée en Inde Jnânî-Yoga, où se produit lillumination en vertu de lidentité entre sujet et objet de la connaissance. Quoi quil en soit ce fait nest absolument pas surprenant, car il ne mentionne pas non plus dans ses écrits ne serait-ce quune insinuation au sujet dune autre "méthode" ou obtention de "résultats" dans le parcours initiatique, à part désigner comme vecteurs le symbole ou des pratiques universellement reconnues, comme peuvent lêtre la respiration, le chant et la danse, la prière, le silence et la solitude, etc.
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Nous sommes chrétiens, spécifiquement catholiques, nous avons été baptisés et confirmés ; nous connaissons les sacrements de la confession et la communion et même lun dentre nous a eu la vocation religieuse. Nous avons également baptisé nos enfants parfois dune façon personnelle et nous ne leur avons pas refusé linstruction de caractère religieux. Mais en fait nous ne pouvons nous identifier ni avec la Théologie officielle, ni avec lÉglise de Rome, et encore moins avec lignorance, lhypocrisie, la corruption voire la délinquance du clergé de nos jours. Dun autre côté, le milieu dans lequel nous sommes nés, la culture qui nous a nourris, sont chrétiens et par-là contenant un arrière-fond juif et païen, bien que vus sous langle de la programmation et le conditionnement historique octroyés gracieusement par lÉglise romaine, nuancés de nationalisme, intolérance et dictature, exercés dans ce siècle même dans les pays de langue castillane. Lon peut observer comment nous avons dû nous dépouiller peu à peu de nos entraves et tabous, beaucoup sur le plan religieux et moral, ce qua dû faire lÉglise elle-même, pour ses besoins et ceux des fidèles qui sont malgré cela un peu moins nombreux chaque jour. Dans ce siècle-ci, le catholicisme a en fait totalement modifié les rites, la théologie, la conduite et la piété de ses ouailles et de leurs pasteurs. En honneur à la vérité, il nous faut répéter que, pour des raisons de rythme touchant la fin de cycle, toutes les institutions sont également corrompues. En dépit de quoi nous, rédacteurs de SYMBOLOS, sommes demeurés totalement fidèles aux enseignements évangéliques, ainsi quà ceux de lAncien Testament. A la doctrine de lÉglise aussi, si elle ne sécarte pas de la pensée traditionnelle, énoncée en Grèce par Pythagore et Platon, postérieurement exprimée par les néoplatoniciens et les gnostiques (chrétiens ou pas), le Corpus Hermeticum, ou encore Proclus, et manifestée plus tard par Denys lAréopagite, cristallisant ainsi les structures du Moyen-Âge, et ce qui en suivit (Scot Erigène, lécole de Chartres, les Saint-Victor, Albert le Grand, aussi plusieurs aspects de laristotélicien Thomas dAquin, Eckhart, Suso, et encore tant dautres) jusquà la Renaissance: Gémiste Pléthon, le Cardinal Bessarion, Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, Nicolas de Cuse, Guillaume Postel, etc., etc. et leurs prolongations jusque dans le monde moderne. Telle est la doctrine qui nous intéresse car elle est identique à la base métaphysique de lauthentique christianisme originel. Et nous devons reconnaître que cette conception nous est parvenue au travers de lOccident, et donc de la chrétienté, et bien sûr de son mode de vie et ses us et coutumes, qui sont les nôtres, pour une grande part, nous le répétons, dorigines juives et païennes.
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Nous devons y ajouter que la Bible est jusquà présent le Livre Sacré de notre Loge ouverte au commencement de lÉvangile selon saint Jean, en dépit de lexcommunication dont nous a frappé lÉglise Catholique, ce qui nous importe guère, vu le parcours pour le moins accidenté de cette institution, au long des cycles de son existence, donc de la civilisation occidentale, et létat de corruption dans lequel elle se trouve à ce jour.
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Mais si la proximité de la Fin de Cycle sobserve particulièrement au sein des religions et dans les groupes ésotériques, elle se constate aussi dans dauthentiques organisations ésotériques, comme la Franc-Maçonnerie ; il nous faut cependant remarquer que le fait est des plus flagrants chez les "adeptes" de Guénon, et plus spécialement chez trois de ses "héritiers" : F. Schuon, M. Pallis et J. Reyor. A ces derniers se joignent les "traditionalistes guénonniens de stricte observance" qui sont pour la plupart plus royalistes que le roi, et sont tenus par une sorte de rigueur quils associent à la vision religieuse, la morale, la politique inquisitoriale et une présomption inversement proportionnelle à leur Connaissance. Et la logique veut quil en soit ainsi ; de quelle meilleure façon la contre-tradition pourrait-elle remplir sa fonction quen dénaturant la pensée et luvre du plus grand interprète de la Science Sacrée de ce siècle ? Guénon a entamé le combat contre les imposteurs et cela na pas cessé de dégénérer depuis ; où pourrait-on mieux le remarquer si ce nest précisément dans les milieux soi-disant en relation avec cette Science Sacrée ?
NOTES
9 René Guénon écrit dans ses Aperçus sur lésotérisme islamique et le taoïsme : Lésotérisme islamique : « De toutes les doctrines traditionnelles, la doctrine islamique est peut-être celle où est marquée le plus nettement la distinction de deux parties complémentaires lune de lautre, que lon peut désigner comme lexotérisme et lésotérisme. » Le texte original fut publié dans Cahiers du Sud, 1947, p.153-154, et il est intéressant de noter quil fut écrit après plus de vingt ans passés au Caire, sans compter le précédent séjour de Guénon en Algérie.
10 La vision religieuse narrive que jusquà la ligne dhorizon, incapable daller plus loin ou de pouvoir embrasser quelque chose de différent.
11 Nous ne nous référons pas seulement, en Orient, à lhindouisme ou au bouddhisme, mais aussi à leurs innombrables variantes (zen, djaïnisme, etc.). En tout état de cause, les églises dispersées du monde entier peuvent littéralement comptabiliser des millions de fidèles.
12 Initiation et réalisation spirituelle. Ed. Traditionnelles, Paris 1986, p.55. Et il continue plus loin disant : « Un autre point très important est celui-ci : même en pareil cas, il sagit bien du rattachement à une chaîne initiatique et de la transmission dune influence spirituelle, quelles que soient dailleurs les moyens et les modalités, qui peuvent sans doute différer grandement de ce quils sont dans les cas normaux et impliquer, par exemple, une action sexerçant en dehors des conditions normales de temps et de lieu ; mais, de toute façon, il y a nécessairement là un contact réel, ce qui na assurément rien de commun avec des visions ou des rêveries qui ne relèvent guère que de limagination. » (cf. p.56-57). Et il ajoute, dans les pages 271-272 : « Nous dirons, au point de vue du taçawwuf islamique, que ce dont il sagit relève de la voie des Afrâd, dont le maître est Seyidna El Khidr, et qui est en dehors de ce quon pourrait appeler la juridiction du Pôle (El-Qutb), qui comprend seulement les voies régulières et habituelles de linitiation. On ne saurait trop insister dailleurs sur le fait que ce ne sont là que de cas très exceptionnels, ainsi quil est déclaré expressément dans le texte que nous venons de citer, et quils ne se produisent que dans de circonstances rendant la transmission normale impossible, par exemple en labsence de toute organisation initiatique régulièrement constituée. Sur ce sujet, cf. aussi Orient et Occident, p. 230-231. »
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CHAPITRE III<o:p></o:p>
QUEST-CE QUE LA TRADITION ?<o:p></o:p>
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Tout comme lon peut dire que lexistence du désordre est nécessaire pour que se crée un ordre, un cadre, lon pourrait affirmer que linstauration de ces limites est ce qui peut nous conduire à la pensée de lillimité.
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La société contemporaine est donc le cadre, la limitation, où peuvent se voir des événements dun autre ordre qui ont existé et existeront à jamais.
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Lhomme contemporain a cru que grâce au simple expédient qui consiste à fermer les yeux et nier ce qui a été unanimement appelé Connaissance et Réalité, par toutes les civilisations traditionnelles et par tous les sages dignes dêtre considérés comme tels, la Connaissance et la Réalité nexistent pas.
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Cest là exactement ce qui est arrivé avec lEsprit qui, puisquon le nie, est estimé insignifiant et ainsi se réduit pratiquement à rien ; cependant, du point de vue hermétique, le moindre est le plus puissant.
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LEsprit, tout juste virtuel dans chaque homme, est la plus forte énergie et lunique qui aie réellement le pouvoir de transmuter.
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Cest vers cette transmutation que se dirige tout le travail hermétique et cette uvre ne peut se réaliser si ce nest dans le milieu où nous sommes placés, avec la "matière" que nous avons entre les mains.
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Comme lon sait, cette "transformation de la matière" nest rien dautre que notre propre transformation, dans le milieu où nous avons été appelés à vivre et duquel nous ne sommes pas indépendants, qui englobe aussi bien lEurope que lAmérique, car dans chaque segment du cycle existe la possibilité latente de la libération.
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Cest en voyant ce que nous sommes vraiment, et non en supposant ou imaginant ce que nous voudrions être, que nous allons pouvoir réaliser notre tâche.
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Ce milieu est aussi dans ce sens un reflet de nous-mêmes dans lequel nous pouvons voir sans cesse notre propre image ; nous ne sommes pas étrangers à lui sinon, au contraire, semblables puisque la vie étant un ensemble de relations en mouvement, nous sommes étroitement liés à la société actuelle, vu que nous sommes nés en son sein, ce par quoi notre relation est mutuelle, tout comme ce quil se passe entre le microcosme et le macrocosme.
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La différence établie par le fait que notre vie individuelle se soit produite dans la matrice, dans le moule de la société contemporaine nest pas essentielle, mais juste secondaire, entre nous et un homme né sous le signe de nimporte quelle autre société, soit dans un milieu différent, et à une autre époque, sous dautres étoiles.
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Le cosmos tout entier est un ensemble immense de relations harmoniques en mouvement et la terre constitue une part de cet ensemble. Il est reconnu que lharmonie sobtient au travers de la dysharmonie, puisque ce premier concept ne pourrait exister sans le second. Ainsi donc les apparentes dysharmonies partielles ne sont que lexpression dans un monde, un plan ou un ordre, de ce quest lharmonie de lensemble.
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De même lhistoire des civilisations et les différentes étapes quelles ont traversées sont également le reflet de ce quil leur est inhérent ; il est important de faire ressortir dans ce sens que lhomme actuel se visualise comme historique. Il ne peut en fait imaginer son existence sans lhistoire : les détails anecdotiques de sa personnalité se prolongeant sur le ruban de la succession temporelle constituent ce quil appelle son être, ce avec quoi il sidentifie. Il ressent la même chose au sujet du corps social quil doit doter dune histoire, ou dun credo, pour quil soit "effectif", "réel".
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En revanche, pour les civilisations traditionnelles ou les cultures archaïques, cest-à-dire pour celles qui vivaient la Connaissance et qui nous lont léguée comme lexpression suprême de leur propre essence, par-dessus toute chose ou détails lhistoire était secondaire.
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A vivre lÉternel Présent, les deux faces de la succession passé et futur sannulaient totalement. Sans lillusoire anxiété de venir de quelque part et daller autre part, ces cultures étaient, tout simplement; elles réalisaient en soi ce pour quoi elles avaient été conçues, leur modèle social répondant ainsi à leur structure interne, en intime relation avec le cosmos. Chacun des individus formant part de cet ordre, étaient aussi inclus dans linspiration même de cet ordre, sa raison dêtre. Ainsi le schéma social nétait ni arbitraire ni fortuit, et lappareil culturel, leur Tradition, nétait pas une simple somme de conventions quelconques. Mais ceux-ci symbolisaient dautres réalités qui se manifestaient par leur intermédiaire afin détablir un encadrement adéquat pour expérimenter différents niveaux de connaissance et pour concrétiser diverses manières dexistence ; pour cette raison lon déclare que les origines de toute culture sont sacrées. Il est inutile de souligner que cette phrase ne se réfère en rien à la conception du sacré que possède en général lhomme contemporain. Ce dernier nest pas pour autant entièrement responsable, ni coupable, de ses propres conceptions. Héritier dune Tradition dégénérée, habitant dune ville profane qui a perdu toute la mémoire des choses, devant sidentifier à elle pour pouvoir subsister, il est inévitable quil porte au front le sceau de lignorance et donc de la souffrance. Et il est intéressant de remarquer que celui qui porte cette marque indélébile, par laquelle il est constamment et en toute occasion conditionné, nest autre que chacun de nous, sexprimant en termes de conception de type historique et même géographique.
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Nous apprenons à manger, à marcher, à parler. Nous apprenons à symboliser et à avoir de la mémoire. Et cependant nous oublions que, chez lhomme ordinaire, absolument tout est appris. Nous tenons toutes ces choses pour naturelles. Et, comme tout le monde fait de même, dun côté nous assistons au spectacle de la plus inconcevable confusion de langues et dincommunicabilité ; de lautre à lexplosion de la violence sous toutes ses formes et manifestations, dérivant directement de ces préjugés, de ces valorisations que nous jugeons opportunes ou inopportunes, de laccord de personnes, didées, de choses que nous acceptons sans discussion, nous identifiant à elles pour ainsi les faire "nôtres".
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Il nest donc pas étonnant que, dans une société comme celle qui nous est échue, les concepts soit clairement dénaturés au point de sembler inversés par rapport à une civilisation authentique ou à une culture "primitive", ce qui revient à dire par rapport à la Connaissance et la Sagesse. Les images liées au sacré qui sassocient inévitablement à la religion ne pouvaient subir dautre destin. Cette puérile conception est apparentée à quiconque sarroge la possession dune déité ou dune autre. La Vérité est une, et cest seulement dans ses strates les plus basses quelle se divise pour donner place dans notre ordre au fait de la multiplicité institutionnelle. Comme il est évident, la Vérité na en soi rien à voir avec aucune institution,
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Dun autre côté, les différentes églises, pseudo-églises et sectes daujourdhui qui seront de plus en plus nombreuses, comme on peut le voir nont pas de point de vue, de vision différente de la société où elles sont insérées (beaucoup dentre elles en sont le produit), et modifient plutôt leur optique qui avait à lorigine un environnement sacré afin de survivre dans le milieu actuel. Cen est arrivé à de tels extrêmes quil est difficile de les distinguer de certaines fraternités ou associations de secours mutuels dune part, de sociétés commerciales se partageant lutilité de plusieurs bilans dautre part, et dernièrement, de simples bandes de brigands.
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Linstitution visible porte en elle le germe de sa propre décadence et de lhumanité à laquelle elle appartient. Quand les temples et les cultures sont achevés de construire, de se solidifier, à cet instant commence leur lente dégradation. Telle est la loi du cycle ; lorsque sest enfin pu constituer la culture ou la cité, créée par ses constructeurs lorsque finalement limmense effort de quelques-uns a donné lieu à une codification, à un ordre, approprié à la manifestation de la vie humaine, cet ordre commence à décliner. Son époque la plus brillante correspond à lapogée de son fonctionnement. Mais ce "fonctionnement" même est la cause de sa "chute". Lorganisation vivante se convertit en un modèle mécanique. Avec le temps, les hommes éloignés de leurs origines prendront littéralement le modèle mécanique pour la "réalité". Ou, pour sexprimer autrement, ils confondront leurs propres conceptions culturelles avec la vie même. Le fait est particulièrement douloureux lorsque ces conceptions ont vu leur vérité samoindrir en vertu de lusure inhérente à tout cycle.
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Cest dans ce sens que lon dit que, dans le cycle solaire, le soleil est lui-même le protagoniste et la victime de son rituel symbolique quotidien. En effet, enfermé dans sa propre prison, il ne peut outrepasser les limites de laurore, midi, crépuscule et minuit, soit de sa "chute". Il ne peut non plus transcender celles que lui imposent solstices et équinoxes. Au cours de cette danse rituelle, parvenu à lété et à midi dans son ascension, il ne peut que descendre vers lautomne et le crépuscule.
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Si nous tenons compte du fait que le cycle solaire se lève à lOrient et se couche à lOccident, et que ce point cardinal correspond à lautomne, symbole de laffaiblissement que vit la nature en cette période, et au crépuscule, ce moment du cycle quotidien où la nuit tombe et se génèrent les ombres qui rendent la vision plus difficile, nous pouvons en déduire quelques choses intéressantes.
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Et non seulement celles qui sont en rapport avec lactuel milieu social, qui se définit lui-même comme occidental, mais aussi avec le fait que ce cycle même que nous vivons est précédé dun autre dans lequel la société et lêtre humain individualisé peuvent avoir été différents et quun autre doit le suivre, cest-à-dire une autre humanité ; nous ignorons pratiquement tout de lun comme de lautre.
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Mais ce que nous ne pouvons nous permettre, cest de ne rien savoir au sujet des circonstances qui nous sont données de vivre. Nous devons les connaître parce quelles sont les formes, les symboles, les manifestations de la vie dont elles sont parties intégrantes. Si nous ne connaissons pas notre milieu et nen sommes pas les participants à un degré plus ou moins grand, nous ne pourrons en sortir. Et alors il ne nous restera quà tenter une fuite imaginaire, ce que par ailleurs nous avons coutume de faire chaque jour. Au contraire, la première tâche de laspirant à la Connaissance est daffronter le monde qui lui est échu. Cest-à-dire le voir et lentendre, bien que nous soyons dans la phase finale du Kali-Yuga.
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Afin de pouvoir atteindre cet objectif, il est paradoxalement nécessaire de nous écarter du monde, car étant mêlés à son avenir et en ayant extrait toutes les valeurs constituant notre être, il nous faut nous arrêter et lobserver sans passion.
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Cest bien évidemment un travail très ardu, puisque notre propre programmation avec laquelle il ne nous viendrait jamais à lidée de cesser de nous identifier, nest rien dautre quun sentiment adopté et caressé par le milieu même que nous essayons dobserver. En effet, en nous disant que nos conceptions sont extraites de lenvironnement, lon ne nous dit pas que le fait ne concerne que lintellect, sinon la totalité de lêtre humain ; les croyances les plus chères, les convictions les plus enracinées, les sentiments les plus purs, soit lidentité de lhomme ordinaire, qui est une alternative de ce que lui offre le système socio-culturel en vigueur dans un temps cyclique et cosmique déterminé. Ses différents rôles seront joués en fonction de cela.
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Il va de soi, donc, que ce que nous entendons par Culture ne sont pas les "arts" et les "lettres" régnant dans une période donnée, ni ce que nous concevons par Tradition est représenté par les us et coutumes dun temps historique. Ce nest pas même le catalogage des détails de ces différents peuples. Une Culture est la conception intériorisée dune façon dêtre cohérente, quexpérimentent tous ceux qui sy intègrent. Cest un organisme vivant qui, pour se manifester, a pris une structure déterminée le rendant apte à linteraction de ses différents composants, dont les canaux communiquent dans le but de satisfaire toutes leurs nécessités.
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Cette forme particulière de voir lorganisation, culturelle ou sociale, prend un intérêt spécial dès que lon songe que toutes les cités ou civilisations ont, comme nous lavons déjà souligné, une Origine Mythique, ce qui revient à dire sacrée. Dans un milieu de cette nature, la Tradition en soi nest que limage du Monde Archétypal, Intemporel qui sexprime cycliquement sur le ruban du temps.
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Et lattention est fortement attirée par le fait que tous les instruments culturels où sexprime sa fonction civilisatrice, cest-à-dire luvre de ses dieux, demi-dieux, sages ou héros, sont attribués unanimement à des révélations supra-cosmiques, donc surhumaines.
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Il nest pas non plus correct de supposer quexistent plusieurs cosmos. Le cosmos est un seul, comme se charge de fort bien de lexpliquer Platon dans Timeo. La succession de mondes ou de cycles de taille ou de durée indéfinies est le sens conceptuel donné au mot Cosmos. Le cycle de lélectron vivant, le cycle atomique inséré dans le cycle moléculaire, le moléculaire naviguant dans le cellulaire, le cellulaire présent dans le cycle humain, lhumain se déplaçant dans le cycle de la nature, le cycle de la nature coexistant avec celui de la Terre, celui de la Terre dépendant totalement du cycle solaire, le cycle solaire circonscrit à lordre de son centre galactique, le centre de la galaxie déterminé par un autre centre galactique, et ainsi successivement, indéfiniment, est constitué le concept de Cosmos. Rien nest possible au-dehors, puisquil ne peut rien exister dextérieur au Cosmos. Est exclue toute possibilité, de nimporte quel type, puisque le Cosmos est un et lidée dune pluralité de Cosmos ou de différentes métaphysiques, est une pure contradiction envers ce que signifient les concepts de Cosmos et de Science Sacrée.
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Le Cosmos nest pas la somme de ses parties, tout comme la Tradition nest pas lensemble de coutumes, morales et orthodoxies dun temps donné, puisque leur Origine est au-delà de toute époque ou détermination.
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Ainsi donc, lorsque lon nous dit que quelque chose est supra-cosmique, ou constitue la Tradition, nous devons comprendre que lon traite dun concept qui se trouve au-delà de la compréhension ordinaire de lhomme. De quelque chose dinvisible que ne peuvent appréhender les sens de lhomme moyen. De quelque chose qui est cependant si authentique et si réel que lon peut dire quil sagit de la vie même.
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Ce niveau de perception (pour lui donner un nom) est intimement lié à la connaissance directe dautres modalités du temps et de lespace commun. Car cet homme se trouve emprisonné entre les murs de son propre cosmos. Cest-à-dire de tout ce quil a été capable de concevoir, puisquil ny a rien hors du cosmos de notre conscience. Ces conceptions se transmettent dans lorganisme humain aller et retour au travers des conduits du système nerveux, analogues à ceux qui révèlent la civilisation, les rues, voies de communication dune ville.
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Il est facile de comprendre que cette dernière nest pas la somme de ses habitants, des briques formant maisons, non plus que de quelque accident géographique ou particulier, bien que tout ceci en soit partie intégrante.
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Mais que la Culture transmise par la Tradition il ny a pas de Tradition sans Culture ni de Culture sans Tradition est fondamentalement un concept, une idée, un espace autre, pour le définir ainsi.
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Limage se fait plus claire si lon prend une part constitutive du modèle de la cité ou bien une tradition particulière. Le temple ou la maison-foyer est une réplique à léchelle du modèle social et de la révélation qui la engendré. Autant la ville, que le temple ou la maison-foyer, sont des espaces construits, significatifs par rapport à laridité de lespace amorphe et désertique qui les entoure.
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Ces espaces significatifs, ces héritages traditionnels, furent créés à partir de matières préexistantes, indivises, invisibles et chaotiques au plus haut degré de cette dernière acception, comme il est dit dans toutes les genèses ; luvre de la création est réalisée par le Démiurge et ses aides.
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Aussi bien dans la cité que dans le cosmos, le créateur (ou les créateurs) sont toujours présents mais nen forment pas partie. Toute construction est le produit dune idée primitive, dune conception intelligente se développant à partir dun centre, dune synthèse conceptuelle, par intuition directe.
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Et, de la même façon que nous ne sommes pas notre cur ou nos poumons, ni notre foie ou nos pieds et mains sinon que les relations du tout constituent un organisme vivant, les diverses relations révélées conforment la Tradition, le Cosmos, et leurs cycles. Cependant, cette limitation imposée par le cosmos même, duquel nous dépendons en tout pour vivre, duquel nous sommes les enfants, donc faits à son image et ressemblance, peut être transcendée par son propre milieu et celui de la Tradition quil a faite sienne.
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En effet, les "vibrations" du créateur sont toujours présentes dans son uvre bien que de façon immanente.13 Autrement dit, occultées sous la forme de lidée ou de lintelligence créatrice. Cette idée ou intelligence est dun autre ordre que la construction matérielle à laquelle elle donne lieu. Elle est "antérieure", en temps successif, à la construction manifestée mais coexiste parfaitement avec. De cette autre dimension du temps linéaire, lon peut dire quelle est au-delà de celui-ci ; quelle le transcende et lui donne son sens véritable.
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Cela se passe ainsi avec le monde, car lidée que nous en avons est relativisée par les parts qui le constituent ; mais de même que tout espace, par exemple une chambre, nest pas la somme de ses constituants14 sinon quil réalise une idée "antérieure" que la chambre ou lespace symbolisent et qui y est implicite, ainsi la Tradition ne peut être assujettie à des normes...
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Ce quil sagit de dire en définitive, cest quautant le cosmos que la culture sont limités. Et que cest cette limitation qui marque notre conditionnement. Ce sont par ailleurs ces mêmes structures qui nous permettent den sortir et cest là exactement ce pour quoi elles ont été conçues ; tel est le cas de la Tradition, car tout comme le mouvement cosmique nous donne une idée de limmobilité, ainsi la limite est ce qui nous donne lidée de lillimité.
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La Culture devient alors une absence nayant rien à voir avec linformation ou lhistoire, quelque chose qui nest pas la statistique de lacte culturel mais plutôt sa négation.15 Il se passe quelque chose danalogue avec lémanation cosmique. Lintérêt nest pas telle ou telle autre part du cosmos ou son énergie, mais vérifier que cette réalité est inexistante comme telle, au-delà de ses propres limites.
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Le symbole en est la pierre qui couronne luvre constructive et qui est aussi lorigine et lissue du cosmos, ce qui établit un contact avec "dautres mondes", cest-à-dire dautres relations spatio-temporelles qui ne se perçoivent, à linstar de toute chose, que dans lintériorité de la conscience.
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Tout ceci est strictement en rapport avec ce quest la Tradition, Unanime et Pérenne, toujours présente et verticale, aussi valable aujourdhui quelle la toujours été et le sera pour tout autre manvântara, ou toute autre humanité, puisquelle est Éternelle et simultanée, symbolisée par le Pôle comme porte dentrée et de sortie vers le supracosmique, origine et fin de toute manifestation, à lencontre de la vision perpétuellement historique et sociale de ceux que leurs limitations traditionalistes ne laissent quimaginer des sociétés et des églises idéales, aussi confuses dans leur vague imagination que les projections de leurs aspirations frustrées.
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NOTES
13 Ces vibrations harmoniques relient en permanence limmanence et la transcendance divines, tout comme le microcosme et le macrocosme sont une même chose dans lÉternel Présent, en raison de quoi lêtre humain peut accéder à lÊtre universel en tout segment du temps chronologique, ce qui revient à incarner la Tradition Primordiale.
14 La résistance des murs aux impacts, la capacité en mètres carrés ou mètres cubes, le poids des matériaux de construction, le sujet de lacoustique, etc., ou toute autre mesure, qui pourraient remplir des rapports entiers, dinnombrables codes qui ne nous diraient rien de cette chambre en soi et avec lesquels nous ne pourrions pas la connaître.
15 Lhistoire a son importance, mais pas autant lorsquil sagit de ce qui est intemporel, ce qua parfaitement compris Mircea Eliade. Une autre des erreurs historicistes occidentales est lassimilation pure et simple de la Tradition, polaire et toujours actuelle, aux religions du Livre au détriment de toutes ses autres expressions historico-sociales, et surtout en regard de sa manifestation au-delà de tout cadre espace-temps.
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CHAPITRE IV<o:p></o:p>
BRÈVE SUR LA NÉCESSITÉ DE LEXOTÉRISME<o:p></o:p>
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En 1925 Guénon écrivait dans Lhomme et son devenir selon le Vêdânta :
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« Lexotérisme et lésotérisme, envisagés, non pas comme deux doctrines distinctes et plus ou moins opposées, ce qui serait une conception tout à fait erronée, mais comme les deux faces dune même doctrine, ont existé dans certaines écoles de lantiquité grecque. On les retrouve aussi très nettement dans lIslamisme mais il nen est pas de même dans les doctrines plus orientales. Pour celles-ci, on ne pourrait parler que dune sorte désotérisme naturel, qui existe inévitablement en toute doctrine, et surtout dans lordre métaphysique, où il importe de faire toujours la part de linexprimable, qui est même ce quil y a de plus essentiel, puisque les mots et les symboles nont en somme pour raison dêtre que daider à le concevoir, en fournissant des supports pour un travail qui ne peut être que strictement personnel. A ce point de vue, la distinction de lexotérisme et de lésotérisme ne serait pas autre chose que celle de la lettre et de lesprit ; et lon pourrait aussi lappliquer à la pluralité de sens plus ou moins profonds que présentent les textes traditionnels ou, si lon préfère, les Écritures sacrées de tous les peuples. » La même année, il affirmait dans Lésotérisme de Dante :
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« ... lésotérisme véritable est tout autre chose que la religion extérieure, et, sil a quelques rapports avec celle-ci, ce ne peut être quen tant quil trouve dans les formes religieuses un mode dexpression symbolique ; peu importe, dailleurs, que ces formes soient celles de telle ou telle religion, puisque ce dont il sagit est lunité doctrinale essentielle qui se dissimule derrière leur apparente diversité. Cest pourquoi les anciens initiés participaient indistinctement à tous les cultes extérieurs, suivant les coutumes établies dans les divers pays où ils se trouvaient ; ... »
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Les citations de ce genre se multiplient dans luvre de Guénon et peuvent se trouver dans différents ouvrages, parmi lesquels Aperçus sur linitiation (1947) :
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« La religion considère lêtre uniquement dans létat individuel humain et ne vise aucunement à len faire sortir, mais au contraire à lui assurer les conditions les plus favorables dans cet état même, tandis que linitiation a essentiellement pour but de dépasser les possibilités de cet état et de rendre effectivement possible le passage aux états supérieurs, et même, finalement, de conduire lêtre au-delà de tout état conditionné quel quil soit. » Et dans Symboles fondamentaux de la Science Sacrée, dans les deux volumes de ses Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, etc., et en particulier dans létude appelée "Christianisme et Initiation" de Aperçus sur lÉsotérisme Chrétien, duquel nous citerons : « Pour conclure enfin, nous pouvons dire ceci : en dépit des origines initiatiques du Christianisme, celui-ci, dans son état actuel, nest certainement rien dautre quune religion, cest-à-dire une tradition dordre exclusivement exotérique, et il na pas en lui-même dautres possibilités que celles de tout exotérisme ; il ne le prétend dailleurs aucunement, puisquil ny est jamais question dautre chose que dobtenir le salut. » Ces citations dintroduction sont importantes car nous voulons nous référer au chapitre de Guénon sur la "Nécessité de lexotérisme" dans son uvre Initiation et Réalisation Spirituelle (qui a prêté à tant de confusion et qui en effet prend le contrepoint des près de vingt-sept volumes de ses uvres complètes, et se réduit dailleurs à quelques rares phrases dissonantes dans le contexte habituel de son discours), paru dans Études Traditionnelles à la fin des années quarante. Nous pensons que cest peut-être dû à une situation de circonstance temporaire, de moment historique ; de nombreux écrits de Guénon en sont lexemple, publiés à diverses époques, dans divers média (beaucoup parmi eux se trouvant être même opposés entre eux, antagoniques), revues et publications de styles très différents, et donc destinés à des auditoires différents. Cependant lessence de sa doctrine est la même et nombre de ces études ont formé part des livres qui constituent son uvre complète, comme cest le cas ici; dans une forte proportion, la doctrine de lauteur en est la cause, partant dune Tradition Primordiale qui se fragmente et donne place à de nombreuses formes traditionnelles parmi lesquelles se trouvent les religions connues, la Maçonnerie (il mentionne même les amérindiens), etc., et il nhésite pas à voir en elles essentiellement la même chose, cest-à-dire les Principes Universels émanant dune unique Origine.
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Pour nous, cette adéquation aux formes nie précisément que nimporte laquelle dentre elles soit infaillible ou unique, comme laffirment les catholiques ou les fondamentalistes de toute religion ou mouvement y compris les francs-tireurs qui tentent dutiliser luvre de Guénon pour leurs discours égotistes personnels en raison de la possibilité de leur donner diverses interprétations ; de même pour linfaillibilité de quiconque traite ou exprime les thèmes de la Connaissance, par exemple Guénon. En effet, la Doctrine (verticale) est une, mais les modalités quelle adopte (horizontales) et la façon de se manifester en accord avec des circonstances de temps et de lieu, invalident cette extrême prétention de précision dogmatique, par ailleurs propre à lOccident et dorigines aristotéliciennes, rationnelles, logiques et soi-disant systématiques, complètement étrangères aux textes sacrés de tous les peuples et même absentes dans Platon et le néoplatonisme.16 Cest dans ce sens que nous faisons nôtres les mots de René Alleau, prononcés au cours du colloque de Cerissy-La-Salle en 1973, intitulé «René Guénon et lactualité de la pensée traditionnelle», dont il fut lorganisateur avec Marine Scriabine, lun des plus importants colloques donnés en hommage au métaphysicien français, guide spirituel dun fort courant de pensée : « La notion dorthodoxie guénonienne me semble être des plus étrangères à luvre et la pensée de René Guénon, tout comme à la pensée de tout véritable philosophe traditionnel. »
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En tout cas, le fait que la pensée de Guénon soit vivante pour tous ceux qui peuvent y accéder, prouve limpossibilité de lui assigner une étiquette et de la rendre assimilable à un niveau qui y soit intéressé. Mais, pour revenir sur le sujet de lésotérisme et de lexotérisme ou, si lon préfère, de la métaphysique et de la religion, cela ne veut pas dire que lhorizontal ne soit pas un reflet du vertical, et quil nexiste donc pas dans lhorizontalité les moyens dappréhender le vertical, question que connaissent toutes les gnoses. Cest là la raison de ce que les rites exotériques soient un moyen puissant de vivifier lésotérisme, encore que nous le connaissions, par la nécessité même de lactualiser en permanence. Il sagit, dans ce cas, de rituels religieux (horizontaux), mais il faut tenir compte que ces rites forment part dun autre, plus large, qui est le rite de notre engagement envers la Connaissance (verticale) qui marque tous les actes et instants sacrés de notre vie, à linstar des sociétés traditionnelles. Cest ainsi que le rite exotérique est sûrement à conseiller et sera efficace sil est compris dans la Gnose. Nous rappellerons à cet effet une citation de Guénon au sujet de Thomas dAquin qui disait : « Une chose peut être nécessaire à telle fin, de deux façons. Dabord, comme ce sans quoi il est absolument impossible datteindre ce but ; ainsi la nourriture est nécessaire pour conserver la vie. Dune autre manière, comme ce par quoi on atteint mieux et plus convenablement cette fin : ainsi le cheval est nécessaire pour faire la route ».
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Le schéma est le même dans ce cas : le véhicule nest pas indispensable, mais il est utile et nous aurions tort de ne pas le prendre si nous en avons la possibilité. Certains possesseurs de rites ésotériques, par exemple les maçons, ont considéré cela comme une indication de sen tenir à un exotérisme religieux, en particulier le Catholicisme, ce qui donna lieu à ce que lon nomme la double appartenance. Nous, en réalité, nous pensons que larticle de Guénon sur lexotérisme religieux est adressé, précisément dans cette circonstance, à Schuon, avec qui Guénon entretenait de graves dissensions du fait de en pas sen tenir à la Tradition islamique, cest-à-dire quil prétendait diriger une tarîqah soufie sans même être musulman.
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Ce qui possède une véritable importance dans lexotérisme catholique, cest la revitalisation de la vie, la passion et la mort du Christ dans toute sa magnificence symbolique et transcendante, et la lecture des évangiles, y compris les apocryphes et le reste du Nouveau Testament, et les textes de lAncien Testament auxquels ils font référence et même sur lesquels ils sont fondés, pleins de signification ésotérique et qui nont forcément rien à voir avec la lecture quen font les autorités ecclésiastiques et le clergé en général, de nos jours ; cela nest pas un obstacle pour que cet exotérisme religieux soit valable pour la foule de ceux auxquels leurs propres caractéristiques dâme et dintellect ne permettent pas de comprendre les grands mystères de la cosmogonie, lontologie et la métaphysique, et ces exotérismes sont parfaitement valables dans le sens quils établissent en quelque sorte un ordre dans le constant devenir du temps, dans les passions et dans les comportements des hommes, tout en ouvrant de nouvelles perspectives de Connaissance dès que linterprétation littérale, le sentimentalisme, la piété, la stricte «religion » et lautocompassion peuvent être dépassés.
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Lexotérisme a été nécessaire et, comme le signale Guénon lui-même, cest là précisément la fonction de lÉglise catholique, mais la nécessité pour un initié de pratiquer les rites exotériques est tout autre chose.17 En fait, il existe ici une contradiction, car en rendant lexotérisme nécessaire, lésotérisme apparaît comme accessoire, alors quil est la réalisation primordiale, lidentité du sujet de la Connaissance.18
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Mais quentend-on exactement par exotérisme ? Assister aux cérémonies religieuses les jours où la participation aux sacrements est une forme de vie sociale ? Ou accepter une fois pour toutes les dogmes, du concile de Nicée jusquà nos jours, ou les us et coutumes dune religion ? Si nous prenons le catholicisme comme référence, lacceptation du dogme consiste, entre autres, à reconnaître que Jésus est Dieu, et non une manifestation de la Divinité. Un Dieu absolu, incarné dans lhistoire et hors duquel il ny a pas de salut. Lacceptation de cet exotérisme serait totalement contraire à la pensée ésotérique dans toutes les traditions, et en serait même une forme de négation, puisque laffirmation exotérique se passe de la pérenne manifestation divine, du Logos éternel, matière qui est lessence de tout ésotérisme et cherche à réaliser lunion avec le Principe, possibilité indissociable de lexistence même de lhomme. Linverse reviendrait à admettre que le verbe est plus que lesprit ou que la religion est supérieure à la métaphysique. Dans ce sens, il semblerait que Guénon contredise toute son uvre dans quelques phrases de larticle auquel nous nous référons ; et il prend en effet le contrepoint, il nous semble, de cette citation extraite de son Introduction Générale à létude des Doctrines Hindoues :
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« Pour revenir à la question même qui nous occupe présentement, nous rappellerons que nous avons déjà indiqué ce qui distingue, de la façon la plus essentielle, une doctrine métaphysique et un dogme religieux : cest que, tandis que le point de vue métaphysique est purement intellectuel, le point de vue religieux implique, comme caractéristique fondamentale, la présence dun élément sentimental qui influe sur la doctrine elle-même, et qui ne lui permet pas de conserver lattitude dune spéculation purement désintéressée ; cest bien là, en effet, ce qui a lieu pour la théologie, quoique dune façon plus ou moins marquée suivant que lon envisage lune ou lautre des différentes branches en lesquelles elle peut être divisée. » Guénon a cependant parfois signalé dans ses lettres lopportunité de suivre le rite exotérique, sadressant spécialement à de nombreux islamiques et chrétiens et, à ces derniers en particulier, en soulignant à chaque fois le caractère uniquement exotérique du catholicisme de nos jours. Voir la correspondance avec Goffredo Pistoni, publiée dans SYMBOLOS (Nº 9-10, p.309-325). Ainsi, dans une lettre à Rodolfo Martinez Espinosa, issu dune famille argentine catholique pratiquante :
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« Quant aux questions que vous soulevez dans votre lettre, permettez-moi de vous dire très franchement que ces difficultés me paraissent venir surtout de ce que vous ne faites pas une distinction assez nette entre le point de vue religieux, dune part, et le point de vue métaphysique et initiatique, dautre part ; ... Tout ce qui est religieux, y compris le mysticisme, concerne les possibilités individuelles dans lextension indéfinie dont elles sont susceptibles, et ne les dépasse pas ; cest dailleurs sa raison dêtre, comme celle de la réalisation métaphysique est au contraire daller au-delà ; ... »
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« Je dois aussi appeler votre attention sur le fait que le point de vue religieux est nécessairement lié à certaines contingences historiques, tandis que le point de vue métaphysique se réfère exclusivement à lordre principiel. »
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Nous pensons que cette apparente contradiction quintroduit dans son uvre le guide intellectuel de tant de monde, où il nest pas aussi précis et itératif que de coutume, pourrait être une épreuve, un obstacle à franchir comme Guénon le fait souvent dans dautres parties de son uvre et représenterait une contradiction à surmonter, livrée à ses lecteurs qui comme tant dautres ne peuvent interpréter sa pensée sur le mode livresque sinon la vivre, et résoudre leur problématique individuelle dans laquelle ils devraient se voir reflétés comme dans un miroir.
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Au sujet de lexotérisme correspondant aux « Petits Mystères » et lésotérisme aux « Grands Mystères », à lévidence il nen est rien et Guénon le précise toujours, car ce sont deux mondes absolument distincts, voire opposés, ce qui nenlève rien au fait que les pratiques religieuses et lexotérisme en général soient largement recommandés à tous ceux qui ne possèdent pas de références directes sur lésotérisme.
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Il est par ailleurs évident que, dans ses écrits, Guénon nutilise pas le mot Dieu sinon occasionnellement comme lont fait avec abus ses successeurs et cest clairement intentionnel : à quel dieu ceux qui le nomment ce réfèrent-ils, comme désirant affirmer un sentiment personnel, individualisé, et contraire au concept de lIdentité Suprême, du Soi-Même, de la Non-Dualité ?
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Il semblerait en effet, nous lavons dit, que les maçons nont pas besoin dun exotérisme et, au contraire, lÉglise de Rome nie la possibilité dun ésotérisme.19
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LHomme Véritable, vivant au Jardin du Paradis, a-t-il le moindre besoin de fonctions religieuses ? Et nous ne parlons là que des « Petits Mystères ». La vérité en elle-même na pas à être « consolatrice », affirme Guénon, et nous nous posons la question : la consolation est-elle nécessaire à la sagesse ?
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Nous sommes quelques-uns à croire que le grand rite exotérique de Guénon est la réalisation de son uvre, écrite et personnelle, reflet de sa pensée par sa concentration intérieure, cest-à-dire celui dune vie entièrement consacrée à cela.
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AUTRE MAIS : Guénon a traité le sujet ésotérisme-exotérisme dans diverses parties de son uvre, bien quil ne soit fait mention de « nécessité » que dans larticle auquel nous faisons référence. Au chapitre IX de Introduction à létude générale des Doctrines Hindoues, les livres alchimistes sont cités comme lexotérisme de lalchimie ; plus encore, tout texte sacré est appelé exotérique en regard de ce quil exprime (voir note Nº 17), puisque la conception est lorigine de lécriture. De fait, toute expression nest pas seulement symbolique, mais aussi lextériorisation de quelque chose, et « lon pourrait dire que l esprit dune doctrine quelconque est de nature ésotérique, tandis que sa lettre est de nature exotérique. ».
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Malheureusement, cette vision si large est limitée jusquà la distorsion par ceux qui assimilent exclusivement lexotérisme aux cérémonies religieuses de quelque confession et, inversant lordre des choses, sapproprient la phrase qui dit que « où il ny a pas dexotérisme il ny a pas de raison de parler désotérisme », subordonnant ce dernier au précédent.
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Il faut également savoir, ce que lon omet souvent, que la Franc-Maçonnerie possède de multiples rites spécifiques qui, sans rapport avec les rites proprement religieux, revêtent aussi un aspect exotérique, car ce qui se joue dans lAtelier peut aussi être pris au sens littéral, donc exotérique, au lieu de sa pleine signification symbolique. Les sacrements chrétiens, ainsi que le manifeste clairement lÉglise catholique, sont des rites religieux nayant rien à voir avec quelque Initiation que ce soit, ce qui rend incompatible la fusion des deux niveaux car leurs origines et leurs objectifs sont différents. Ceci étant pris du point de vue initiatique ; du point de vue strictement religieux, lInitiation nexiste pas.
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Le besoin de savoir, le rite de létude et la lecture des livres sacrés, la concentration quils favorisent, la méditation quils éveillent, en somme, ce qui est au-delà de leur contenu linéaire, est ce qui constitue lésotérisme de ce quexpriment ces textes.
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NOTES
16 Linfaillibilité papale est aussi un dogme récent, imposé par Pie IX à la fin du siècle dernier.
17 « On pourrait sans doute, mais dans une acception beaucoup plus large, envisager un ésotérisme et un exotérisme dans une doctrine quelconque, en tant quon y distingue la conception et lexpression, la première étant tout intérieure, tandis que la seconde nen est que lextériorisation » (Introduction Générale à létude des doctrines hindoues, 2e partie, ch. IX : Exotérisme et ésotérisme.
18 Ceux qui, ayant le plus, ont labsurdité de croire quils ont besoin du moins ; le moindre a la nécessité du plus et, lorsquil est authentique, en découle directement ; le contraire reviendrait à dire que le plus dépend du moindre, et finir ainsi par le nier ouvertement comme dans le cas de Jean Reyor. Si lexotérique dépend de lésotérique, et linitiation est effective ou en voie de lêtre, lexotérisme nest pas indispensable, encore quil soit nécessaire à quelques âmes pieuses.
19 Lon ignore généralement, ou lon dissimule, que la Maçonnerie possède des rites et quils ne sont pas exotériques mais initiatiques, outre que lon ny accepte pas, sauf duperie ou simulation, ceux qui ne sont pas libres et hommes de bien.
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CHAPITRE V<o:p></o:p>
QUELQUES EXPRESSIONS DE LÉSOTÉRISME ACTUEL<o:p></o:p>
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Actuellement, toute personne à la recherche dune voie spirituelle se retrouve face à un panorama pour le moins chaotique, ce qui est peu dire.
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En effet, la première chose quelle rencontre dordinaire sur son chemin est ce qui se fait appeler le New Age, le plus nombreux et le plus hétérogène regroupement de différents mouvements parmi lesquels les sectes jouent un rôle primordial et peuvent arriver à posséder plusieurs millions de membres affiliés. Sy unissent de nombreux groupes dorigine orientale, bien quil soit important de préciser que beaucoup de sectes ont également cette origine ; en général, ces groupes se rapprochent plus ou moins de lhindouisme et de sa tradition comme il arrive en Inde même, ou en rejoignent des formes dégradées ainsi que lon peut le constater chez une indéfinité de gourous qui, se basant sur une certaine terminologie et des pratiques de méditation, ont fondé leurs propres ashrams. Ils sont en cela semblables à diverses personnalités affranchies qui soutiennent des idées de type psychologique ou sexuel, incluant des canaux ou des pratiques soi-disant fondées sur le tantra yoga. La totalité de ces dirigeants sont profanes, pour ne pas dire absolument ignorants de la Science Sacrée et croient, à linstar de la science profane, que le monde est en train dévoluer, de progresser, vers la culmination de ses prétentions spiritualistes. Sy ajoutent psys, manciens, guérisseurs et spirites aux diverses dénominations. Tous ont en commun une chose fondamentale qui les rend immédiatement identifiables : la croyance consciente ou non en un spiritualisme matériel, cest-à-dire en la nécessité de relier leurs pratiques à leurs situations personnelles et à leurs besoins au niveau le plus bas et le plus individuel.20 Lon peut placer dans ce schéma de nombreux mouvements pseudo-religieux, ou religieux, avec la différence que ces derniers ne prétendent à nul ésotérisme, sinon au salut de leurs fidèles dans un autre monde.
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Nous ne souhaitons pas énumérer ici les diverses modalités de lésotérisme actuel, ce qui pourrait remplir plus dun volume, mais souligner quelques caractéristiques de ces mouvements, parmi lesquels il faut englober non seulement les sectes déjà mentionnées, mais aussi les chasseurs de sectes. En Occident, cohabitent avec eux de véritables traditions comme le bouddhisme Mahayana, la Franc-Maçonnerie, la tradition hermétique, le bouddhisme zen, quelques traditions archaïques, certains auteurs fiables comme René Guénon, Ananda K. Coomaraswamy, Mircea Eliade, Walter Otto et Alan Watts parmi bien dautres, et lésotérisme des traditions abrahamiques¸ il faudrait faire ici une importante distinction entre lésotérisme chrétien et le christianisme ésotérique valable aussi pour lésotérisme juif et lislamique qui prend la religion comme base indispensable de la métaphysique, dénaturant ainsi lauthentique Science Sacrée, la Connaissance traditionnelle, la ramenant à un niveau dévot et dogmatique qui, nous lavons vu, débouche nécessairement sur un fanatisme dun genre différent, ce qui les rend parfois encore plus dangereux que les précédents, car ils cherchent le salut ou la conversion de lhumanité par nimporte quel moyen, alors que la plupart du temps les premiers ne dépassent pas la sphère individuelle et nexercent aucun type dapostolat, quil soit protestant, catholique ou islamique ; cela ne vaut pas pour le judaïsme, refermé sur lui-même.
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Nous voulons, dautre part, remarquer que ceux qui sapprochent avec ingénuité et objectivité des rares milieux ésotériques traditionnels existant en Europe et en Amérique pourront observer lanimosité existant entre eux, le copinage et les questions personnelles qui les distinguent, quand il ne sagit pas de différences de niveau quant à leurs expériences de la réalité, ne possédant parfois que des idées venant de simples références livresques et historiques ; sans parler de la conviction quont les religions que leur Dieu privé représente lunique vérité, de laquelle elles excluent toute croyance, tous usages et coutumes différents, y compris lexistence de divers dieux, ou noms de pouvoir, anges et archanges, qui curieusement existent dans leur doctrine, comme nous lavons déjà signalé, bien quelles semblent lignorer ou ne les considèrent que comme des allégories.
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Il est logique que celui qui sengage dans un chemin inconnu puisse sy égarer ; cest ainsi que les uns se perdent en prenant certains concepts au sens littéral, ou croient indispensable de suivre certains régimes, parmi lesquels le végétarisme21 occupe une place prépondérante, en les associant aussi à des conceptions déterminées au sujet de la santé et de lentretien corporel, subordonnant lâme pour ne pas dire lEsprit a la forme la plus grossière de la manifestation.
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Nous ferons remarquer que même le passage par une ou plusieurs organisations New Age et lexécution de pratiques déterminées peut avoir de la valeur, en tant que moyen négatif pour les abandonner, pour apprendre avec le temps quelles ne correspondaient pas aux besoins spirituels. Ceci peut être relié aux dangers qui accompagne tout cheminement et peut être en rapport avec le précepte évangélique qui dit quil faut se perdre pour se trouver.22
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Mais celui qui accepte a priori certaines orthodoxies, de quelque type que ce soit, sans sy attacher, ne se donne pas même la possibilité de se perdre sur le sentier de ce que lon suppose être la Connaissance. Cela se voit dès le début par la manière daffronter le fait de Connaître : comme une quête et une aventure de lâme, assoiffée delle-même, ou comme la soumission à une structure se trouvant généralement dénaturée par la croyance, donc une sorte de somme daxiomes, absorbés quasiment selon des critères administratifs, acceptés de façon passive et linéaire, sans clairs-obscurs,23 et sans la Passion, que lantiquité nomma Fureur ; quant aux pèlerinages, pour nen donner quun exemple, la confusion avec des marches sportives, du tourisme ou dautres exercices plus ou moins profanes est parfois évidente. Lon ne peut sortir dun labyrinthe qui nexiste seulement pas, et cela est typique de milieux sclérosés qui confondent le psychopompe avec la pompe.
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Dans ce sens, nous nous sommes plus dune fois questionnés sur lintérêt que peuvent trouver certaines personnes dans un soi-disant ésotérisme, si ce nest à titre de hobby, ou parce quelles nont rien dautre à faire, ou pire encore, pour se faire remarquer.
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Il faudrait également faire référence ici au fanatisme pris comme une croyance en soi, propre, entre autres, à ceux qui se donnent le nom de traditionalistes et qui, par le biais dun autoritarisme essentiel, prétendent juger les autres, suivant une hypothétique loi divine et humaine qui non seulement est de leur côté, mais exigeant aussi quon lobserve, toujours, évidemment, selon leurs critères et les circonstances aléatoires quils peuvent inventer à leur gré dans le même esprit belliqueux. Car il sagit pour eux davoir un ennemi et de se battre pour pouvoir se sentir eux-mêmes unifiés, pour penser quils sont ou pour être quelque chose, encore que ce soit lombre dune ombre.
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De cela naît généralement la fausse idée dune élite à laquelle aspirer. Celui qui réellement appartient à une élite ne sen rend pratiquement pas compte et na aucune prétention à ce sujet, de la même façon quun être noble naspire pas à lêtre sinon quil lest par nature.24 Vouloir faire partie dune élite, comme nous lentendons, ressemble assez à vouloir entrer dans la haute société ou voir son nom dans les journaux mondains, soit des ambitions simplement profanes ; ou, ce qui revient au même, souhaiter devenir lillustre membre dun milieu où lon est non seulement brillant ou respectable, mais où lon acquiert aussi la notoriété, bien sûr égotiste, oubliant que mon règne nest pas de ce monde ; couronnant le tout dune morale bigote et scrupuleuse quenvierait nimporte quel puritain, et qui savère beaucoup plus hypocrite lorsquon observe leurs agissements délinquants quils simaginent sans doute être une guerre sainte. Il est clair, pour nous, que si quelquun se sent appelé vers lIdentité Suprême et ne sidentifie avec aucun autre conditionnement, il doit avoir effectivement une solide base morale (le courage, la générosité, le détachement, etc., soit la virtus romaine) pour affronter une telle aventure, et ne pas aspirer à être un bon citoyen ou au perfectionnement éthique, car ce serait lindice quil ne le possède pas.25 Il ny a pas de meilleure garantie pour lutter contre les passions que se consacrer à la Beauté et à la Vérité, donc à la Connaissance. Il nous faut cependant signaler que, dans les états inférieurs de cette voie, lon acquiert un certain pouvoir et bien nombreux sont ceux qui demeurent pris dans ce monde obscur, dû le plus souvent au ressentiment de ne pas avancer vers la source lumineuse qui nous donne lêtre, cest-à-dire lassimilation avec lÊtre Universel qui ne nous est accordée que par la Grâce et non par les actions. « Nombreux sont les appelés, et rares sont les élus ». (Saint Matthieu, 22, 14).26
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Remarquons en passant que le thème de la trahison apparaît dans diverses traditions, mais se trouve particulièrement marqué dans le christianisme, dans le cas évident de Judas (et dans la Maçonnerie également, avec la mort dHiram rappelons-nous aussi que Dante place les traîtres dans le cercle le plus profond de lEnfer), et dans lIslam, aux racines mêmes de la constitution du califat, transparent dans lassassinat dAli, survenu quelques années après celui de Utman, le troisième calife, et suivi de celui de son fils Al Hussein, qui assurait la descendance du Prophète puisque Ali nétait que lépoux de Fatima, cest-à-dire son gendre. Le problème du mal se trouve ainsi entremêlé à lhistoire du bien, sans être nié, ou mieux, est assimilé à lhistoire du sacrifice, donnant ainsi lieu au mythe du traître-héros.27
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Revenant sur le sujet des sectes, lon peut observer que le christianisme en particulier, au vu de la popularité de certaines dentre elles, spécialement chez les jeunes, prit la décision dune part de poursuivre et de jeter lanathème sur ces alternatives, et dautre part de prendre nombre de caractéristiques du New Age, de se moderniser, dans le but dattirer un public qui sen éloigne irrémissiblement.
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Dans le cas de lIslam, où même la doctrine dIbn Arabi est, dans certains noyaux, non seulement sanctionnée mais aussi prohibée, la forme que prennent cette subversion et ce rejet de tout ce que lon nimagine pas approprié, et le besoin dimposer sa férule au reste, arrivent à lextrême de nous faire croire que la shariyah est le taçawwuf, et des organisations religieuses dénaturent le sens de la Paix, la Soumission et lAmour, cest-à-dire la voie de Soufi et lIslamisme authentique, en lidentifiant avec des intérêts particuliers, liés à lhistorique et au relatif. Lon pense généralement, en Occident, quil existe un monobloc appelé Islam, alors que celui-ci se trouve au contraire divisé depuis son commencement entre chiites et sunnites et aussi les khâwarij, également orthodoxesdivision qui existe encore et qui a donné lieu à de multiples fragmentations,28 qui tirent elles aussi lépée les unes contre les autres, chacune imaginant détenir la vérité, avec une telle haine que les rixes chrétiennes en pâlissent ; cependant, cette haine commune engendre en Occident lunification de quelques secteurs de ces religions, dans un fanatisme partagé, intellectuel et moral, quils tentent de vendre sous le nom de traditionalisme.
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Il est effectivement vrai que lon ne peut être soufi sans être musulman, et il est clair que létude du Coran sacré et des hadith, et lapprofondissement de la langue arabe ce dernier aspect étant également quasi indispensable dans dautres traditions comme le taoïsme, le bouddhisme mahayana, etc. en sont les caractéristiques propres, mais ces possibilités ne sont cependant pas même offertes à ceux que trompent des groupes avec aujourdhui malheureusement de nombreux membres en Europe et en Amérique qui, se présentant en tant que tarîqah (véritable ésotérisme) ne se consacrent en fait quà la loi, ou shariyah, et insistent que son respect, à la façon quils lentendent ils ont même des prétentions politiques, le plus souvent arbitrairement, est le taçawwuf (initiation), et que le respect de ses normes et exigences sont des conditions indispensables pour obtenir les bénédictions dune connaissance qui ne va pas au-delà de la religion.
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Bien entendu, il nen est pas toujours ainsi, mais dans la plupart des cas ces mouvements qui, comme dans le cas du christianisme et du New Age, tentent de trouver leur profit au sein de la confusion et des nécessités spirituelles qui caractérisent la Fin de Cycle, sont une imposture. Nous devons ajouter que certaines personnes croient quêtre descendant direct du Prophète est une garantie sur le plan de la Connaissance, raison pour laquelle il faut souligner quil y a, et il y a eu, toutes sortes de cas dans sa descendance, et lon connaît à notre époque des alternatives de dirigeants politiques sans aucun doute musulmans qui nont eu aucun lien avec la métaphysique, comme le roi Hussein de Jordanie et le roi Hassan du Maroc, récemment disparus, ou bien des play-boys notoires comme le furent, il y a quelques années, lAga Khan et son fils Ali Khan, sans compter des fanatiques religieux, voire des assassins connus, ou certaines personnalités que lon aurait du mal à reconnaître comme étant islamiques, dont elles ne portent que le nom et nont rien de traditionnelles. Il y a aussi ceux qui se disputent et sinvalident mutuellement leurs lignées généalogiques qui, après tant de siècles et tant dépouses, ne seront pas toujours suffisamment limpides.
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Nous avons fait remarquer à plusieurs occasions lexistence dun authentique ésotérisme chrétien, islamique et juif, mais nous avons également constaté la difficulté dy parvenir au moyen des organisations qui prennent ces religions et leurs apparats comme base indispensable de la réalisation métaphysique. Et qui prient un Dieu externe, étranger à eux-mêmes. Nous avons également donné ici des avertissements sur dautres groupes en rapport avec le New Age et sur les fantasmagories à ce sujet. Quant à la Maçonnerie, institution initiatique occidentale par excellence, le panorama nest pas plus clair, bien que ces dernières années ait pu sobserver un intérêt croissant des loges pour faire des recherches dans leurs origines et leurs contenus authentiques. Il nest pas non plus toujours facile de se lier avec des ateliers qui pratiquent leurs rites dans un réel esprit Traditionnel et où lon pourvoit lapprenti initié virtuel des éléments qui lui permettraient daccéder correctement à lEnseignement. Dans la majeure partie des loges, le rite initiatique sest cependant maintenu, reflet du rite cosmique, et tout frère peut, par sa propre méditation sur les symboles qui lui sont offerts et les rites quil pratique, arriver à comprendre le modèle de lUnivers, premier pas pour trouver là son issue vers dautres plans ou niveaux de conscience, cest-à-dire vers dautres mondes qui, bien quinvisibles ou informels sont tout aussi réels que ce qui se perçoit avec les sens. Comme dans toute initiation, cela suppose lascension dune échelle, au moyen de degrés, sur laquelle chacun pourra arriver à destination, selon ses besoins ou ses capacités, comme tout dans la vie. De plus, nous avons déjà mentionné la Tradition Hermétique comme Voie daccès à la Connaissance, donc nous ne répéterons pas ici ces concepts.29 Nous ajouterons que cette Tradition fut à une époque Hermético-Chrétienne dans sa façon de se manifester, mais jamais un Christianisme Hermétique, ce qui saute aux yeux avec lancienneté respective de ces deux Traditions, sans nommer dautres motifs dun autre ordre, ou niveau.
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Il ne nous reste quà signaler quelques autres dangers que peut rencontrer celui qui sintéresse à la voie de la réalisation intellectuelle et spirituelle.
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Nous venons en effet demployer les mots intellectuel et spirituel comme des équivalents, selon linterprétation quen donne Guénon, puisque la sagesse en soi est une forme de sainteté, et linverse nest pas forcément vrai, lorsque lon suppose que le miraculeux ou le légal sur le plan naturel est le surnaturel. Pour des raisons de terminologie, la Sagesse et la Connaissance pourraient néanmoins se confondre avec une fausse intellectualité et souvent, encore pire, avec lérudition et des listes de citations, noms, dates, références, à savoir avec dimmenses vétilles.
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Dans ce sens, il nous faut apporter notre critique aux universités et à leurs travaux profanes, qui sont gouvernées par des gens du commun, qui posent au savant et considèrent luniversité plus importante que la Connaissance en prenant leur petite érudition pour de la sagesse, cest-à-dire ce que lon entend par références livresques30 comme le plus important, et jugent les autodidactes ainsi notre guide intellectuel René Guénon comme une chose mineure. Que les aspirants ne se fassent pas dillusions : sur le sentier de la Connaissance, nous sommes tous des autodidactes à la recherche du Maître Intérieur et il ny a pas dUniversité qui nous conduise à lIdentité Suprême.
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Lattitude que nous venons de décrire est due, à de nombreuses occasions, à une sorte de conservatisme auquel nous nous accrochons et qui nous empêche de nous détacher de ce qui est notre trésor. De fait, la phrase évangélique qui dit que il est plus facile quun chameau passe par le chas dune aiguille quun riche entre au Royaume des Cieux (Saint Matthieu 19, 24), ne fait pas seulement référence à ceux qui accumulent de largent, mais à tous ceux qui sont ou se considèrent riches de quelque chose, que ce soit lintelligence, la vertu, la science, lart, la beauté ou quoi que ce soit dautre. Lon a souvent pris pour exemple que si la coupe de lego est pleine, il est impossible quelle puisse recevoir les effluves célestes, les émanations divines.31 Lacquisition de la Connaissance, la Bonne Nouvelle, est incompatible avec un esprit économe qui garde quelques bouts de chandelles au cas où. Sur le sentier de lInitiation cela est impossible, car lon ne peut servir deux maîtres à la fois.32 En définitive, ce en quoi lon est le plus riche, cest en préjugés et illusions, auxquels lon assigne une valeur seulement par les mécanismes de notre esprit dual qui conditionne quand il ne programme pas nos règles de comportement.
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Quant à nous, nous avons été sauvagement attaqués pour des affaires personnelles, bien que la plus grande part soit due à ce que nous avons soutenu dans ce chapitre et dans dautres analogues, à savoir : par notre opposition à ceux qui confondent tout et tentent de faire passer la religion pour de la métaphysique, à leur tête des adeptes de Schuon et de Rey qui nont pas hésité à employer le complot, la trahison le mensonge, les injures, la diffamation, les insultes et autres grossièretés, dans le but de nous discréditer, sans comprendre quils ne sont parvenus par ce moyen quà se discréditer eux-mêmes.33 Comment ces gens peuvent-ils prétendre avoir quelque chose à voir avec le sacré malgré leur volonté de suivre la Voie du Sacristain, ou un monisme radical (qui pour cela rend la dualité implicite) à lidéologie totalitaire, cest une chose que nous ne comprendrons jamais. Mais si nous sommes convaincus que cest dans le cadre de luvre de Guénon, le plus grand métaphysicien dOccident, qui a soutenu en de nombreuses occasions ce que nous disons34 ou plutôt, nous disons la même chose que lui car, selon ses propres mots, il ne fait que manifester la Tradition Unanime, que se produit ce quil a appelé la contretradition, commencée par ceux qui ont profité de sa personnalité pour ensuite la trahir ou la dénaturer, et là se produit à notre échelle le plus triste signe des temps.35
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NOTES
20 « Laissez-les ; ce sont des guides aveugles ; si un aveugle guide un autre aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse. » (Saint Matthieu 15, 14).
21 « Ce nest pas ce qui lui entre dans la bouche qui fait lhomme impur ; mais ce qui lui sort de la bouche, cela est ce qui rend lhomme impur. » (Saint Matthieu 15, 11).
22 « Car celui qui veut sauver sa vie la perdra. » (Saint Matthieu 8, 35).
23 Si lon est pas et pour être il faut être libre lon ne peut sidentifier avec lÊtre Universel. La communication ne sétablit pas, car lÊtre Universel est la Liberté, car il na aucune sorte de conditionnement, à commencer par le spatio-temporel. « La vérité vous rendra libres ». (Saint Jean 8, 32).
24 La même chose se passe avec lhumilité acquise par rapport à un Univers, ou une déité, bien plus grande. Lhumilité se donne sans raison ; cest une vaine tentative que de désirer être humble, lorsque ce nest pas une démarche égotiste qui veut secrètement nous rendre meilleurs que les autres.
25 « Qui de vous, à force de soucis, pourrait ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie ?» (Saint Matthieu 6, 27).
26 « Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous fermez au nez des hommes le royaume des cieux ! Vous-mêmes en effet nentrez pas, et vous ne laissez pas (entrer) ceux qui sont pour entrer. » (Saint Matthieu 23, 13).
27 Le traître crée le héros. Son existence est pour lui indispensable, tandis que pour le héros sa présence est une ombre de lui-même. Cest pour cela que ces deux composants mythiques ne peuvent jamais être mis sur le même niveau. Dautre part, la trahison est comprise dans la cérémonie.
28 En Argentine, il y a au moins sept ou huit groupuscules qui, invoquant le prophète Ali, se sont constitués en tariqas libres. Cela est facilité par la constitution même de lIslam, religion du désert, où chaque fidèle est indépendant du reste de la Uma, et où dinnombrables soufis sont morts des mains du califat ; précisions que de nos jours il existe dans cette tradition, en Orient, encore beaucoup dentre eux complètement éloignés de toute soi-disant institutionnalisation à la mode occidentale, plus en rapport avec les firâq, ou sectes, profitant du fait que les aleyas, ou versets des sûras du Coran sont sujets à linterprétation, raison pour laquelle certains sages islamiques ont même nié la possibilité de traduire ce livre sacré.
29 « On doit donc, comme nous le disions déjà précédemment, parler de quelque chose qui est caché plutôt que véritablement perdu, puisqu'il n'est pas perdu pour tous et que certains le possèdent encore intégralement; et, s'il en est ainsi, d'autres ont toujours la possibilité de le retrouver, pourvu qu'ils le cherchent comme il convient, c'est-à-dire que leur intention soit dirigée de telle sorte que, par les vibrations harmoniques qu'elle éveille selon la loi des actions et réactions concordantes, elle puisse les mettre en communication spirituelle effective avec le centre suprême. » (René Guénon: Le Roi du Monde, ch. « Le centre suprême caché pendant le Kali-Yuga »). (Voir article de Monsieur A. Bachelet : « Autour de la Parole Perdue des maîtres maçons », SYMBOLOS Nº 19-20, p. 214, note 9).
30 « Conducteurs aveugles, qui filtrez le moustique, et avalez le chameau ! » (Saint Matthieu 23, 24).
31 « On ne met pas non plus du vin nouveau dans des outres vieilles : autrement, les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et les deux se conservent.» (Saint Matthieu 9, 17).
32 « Nul ne peut servir deux maîtres : car ou il haïra lun et aimera lautre, ou il sattachera à lun et méprisera lautre. » (Saint Matthieu 6, 24).
33 « Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsquils vous excommunieront et insulteront, et proscriront votre nom comme mauvais à cause du Fils de lhomme. » (Saint Luc 6, 22).
34 Voir addenda.
35 Il serait intéressant de se demander sil nest pas en train de se passer la même chose avec la religion. En effet, en ce qui concerne les chrétiens de ces mouvements à la mode néo-fasciste ou fondamentaliste nous préférons nous abstenir de parler actuellement des islamiques, nous savons, au travers de leurs propres écrits, quils refusent lautorité religieuse, quils considèrent que ses rites ont été dénaturés, quils ne connaissent pas non plus lorthodoxie catholique, ayant lu peut-être, avec de la chance, deux ou trois pages de la Somme théologique, ou Contre les Gentils, de Saint Thomas dAquin, et ne se soumettent pas aux commandements. Quelles intentions ont-ils à sabriter derrière le bouclier de la religion ? Quel est lesprit qui les anime ? Ne serait-ce pas judicieux de mentionner ici le cagastrum alchimique et paracelsien en tant que manifestation de la corruption et de la putréfaction ?
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CHAPITRE VI<o:p></o:p>
GUÉNON DANS LE CUR<o:p></o:p>
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Pour ceux dont Guénon a été le guide intellectuel qui les a introduits dans le monde de la Connaissance, son uvre et la personnalité qui la produisit sont réellement providentielles. La rencontre avec Guénon leur a permis déchapper à la voie obscure comme Dante le raconte au début de La Divine Comédie et de sattacher une lumière durable dans la course de leur destin, et la conséquente reconnaissance est de rigueur parmi ceux qui ont vécu lexpérience de sa pensée. Cependant, en dépit de cela et malgré les diverses monographies, numéros spéciaux et études qui y ont été consacrés, Guénon est encore très peu connu et ne figure pas dans la littérature officielle dun pays comme la France, où il est né et dans la langue duquel il écrivit la presque totalité de ses textes. Le fait peut toutefois sexpliquer par la "solidification" de notre temps et le manque dintérêt pour les sujets traités par notre auteur, pratiquement laissés pour compte comme il le souligne si souvent par le monde moderne dont lengourdissement en cette phase finale arrive presque aujourdhui au total obscurcissement de la compréhension et à lextermination du symbole en tant que messager du plan intermédiaire. Quelque chose de beaucoup plus grave sy ajoute : la déformation infligée à sa pensée par des individualités qui, guidées par des intérêts personnels et influencées par on ne sait quelles forces obscures, ont dénaturé et adultéré son uvre, lutilisant même à leur profit comme lont fait certains personnages prétendant être ses successeurs, rognant sur les aspects les plus importants et celant les éléments principaux au détriment de sa summa. Je pense que lacceptation de ces circonstances nous place dans la réalité du message de Guénon, projeté sur la société actuelle et, plus précisément, sur lésotérisme ayant cours depuis sa mort jusquà nos jours.
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Il est parfois difficile dêtre objectifs lorsquil sagit de faits ou de phénomènes, ou encore en traitant dun auteur qui, par le biais de son uvre, nous a fait participer à une pensée inconnue et à un monde merveilleux dont les échos résonnent néanmoins aux tréfonds de lintimité, au point de changer radicalement nos valeurs et de canaliser ainsi notre vie dune façon totalement inattendue. Quoi quil en soit, lon me pardonnera demployer le pluriel, car je me permets de parler non seulement au nom des rédacteurs de la revue SYMBOLOS, dont je partage le point de vue, mais aussi au nom de nombreux lecteurs de René Guénon (non de certains dentre eux soi-disant maîtres de sa pensée, qui nous ont peu ou rien appris) ; je nomme ceux qui ont été touchés par luvre de Guénon à la fois simple et complexe, complexité provoquée autant par la difficulté dexpression propre à la Science Sacrée que par celle que connaît le profane pour comprendre les vérités dun autre ordre, empêchement qui les déforme ou les réduit à leur expression littérale et nous communiquent depuis des années leurs inquiétudes, tout comme ils ont manifesté leur reconnaissance pour ce que ces textes ont apporté à leurs vies, tout en ayant, pour différentes raisons, trouvé difficile dapprofondir sa pensée, ce qui nous amènerait aussi à parler des diverses lectures que lon peut avoir de luvre de Guénon, propres aux limitations de chacun et, en définitive, omniprésentes.
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Ainsi, assumant la responsabilité de parler au pluriel, je me permets dexprimer un certain genre dexpériences, partagées probablement par beaucoup de lecteurs de Guénon, bien que leurs formes puissent avoir été et être encore différentes.
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Comme trait distinctif de son uvre, nous ferons ressortir tout dabord cette exactitude dans lexpression, cette clarté conceptuelle, explicite malgré la longueur de la phrase, les phrases subordonnées, les notes, ce qui nous oblige à faire attention à ce qui est dit, à relire, à essayer de comprendre car nous avons eu au préalable une suite de petites révélations nous obligeant à insister sur le texte et bien sûr sur les renvois en bas de page. Il y a dautre part les rapports constants quil offre au lecteur en permanence et qui, dune façon ou dune autre, éveillent en ce dernier une sorte de réminiscence dune foule dimages oubliées, mais formant part de son bagage culturel et personnel ; ce qui, sans aucun doute, provoque à son tour chez lintéressé une multitude danalogies.
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Observons que, dans de nombreux cas, cette exactitude peut provoquer un sérieux rigorisme intellectuel dans les recherches de ses lecteurs ; quant à la réminiscence et lanalogie, le champ incroyablement riche qui souvre à nous est certainement le plus véritablement Universel que nous ayons connu.
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Guénon crée également une terminologie parfaitement adaptée à sa façon de dire les choses et la répète tout au long de son uvre. Ce nest pas là le résultat dune simple convention, sinon que lutilisation précise des termes restitue leur valeur, remontant même souvent aux racines étymologiques des mots. Son discours ne séloigne pas non plus, au moyen dobscures rhétoriques et déclamations, du langage philosophique et culturel dune éducation moyenne, et est suffisamment compréhensible pour son époque et les années qui suivirent. Sauf lacception prise par quelques termes ces dernières années, comme le mot personne dont lemploi est lié aujourdhui au simple ego et à la personnalité (que Guénon appellerait peut-être individualité), son uvre un enseignement permanent est extrêmement claire et lisible pour ceux qui se concentrent dans leur lecture. Elle est également tout à fait appropriée à ceux qui ont effectué des recherches dans la religion catholique, concrètement dans le thomisme, et contient même certains traits de rationalisme encore que niant la raison qui sont bien utiles pour que des gens de notre formation puissent les comprendre ; cela est également valable en ce qui concerne ses divers aspects logiques, voire positivistes, si je puis dire.
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Il est aussi remarquable quen lisant ses textes des années plus tard (en ce cinquantième anniversaire de sa disparition), demeurent actuels non seulement les idées, mais aussi les mots qui les forment, et il suffit dune relecture pour percevoir lextraordinaire cadence du discours, qui répond à la structuration de son uvre et qui se prolonge détude en étude, de chapitre en chapitre, de livre en livre.
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Mais ce qui fut fondamental pour beaucoup dentre nous est constitué par lidée de ce que représente réellement le symbole et la valeur découlant de cette conception, ce qui par ailleurs légitime son rôle de transmission et lui octroie sa fonction authentique. De même, la relation entre les différents symboles constitue des codes complets de connaissance et des ouvertures qui se révèlent à mesure que lon progresse dans les travaux et on les étudie et comprend en se confrontant aux manifestations distinctes de lÊtre universel, à travers des cultures diverses, ou des expériences que lon peut déduire par analogie et sont accessibles car elles forment lenvironnement de tout être humain contemporain.
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Ces correspondances entre culture et culture, mythe et mythe, langues distinctes, etc., sont caractéristiques de Guénon, qui manie et développe diverses symboliques, même éloignées dans le temps et lespace, entrelaçant des images qui finissent par transformer en langage propre le vecteur des idées de ce quil a nommé la Science Sacrée. Ainsi quil a été dit : lintelligence brille par ce qui la reflète.
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Dans un précédent travail (LInitiation Hermétique et René Guénon, SYMBOLOS, Nº 11-12, 1996, page 221), nous avons souligné que lordre de lecture de la vaste et complexe uvre de Guénon peut faire des différences entre une forme ou une autre dapprocher sa pensée et lésotérisme en général. Ceci est en parfait accord avec le niveau culturel, luniversalité des images, les préjugés de ses lecteurs et les convictions dun vieil homme. Car sil est utile, voire nécessaire, que lon jette un pont entre létat profane où se trouve, en termes généraux, limmense majorité de ceux qui approchent ses travaux pour la première fois, il est aussi indispensable que, face au développement postérieur de cette uvre, messagère de la Bonne Nouvelle, se maintienne louverture vers la métaphysique, sans la rabaisser au niveau dintérêts personnels, ou de groupe, pour ne pas empêcher dentrevoir ainsi son immense pouvoir intellectuel, donc transformateur, que tout le monde nest malheureusement pas capable dassimiler. Cest là le cas typique de ceux qui, ayant la sensation dappartenir à une religion comme si ce nétait pas, dune façon ou dune autre, notre cas à tous, placent leurs croyances au-dessus de toute nouvelle possibilité, et voient en Guénon un auteur qui les incite à approfondir leur dévotion. Malgré tout, et en dépit du métaphysicien français qui ne cesse détablir les différences entre Science Sacrée et religion36 (concrètement, les abrahamiques), ils ne peuvent éviter de les identifier entre elles et de croire même que les termes religion et Tradition sont synonymes absolus.
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Inutile de préciser que ces religions sont des supports également valables pour la réalisation intellectuelle/spirituelle, cest-à-dire pour la Connaissance, comme lont prouvé de nombreux exemples dans le passé, et elles peuvent encore aujourdhui être considérées comme des voies valides à condition de dépasser le plan de lindividualité, dont elles sont les extensions plus ou moins sublimées, ce qui les force à avoir de la déité des conceptions anthropomorphiques et historiques et à sen considérer propriétaires, au détriment de toute autre forme de réalisation, y compris envers dautres branches abrahamiques, ce qui, nous lavons souvent répété, débouche fatalement, lon peut le constater, sur de confus et contradictoires mouvements intégristes et fondamentalistes, sans le moindre amour pour la vérité ni le moindre désir de savoir, et qui ont même tenté dutiliser luvre et la figure de Guénon au profit de leurs petits intérêts de chapelle, limités et personnels. Ces attitudes, incongrues en regard du discours de Guénon, sont sans nul doute étroitement liées à lobscurantisme et lignorance propres aux dernières étapes de cette fin de cycle, qui affecte toutes les institutions, et les religieuses les premières, en raison de leurs rigides structures dogmatiques.37
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Nous faisons spécialement référence à F. Schuon et ses épigones, à la confusion entre religion et métaphysique, et surtout à la comparaison entre les sacrements chrétiens et lInitiation, qui suppose que le processus de la Connaissance se trouve implicitement dans le christianisme et dans ses rites, ce qui est nier dune part la véritable réalité de lInitiation concept que Guénon souligne à plusieurs reprises dans son uvre étendue et auquel il attribue une importance radicale, un caractère inévitable et propre au processus de transmutation, et dautre part, le comparer à nimporte quel rite religieux, donc exotérique, de cette manifestation née historiquement, avec deux autres, des évolutions de lémanation abrahamique qui débouchent sur le judaïsme, le christianisme et lIslam, cest-à-dire sous ces formes engendrées par la loi quils déploient au travers de dogmatismes supposés, faisant passer ainsi la lettre avant lesprit, lexotérique avant lésotérique, comme nous le savons, et excluant de cette manière la possibilité de surmonter cette loi, propre au message implicite de ces religions.
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Niant ainsi, ou contournant, les innombrables traditions à part celles du Livre ; nous faisons référence rien de moins quà lhindouisme, au taoïsme, à la Tradition mahayana, ou lamaïste, au shintô zen, à la Franc-Maçonnerie, prototype de société initiatique, à la Tradition Hermétique, à laquelle le métaphysicien français accorde la Connaissance des Petits Mystères, à des dizaines de cultures pratiquant le chamanisme en Asie, Afrique, Océanie et Amérique, ou à des groupes traditionnels que lon croyait morts et renaissent aujourdhui avec une vitalité renouvelée, et qui sont tout simplement niés, laissés de côté, seulement pour accepter les limitations des dites manifestations émanant du tronc abrahamique qui, nous le savons, sont selon Guénon les uniques à correspondre au terme religion, particulièrement au sens moderne du mot.38
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NOTES
36 « Or, par là même qu'il s'agit d'ésotérisme et d'initiation, il ne s'agit aucunement de religion, mais bien de connaissance pure et de «science sacrée », qui, pour avoir ce caractère sacré (lequel n'est certes point le monopole de la religion comme certains paraissent le croire à tort), n'en est pas moins essentiellement science, ... » (Aperçus sur l'Initiation, ch. XI: « Organisations initiatiques et sectes religieuses »). Voir laddenda au chapitre V Quelques expressions de lésotérisme actuel où se trouve une sélection de citations de Guénon au sujet de la différence entre Religion et Métaphysique.
37 « ... et l'unité elle-même, à son tour, n'est pas un principe absolu et se suffisant à soi-même, mais c'est du Zéro métaphysique qu'elle tire sa propre réalité." « L'Être, n'étant que la première affirmation, la détermination la plus primordiale, n'est pas le principe suprême de toutes choses ; il n'est, nous le répétons, que le principe de la manifestation, et on voit par là combien le point de vue métaphysique est restreint par ceux qui prétendent le réduire exclusivement à la seule ontologie ; faire ainsi abstraction du Non-Être, c'est même proprement exclure tout ce qui est le plus vraiment et le plus purement métaphysique. » (R. Guénon, Les États Multiples de lÊtre, ch. V: « Rapports de l'unité et de la multiplicité »). Certains des auteurs écrivant sur la Kabbale confondent Kether avec En Soph, ou ly assimile en raison de son monothéisme excluant toute éventualité qui ne soit pas comprise dans lÊtre Universel, comme cest le cas de Léo Schaya. Cette confusion existe quasiment depuis la naissance de la doctrine des sephiroth. Ainsi, Yosef Ghikatilla faisait également cette assimilation au XIIIe siècle. Selon G. Scholem, ce serait dû au fait que « Le Zohar fait clairement la distinction entre deux mondes représentant Dieu. En premier lieu, un monde primaire, qui est le plus profondément caché de tous, imperceptible et inintelligible pour tous sauf pour Dieu : cest le monde du En Soph. En second lieu, un autre monde, relié au premier, qui permet la connaissance de Dieu et duquel la Bible dit : « Ouvre les portes pour que je puisse entrer ». Cest le monde des attributs. En réalité, les deux mondes nen forment quun, tout comme pour reprendre une métaphore du Zohar le charbon et la flamme : le charbon existe aussi sans la flamme, mais son pouvoir latent ne se manifeste quà la lumière de celle-ci. Les attributs mystiques de Dieu sont comme des mondes de lumière dans lesquels se manifeste la nature obscure du En Soph. » (Las grandes tendencias de la mística judía, - Major Trends in Jewish Mysticism - Ed. Siruela, Madrid 1996, p. 230).
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En tout cas, lon compare lUnité, première détermination, au Zéro métaphysique, cest-à-dire lontologie à la véritable matière de la Science Sacrée. Cette attitude, quil ny a rien dautre que lUnité, élimine aussi bien la pluralité des noms divins que la Possibilité Suprême, quelle détermine en se transformant en monisme radical.
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Néanmoins, Kether, la Couronne, est sur la tête de lHomme Universel, puisquelle appartient à la fois au plan cosmique le plus élevé quà ce qui est au-delà de lui.
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Il faut également souligner que, pour les Occidentaux daujourdhui, la seule façon de connaître En Soph passe par Kether, lUnité, le plus grand des Symboles qui se polarise en faisant place à la triade, cest-à-dire aux trois Principes suprêmes, ayant le pouvoir de déchaîner nimporte quelle manifestation dans tous les plans ou mondes, ce qui dépasse définitivement le religieux.
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Nous ajouterons que, pour lhindouisme, cela se traduit par la différence entre Îshwara et Brahma (voir R. Guénon, LHomme et son devenir selon le Vêdânta, Éditions Traditionnelles, Paris 1997) ; dans le cas du taoïsme, voir, à la fin de laddenda à ce chapitre, les différences entre le Tao avec nom et le Tao sans nom. Dans la Tradition Précolombienne, cette instance de la Déité était appelée le Dieu inconnu. (voir F. González, Le Symbolisme Precolombien : Cosmovision des Cultures Archaïques, Ed. Kier, Buenos Aires 2003).
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Pour dautres citations analogues et non exhaustives de R. Guénon, voir daddenda après ces notes. Voir aussi Paul Vuillaud, La Kabbale juive, Tome I, IX.I: « L'Infini (En-Soph)", Editions d'Aujourd' Hui, Plan de la Tour (Var) 1976.
38 Rappelons en passant que pour ceux qui ne le connaissaient pas personnellement, Guénon était à un certain moment de sa carrière un auteur hindouiste, comme ce fut le cas de René Daumal, entre autres, qui vivait à Paris à la même époque que notre auteur. Gardons également à lesprit les références de Guénon au sujet de la Tradition hindoue et sa pureté par rapport aux autres, et sa mention quelle était vivante et quon la considérait généralement morte comme le Taoïsme. Actuellement, quelque critique a glissé son avis en affirmant, généralisant, quil voit chez les personnes ayant été influencées par luvre de Guénon des caractéristiques propres dorigines hindoues, dont Guénon lui-même était le porte-parole. (Nelly Emont, revue ARIES Nº 8, décembre 1988, commenté dans SYMBOLOS Nº 1, page 185). Cet auteur a raison, sauf que lon ignore que la même essence est présente dans la totalité des traditions y compris les religions (jusquà lIslam, où Ibn Arabi lexprime clairement : il établit quil existe entre lÊtre et le Non-Être, cest-à-dire le Néant, un Sublime Intermédiaire qui regarde à la fois vers lÊtre et vers le Néant, ou Non-Être), bien que ce ne soit pas toujours explicite, et dans les formes initiatiques qui ne constituent pas une religion, comme la Franc-Maçonnerie et tant dautres lorsquon les approfondit, et que lon dépasse le niveau de la déité créatrice prise comme dernière instance de la possibilité de Connaître.
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Le Non-Être, le véritable Infini (pour la Kabbale hébraïque : En Soph [], ou Ayn [] = Néant, cest-à-dire rien de ce qui pourrait être quelque chose, latteste pleinement.
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CONCLUSION
Il faut en définitive considérer que cette Fin de Cycle et lHistoire (le temps), sont constamment modelées par le Démiurge qui produit luvre dArt permanente, le dessein créateur. La fin de lHistoire est donc, sans aucun doute, la fin du temps et la mort de ce Démiurge.
LHistoire du monde (celle de la Création) est le développement du potentiel de la semence, genèse qui comprend une ascension (enfance, jeunesse) et une descente (maturité, vieillesse) et se voit couronner par une apocalypse.
Si lon considère cette apocalypse comme le voyage post mortem de lâme, cest-à-dire comme la description du processus initiatique qui transmute et donne un sens à la Création, à lHistoire du Monde, mais aussi à celle de lhomme, celles-ci seraient une révélation et prendraient une nouvelle dimension, à savoir un sens ultime, qui permettrait l'origine d'un nouveau développement.
La Tradition, cest-à-dire lArchétype en action, est identique à la permanente actualisation de lêtre qui nest jamais sorti de soi et sa réabsorption en Lui-Même lorsque cette Tradition sachève et que cesse de tourner le mouvement de la Roue. Cet instant, analogue au solstice dans lannée, moment darrêt et donc de simultanéité, est la conjoncture grâce à laquelle le temps devient Éternité, le cosmique est le support du supracosmique, et se réalisent dautres états de lÊtre Universel, et une fois ce temps absorbé par lespace, donne lieu à un nouveau monde, à une nouvelle humanité, conçus par un nouveau Démiurge, grâce à sa perpétuelle réadaptation aux lois des cycles.
Le mystère de l'ensemble, qui est pour certains la culmination et le sens de leur vie, ne doit pas ôter aux autres lEspoir et la Foi authentique en un monde futur, virginal et neuf, possédant la fraîcheur dune nouvelle aurore, que nous devons atteindre au moyen du sacrifice, voire de la souffrance qui caractérise toute recréation, après quoi la douleur, la maladie, lignorance et la mort sont abolies une fois pour toutes, en même temps que lentrée au Paradis dun Nouvel Âge dOr, pour nous et pour nos semblables.
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SECONDE PARTIE
QUELQUES COURANTS, AUTEURS ET UVRES
Cette seconde partie présente des notes et des articles, parus dans SYMBOLOS et écrits par moi-même, sur René Guénon, la Tradition Hermétique et la Maçonnerie à savoir, les voies de réalisation d'Occident qui témoignent tout ensemble de l'orientation de la revue et renseignent sur l'environnement ésotérique de la période 1990-2000. J'ai préféré éditer ces notes telles quelles : les reproductions de sommaires entiers les rendent peut-être un peu ennuyeuses mais attestent cependant chronologiquement des thèmes, textes et idées y afférentes que publiait SYMBOLOS. (La note au sujet de la revue Villard de Honnecourt a été réalisée conjointement avec Francisco Ariza).
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CHAPITRE VII<o:p></o:p>
AU SUJET DE RENÉ GUÉNON<o:p></o:p>
ÉTUDES TRADITIONNELLES. Numéro spécial consacré à René Guénon, 1951. 11, Quai St-Michel. 75005 Paris.
Sommaire: Paul Chacornac, Jean Reyor: Présentation. A. K. Coomaraswamy: Sagesse orientale et savoir occidental. Léopold Ziegler: René Guénon et le dépassement du monde moderne. M. Vâlsan: La fonction de René Guénon et le sort de l'Occident. Frithjof Schuon: L'uvre. Luc Benoist: Perspectives générales. André Préau: René Guénon et l'idée métaphysique. Jean Thamar: Comment situer René Guénon. J. C.: Quelques remarques sur l'uvre de René Guénon. Marco Pallis: René Guénon et le Bouddhisme. Paul Chacornac: La vie simple de René Guénon. Gonzague Truc: Souvenirs et perspectives sur René Guénon. F. Vreede: In memoriam René Guénon. Mario Meunier: René Guénon précurseur. Jean Reyor: La dernière veille de la nuit.
Nous voulons souligner que la revue Études Traditionnelles qui s'est appelée Le Voile d'Isis jusqu'en 1937 a été pendant plus de trente ans la tribune de Guénon et de ceux qui rejoignaient sa pensée, bien qu'il ne l'ait jamais dirigée directement. C'est pour quoi nous devons reconnaître à Études Traditionnelles sa valeur et son importance en tant que moyen de diffusion de la pensée de Guénon durant cette longue période. Ce numéro de 160 pages a été le premier hommage rendu à Guénon, car il fut publié six mois après sa mort, ce qui nous permet de croire que certaines idées s'y sont définies, créant ainsi de l'homme et de son uvre une image qui a en quelque sorte conditionné pendant un certain temps ce que l'on nomme le mouvement guénonien. Nous nous référons notamment à toutes ces idées concernant le Catholicisme, le Christianisme, la Franc-Maçonnerie, et plus particulièrement l'Islam. Pour certains des intervenants (par exemple Schuon, Pallis, Reyor, Chacornac), il semblerait plutôt que cet hommage posthume leur ait donné une inestimable opportunité de parler pour eux, et de s'ériger en quelque sorte en références quasi obligatoires pour comprendre l'uvre du grand métaphysicien. Cela s'est avéré, un cas récent en est la preuve, être une illusion pure et simple. Suivent nos commentaires sur certains articles.
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L'uvre. F. Schuon.
Schuon expédie l'uvre de Guénon en six pages, établissant une suite de divisions et subdivisions plus ou moins réussies, magister dixit. Comme dans presque tout ce qu'il écrit, il donne l'impression de se référer indirectement à lui-même et non au thème traité. Cela devient flagrant lorsqu'il qualifie Guénon de théoricien, marquant ainsi une division inexistante entre théorie et pratique en matière de Connaissance. En effet, la Connaissance est transformatrice, et pas seulement formellement car cette transmutation est, de fait, identique à l'initiation. En taxant de théorique l'uvre de Guénon, il tente de la diminuer, surtout si l'on tient compte qu'il proposait à cette époque, en Suisse, un enseignement non seulement théorique mais aussi pratique, ce qui en faisait un véritable maître, c'est-à-dire qu'il offrait, outre la doctrine, une méthode pour la vie spirituelle, comme il la nommait lui-même. Nous avons lu le rapport Koslow et ce qu'a écrit Dominique Devie avant d'écrire cette note, en plus de l'assurance personnelle et directe que nous pouvons donner des techniques concernant ses disciples et de l'image que ces derniers donnaient de leur maître. Tout ceci est sans aucun doute en rapport avec l'identification erronée qui remplace la sagesse par la sainteté. Dans tous les cas, le Seigneur, le Grand Architecte, a le dernier mot. Si une individualité oublie les dieux, en retour les dieux oublient cette individualité ; et elle se retrouve ainsi exposée au rejet, aux railleries et au mépris, pour le moins.
Perspectives Générales. Luc Benoist.
Luc Benoist, auteur entre autres des livres Art du Monde et La Cuisine des Anges, signale dans son article que toute l'uvre de Guénon part du point de vue central et synthétique, c'est-à-dire métaphysique, « celui qui comprend tout sans rien supprimer, qui permet l'économie de la mémoire et de l'effort, qui aide l'invention et la découverte, qui facilite la liaison entre les disciplines les plus étrangères, le point de vue des principes qui unissent les idées et les hommes ».. Et plus loin : « A cette idée de centre est intimement lié l'idée de germe [donc du plus petit]... celui qui contient déjà dans sa mystérieuse complexité tous ses développements ultérieurs. L'idée de germe emporte avec elle l'idée de liaison avec son origine, donc celle de tradition ». Cela fait que la possibilité d'accéder à la Tradition, au centre, soit plus proche que ce que nous pensons en réalité, car elle est contemporaine de la vie et de l'homme lui-même ou, ce qui revient au même, du temps et de l'histoire, bien que la Connaissance que soutient et révèle la Tradition, essentiellement verticale, échappe aux conditionnements propres à la vie, à l'homme (individuel ), au temps et à l'histoire, qui ne sont que ses reflets horizontaux et qu'elle englobe néanmoins, car l'Infini ne nie pas le fini. Mais la métaphysique n'est pas un point de vue parmi d'autres, sinon ce qui, bien que se rapportant au véritablement inexprimable et mystérieux, est cependant ce qui donne réalité à toutes choses, quelles qu'elles soient, ce qui permet en effet l'éclosion de ce germe dans l'être et le complet développement de toutes ses possibilités. S'il n'en avait pas été ainsi, Guénon n'aurait jamais écrit son uvre, et la Tradition n'aurait aucun sens, car ce qu'elle transmet est précisément l'Idée (l'Être) de l'Inconditionné et, à partir de là, grâce aux supports symboliques véhiculés par cette Idée, le chaos de ces possibilités commencera à s'ordonner, premier pas nécessaire pour accéder à l'état réellement Inconditionné et à l'Identité Suprême, ce qui, comme le dit Guénon dans La Métaphysique Orientale, « bien loin d'être une sorte d'anéantissement comme le croient quelques Occidentaux, cet état final est au contraire l'absolue plénitude, la réalité suprême vis-à-vis de laquelle tout le reste n'est qu'illusion. »
Nous pensons que toute l'uvre de Guénon est intimement mêlée à cette idée, bien qu'en quelques occasions, par ailleurs nécessaires à des fins d'éclaircissement, il ait fallu qu'elle traite de thèmes appartenant davantage au domaine de l'éventuel et du relatif, comme dans le cas de ses travaux dénonçant les déviations et les erreurs du monde moderne, de l'occultisme, de la théosophie et du spiritisme, dans lesquels il a cependant toujours introduit des connaissances de la doctrine, car dans le cas contraire ils n'auraient pas dépassé la simple critique, plaçant donc ces déviations à la place exacte qui leur correspond au sein de l'ensemble de l'ordre total et universel.
Benoist divise l'uvre de Guénon en quatre parties principales. Dans la première, il place précisément La Théosophie, histoire d'une pseudo-religion et L'Erreur Spirite, ainsi que ses divers articles sur le néospiritualisme moderne. En rapport avec ce que nous avons noté précédemment, Benoist signale que « en dehors de leurs valeurs négatives, ces ouvrages contiennent en contre-partie des enseignements très positifs. L'Erreur Spirite surtout possède des chapitres et des pages sur les états posthumes, les différences existant entre réincarnation, transmigration et métempsychose, des définitions capitales, qu'il serait impossible de trouver ailleurs. ». Dans ses livres critiques, Benoist place également Principes du Calcul Infinitésimal, « puisqu'en somme, le point de vue y reste le même. L'erreur spirite et le pseudo-infini mathématique dérivent l'une et l'autre de la même incapacité de conception à l'égard du véritable infini et de la possibilité universelle. »
La deuxième partie comprend les uvres dans lesquelles il expose « les raisons du désordre actuel et les conditions purement spirituelles d'un redressement. » Il s'agit de Orient et Occident, La Crise du Monde moderne, Autorité spirituelle et pouvoir temporel,, et enfin Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps. De toutes ces uvres, Benoist se centre spécialement sur la dernière, car elle ferme en quelque sorte les travaux consacrés au « domaine des applications historiques. » En effet, Le Règne de la Quantité est un livre extrêmement important et indispensable à la compréhension de la symbolique de l'histoire (c'est-à-dire l'histoire sacrée) et des cycles cosmiques, considérés comme l'expression des principes d'ordre universel, les premiers desquels, en ce qui concerne l'origine même de la manifestation cosmique, sont Purusha et Prakriti, que Guénon assimile à l'Essence et la Substance primordiales, les deux pôles, spirituel et réflexif, entre lesquels se situe l'ensemble de tous les degrés d'Existence universelle. Dans l'ordre humain et de notre monde, ces deux principes s'appliquent respectivement à la qualité et à la quantité. À l'origine de l'actuel cycle humain (le Manvântara), c'est-à-dire au Paradis Terrestre, l'essence et la qualité régnaient partout, car tout était sous l'influence directe du pôle spirituel, et c'est le développement cyclique et historique à partir de cette origine qui s'en est lentement éloigné, ce qui est pris comme une progressive solidification ou une chute graduelle en direction du pôle substantiel et quantitatif qui est placé à l'extrême opposé de toute spiritualité, et c'est précisément là que nous nous trouvons actuellement. Benoist nous dit cependant que, pour Guénon « la solidification du monde se présente, nous dit René Guénon, sous un double sens : considérée en elle-même, dans un fragment de cycle, elle a évidemment une signification 'défavorable' et même 'sinistre', opposée à la spiritualité. Mails d'un autre côté elle n'en est pas moins nécessaire pour préparer les résultats du cycle sous la forme de la 'Jérusalem céleste', [résultats qui représentent la cristallisation positive et transmutée du meilleur du cycle] où ces résultats deviendront les germes du cycle futur. Seulement pour que cette fixation devienne une restauration de 'l'état primordial', il faut l'intervention d'un principe transcendant [qui s'appelle le Kalki Avatâra dans la tradition hindoue et le second avènement du Christ ou du Messie dans le judéo-christianisme] Cette intervention produit le retournement final et amène la réapparition du 'Paradis terrestre' », réapparition, ajouterons-nous, qui n'appartient déjà plus à notre actuel Manvântara sinon au suivant, dans lequel il y aura, selon l'Apocalypse, « de nouveaux cieux et une nouvelle terre ».
La troisième division de Benoist contient surtout les nombreux articles que Guénon a consacrés aux traditions occidentales, spécialement celles dérivées de l'ésotérisme chrétien (comme les ordres de chevalerie, le Temple, les légendes sur le Saint Graal, la Fede Santa ou les Fidèles de l'Amour, etc.). L'Ésotérisme de Dante et Le Roi du Monde appartiennent également à cette dernière catégorie, bien que nous soyons d'avis que ce serait plutôt la première de ces uvres qui se rapporte le plus directement à la tradition occidentale. Naturellement, sont aussi inclus les articles sur le Compagnonnage, et surtout sur la Franc-Maçonnerie, qui formèrent par la suite deux épais volumes : Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage.
La quatrième et dernière division, toujours selon Benoist, comprend « la partie la plus positive et la plus riche, qui expose avec une clarté inattendue la véritable métaphysique orientale. » Il s'agit de l'Introduction Générale à l'Étude des Doctrines Hindoues (son premier livre publié), L'Homme et son Devenir selon le Vêdânta, Le Symbolisme de la Croix, Les États Multiples de l'Être, et La Grande Triade, cette dernière uvre se centrant plus précisément sur la métaphysique et la cosmogonie taoïste bien qu'elle fasse de nombreuses références au symbolisme alchimiste, hermétique et maçonnique. Après une brève révision du contenu de tous ces livres, Benoist considère que Les États Multiples de l'Être est le plus original de toute l'uvre de Guénon, affirmant qu'il « se place davantage au-dessus de toutes les traditions ». Les États multiples « constituent la pièce maîtresse, la clef de voûte de l'uvre guénonienne, celle dont aucune autre ne. peut donner l'équivalent, et qui au contraire est nécessaire à la parfaite compréhension de tous les autres. Il s'agit de l'élucidation la plus complète qui ait jamais été donnée de la géographie de l'invisible, de l'Infini, du Non-Être et du Possible, de toute la complexité des hiérarchies spirituelles.»
Enfin, Benoist parle de l'importance du symbolisme dans l'uvre guénonienne, qui « constitue en fait la base même de l'édifice. » Il ne le dit pas, mais l'on pourrait prendre en compte ici les nombreux articles écrits par Guénon sur les symboles universels, presque tous recueillis par la suite dans Symboles Fondamentaux de la Science Sacrée, livre qui est devenu indispensable pour comprendre non seulement Guénon mais aussi la nature et le message de la Tradition.
Pour notre part, nous voudrions ajouter que, à toutes les divisions établies par Benoist, manquent les études consacrées à l'initiation, qui occupent selon nous une place capitale dans la pensée de Guénon, et sont en outre directement liés à l'idée de réalisation, à laquelle conduit nécessairement l'étude de son uvre. Rappelons, par exemple, les Aperçus sur l'Initiation, et les articles écrits au cours de plusieurs années qui ont été regroupés sous le titre de Initiation et Réalisation Spirituelle.
La dernière veille de la nuit. J. Reyor.
Un hommage à la mémoire de Guénon où la chaleur humaine n'est pas absente au contraire de la note de Schuon, et certaines considérations importantes, mais où Jean Reyor a-t-il pris que la nécessité de l'exotérisme joue un rôle si important dans l'uvre de Guénon ? Cette observation extraordinaire fondée seulement sur un article de Guénon (voir chapitre IV) en quelque sorte indépendant du reste de son uvre, a marqué néanmoins une grande partie des écrits et de la vie de Reyor, directeur à ce moment de Études Traditionnelles, et a même révélé une attitude propre à certains guénoniens attirés par ce qui est officiel et un besoin littéral d'une sécurité fallacieuse, c'est-à-dire par une crainte profonde de la métaphysique et de l'éventualité du non-humain. Un refus de l'inconnu mis en évidence par un attachement égotiste au connu, ce qui nie purement et simplement le symbole, son pouvoir médiateur et de transmutation.
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RENÉ GUENON. Éditions de l'HERNE. Paris 1985. 459 pp. Dirigé par Jean-Pierre Laurant avec la collaboration de Paul Barba-Negra.
SOMMAIRE: Jean-Pierre Laurant: Avant-propos: "Nous ne sommes pas au monde..."; Jean-Pierre Laurant: Repères biographique et bibliographiques; René Guénon: Poèmes de jeunesse; LA CRISE DU MONDE MODERNE: Jean Biès: René Guénon, héraut de la dernière chance; Michel Michel: Sciences et tradition, la place de la pensée traditionnelle au sein de la crise épistémologique des sciences profanes; Victor Nguyen: Guénon, l'ésotérisme et la modernité; Daniel Cologne: Puissance et spiritualité dans le traditionalisme intégral; Jean Robin: Le problème du mal dans l'uvre de René Guénon; René Guénon: Extraits de lettres à Hillel; DES SOURCES POUR SAVOIR?: Nicolas Séd: Les notes de Palingénius pour "l'Archéomètre"; Jean Reyor: De quelques énigmes dans l'uvre de René Guénon; Pierre Grison: L'Extrême-Asie dans l'uvre de René Guénon; L'AXE DOCTRINAL: Giovanni Ponte: Réflexions à la lumière de l'uvre de Guénon concernant l'unité principielle, l'ésotérisme, l'exotérisme et les risques de la voie initiatique; Alain Dumazet: Métaphysique et réalisation; Alain Gouhier: La réponse à Henri Massis, une aventure inachevée; André Conrad: L'indifférence et l'instant, lecture d'un chapitre des "États multiples de l'Être"; Yves Millet: René Guénon contre les Messieurs de Port Royal; René Guénon: Lettre à A. K. Coomaraswamy; Olivier de Frémond: Une lettre à René Guénon; LE SYMBOLISME TRADITIONNEL: Jean Borella: Du symbole selon René Guénon; Roger Payot: Réflexions philosophiques sur le symbolisme selon Guénon; René Guénon: Extrait d'une lettre à Jean Reyor; LIEUX DE RENCONTRE ET POINTS D'AFFRONTEMENTS: Mircea Éliade: Un autre regard sur l'ésotérisme: René Guénon; François Chenique: A propos des "États multiples de l'être" et des degrés du savoir: quaestiones disputatae; Jean Hani: René Guénon et le christianisme. A propos du "Symbolisme de la croix"; Portarius: Sur la possibilité d'un ésotérisme dans le christianisme; Christophe Andruzac: Note sur la diversification des voies spirituelles; Denys Roman: Les cinq "rencontres" de Pierre et de Jean; Denys Roman: Note additionnelle sur le Saint-Empire; Édouard Rivet: René Guénon franc-maçon; René Guénon: Extraits de deux lettres à R.P.; Jean Pierre Schnetzler: René Guénon et le bouddhisme; René Guénon: Une lettre à A. K. Coomaraswamy; Marco Pallis: Une lettre à J.-P. Laurant; Catherine Conrad: Guénon et la philosophie; Frithjof Schuon: Note sur René Guénon; René Guénon: Lettre à F. Schuon; René Guénon: Trois lettres à propos de l'initiation féminine; UNE LENTE IMPRÉGNATION: Eddy Batache: René Guénon et le surréalisme; Pierre Alibert: Albert Gleizes-René Guénon: Frédérick Tristan: Extraits du Journal; Luc Benoist: Lettre à Jean Paulhan; René Guénon: Deux lettres au peintre René Burlet; Jean Borella: Georges Vallin, 1921-1983; François Chenique: La vie simple d'un prêtre guénonien: l'abbé Henri Stéphane; Gaston Georgel: Ce que je dois à René Guénon; ENTRETIENS: Entretien avec Jean Tourniac; Entretien avec Emilie Poulat; COMMENTAIRE DES ILLUSTRATIONS: René Guénon: Lettres à Hillel; Lettres à F. G. Galvao; Lettre à Julius Evola
Science et tradition. Michel Michel.
Du point de vue concret où il est placé, cet écrit est très intéressant et précise dans une large mesure la pensée de Guénon sur les sciences profanes en général et en particulier les connexions ou ponts qui peuvent exister entre sa pensée et les concepts des sciences et techniques actuelles, qui ont tellement changé depuis le temps où Guénon écrivait son uvre. Dans la première partie, il décrit les critiques, évidentes aujourdhui encore que la vulgarisation scientifique, et pas seulement la vulgarisation, continue dinsister à ce sujet sur les méthodes scientifiques basées fondamentalement sur lexpérimentation, lempirisme, la spécialisation et les statistiques des sciences "naturelles" et appliquées, et la confusion de chercheurs récents qui refusent la propre instrumentation scientifique, comme cest le cas de lépistémologiste Karl popper. Lon a souligné auparavant le rôle octroyé par Guénon à larithmétique et à la géométrie, sciences traditionnelles et véhicules de connaissance, et lerreur des scientifiques qui, croyant traiter directement de la réalité des phénomènes observés, ne se réfèrent en fait quà la description de ces phénomènes au moyen dune traduction, par ailleurs marquée historiquement, cest-à-dire soumise aux circonstances de temps, et même de lieu ; cest un fait notoire à lépoque de Guénon et en Europe en général, en raison de linfluence de la mécanique, qui a son origine chez Descartes et de laquelle découle un type de pensée trouvant son accomplissement social dans la révolution industrielle, et sinfiltre et marque toutes les sciences, y compris les "sciences humaines", que lauteur prend aussi en compte, comme la sociologie, la psychologie, lhistoire, etc. Nous partageons également avec lui la critique quil fait au grand métaphysicien français de ne pas avoir prêté davantage dattention à lanthropologie, et spécialement aux peuples primitifs ou archaïques comme sociétés traditionnelles encore vivantes aujourdhui, et que Guénon décrit dans certains cas comme des dégénérescences dune connaissance ancestrale. Sur ce sujet, entre autres, lauteur pense que cela serait dû au conditionnement propre à lépoque où Guénon vécut et travailla, à son cadre de référence.
Il fait également remarquer que lattitude de Guénon et de beaucoup de "guénoniens" au sujet du plan intermédiaire, en cela quil le nie puisquil ne sagit pas du monde réellement spirituel, est une tentative daffirmer le caractère primordial de lorigine non humaine de la manifestation, au détriment de la psychologie profonde et de la réalité du plan imaginaire. Il va de soi quun travail comme celui-ci, en soi extrêmement condensé, ne peut être synthétisé en quelques lignes, car il contient de nombreuses allusions et suggestions et que lon y traite, dune manière directe ou plus voilée, de bien des choses devant être des motifs de réflexion et de méditation pour lhomme contemporain, dont nous sommes aussi. Nous considérons en tout cas plus enrichissant un travail de ce type que les controverses théologiques et de philosophie religieuses sur lesquelles ont débouché nombre de "guénoniens".
Du symbole selon René Guénon. Jean Borella.
Cette étude débute par une intéressante analyse de luvre de Guénon, quil divise en cinq parties : critique du monde moderne, tradition, métaphysique, symbolique et réalisation spirituelle. Tradition, métaphysique et symbolique constituent le triangle dassise des pyramides, dont le pôle le plus bas correspond à la critique du monde moderne et aux réformes de la pensée profane, et le pôle le plus haut, logiquement, à la réalisation.
Il poursuit en traitant du symbole en tant quintermédiaire entre différents plans de lÊtre universel et comme unité manifeste et synthétique du connaissable, et aborde quelques théories modernes sur le symbole, en particulier le structuralisme qui, décomposant analytiquement le symbole en des unités différenciées qui ne sinterprètent pas mais se constatent, ainsi que les "mythologies", nient la raison dêtre du symbole, qui est le trait dunion entre les parties dun tout. Les considérations qui suivent, se fondant sur luvre de Guénon, éclairent certains concepts comme correspondance et analogie, mettant laccent sur lanalogie inverse.
Réflexions philosophiques sur le symbolisme selon Guénon. Roger Payot.
Dans cet article intéressant et évocateur, lauteur tente de rapprocher le point de vue philosophique et scientifique sur la fonction du symbole (citant divers auteurs comme André Leroi-Gourhan, Ernst Cassirer, Husserl, et même Kant), de la position sur ce sujet soutenue tout au long de son uvre par Guénon. Néanmoins, Roger Payot parvient rapidement à la conclusion que ce rapprochement nest possible quà un certain niveau (celui des analogies quétablissent les possibilités du langage et de la raison), au-delà duquel se trouve le domaine proprement dit ontologique et métaphysique où nous projette le symbole grâce au pouvoir de synthèse quil génère, et qui échappe évidemment à lanalyse discursive. Cest la différence quil y a entre lhorizontale et la verticale : elles coexistent ensemble, mais la première nest que le reflet de la seconde. Rappelons ces mots de Guénon, cités par lauteur : « Le rôle des symboles est d'être le support de conceptions dont les possibilités d'extension sont véritablement illimitées, et toute expression n'est elle-même qu'un symbole; il faut donc toujours réserver la part de l'inexprimable qui est même, dans l'ordre de la métaphysique pure, ce qui importe le plus. »
Note sur René Guénon. Frithjof Schuon.
Schuon signale cette fois des lacunes et des fautes dans luvre de Guénon, et les attribue à son caractère unilatéral, qui semblerait nêtre pas accordé à "lenvergure de sa mission", bien quil soit indéniable quil ait été une personnification, non de la spiritualité, mais de la certitude intellectuelle, puisquil sagit dun "pneumatique".
Pour comprendre luvre de Guénon, il faut, selon Schuon, tenir compte de deux choses (sûrement en raison dune certaine fatalité ayant marqué son destin), lune étant lirremplaçable valeur de luvre "guénonienne" et lautre la substance gnostique et pneumatique de lauteur. Dautre part, Guénon sous-estime la morale et lesthétique, et il écrivit dans un article de La Gnose que les religions sont des formes hérétiques de la Tradition Primordiale. La dernière partie de la note nous explique, de manière duale et sibylline, certaines considérations personnelles de son invention sur la prétendue "personnalité pneumatique" de lauteur. Tout ceci constitue-t-il un hommage pour le centième anniversaire de la naissance du grand métaphysicien français ?
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Il faut par ailleurs faire léloge de la réalisation dune publication aussi complète que celle des Cahiers de lHerne au sujet de Guénon, en particulier en ce qui concerne les documents, lettres et même poèmes de jeunesse.
RENÉ GUÉNON. Les Dossiers H. LÂge dHomme, Lausanne. 1984. 324 pp. Dirigé par Pierre-Marie Sigaud.
SOMMAIRE: Pierre-Marie Sigaud: Prologue; OUVERTURE: Jean Tourniac: Nouvelles réflexions sur l'uvre de René Guénon; André Coyné: L'uvre de Guénon dans la seule perspective qui l'explique; Frithjof Schuon: Quelques critiques; ETUDES: Gérard de Sorval: Jalons pour situer la tradition catholique face à l'uvre de René Guénon; Jean Borella: Gnose et gnosticisme chez René Guénon; Marie-Madeleine Davy: Remarques sur les notions d'ésotérisme, de métaphysique et de tradition envisagées dans leur rapport avec le christianisme; Jean Hani: La contribution de René Guénon à l'intelligence de l'Art Sacré: l'exemple de l'Icône de la Nativité; Alain Daniélou: René Guénon et la tradition hindoue; Françoise Le Roux et Christian-J. Guyonvarc'h: René Guénon et les études celtiques; Marco Pallis: "Le Roi du Monde" et le problème des sources d'Ossendowski; CONTRE CULTURE: Walter Heinrich: Guénon et la Méthode Traditionnelle; Francisco García Bazán: Champ d'application de la doctrine métaphysique; Victor Nguyen: Maistre, Maurras, Guénon: contre-révolution et contre-culture; René Alleau: De Marx à Guénon: d'une critique "radicale" à une critique "principielle" des sociétés modernes; LECTURES: Frédérick Tristan: Réflexions sur René Guénon (Extraits inédits du Journal de Frédérick Tristan). Michel Le Bris: Pour en finir avec les guerres de religion (notes); Eric Ollivier: La porte du rêve; F. J. Ossang: Via Guénon, sous le signe du feu; Philippe Trainar: Eloge; Bruno de Panafieu: René Guénon, in memoriam; Aldo Ciccolini: Entretien; RECEPTIONS CRITIQUES: León Daudet: Compte-rendu d'Orient et Occident (1924); Roger Gilbert-Lecomte: Compte-rendu de La Crise du Monde Moderne (1928); René Daumal: Encore sur les livres de René Guénon (1929); André Bretón: René Guénon jugé par le Surréalisme (1953); André Gide: Extrait du Journal (1943); Henri Bosco: Entretiens en pays d'Islâm (1951); Michel Deguy: Guénon et la "Science Sacrée" (1963); CORRESPONDANCE: René Guénon: Lettres a Pierre Germain, Nöelle Maurice-Denis, R. Martínez Espinosa, F. G. Galvao, Eric Ollivier; CHRONOLOGIE; BIBLIOGRAPHIE: Aymon de Lestrange; NOTES SUR LES AUTEURS.
Lédition de ce volume (de 322 pages grand format) représente sans aucun doute un effort, bien quelle naie pas été bien accueillie par divers groupes "guénoniens" car, selon certains, elle semblerait davantage une critique de la pensée de Guénon quun hommage. Nous ne partageons pas ce critère. Nous indiquerons plus bas quelques collaborations. Ce dossier a été conçu par Pierre-Marie Sigaud.
Quelques critiques. Frithjof Schuon.
Schuon, qui souscrit à 90% à la pensée générale de Guénon (quoique la dénaturant et la manipulant), bien évidemment son prédécesseur, tente de dissimuler le fait dans une prose littéraire avec laquelle il se vante dexpliquer la même chose dune manière soi-disant plus "artistique", "philosophique" et "poétique", avec de nouveaux exemples, empruntés en particulier à des écrivains chrétiens ésotériques (M. Eckardt, Denis lAréopagite, etc.) et ne perd pas une occasion, comme cest le cas, dopposer des objections à la pensée du grand métaphysicien, pour tenter ainsi de sen différencier et posséder apparemment sa propre vie intellectuelle et spirituelle, supérieure même à celle de Guénon, attitude quil a affichée depuis 1946 sans autre résultat sérieux.
Son uvre est dune parfaite uniformité, et avoir lu un seul de ses chapitres revient à les avoir tous lus, car son style ampoulé, prétendument littéraire, se répète sans cesse, recourant aux mêmes trucs et subterfuges (celui, par exemple, qui consiste à employer constamment "linversion" des conceptions ou des phrases et les jeux de mots, avec la prétention dutiliser de brillants procédés de type analogique). Comment pourrait-on comparer une uvre aussi riche que celle de Guénon avec celle qui ne fait que développer quelques-uns de ces concepts dune façon frivole et intéressée ? Quel rapport entre le discours monotone et linéaire de Schuon, qui paraît un rassemblement de messages et prédications philosophiques du dimanche, et un auteur capable décrire des libres aussi différents que LErreur Spirite ou La Théosophie, histoire dune pseudo-religion, fondés sur la documentation, que LÉsotérisme de Dante ou Le Roi du Monde, en passant par les extraordinaires exposés géométriques et arithmétiques du Symbolisme de la Croix ou de Principes du Calcul Infinitésimal, pour ne pas continuer de citer le reste de ses livres et articles ?
Revenant au texte que nous commentons, nous dirons que Schuon ne reconnaît dans lêtre humain que la possibilité des états individuels, les états supra-individuels nétant quune simple aspiration humaine, et de là limportance attribuée à la religion, la morale et la "sainteté", car lui-même ne connaît pas dautres états, chose bien étrange si lon regarde la qualité et la prétention de ses livres, et il confond la sortie de Maya, si laborieusement obtenue, avec les buts toujours plus subtils de linitiation, donc de la réalisation de lÊtre Universel avant la mort, et non pas des états du Non Être, quil refuse, se raccrochant à son rôle égotiste de gourou, pris dans les rets de sa personnalité ; pour cela, sa recherche spirituelle est une voie sans issue, un simple échelon dintroduction, un peu plus avancé dans la voie de la Connaissance que certains instituts de yoga ou des sectes comme "Les Enfants de Dieu"; de là vient aussi son besoin de signaler les "erreurs" et de ponctuer dannotations logiques et théologiques une uvre aussi inspirée, quil na pu atteindre par ses propres limitations intellectuelles nées dun cur étroit, empli détranges rancunes et envies, et dune psyché maladive, maniérée et compliquée, qui le porte à assumer un rôle tyrannique, qui ne lui incombe pas, comme un écran pour dissimuler et nier ce quil ne peut savoir que dune façon toute superficielle, car il na pas reçu la grâce nécessaire pour transposer ces limites que le destin octroie si généreusement à dautres, plus frais et "ingénus". Pour Schuon, il ny a ni véritable miracle, ni poésie, ni connaissance ; seulement des normes logiques (théologales), "prospective littéraire", beauté de consommation et petite érudition ; cest une façon de nier la grâce et détourner le mot mystère en le vulgarisant, car il lui est octroyé dans son uvre un caractère allégorico-religieux, refusant à ceux qui sont sur la Voie Symbolique daccéder à la Connaissance authentique et de sy identifier au moyen dun contrôle de type dogmatique exercé de par ses propres déficiences spirituelles, quil pare de caractéristiques universelles, et sa conception personnelle de Dieu. En dautres termes : sil nest pas possible daccéder à certains états, lon couvre dobjections logiques ou formelles ceux qui les révèlent de la meilleure façon qui soit, par le biais des symboles et des images, cest-à-dire que lon sape leurs fondations, par incapacité métaphysique, au moyen des arguments médiocres et bureaucratiques de qui croit avoir fait une carrière de philosophe religieux, ou ésotériste, prenant sa source dans son conditionnement petit-bourgeois et les préjugés sociaux, culturels et dévots quil a été incapable dabandonner. Il est cependant digne dattention que les critiques quil fait sont, dans certains cas, en concordance avec dautres oppositions à luvre de Guénon, comme sil prétendait sattirer la sympathie de ceux qui les ont faites et apporter ainsi de leau à son moulin. Lune delles, parmi dautres, fait référence à ce que "Guénon semble avoir une sorte dallergie contre tout ce qui est proprement humain" ; bien sûr, dans luvre de Guénon, intégralement dirigée vers la réalisation des états non-humains de lÊtre, ce qui est proprement humain doit sembler mineur, ou, dit en dautres termes, lon connaît ce qui est humain (à nimporte quel niveau existentiel) et lon en tient compte, cest inclus dans la cérémonie et il est donc nécessaire de le dépasser. Pourquoi, sinon, écrire et se consacrer à ce métier ? Quel serait, dans ce cas, le sens de la vie et du travail de Schuon ? Gagner des sympathisants et des disciples, ce pour quoi il devrait essayer de discréditer Guénon qui, avec sagesse, ne voulut pas avoir délèves, extraordinaire décision qui prend toute son ampleur à considérer le cap donné à son discours après sa mort et les parasites de son uvre. Est-ce là la mission dun saint ? Ce nest en tout cas pas celle dun sage. Les lecteurs de Guénon nont nul besoin quun cadet comme Schuon vienne défendre Guénon contre lui-même. Pour lamour de Dieu ! Quelle prétention ridicule et pédante déguisée en "intellectualisme" ! Lon a limpression dêtre face à un travesti, et que les bons exécutants de la simulation sans plus, beaucoup dentre eux étant de véritables artistes, veuillent bien nous pardonner.
Après ces paroles générales, nous analyserons quelques autres erreurs que Schuon impute à Guénon et quil semble avoir sélectionné durant toute sa longue vie au moyen dun examen pointilleux de son uvre. Cependant, avant de débuter cette tâche dans laquelle nous nenglobons pas la question initiation/catholicisme qui nous est étrangère et dont la polémique dure depuis plus de quarante ans, nous avons relu plusieurs fois larticle de Schuon, qui semble tout savoir, et nous opinons que ses objections sont encore moins substantielles quil paraît à première vue, telles quil les présente et vu quelles dépendent dune conception dialectique et technique de lésotérisme, dun niveau inférieur à celui que semblent posséder les différents collaborateurs de cette publication ainsi que dautres hommages et uvres à ce sujet, sans compter les enseignements généraux de lÉsotérisme, la Science des Symboles, la Tradition Hermétique, les doctrines orientales et la connaissance des peuples archaïques, aux facettes multiples et souvent contradictoires en apparence, et qui seraient incapables de résister à une analyse logico-dialectique, parmi lesquelles lHindouisme, le Bouddhisme, le Judaïsme, que dire de lIslam, éternel contrepoint, obscurantisme et fanatisme tout au long de son histoire, sans parler de lÉglise de Rome ou de la Maçonnerie elle-même et, ce qui est plus encore, du discours de nimporte quel texte sacré, avant que le "suisse" ne découvre la poudre. Ce qui nous fait penser que ce qui a été dit précédemment est plus que suffisant en regard des méthodes employées par le critique de Guénon, de son niveau, de la mauvaise foi et du manque délégance quil manie dans ses analyses, ainsi que du langage irrespectueux quil utilise envers celui quil a mis à sac et qui oblige à le traiter de même. LHistoire de lésotérisme est néanmoins si vaste, si complexe et contradictoire, pour qui veut la voir et ne pas tomber comme lui dans la partialité, que des personnalités de cet acabit y trouvent aussi leur place.
Se créer sa propre image, cest y répondre à perpétuité ; il ny a plus de surprise, tout est aseptisé, domestiqué et consommable, ce qui est en soi une trahison puisque, la déité étant un constant étonnement, cest là une façon de la nier et cest alors limage fixe, parfaite et sainte, ou satanique, que lon a de soi-même ou de la doctrine qui devient dieu, ou son aimable succédané, niant la possibilité de lÉternel Présent en immobilisant un schéma horizontal illusoire et abjurant donc lÊtre authentique, et prend son identité bien au dessous de lIdentité Suprême. Nous sommes au cur du royaume du Démiurge auquel nous nous identifions, peut-être sans le savoir, car il ny a pour nous dautre espace que cet éblouissement inéluctable. « Si tout ne vaut rien, le reste vaut encore moins » dit un jour un irascible poète. Schuon, cependant, suivant les courants modernes, considère quil convient dêtre un "humaniste" dans ses écrits, bien quil ne cite pas même Érasme de Rotterdam.
Pour terminer, nous signalerons spécialement deux "positions" de Schuon dans ce travail sur luvre de Guénon. Il dit tout dabord que linfini nest rien de plus que ce qui nest pas fini, dénaturant ainsi lemphase dont Guénon charge ce terme, par ailleurs plein de signification. A linstar de Guénon, ce mot a pour nous une claire résonance liée, à un certain niveau, à la différence entre infini et indéfini, de même que linvisible nest pas seulement ce qui ne se voit pas, car ce sens impliquerait que tout ce que nous ne voyons pas serait invisible (par exemple le contenu de larmoire du voisin) et ce qui, par nature, ne peut être vu ; de la même façon, linfini nest pas uniquement ce qui nest pas fini ainsi que laffirme Schuon sournoisement, sinon quil nest pas même rattaché à la Trinité des Principes Universels, ni par conséquent à lUnité ou à lÊtre qui est en soi une spécification de tout ce qui NEst Pas.
Au sujet de la deuxième prise de position, nous admettons lobjection de Schuon (par ailleurs déjà faite par J. Evola, que nous citons : « Dans le domaine de l'initiation, il convient également de faire des réserves précises (exprimées jadis dans mon essai Sur les limites de la régularité initiatique) vis-à-vis de la conception quasiment bureaucratique de l'initiation défendue notamment par Guénon... » voir lhommage 100 ans, Guénon, LÂge dOr) qui disqualifie la vie ou lexpérience personnelle de la Connaissance de quiconque y est appelé, en lopposant à lexécution de certains rites qui, lorsquils ne sont pas vécus, ne sont que de simples cérémonies ou formalités, qui nont dinitiatiques que le nom.
Gnose et gnosticisme chez René Guénon. Jean Borella.
Lauteur croit que jusquà 1912, année de son entrée dans lIslam, rien de ce que Guénon a écrit dans la publication La Gnose et autres media nest digne de valeur, y compris son magistral travail sur le Démiurge, et pour le prouver, il sétend dans une interminable discussion théologique et philosophique, étalant une inutile érudition spéculative qui prétend démontrer ce qui est clair dans le reste de luvre de Guénon, en particulier dans Les États Multiples de lÊtre et LHomme et son devenir selon le Vêdânta, et narre certaines "anecdotes" de sa vie et de son uvre, auxquelles pourraient dailleurs en être opposées dautres tout aussi effectives et ne conduisant à rien. Quelles sont les intentions de Borella dans cet article et dautres du même genre où, faisant étalage de ses connaissances de professeur et basochien, il ne fait que jeter de la poudre aux yeux pour narriver à rien ? Dun autre côté, sa terminologie donne limpression quil ne croit pas que les états les plus élevés de lêtre puissent être appréhendés et expérimentés par les humains, sinon quil ne sagit que de catégories logiques dun système philosophique fermé, de simples abstractions.
Nous ressentons pour Borella un peu la même chose que pour Schuon : nous admirons lintelligence, et par moments, la profondeur de pensée, et nous avons même parfois savouré ses expressions heureuses, il faut le reconnaître, mais il sy trouve finalement quelque chose dartificiel, de trop élaboré et trop habile, comme une chose déjà connue, non seulement pour nous être abreuvés à la même source sinon pour une situation qui nous est familière depuis notre jeunesse, un goût de léger orgueil intellectuel consenti, admit et exercé, fréquent chez certains esprits religieux et universitaires que nous avons bien connus, et totalement absent chez Guénon, car son uvre possède la beauté et la grandeur accablantes dun poète rebelle, dun mathématicien réformateur, bien plus proche de la contre-culture que du vernis culturel, ce qui a été remarqué par des auteurs aussi différents quAndré Gide, René Daumal, André Breton et Antonin Artaud.
Remarques sur les notions d'ésotérisme, de métaphysique et de tradition envisagées dans leur rapport avec le christianisme. M. M. Davy.
Un excellent travail de cet important écrivain chrétien, qui fait de son point de vue une version équilibrée et objective de luvre et de la pensée de Guénon. Elle conclut son étude par ses mots : « René Guénon a tracé une voie dont on ne saurait mésestimer la valeur. Elle conserve son essentialité à l'égard d'une époque donnée. Aujourd'hui, l'homme moderne tend à se libérer du poids non seulement des institutions, mais de certaines manières de voir et de vivre les traditions. (...) Aujourd'hui, l'homme est invité à s'adresser à son propre maître intérieur dans le mystère de sa propre dimension de profondeur. »
"Le Roi du Monde" et le problème des sources d'Ossendowski. Marco Pallis.
Au bout de près de quarante ans à publier la même chose, lauteur continue dinsister sur la question des termes Agartha et Shambala, dans le but de diminuer lautorité de Guénon.
De Marx à Guénon: d'une critique "radicale" à une critique "principielle" des sociétés modernes. René Alleau.
Cest un exposé inhabituel et très intéressant que celui de cet article qui compare la pensée de Guénon et celle de Marx, comme deux façons de voir lHistoire et la vie en général, y compris la critique du travail dans la société moderne.
Nous voulons aussi attirer lattention, dans ces "Dossiers", sur la bibliographie de toutes les uvres en français de Guénon, ainsi que sur les traductions en plusieurs langues de quelques-unes dentre elles anglais, allemand, portugais, espagnol, italien et suédois. Lon y trouve également le détail de toutes les uvres écrites par différents auteurs sur Guénon, ou qui ont dune façon ou dune autre fait référence à son uvre et à sa vie, ce qui nous donne un total de cinquante-cinq, jusquà lannée de publication de ces Dossiers (1984). Idem pour les numéros spéciaux de revues et, enfin, les multiples articles parus au long des années et consacrés au grand métaphysicien français. Et, pour finir, nous signalerons des notes sur les auteurs ayant participé à ce volume monographique.
L'ÂGE D'OR: Spiritualité et Tradition. Revue trimestrielle. Editions Pardès, B.P. 47, 45390 Puiseaux. France. 1986-87. 151 pp. Rédacteur en chef: Georges Godinet. Numéro spécial, René Guénon.
SOMMAIRE: Avertissement; Julius Evola: René Guénon et la «scolastique» guénonienne; J. E.: Le «don des langues»; J. E.: Sous prétexte de conquérir la Terre, l'homme a rompu tout contact avec la réalité métaphysique; Un entretien avec Henry Montaigu, pour son livre "René Guénon ou la mise en demeure": «René Guénon n'est pas venu pour conserver le vieux-vieux monde en décomposition, mais pour nous rendre les principes intangibles en vue du renouvellement total de tout», (Entretien réalisé par David Gattegno); Pierre et Jean-Louis Grison: Deux aspects de l'uvre de René Guénon; Claudio Mutti: René Guénon et le «préjugé classique»; Chantal Étienne: René Guénon: étude astrologique; Une lettre de René Guénon à Noèlle-Maurice Denis-Boulet, du 19 décembre 1918 (extraits); Daniel Frot: René Guénon, «témoin à charge» de la crise du monde moderne (recension de: Charles-André Gilis, "Introduction à l'enseignement et au mystère de René Guénon"); D. F.: Une vision «hiératique» de René Guénon (recension de: Jean Robin, "René Guénon, Témoin de la Tradition"); Jean-Marie Balcet: Pour rendre hommage à René Guénon (Recension de: Cahier de l'Herne sur René Guénon); Roberto Bigliardo: Tradition et Civilisation (recension de: Piero Di Vona, "Evola e Guénon, Tradizione e civiltà"); Jean Bernachot: René Guénon et la renaissance du sacré; Patrick Jauffrineau: Les journées traditionnelles de Reims.
Dans son propre éditorial, la direction de la revue explique que la publication de ce numéro extraordinaire consacré à Guénon en raison du centième anniversaire de sa naissance, poursuit fondamentalement deux objectifs : offrir aux lecteurs intéressés par luvre de Guénon des informations complémentaires, et résumer et rendre témoignage de lun des principaux colloques développés en commémoration du centenaire de lauteur.
De ce numéro spécial, nous soulignerons les trois collaborations présentées par J. Evola, ésotériste italien qui diffère de Guénon sur quelques points, en particulier en ce qui concerne la Franc-Maçonnerie ; il commence son premier article en disant : « Indéniablement, René Guénon doit être considéré comme un Maître de notre temps. Ses contributions à la critique du monde moderne, à la compréhension du monde de la Tradition, des symboles et des enseignements métaphysiques ont une valeur exceptionnelle. » Si nous ne pouvons être daccord sur certains points de vue dEvola, nous devons reconnaître la qualité générale de son uvre, sa contribution à lésotérisme occidental et le sérieux que lauteur apporte à son travail. Pour terminer cette mention sur J. Evola, nous citerons un autre fragment de son article «René Guénon et la «scolastique» guénonienne» : « Il convient enfin de faire justice de ce qu'écrivit un jour Guénon dans un article malheureux intitulé Nécessité d'un exotérisme traditionnel, où il offrait sur un plateau de dangereux encouragements et alibis à un conformisme frileux et petit-bourgeois. Ils feraient bien, nos premiers de la classe, d'approfondir la véritable signification de ce qu'on a appelé la Voie de la Main Gauche, voie qui possède un caractère non moins traditionnel que celle de la Main Droite, mais présente, en outre, l'avantage de mettre parfaitement en relief la transcendance propre à toute réalisation et à toute aspiration vraiment initiatiques. Le guénonisme abstrait et intellectualisé, celui de simples centres d'études, peut certes l'ignorer ; mais la fracture entre les formes de la vie extérieure et les résidus du traditionalisme exotérique, d'une part, et, d'autre part, toute possibilité d'orientation transcendante cette fracture est désormais, selon nous, trop profonde et irréversible. »
Remarquable aussi linterview faite à Henry Montaigu, disparu il y a deux ans. Montaigu, éditeur et directeur de la revue La Place Royale émet dans cette interview, avec son habituel lyrisme passionné, dintéressantes considérations sur luvre de Guénon.
À souligner également le texte des frères Grison, intitulé « Deux aspects de luvre de René Guénon ».Larticle est long, et les deux aspects pris en compte sont Le Message de lAsie et Pour un christianisme traditionnel.
Dans la première partie du Message de lAsie, les frères Grison reprennent un bon nombre de citations du livre Orient et Occident pour identifier les aspects occidentaux qui se sont détachés de lidée de Principe à partir du XIVe siècle, constatant que cette déviation "moderne" vers la périphérie a défiguré lêtre individuel au nom dune hallucination collective qui, comme le dit Guénon, prend les plus vaines chimères pour dincontestables réalités. Ils poursuivent en portant clairement sur les relations entre Non-Être et Être, et font une brève et fluide introduction à la métaphysique orientale et à lidée intégrale de la connaissance en tant que science des sciences.
La deuxième partie, Pour un christianisme traditionnel savère extraordinaire et pleine de considérations sur lésotérisme médiéval, avec de très intéressantes références à Pythagore, Dante, Ibn Arabi, Saint Bernard et tous les ordres de chevalerie de lépoque. Nous voulons rapporter une phrase qui le résume en partie : « l'ésotérisme véritable est tout autre chose que la religion extérieure, et, s'il a quelques rapports avec celle-ci, ce ne peut être qu'en tant qu'il trouve dans les formes religieuses un mode d'expression symbolique ». Ils constatent également la déviation qui se produisit à la fondation de la Grande Loge dAngleterre, créée en 1717 par les pasteurs protestants Anderson et Desaguliers dont le grade maçonnique était celui de compagnon et qui instaurèrent une maçonnerie dont les auteurs se demandent si elle ne naquit pas incomplète, par la propre vérité des grades initiatiques.
A souligner aussi, la clarté de lexposition sur le OM et la source de méditation ésotérique quil constitue et luniversalité réellement implicite dans le christianisme traditionnel.
Les frères Grison, importants collaborateurs de la revue Études Traditionnelles et du Dictionnaire des Symboles Chevalier-Gheerbrant, nous amènent à travers cet extraordinaire article à toute une réflexion sur lhistoire sacrée dOccident.
RENE GUENON ET L'ACTUALITE DE LA PENSEE TRADITIONNELLE. Actes du Colloque International de Cerisy-La Salle: 13-20 Juillet 1973. Editions du Baucens, Belgique 1977. 333 pp. Dirigés par René Alleau et Marina Scriabine.
SOMMAIRE: Nadjmoud-Dine Bammate: Discours inaugural; René Alleau: Introduction; Discussion; Jean Pierre Laurant: Sources historiques de la pensée de Guénon, Discussion (avec la lecture d'un texte de Gabriel Asfar: Guénon et l'Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues Héresies et vérités; 1re Table ronde: Témoignages sur René Guénon; Jean Tourniac: Réflexions sur l'uvre de René Guénon, Discussion; Philippe Lavastine: Tri-Varga (Les Trois Valeurs); Nadjmoud-Dine Bammate: René Guénon et L'Islam, Discussion; 2e Table ronde: Le Soufisme; Robert Amadou: René Guénon et le Soufisme; Max Lejbowicz: Essai d'une approche astrologique de René Guénon, Discussion; Jean Baylot: René Guénon et la Franc-maçonnerie, Discussion; Bernard Guillemain: René Guénon et le symbolisme maçonnique, Discussion; 3e Table ronde: L'Initiation (avec lecture d'un texte de Gaston Georgel); Maurice de Gandillac: L'homme et le monde dans le Corpus hermeticum, Discussion; 4e Table ronde: Le Symbolisme (avec un communication de Pierre Narcollier: Réflexions sur la voie symbolique selon René Guénon); 5e Table ronde: Les Sciences traditionnelles (avec lecture d'un texte de Frans Vreede: Science moderne et initiation actuelle); 6e Table ronde: René Guénon et le Catholicisme (avec lecture de textes de Gaston Georgel et de François Chenique); Marina Scriabine: Contre-initiation et contre-tradition, Discussion; René-Marie Burlet: Art et tradition (débat avec projections); 7e Table ronde: Le Roi du monde (avec des exposés de René Alleau et Philippe Lavastine); Jean Hani: René Guénon et la politique, Discussion; Antoine Faivre: Démystification et remythisation, Discussion; Gilles Ferrand: Du rôle et de quelques aspects de la jeunesse (résumé de l'auteur), Discussion; Séance de clôture; Notes; Table des illustrations; Table des matières.
Ces colloques, ayant eu lieu du 13 au 20 juillet 1973, furent édités quatre ans plus tard grâce à linitiative de Marina Scriabine et Nadjmoud-Dine Bammate, le premier colloque étant consacré à luvre et à la personnalité de Guénon. Nous indiquerons quelques uns des travaux présentés, non sans signaler auparavant la richesse des dialogues tenus après chaque conférence qui dénotèrent lintérêt du public pour tout ce que nous appellerons, respectueusement, le "phénomène guénonien".
L'homme et le monde dans le Corpus Hermeticum. Maurice de Gandillac.
Cette conférence durant laquelle Guénon nest pas même nommé est éditée sous forme dun texte de dix pages, commentant brièvement certains aspects des Hermética que le Père Festugière, suivi en partie, développa en quatre épais volumes sans en terminer avec le sujet, ce qui est courant dans ce type de travaux. De notre point de vue, nous ne voulons pas commenter la conversation en soi, mais indiquer limportance de lintervention de Monsieur Gandillac à faveur de lincorporation des livres du Corpus Hermeticum dans un symposium consacré à Guénon, lequel, tout en ne précisant jamais de quels "livres hermétiques" il sagit à lexception du livre dHénoch, sy réfère à deux reprises dans Formes Traditionnelles et Cycles Cosmiques, dans son étude "Le Tombeau dHermès", où « il est dit qu'Idris ou Hénoch écrivit de nombreux livres inspirés, après qu'Adam lui-même et Seth en avaient déjà écrit d'autres; ces livres furent les prototypes des livres sacrés des Égyptiens, et les Livres hermétiques plus récents n'en représentent en quelque sorte qu'une réadaptation, de même aussi que les divers Livres d'Hénoch qui sont parvenus sous ce nom jusqu'à nous. » Et dans une note de létude appelée "Hermès" « Ne faudrait-il pas conclure ... que le Livre d'Hénoch, ou du moins ce qui est connu sous ce titre, doit être considéré comme faisant partie intégrante de l'ensemble des livres hermétiques ? » Ces brèves références de Guénon suffiraient pour croire que sy insinue une voie de recherche, puisquil sagit de textes sacrés et donc réellement traditionnels dérivés de lÉgypte hellénistique, et même de certains livres gnostiques, en dépit de la méfiance de Guénon envers le gnosticisme.
Durant le débat qui suivit apparurent néanmoins divers interlocuteurs qui énoncèrent de curieuses opinions sur ce sujet, parmi lesquels René Alleau se fit remarquer en manifestant quil fallait faire la différence entre lhermétisme du Corpus Hermeticum et lhermétisme de la Renaissance, et dit par la suite que le Corpus Hermeticum était une sorte de mélange, une théosophie syncrétique à la Madame Blavatsky.
La découverte des textes de la Hermética eut une importance évidente à la Renaissance (la croyance existait alors quils avaient été écrits par le dieu Hermès lui-même) et les siècles suivants, comme cela a été démontré dans luvre de Frances Yates ; cela est également incontestable pour lAlchimie ou, mieux, la Tradition hermético-alchimique ainsi que la appelée Évola ; dautre part, les manuscrits égyptiens de lépoque grecque du Corpus sont indubitablement en rapport avec la Gnose, ainsi que la démontré une version de lAsclepios trouvée chez Nag Hammadi.
Il faudrait donc aussi préciser quil existe une Tradition antérieure que nous pourrions appeler hermétique/gnostique, et qui engendre par ailleurs lAlchimie et lactuel ésotérisme hermétique en général, pour lequel la Table dÉmeraude es un texte sacré et qui sorganise sous légide dun dieu, Hermès Trismégiste, produisant des formes qui ne sont que des adaptations à des temps et des lieux différents de la révélation Hermétique.
Pourquoi tant de préjugés autour du Corpus Hermeticum, véritable ensemble de sagesse révélée qui, à linstar de tous les textes sacrés à commencer par les Évangiles chrétiens est totalement ésotérique et susceptible davoir quatre niveaux de lecture pouvant même sopposer les uns aux autres ?
L'initiation. Gaston Georgel.
Nayant pu assister au colloque, Gaston Georgel envoie une brève communication sur ce sujet, ce qui donna lieu à la troisième table ronde, qui traitait précisément de linitiation. Y interviennent des auteurs distingués et des membres du tableau des participants, comme les deux efficaces organisateurs de ces réunions, et S. Hutin, B. Guillemain, J. P. Laurant, Dr. Schnetzler, P. Lavastine, J. P. Teste, P. Warecollier, etc., qui tentent délucider le sujet et ce quen pensait Guénon, en traitant non seulement de la Franc-Maçonnerie et du Catholicisme, mais aussi du Bouddhisme et des traditions archaïques australiennes. Notre attention a été fortement attirée par une attitude qui nous semble généralisée chez les personnalités qui ont traité ces sujets : elles se réfèrent exclusivement à la possibilité dune Initiation en la rattachant uniquement à cérémonies et rituels, ou à des activités religieuses. En fait, lInitiation est une initiation à la Connaissance, et cest là ce que manifeste Guénon tout au long de son uvre ; lon sait également quil souligne, sur les traces dAristote, lidentité entre Être et Connaissance, raison pour laquelle lon est ce que lon connaît. Linitiation sans lêtre est une absurdité, quil sagisse de Grands ou de Petits Mystères, et les récipiendaires dune influence spirituelle de transmission verticale, quoique reçue dans lhorizontal, sont porteurs de cette Connaissance qui est surtout une expérience concrète, un acquis absolu et ineffaçable, ce pour quoi lon parle précisément de la Connaissance comme une obtention graduelle, par le biais de toutes sortes dépreuves englobant le physique, la psychologie et la spiritualité, et qui sincarne dans lêtre individuel en lidentifiant à lÊtre Universel, expression affirmée du Non-Être (En Soph), qui na quun rapport indirect et réflexif avec cérémonies, sacrements et attitudes solennelles. Le rite véritable est le Rite de la Connaissance, produit de lIntuition Directe née du Cur, édifié par un Enseignement qui na pas grand-chose à voir avec attributions bureaucratiques et formalités institutionnelles.
Seul René Alleau, presque à la fin de la table ronde, identifie la Connaissance avec lÊtre et assimile ainsi linitiation aux degrés de Connaissance de lÊtre Universel, mais il le fait comme en passant et sans paraître y accorder limportance capitale quelle implique vraiment.
Démistification et remythisation. A. Faivre.
Lauteur commence par faire une distinction entre les termes ésotérisme, mot relativement récent, et théosophie en tant que science des analogies et des correspondances, qui a eu cours tout au long de lhistoire des idées et qui exclue loccultisme, sujet quil nest pas intéressant de traiter dans son exposé. Il pense ainsi que luvre de Guénon est, par sa propre envergure, le meilleur prétexte pour parler de la situation et la signification actuelle de notre tradition occidentale.
Il poursuit par une révision synthétique de la culture dOccident, dans un développement aussi plein de bon sens que dintéressantes trouvailles que nous sommes nombreux à partager avec lauteur, soulignant bien entendu le type de pensée quil nomme théosophique et qui comprend tout ensemble Marsilio Ficino et les kabbalistes chrétiens, la philosophie de la nature, lécole de Chartres, les mancies et spécialement le Tarot, liconographie alchimiste, Jung, et même Bachelard, Gilbert Durand, etc., de manière à éclairer progressivement la pensée théosophique quil ne rapporte pas, cest vrai, à Madame Blavatsky, ni ne tente denfermer dans des modules rigides. Le discours dAntoine Faivre, doù ressort limagination créatrice et le plan de limaginaire, est plus quintéressant et se trouve être impossible à résumer, car il représente en soi une magnifique synthèse, ce pour quoi nous ne pouvons quen recommander à nos lecteurs une lecture attentive et la méditation conséquente.
Il conclut son excellent travail en mettant sur la table diverses idées de la culture contemporaines, orpheline de principes transcendants, puisque la pensée de Guénon, qui nest pas, il est vrai, celle dun "homme moderne", est, paradoxalement, constamment actuelle.
Il est à remarquer que lon peut, tout au long de cette étude, constater limportance que peut avoir une recherche, ou mieux, une attitude historique, pour enrichir et contribuer à se situer par rapport au programme et surtout à lEnseignement directement consacré à la Connaissance et, par voie de conséquence, à lInitiation. Distinguons à ce sujet que la fonction de Guénon, éminemment verticale, et aussi évidemment historique.
VERS LA TRADITION. Actes des Journées traditionnelles à Reims. "Autorité Spirituelle et Pouvoir Politique". 14, 15 y 16 de Noviembre 1986. 'Dans le cadre de la commémoration du Centenaire de la naissance de René Guénon'. 14, avenue du Général de Gaulle - B. P. 193. 51009 Châlons sur Marne, cedex. FRANCE. 107 pp. Dirigée par Roland Goffin.
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SOMMAIRE: A NOS LECTEURS; PROPOS INAUGURAUX; MESSAGES; Jean Tourniac: Une Cité Traditionnelle pour ce siècle?; Roland Goffin: Réflexions pour une conception traditionnelle de la Cité; Henri Hartung: Une Cité traditionnelle Vivante: Ramana Maharshi; Kheireddine Badawi: La Cité Islamique; Message Du Cheikh Khaled Bentounes; Cheikh Ahmed Ben Mustapha Al-Alawi: Bismillah Erahman Erahim Lotfiya; Jean Pierre Laurant: Les récits de voyageurs dans quelques écrits et correspondances de René Guénon; "Reims, Cathédrale du Sacre" (Film) et discussion entre Paul Barba-Negra, Jean Hani, Patrick Demouy et l'Abbé Jean Goy; Jeanne-Henriette Louis: Autorité spirituelle et pouvoir politique à Philadelphie dans l'Amérique coloniale; Jean Hani: Que faire dans la Cité d'aujourd'hui; Michel Michel: Légitimité et communauté: de la communauté comme mésocosme; CONCLUSION.
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Cette publication recueille dans un unique volume les conférences qui eurent lieu à Reims, parrainées par la revue VERS LA TRADITION en raison su centenaire de la naissance de Guénon, sous le titre "Autorité spirituelle et pouvoir politique (une cité traditionnelle est-elle encore possible?)".
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Nous voulons avant tout souligner la qualité de ce travail collectif, dont nous apprécions non seulement lopportunité quil nous donne de vérifier que certains aspects fondamentaux de la doctrine traditionnelle sont vivants et toujours dactualité, mais aussi leffort fourni par la plupart des auteurs afin de donner une critique constructive de "létat actuel des choses", si nous pouvons nous exprimer ainsi. Lon y trouve, en général, une volonté manifeste de découvrir, comme le dit Jean Tourniac, "les possibilités dapplication" des principes métaphysiques dans lordre social actuel, et lon y arrive à dintéressantes conclusions qui nous font renvoyer le lecteur aux textes originaux car le but de ces lignes nest pas den faire un exposé détaillé, ce qui serait à la fois ardu et en quelque sorte négligeant, car il nous semble important de tenir compte aussi bien du contexte dans lequel se développent certaines idées de type politique que des arguments exposés, thèmes où nous ne voulons pas entrer car il sont en-dehors du point de vue symbolique qui est celui qui nous intéresse ici.
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Cela étant, Monsieur R. Goffin précise cependant dans son intervention, et au nom des participants, quils ne tentent pas de sériger en politiciens ou idéologues de la ville en fabriquant des systèmes sur des a priori ou de pseudo-principes, ce qui est en général, permettons-nous de lajouter, caractéristique des agissements actuels des politiciens et architectes modernes.
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Nous disons architectes bien quaucun des articles ne traite du problème complexe de la ville "physique", de la structure urbaine qui croît par addition et non pas par juxtaposition organique, comme ce serait souhaitable dans la presque totalité du monde moderne. Il ne sagit pas là dune considération aussi générique quil semblerait, car une "ville traditionnelle" lest autant pour sa structure sociale que pour sa structure urbaine, celle-ci remplissant la fonction de support "physique", fonction qui, soit dit en passant, lui est conférée en vertu du rite fondateur, ce qui prouve son adaptation aux principes métaphysiques. Et cet aspect important (lon peut même dire fondamental) nest pas passé inaperçu de Guénon, car il est à la base même de "lidée" de ville : cest le rite qui confère la validité à lordre. Lurbanisme a toujours été une question politique (au sens noble des termes), bien quil faille observer dans lactualité que cest précisément le contraire : cest la politique vulgaire qui sappuie sur un urbanisme vulgaire, de façon que les architectes et les urbanistes modernes parviennent à avoir plus de "pouvoir" que les politiciens.
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R. Goffin se montre néanmoins totalement sceptique en ce qui concerne "les possibilités dapplication" des sources traditionnelles dans la société actuelle (bien quun peu plus optimistes, J. Hani et J. Tourniac sont de son avis), en raison de la "subversion", comme lappelle J. Hani, de la science et de lart contemporains. Il soutient cependant que, ce qui nest pas possible au niveau collectif lest au niveau individuel, ce qui revient à dire que la (re)construction dune ville traditionnelle, ce qui ne signifie pas idéale ou utopique, passe par un véritable changement interne, de lintérieur vers lextérieur, car lextérieur ne peut pas voire même ne doit pas sordonner sans une indispensable "attitude" intérieure soccupant du non-personnel. Les auteurs cités saccordent à lexprimer par la phrase biblique regnum Dei intra vos est. Ce serait certainement, il nous semble, la seule façon denvisager un changement profond de lactuelle polis : de lindividuel vers luniversel en passant par le général, où était précisément encadrée la structure sociale comme une "forme" limitrophe ou une charnière entre les principes transcendants et la concrétisation physique ou corporelle. Nous regrettons cependant que, en ce qui concerne les voies par lesquelles ce changement interne peut être effectif, aucun des auteurs ne se réfère à la tradition hermétique/alchimique, tradition ésotérique et occidentale par antonomase et qui constitue, pourrions-nous dire en reprenant une expression de R. Goffin, notre véritable forma mentis. Pour dire ces mots, nous nous basons sur Guénon lui-même qui, dans La Grande Triade, ch. XIX, fait le rapport entre Soufre-Mercure-Sel et regnum Dei intra vos est. Nous savons que la doctrine traditionnelle nadopte pas forcément une forme religieuse pour être tout aussi efficace.
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À ce sujet, il nous semble pour le moins curieux, tout comme lest par ailleurs le fait que, dans toute luvre que nous commentons, napparaisse pas substantiellement le mot symbole, quaucun des auteurs intervenant durant les Journées ait mentionné un aspect que nous considérons dune importance capitale et qui établit un rapport fondamental avec la tradition hermétique. Nous nous référons au fait que Guénon fasse la relation entre autorité spirituelle et pouvoir temporel avec, respectivement, "Les Grands Mystères" et "Les Petits Mystères" (Autorité spirituelle et pouvoir temporel, ch. VIII et La Grande Triade, ch. IV) et en citant littéralement un paragraphe de De Monarchia de Dante. De fait, M. Michel cite ce paragraphe pour appuyer une autre citation de Saint Thomas dAquin qui se réfère à la politique comme étant « la science qui traite de l'objet le plus noble et le plus parfait qui puisse atteindre lhomme dans cette vie... » ce qui dénote en outre une parfaite concordance avec la philosophie aristotélicienne (cf. par exemple le début de Éthique à Nicomaque), bien quil ait par la suite tout simplement abandonné cette idée et passe à son étude qui, soit dit en passant, se place dans la perspective dun "sociologue chrétien", comme il se définit lui-même, ce qui suscite de nombreuses objections parmi lesquelles nous soulignerons celle qui fait référence à la trahison que représente, selon lui, le fait de "jouir" en solitaire de la tradition. Il ny a quà se rappeler quAristote lui-même, pour demeurer dans le même domaine, insiste dans le livre X de Éthique à Nicomaque, que lactivité intellectuelle du philosophe le rend "autosuffisant" par-dessus les autres occupations puisque, des trois "styles de vie" qui, selon lui, sont possibles, la politique est le second tandis que le plus élevé correspond à celui des philosophes, ce que lon retrouve également chez Platon, avec des références plus explicites au chemin initiatique.
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Le pouvoir temporel fait référence à la pleine réalisation des possibilités que lhomme contient, à lobtention dun état "édénique" où sont résolues non seulement les questions concernant le bon ordre de la polis (de "létat bon en soi"), mais aussi, fondamentalement, la dualité quimplique avec le monde tout point de vue relatif ou toute vision privative ou séparée de lindividu. Le pouvoir temporel se réfère à la réalisation de la perfection humaine, à la fin des "Petits Mystères" et donc le pouvoir politique népuise pas le pouvoir temporel, bien que ce dernier puisse être pris symboliquement comme son paradigme. Et cest là une chose que formulèrent clairement les philosophes grecs (surtout Platon dans La République et Aristote dans Éthique à Nicomaque et Politique) : un législateur nest pas pour eux un politicien de plus, tout comme un éducateur nest pas un père de plus, ou un architecte nest pas un technicien de plus dans la construction dun édifice ou dune ville. Ici, comme en tout ce qui concerne le point de vue symbolique, il ne faut pas perdre de vue que la hiérarchie des idées sétablit de haut en bas, étant une expression de la cosmogonie, et par conséquent linférieur est le symbole du supérieur et non linverse. Tout aussi importante est la constatation que la tradition occidentale coïncide, au sujet de la doctrine métaphysique, sur ce point et sûrement sur dautres, avec la tradition hindoue, et ce nest pas par hasard (et cest aussi très significatif) que Guénon ait précisément choisi Dante pour étayer cette analogie et non pas Saint Thomas dAquin ou Aristote.
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Il nous reste pour terminer à mentionner larticle de H. Hartung où il établit une série danalogies non dénuées dintérêt entre Guénon et son uvre et Ramama Maharshi ; le colloque entre plusieurs assistants sur le film "Reims, Cathédrale du Sacre" qui, à en juger par les commentaires, semble très intéressant et que nous regrettons navoir pas eu loccasion de voir.
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VERS LA TRADITION: "Répandre la lumière et rassembler ce qui est épars". 14, avenue de Général de Gaulle; B. P. Nº 193, 51009 Châlons-en-Champagne Cedex, France. Trimestriel. Depuis 1993, 64 pages.
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Cette publication, dirigée par Roland Goffin, existe depuis ans en 1991, diffusant « la Tradition, une et universelle, mais diverse dans ses formes d'expressions » conjointement avec lAssociation des Amis de Vers La Tradition qui déclare : « luvre de René Guénon orientera fondamentalement ses voies de recherches, son action, ses formulations, mais en harmonie avec tous autres auteurs, doctrines et autorités conformes aux principes traditionnels ».. En effet, ce groupe a travaillé concrètement à la tâche quils se sont assignée et les fruits de ce labeur ont été un numéro spécial commémorant le centenaire de la naissance de Guénon, lorganisation des "Journées Traditionnelles de Reims", dont ils ont également publié les actes, et, actuellement, la création des "Sessions détudes traditionnelles", prévues pour lété, qui pourraient se répéter périodiquement. Lon annonce également pour bientôt une numéro spécial consacré à "Art et Tradition".
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Cette revue compte parmi ses collaborateurs réguliers messieurs Roland Goffin, Jean Tourniac, Gaston Georgel, Henri Hartung, Jean-Pierre Laurant, Nikos Vardhikas, etc., ce qui est déjà en soi une indication du niveau doctrinal de ses publications auquel elle joint la ferveur toujours renouvelée de ceux qui, ayant trouvé ce quils cherchaient, ressentent le besoin de le partager avec dautres, tâche à laquelle ils consacrent tout simplement leur vie. Notre intention est de commenter régulièrement et en détail cette publication aussi riche que militante et sans implications "politiques".
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Les sessions sur le thème "Quelle humanité ? Demain..." furent organisées par "LAssociation des Amis de Vers la Tradition" et dirigées par Roland Goffin. Elles eurent lieu à Reims (France), du 31 août au 2 septembre 1991. Y participèrent des écrivains et des artistes dimportance liés à luvre de René Guénon, comme Jean Tourniac, président dhonneur, et Jean Hani, président de fait, ainsi que dautres intervenants dimportance moindre, qui examinèrent le thème sous diverses perspectives. Nous en donnerons une liste complète pour nen exclure aucun : J. Biès, J. Borella, D. Boubakeur, D. Cologne, P. Demouy, D. Devie, H. Giriat, R. Goffin, M. A. Grimbert, A. H. I. Guiderdoni, A. de Kerros, J. H. Louis, P. Marcelot, Abd al Wahid Pallavicini, J. P. Sironneau, P. Vaillant, M. Van Parys, N. Vardhikas.
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Durant ces Journées se tinrent de plus diverses tables rondes avec la participation de plusieurs des conférenciers, Michel Michel et Paul Barba Negra ; ce dernier, cinéaste, présenta également ses travaux, et des uvres plastiques furent exposées. Les actes de ces sessions se publieront durant le second semestre 1992 comme cela avait été fait avec les précédentes sous légide de "Vers la Tradition" et il est possible de sy abonner.
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Nº 48 (Juin-Juillet-Août 1992). A la section livres se trouve un ample commentaire (environ sept pages de notre format) sur le premier numéro de SYMBOLOS. Signé par John Deyme de Villedieu, larticle examine chacune des participations de nos collaborateurs et octroie à SYMBOLOS une importance inattendue pour une publication en espagnol. Nous attendons la suite du travail de critique de Monsieur de Villedieu, car il na fait le compte-rendu que dune partie du premier numéro de notre revue.
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Nº 49 (Septembre - Octobre - Novembre 1992). Dans ce numéro sachève le long et minutieux examen que Monsieur Deyme de Villedieu fait passer à notre revue, article par article, et qui avait été commencé en août de lan dernier. SYMBOLOS remercie les responsables du compte-rendu de lattention quils nous portent, et accepte et considère les critiques quils ont émises.
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Nº 51-52 (Mars-Avril-Mai-Juin-Juillet-Août 1993). De ce double numéro, bien que tous les articles possèdent un grand intérêt, nous voulons insister, pour différentes raisons, sur les travaux suivants : Entour de la Tradition et de la Parole perdue, De l'unité immanente des religions orthodoxes, Destin eschatologique de la Franc-Maçonnerie, La semaine (si pleine de trouvailles linguistiques) et Sur la suite des nombres "premiers".. Pour des raisons particulières, et fondamentalement par manque de temps, nous ne pouvons faire le compte-rendu de chacun des articles importants de cette revue, comme nous le souhaiterions, car ils le méritent. Cest également le cas pour dautres publications signalées dans Revue de Revues ; mais nous voulons préciser que cette section de SYMBOLOS porte ce nom parce que, dès le commencement, nous avons seulement voulu mettre en évidence certains moyens traditionnels pouvant être utiles au travail intellectuel et au rite de sagesse de nos lecteurs. Nous recommandons ainsi la lecture de cette revue dans son ensemble, dont lun des plus grands apports est, selon nous, de "réunir" ce qui est dispersé (ainsi le dit la devise de la publication), ce qui nest pas un mince labeur, ni au sens profond, ni au sens littéral, si on lapplique à la conciliation des différents points de vue envisageables pour la lecture de luvre de Guénon, ce qui témoigne de sa validité universelle. Il est donc logique que chacun choisisse sa propre voie (ou darshana) en optant soit pour une forme traditionnelle, soit un aspect de cette forme traditionnelle, par exemple, la cosmogonie comme support de la métaphysique (ce qui est très net dans la Maçonnerie), quil pourra trouver de façon unanime en faisant des recherches dans dautres traditions qui ont dû connaître comment est, ou ce quest le cosmos pour aspirer à le transcender, ou plutôt pour se libérer se leurs propres illusions en détruisant ou dissolvant le pouvoir du Démiurge. Mais tous ne croient pas que les génuflexions et la piété religieuse soient nécessairement assimilables à cette aspiration, elles tendraient plutôt, au contraire, à se confondre avec, à linstar des morales qui mettent laccent sur les comportements individuels et relatifs.
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Nº 53 (Septembre-Octobre-Novembre 1993). Nous relèverons dans ce numéro les études de Tara Michaël et Jean Cantiens qui, bien que signalant des aspects différents de la Tradition Hindoue, se complètent harmonieusement dans lensemble de la revue.
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LÉloge de lÉgocentrisme est des plus intéressants (nous avons remarqué que beaucoup des articles de V.L.T. sont signés de pseudonymes, dont un signé Aymon) et aussi larticle de R. Goffin, synthétique. Nous recommandons aussi la lecture du texte signé par le Centre dÉtudes Métaphysiques "René Guénon" de Milan, qui est la suite dun autre, publié dans le numéro 50. Nous devons également souligner les mentions correspondant à nos numéros 3 et 4, de la main de J. Deyme de Villedieu.
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Nº 55 (Mars-Avril-Mai 1994). Ce numéro comprend un compte-rendu du Nº5 de SYMBOLOS, dans lequel se distingue la note sur La Sardane, danse symbolique, de notre collaborateur A. Guri.
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Les 12 et 13 octobre 1996, les Amis de Vers la Tradition organisèrent, à Reims, "De la Suprématie du Spirituel sur le Temporel" qui bénéficia des interventions suivantes : Roland Goffin: Liminaire; Finalité spirituelle et finalité temporelle; Philippe Bouet: Autorité et Pouvoir en Franc-Maçonnerie; Michel Rouge: " 'Amr" et "Hukm", Autorité Spirituelle et pouvoir temporel en Islam; Nikos Vardhikas: Le modèle trinitaire, ou de la source commune au sacerdoce et à la royauté; Patrick Demouy: Clovis et l'Eglise; Max Célérier: Rapports du spirituel et du temporel dans l'art; Jean Hani: Le Sacré-Cur, le Graal et la royauté; Rabbin Haïm Korsia: Onction et Baptême dans le Judaïsme; Abd-al Haqq Guiderdoni: Autorité Spirituelle et pouvoir temporel dans la perspective eschatologique; Philippe Vaillant: Autorité Spirituelle et pouvoir temporel dans la chanson de geste "Les 4 fils Aymon"; Bruno Etienne: "Sacré, profane, sacerdoce" le point de vue de l'anthropologie; Michel Michel: "La voie héroique" dans le christianisme; Shaykh' Abd-al-Wâhid Pallavicini: Dans l'attente de la réunion des deux pouvoirs. 174 pp.
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Les 9 et 10 octobre 1999 eut lieu, à Châlons-en-Champagne, parrainé par cette revue et par Le Cercle Melki-Tsedeq, lévénement suivant : VI Colloque "Fin du 2e. Millénaire du cycle Chrétien et Fin de l'âge sombre?", publié en juillet 2000. 180 pages.
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[Voir aussi SYMBOLOS: Arte - Cultura - GnosisChapitre IX : "FRANC-MAÇONNERIE"]
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[Voir aussi, en castillan, les notes de lecture de :
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SYMBOLOS: Arte - Cultura - Gnosis "Quelle humanité? demain..." 'Nouvel-age et Techno-nature ou les défis d'un monde crépusculaire'. Actes du Colloque organisé à Reims du 31-8 au 2-9-91 pour le 40e anniversaire de la mort de René Guénon.
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SYMBOLOS: Arte - Cultura - Gnosis"Pour Nous, René Guénon. 1886-1951". Hommage pour le cinquantième anniversaire de son retour à Dieu. Ce que nous lui devons". París, 2001.]
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RIVISTA DI STUDI TRADIZIONALI. Viale XXV Aprile 80. 10133 Torino. ITALIA. Directeur responsable, Bruno Riva.
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Nº 82-83. Janvier - décembre 1996. 150 pages. SOMMAIRE: P. Nutrizio: Sul "Risorgimento esoterico"; L.V. - G.S.: La Bibbia vista dall'Islâm - Introduzione e capitoli IX e XL; G. Ponte: L'iniziazione massonica nel mondo moderno - parte III; A. K. Coomaraswamy: Chiose sulla Katha Upanishad (parte III - sezione 2ª) preceduto da Katha Upanishad Canti V e VI (con il commento di Shrî Shankarâchârya); Muhyiddîn ibn' Arabî: Le tappe divine nella via del perfezionamento del regno umano; RECENSIONI: A. Balestrieri: Le riviste: "Il Silenzio di Sparta" sulla "dissoluzione".
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Nº 86. Janvier - juin 1998. 86 pages. A. Balestrieri: Di un "Documento confidenziale inedito" (e delle "aporie" del suo "autore") - II parte; Muhyiddîn ibn 'Arabî: Al-Futûhâtu-l-Makkiyyah - Introduzione (muqaddimah) del libro; S. Shankarâchârya: Commento alla Katha Upanishad (Canto I).
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Nº 87. Juin - décembre 1998. 86 pages. A. Balestrieri: Di un "Documento confidenziale inedito" (e delle "aporie" del suo "autore") - III parte; Muhyiddîn ibn 'Arabî: La Nicchia delle Luci - I parte; Muhammad ibn Fazlallah el Hindi: Epistola sulla manifestazione del profeta (traduzione di 'Abdul-Hâdî). Recensioni.
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RENE GUENON E L'OCCIDENTE. Pietro Nutrizio et altri. Luna Editrice, Milano 1999.
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Cet épais volume, composé darticles parus dans lancienne revue Studi Tradizionali qui se publie encore, signés par Pietro Nutrizio, A. Ballestrieri, et en comprenant dautres de la main de collaborateurs de la revue, est un ouvrage important sur luvre et la personne de René Guénon, que les auteurs jugent providentielles pour lOccident moderne. Édités par Luna Editrice, maison qui a publié Oriente e Occidente (1993), Autorità spirituale e Potere temporale (1995), Sull'esoterismo cristiano (1995), Considerazioni sull'iniziazione (1996), Studi sull'Induismo (1996), Iniziazione e realizzazione spirituale (1997), Il simbolismo della croce (1998), La Metafisica orientale, etc., ce livre est le complément des titres énumérés plus haut, et soffre dailleurs au grand public et pas seulement aux lecteurs spécialisés de Studi Tradizionali. La polémique nen est pas absente, puisquil sagit dune défense passionnée de luvre de Guénon face aux diverses déformations dont elle a été lobjet, en particulier dans les milieux catholiques et avant même sa mort. Quant au "Document confidentiel inédit" (voir SYMBOLOS Nº 19-20, 2000, page 255) écrit par J. Reyor à lorigine de bien des critiques malintentionnées sur Guénon, celles en particulier de M.-F. James ou autres nous pensons que la médisance de lauteur sy trouve reflétée de façon palpable et que luvre extraordinaire du métaphysicien français ne sen trouve en rien affectée. Nous ne coïncidons peut-être pas avec toutes les appréciations quil contient, mais si avec les grandes lignes de cet ouvrage, réalisé avec la bonne foi et la connaissance du sujet de ses auteurs.
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RENÉ GUÉNON. Paul Sérant. Le Courrier du Livre. Paris 1977. 230 pages.
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Publié pour la première fois en 1953 la seconde édition est de 1977 ce livre fut le premier à être édité sur luvre et la pensée de René Guénon. Son auteur, Paul Sérant, sest par la suite occupé de problèmes politiques abordés dun point de vue catholique et traditionaliste français. Les premières 160 pages de la seconde édition, qui est celle que nous commentons, font un résumé succinct de la vie de Guénon en France et au Caire, encore que divers auteurs aient par la suite ajouté dans leurs travaux dautres données plus précises. Et nous ne faisons pas seulement référence à La vie simple de René Guénon, publiée en 1958 par Paul Chacornac, où lon donne une version quelque peu naïve du grand métaphysicien français. Sérent poursuit avec des résumés de différents aspects de luvre de Guénon, doù se démarquent, à notre avis, ceux qui traitent de la décadence du monde moderne, par lesquels le biographe se sent le plus concerné, comme il le déclare lui-même (cela a été le cas dautres personnes de droite et liées au catholicisme français), et ceux qui se réfèrent à lhindouisme quil synthétise avec clarté. De fait, tout le livre est clair, bien que lon doive y voir des intentions en rapport avec le christianisme, et, étant la première uvre monographique consacrée à Guénon, elle partagea avec le numéro dÉtudes Traditionnelles sorti lannée de la mort du métaphysicien son influence sur lappréciation postérieure de luvre et de la pensée "guénonienne" dans certains milieux chrétiens de France, dans ce sens quelle conduisit les eaux de la summa de Guénon au fleuve de lÉglise de Rome, encore que convenablement critiquée et expurgée au point de pratiquement renier la différence entre métaphysique et religion et de déclarer que la Maçonnerie est une initiation "virtuelle" comme sil ny avait pas des Obédiences traditionnelles et surtout des loges Opérantes avec la faculté doctroyer des initiations effectives à tous ceux qui seraient réellement qualifiés en dépit de citer les passages où Guénon affirme que la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage sont les deux uniques institutions qui peuvent se réclamer dune filiation traditionnelle directe, bien que faisant suivre ces déclarations de Guénon des critiques quil a lui-même faites de la Maçonnerie spéculative contemporaine ; Monsieur Sérant doit savoir en ce cas que la religion chrétienne nobtiendrait pas même cette "virtualité", selon le discours de Guénon.
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À partir de la page 165, lauteur, tout en continuant de souligner les mérites de Guénon, fait appel à certaines critiques qui, non seulement communes aux milieux religieux, résument aussi généralement celles qui, par divers moyens, furent émises du vivant et à partir la mort de Guénon, moment où fut écrit le livre de Monsieur Sérant. Il se peut que quelques-unes ou plusieurs de ces critiques soient valables, mais elles sont bien évidemment perdues dans limportance même de luvre, qui est ce que nous souhaitons présenter aux lecteurs de SYMBOLOS, afin quils puissent estimer les points en question à travers notre hommage.
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Le livre sachève par une postface avec lénumération de divers points critiques développés de 1952 à 1977, où lon insiste de nouveau sur le Christianisme et lincompréhension quen avait Guénon et la Maçonnerie, et où lon a la lamentable idée de citer F. Schuon comme une autorité en la matière en lui attribuant cette phrase : « sans la qualification morale, la qualification spirituelle est pratiquement inopérante », ce qui prend une connotation totalement cynique aux oreilles de ceux qui connaissent ce faux prophète de lÈre Nouvelle. Nous recommandons les 150 premières pages comme un bon travail universitaire pouvant être complété par la lecture duvres postérieures sur le sujet.
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LE SENS CACHE DANS L'UVRE DE RENE GUENON. Jean-Pierre Laurant. Ed. L'Age d'Homme, Lausanne 1975. 276 pp.
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Ce livre consacré à létude de la pensée et luvre de Guénon commence avec son enfance et sa jeunesse, et son auteur utilise la méthode historique, qui na pas de raison de contrarier mais qui peut au contraire enrichir les perspectives essentielles et verticales de luvre de Guénon.
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Linsertion, dès les premières pages, dun horoscope de Guénon et dincidents et attitudes psychologiques de ses premières années et de sa jeunesse révèle une intention "dhumaniser" le personnage du métaphysicien français, ce qui ne relativise pour nous en aucune manière lextraordinaire synthèse guénonienne et ses facultés de provoquer léveil intellectuel chez ses lecteurs, en fonction bien évidement des aptitudes (quelles quelles soient) de ces lecteurs. Ultérieurement, lauteur commence à souligner les influences et les premières sources où Guénon sabreuva, parmi lesquelles celle de son professeur de philosophie A. Leclère semble être lune des plus importantes ; de notre côté, nous insistons de nouveau sur le fait que, pour nous, ces influences et références ne diminuent en rien son extraordinaire summa et sa fonction. Lon peut dire de même sur lanalyse de quelques poèmes de jeunesse et les fragments dun roman entaché des influences occultistes de lépoque ;
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Lon peut même constater, à travers les thèmes et les titres dont traitent ces compositions littéraires, un intérêt profond pour les sujets ésotériques qui se manifeste pratiquement dès lenfance. De fait, Guénon naborde pas seulement les thèmes ésotériques quont traités des prédécesseurs comme F. de Rougemont, De Brière, F. Portal, St Yves dAlveydre, etc., ou des contemporains, mais aussi les questions propres à lésotérisme occidental présent dans la Tradition Hermétique elle-même, et qui nont jamais cessé de se poser, avec plus ou moins de bonheur, comme cest précisément le cas. J.-P. Laurant témoigne par ailleurs du passage de Guénon dans quelques-unes des institutions du milieu pseudo-spiritualiste de lépoque, quil finit par bien connaître, et quil rejettera et dénoncera par la suite, ce que reflètent clairement deux de ses uvres, bien connues de nos lecteurs : LErreur Spirite et La Théosophie, Histoire dune Religion, que Laurant résume dans le chapitre IV. Il résume également, dans le chapitre V, Orient et Occident et La Crise du Monde Moderne. Dans les chapitres VI et VII, il synthétise de nouveau correctement lessentiel dautres uvres de Guénon, tout en donnant quelques informations intéressantes sur sa vie quotidienne, basées sur divers livres et documents. Nous devons reconnaître que ce travail de synthèse et tout à fait remarquable, bien que lauteur, historien de profession, donne une importance particulière à la vision de la "philosophie de lhistoire" du métaphysicien français. Lexistence de Guénon peut en quelque sorte être divisée en trois périodes : 1886-1912, 1912-1930, date de son départ définitif pour Le Caire et 1930-1951, année de sa mort. Laurant établit aussi, pour ainsi dire, cette division au cours de son livre, et le développement de la troisième période débute au chapitre IX de son travail. Les informations apportées ici sont nombreuses et dun grand intérêt ; dun côté, une synthèse de la pensée de Guénon, et de lautre, un portrait de ce dernier dans son environnement quotidien, familier et dune grande simplicité, ce qui conduisit Schuon à affirmer, après lui avoir rendu visite, que limage de cet homme ne correspond en rien à son uvre. Tout au long de cette étude, lon peut constater le désir dobjectivité de J.-P. Laurant et reconnaître quil a atteint son but, malgré lexpression directe ou indirecte de ses idées.
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Quant à la lutte contre le Mal, quil mena toute sa vie et que certains ont pris pour un aspect paranoïaque de sa psychologie, il est évident que Guénon voyait chez ces entités concrètes qui lincarnaient quelles quelles soient ou quil imagine limmense bataille cosmique (à linstar du chaman en transe) amplifiée par la période cyclique la fin du Kali Yuga quil devait vivre. Beaucoup de ce quil a écrit, surtout dans ses polémiques, nest sans doute pas seulement le besoin de se défendre contre lAdversaire, mais aussi les armes pour le repousser ; ce sont des malédictions (qui forment part de lart de mal(mau)- dire) en parfaite corrélation avec les immenses bénédictions quil a apportées à ses lecteurs.
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Le dixième et dernier chapitre parachève le livre et donne tout son sens à cette investigation qui obéit jusquau bout à des principes dobjectivité et de bon sens, car tout en constatant les nombreux mérites de luvre de Guénon réellement fondamentaux et décisifs pour nous comme pour beaucoup dautres, il est fait mention de ses parties obscures et complexes ainsi que de certaines attitudes du métaphysicien français. Ainsi, la négation du christianisme, et non pas de la religion et de lÉglise Romaine, comme voie daccès à la Connaissance, en oubliant le personnage de Jésus et le Nouveau Testament, qui prend sa source dans lAncien ; en omettant luvre anonyme des monastères, comme cest encore le cas de nos jours pour les bénédictins dans plusieurs parties du monde, et les grands écrivains chrétiens qui forment cette Tradition (les Apocryphes, Origène et Clément dAlexandrie, saint Grégoire de Nazianze, Maxime Le Confesseur, saint Denis lAréopagite, Maître Eckhart et les mystiques de Munich, Jacob Böhme, Nicolas de Cusa, Angelus Silesius, etc.) ; lorsquil affirme quen Italie, le rattachement traditionnel ne sest pas perdu de Pythagore à Virgile et de Virgile à Dante, et quil ne sobtiendrait apparemment que par une initiation officialisée qui, semble-t-il, nexiste plus depuis le Moyen Âge, ou sur le mont Athos où lon pourrait peut-être obtenir les « instructions techniques » (sic) nécessaires, ou dans lacceptation du métissage de plusieurs formes traditionnelles, ou lorsquil déclare que lon peut être rattaché à plusieurs organisations traditionnelles si elles ne sont pas incompatibles entre elles, ou encore pire, lorsquil cite inexplicablement à ce sujet une désagréable sentence qui dit que « deux précautions valent mieux quune ».
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Il faut dautre part noter que beaucoup des lettres qui expriment ce genre de choses sont datées daprès 1946, lorsque F. Schuon décide de se séparer officiellement de Guénon. Toutes sortes dantagonismes se créent alors entre ceux qui avait pris Guénon comme guide, saccroissent après sa mort et subsistent encore de nos jours. La diaspora saccentue entre les plus anciens collaborateurs dÉtudes Traditionnelles et sil ny a pas de continuation de luvre de Guénon cest quil nexiste pas de consensus à suivre pour le faire. J.-P. Laurant affirme sur ce point que « Guénon lui-même (...) a engendré la confusion parmi ses continuateurs », phrase avec laquelle nous sommes daccord.
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Beaucoup dautres sujets sont abordés dans ce chapitre où lon trouve aussi bien la narration des derniers instants du maître français que des objections à son uvre, en passant par quelques détails touchant la dernière partie de son existence et celle de certains de ses proches. Limpossibilité dinstitutionnaliser luvre guénonienne est mise en avant avec raison, et lon souligne surtout quil a ouvert une voie de compréhension "globale", opérante dans nos instances intérieures et qui provoque, grâce à un choc, louverture dune source de création. Cest peut-être le meilleur livre sur Guénon et il mériterait dêtre enfin traduit en espagnol.
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RENE GUENON, TEMOIN DE LA TRADITION. Jean Robin. Guy Trédaniel. Paris 1978. 353 pp.
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Dans larticle précédent nous émettions la possibilité déditer en espagnol le livre soumis à examen ; nous pourrions de même recommander aux éditeurs qui se consacrent à lésotérisme la publication de ce livre de Jean Robin, car tous deux sont les meilleures études sur Guénon qui, comme nos lecteurs le savent bien, est considéré comme le plus grand métaphysicien du XXe siècle, ce dont témoigne lensemble de son uvre. Et ce sont précisément ces ceux ouvrages qui ont le plus respecté et exposé la pensée de Guénon et, corrélativement, le parcours existentiel et intellectuel de son auteur. Dautre part, les deux livres sont équilibrés, objectifs et bien documentés, avec une grande quantité dinformation obtenue de ses textes et de son abondante correspondance, traitée de façon lucide et amène. Il y a cependant entre eux une grande différence, que Jean Robin se charge de préciser dès le départ : tandis que Laurant utilise une méthode historique, qui semblerait relativiser la pensée de Guénon en fonction des influences quil aurait pu recevoir de son milieu et de son caractère, ainsi que dautres auteurs, Robin considère que le personnage du grand métaphysicien français est providentiel pour son époque, et que sa fonction transcende nimporte quelle étiquette puisque Guénon incarne pour son temps une détermination de type céleste et vertical, idée quil développe tout au long de son étude et quil partage avec Michel Vâlsan.
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La chose nous semble néanmoins plus simple, car nous considérons que les deux façons de voir ne sont pas incompatibles mais complémentaires, comme la verticalité et lhorizontalité, comme léternité et lhistoire ; outre cela, les différents niveaux de lecture dune chose, dun phénomène, dun être, cest-à-dire dun symbole, se superposent sans la moindre difficulté et sans nécessité de laffecter, et Guénon lui-même précise que les différents degrés, ou plans, de lÊtre Universel nont pas de raison de sexclure comme le fait le monde moderne mais sont au contraire simultanés et en parfaite harmonie ; du temps de Platon, lon déclare déjà que le temps et tout ce quil marque est une image mouvante de léternité. Ainsi lexistence mouvementée, paradoxale, psychosomatique et intellectuelle de R. G. a aussi une raison dêtre, un destin manifeste, bien que nous ne sachions pas exactement lequel dans ses formes les plus anecdotiques, évidement de moindre importance en regard de sa pensée et son message, qui sont la raison de lattrait de ses uvres pour dinnombrables lecteurs qualifiés qui sy sont abondamment abreuvés. Nous jugeons quant à nous, quune surestimation du métaphysicien peut conduire à le croire infaillible, alors que, dun autre côté, une humanisation exagérée de sa personnalité peut lassimiler à tout autre produit de ce siècle, situation qui nest pas nouvelle et qui a accompagné tous les grands personnages ayant divulgué la Science Sacrée, et encore plus lorsque lon tient compte du paradoxe que représente la Manifestation Universelle.
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Les quatre premiers chapitres, représentant le tiers du livre qui en contient douze, développent progressivement un point de vue sur Guénon et son uvre dun intérêt singulier, qui exprime de nombreuses précisions sur sa pensée, fondées autant sur ses écrits que sur sa correspondance ou sur les opinions émises par des personnages de lépoque ayant été en contact direct avec lui ; sont examinés de même divers éléments non compris dans dautres études mais les complétant. Dans le chapitre V, intitulé LInitiation, sont exposés différents points de luvre de Guénon sur le sujet qui ont été mentionnés aussi par dautres herméneutiques et que leur appartenance au discours même de Guénon rend particulièrement intéressants. Plus loin, un point appartenant au même thème est abordé sur lequel nous souhaitons insister : il sagit de la pseudo-initiation et la contre-initiation. Dans le chapitre LAdversaire, lauteur sétend sur certains concepts appartenant à la pseudo-initiation et la contre-initiation ; nous devons confesser que ces termes, créés par Guénon lui-même, nont pas éveillé en nous un grand intérêt, vu que le premier est une déviation qui concerne un grand nombre de gens qui, de fait, ne savent pas distinguer le vrai du faux dans leur forme la plus élémentaire, et pour lesquels on ne peut absolument rien faire car, tout simplement, "ça ne leur rentre pas", ce qui en langage de Guénon équivaut à nêtre pas qualifiés. Quant au second, nous avons toujours évité le sujet, car ce serait une façon bien simple de discréditer ladversaire en lui attribuant létiquette de contre-initiatique, tout comme il pourrait le faire à notre encontre, sans que rien nen devienne plus clair pour autant. Dun autre côté, dans un monde comme celui où nous vivons, tout est contre-initiatique, raison pour laquelle certains agents de cette attitude ne nous semblent pas assez important pour leur accorder une attention quils ne méritent pas et qui pourrait même déboucher sur une paranoïa. Cependant, certains faits étant survenus dans notre entourage et ayant un rapport étroit avec une loge qui travaillait depuis des années de façon traditionnelle, nous ont amenés à la conclusion que ceux qui souhaitaient sa destruction ou sa dissolution, en sen emparant et en la dénaturant, répondaient justement au qualificatif de contre-initiatique. En effet, certains éléments de cet acabit tentèrent de manipuler la Connaissance et même lopportunité de lInitiation au bénéfice de leurs intérêts personnels. Dautres se décidèrent pour une lecture fragmentaire de Guénon et, se basant sur ce quils supposaient être "lorthodoxie", sattaquèrent au vénérable et aux past-master de leur loge, non en utilisant leur grade, puisquils nétaient que simples apprentis tout juste agréés, mais leur docte ignorance et leurs préjugés démocratiques ; de simples agitateurs aux prétentions révolutionnaires appliquées à tort à la métaphysique et à la hiérarchie de la Connaissance.
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Ainsi, les appelés au sommet doivent connaître ces agents conscients, plus ou moins conscients, ou inconscients de la contre-tradition et, au lieu de simplement les accueillir, opérer une sélection exhaustive quoique ceux dont nous parlons naient atteint aucun de leurs objectifs pour le bien de leur Ordre dappartenance, dont il doivent préserver la pureté en le protégeant de ces professionnels du chaos, qui peuvent arriver à former des bandes organisées et sallier entre eux (même si leurs intérêts sont diamétralement opposés) dans le but dempêcher le déroulement normal dune expression initiatique traditionnelle et de réguler celle quils souhaitent vainement manipuler afin de la détruire. « Seth-Typhon, symbole de la contre-initiation, se présente avant tout, naturellement, comme l'adversaire de l'initiation... et de ceux qui la représentent, à quelque titre que ce soit » nous dit Jean Robin, après nous avoir appris que Guénon lui-même fut victime des attaques de ces entités durant toute sa vie, parfois physiquement.
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Dans le chapitre appelé Le Sheikh Abdel Wahed Yahia, lauteur nous dit : : « L'Islam lui-même ne sera donc pas épargné, et rien ne sera sauvé de sa structure exotérique, seul son ' noyau ' ésotérique étant préservé. D'ailleurs, les commentateurs musulmans autorisés sont unanimes à voir dans la Seconde Venue de Jésus une restauration de l'Islam. C'est donc seulement après la destruction du royaume de l'Antéchrist, et dans une perspective proprement eschatologique, que se manifestera concrètement l'aspect universel de cette tradition, prédisposée par l'économie providentielle à servir d'arche pour l'ésotérisme des autres formes traditionnelles. »
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« On s'interrogera peut-être sur la nécessité d'un tel support, puisque aussi bien toutes les traditions doivent, d'une manière ou d'une autre, se remanifester. C'est qu'en fait, cette mise en lumière de l'aspect intérieur de toutes les formes puisqu'il n'est rien de caché qui ne doive être révélé ne pourra avoir lieu que dans un cadre unique; car, il n'y aura qu'un seul troupeau, un seul pasteur (Saint Jean X, 16). Mais ne s'agirait-il pas alors, tout simplement, de la remanifestation de la Tradition primordiale en tant que telle ? »
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Dans une autre partie du livre, il nous parle dun thème particulièrement important : celui des Afrâd et de El Khidr, et cite deux lettres écrites par Guénon à Coomaraswamy à la suite de la publication par ce dernier dune étude sur Khwajâ Kadir, appelé en Islam Seyidna El Khidr. Lon sait que la fonction de El Khidr est celle de Maître des Afrâd, qui sont ces êtres dexception sétant initiés pour diverses raisons individuellement, sans gourou visible, que lon appelle les solitaires. En effet, les Afrâd ont reçu leur Connaissance directement, par le biais de leur intuition intellectuelle, sans opportunité dinitiation effective, et ne sont donc pas sous la juridiction du Qutb, ne sont pas dépendants du Pôle, et leur fonction est donc indéterminée, liée à lapparition du maître intérieur et de la réalité essentielle transcendantale, ce qui pourrait comme le suggère Robin avoir été le cas de Guénon qui ne souhaite pas traiter le sujet personnellement puisque, ainsi quil en informe Coomaraswamy, tout ceci le touche de très près.
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Enfin, J. Robin souligne le thème important de Agartha, et le Roi du Monde, et termine avec la doctrine des cycles selon la Tradition Hindoue, amplement expliquée par Guénon et très respectueusement exposée et appliquée à notre temps par lauteur.
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Il est évident que ce compte-rendu est un peu court en regard du vaste programme traité par Jean Robin, car son travail nous propose un "voyage" en quelque sorte analogue à luvre de Guénon. Néanmoins, lauteur développe par la suite certains points en germe dans ce livre, et les aborde dune façon assez personnelle, donc problématique ; et, quoiquils soient discutables, ils nen sont pas moins possibles, ce qui pour certains outrepasse lauthentique pensée "guénonienne", bien que certaines insinuations de Guénon sur dobscurs topiques pourraient ouvrir la voie à ce genre de développement. Mais ils ont pour nous une importance secondaire par rapport au gros de luvre, et il y a bien une raison pour quils naient pas été longuement et clairement traités par le sheikh Abdel Wahed Yahia.
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ESOTERISME ET CHRISTIANISME AUTOUR DE RENE GUENON. Marie-France James. Préface de J.-A. Cuttat. Nouvelles Editions Latines. Paris 1981. 479 pp.
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Lauteur de ce travail, catholique pratiquante, canadienne de Montréal, a fait sa thèse sur René Guénon, et en partie sur son uvre. La photographie reproduite dans le livre nous présente une dame dâge mûr. Nous signalons cette futilité parce que le portrait nous a ramené soudainement dans une atmosphère familière, celle du néothomisme catholique et des événements pré et post-conciliaires antérieurs à la Théologie de la libération, ou, par euphémisme, celle que Rome soutient aujourdhui en tant que Anthropologie de la libération. En effet, au sein dune ambiance de préjugés, provinciale si lon veut, ou du moins complètement fermée, circonspecte, peut-être esthète selon les conceptions de la beauté de Paul Claudel et le jeune dynamisme, peut-être alors un tant soit peu "libérale", mais en tout cas néo-officielle de Jacques Maritain et de sa femme Raïssa, et le certificat religieux de Garrigou Lagrange, prêtre du néothomisme, lauteur expose le fruit de ses investigations en 479 folios. Dès les premières pages, les préjugés contre la Maçonnerie, et aussi lIslam, sont évidents, il semblerait même que les doctrines orientales sont considérées comme "suspectes", ainsi que tout ce qui nest pas le catholicisme et le néothomisme comme doctrine officielle de lÉglise, ce qui était, certes, la pensée théologico-religieuse de la première moitié de ce siècle, période qui correspond par ailleurs aux activités de Guénon et son uvre, et que lauteur prend pour objet de son étude.
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Mais, en raison de son attitude conditionnée demblée, elle est capable daffirmer que les catholiques dalors, malgré que quelques-uns aient pu être abusés par Guénon, restèrent vigilants, comme elle lest sûrement elle-même, ainsi qu il apparaît dans la suite du livre.
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« Mais les plus perspicaces n'ont pas été dupes longtemps sinon jamais de l'orientation fondamentale de luvre et du projet guénoniens qui tendaient á rien de moins quà relativiser la personne du Christ et la radicale nouveauté de la Révélation judéo-chrétienne et á réinterpréter la doctrine et la tradition chrétiennes á la lumière des principes ésotéro-ocultistes. » (page 15).
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Dun point de vue historique, elle a réalisé un louable travail qui apporte une grande quantité de matériel documentaire, où lon remarque de nombreuses lettres et communications personnelles, inédites jusquà cet ouvrage, en particulier de la jeunesse de Guénon, son union avec les milieux ésotériques occidentaux et ses relations avec les milieux chrétiens français avant son installation définitive au Caire. Le livre se lit avec intérêt, ce qui nest pas étonnant vu la grandeur du personnage sujet de la biographie, et les chemins étranges et inextricables de sa vie qui aboutissent à un Destin aussi Universel que Providentiel, malgré les efforts constants de James pour opacifier, amoindrir et salir si lon peut dire le personnage de Guénon, auquel elle reconnaît néanmoins certains mérites généraux et intellectuels qui pourraient eux aussi être suspects dune certaine manière, au point de présenter la nièce de Guénon, religieuse, témoignant quil négligea sa tante Berthe, son épouse, sur le point de mourir ; nous rappellerons seulement que cette nièce était comme une fille pour Guénon. Nous trouvons lassante sa façon astucieuse de tenter de diaboliser la figure du grand métaphysicien tout en opposant sa pensée à celle de lÉglise de Rome, point sur lequel nous sommes dailleurs daccord, tout comme avec le cardinal Daniélou qui, dans son uvre Essai sur le Mystère de lHistoire, dans le chapitre « Grandeur et faiblesse de René Guénon », établit clairement la différence entre la pensée de Guénon et celle de lÉglise de Rome, en particulier sur ce qui se rapporte à lhistoricité de Jésus-Dieu. La préface de J. A. Cuttat (Jean Thamar) est trop généreuse.
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ESOTERISME, OCCULTISME, FRANC-MAÇONNERIE ET CHRISTIANISME AUX XIX ET XX SIECLES. Marie-France James. Nouvelles Editions Latines. Paris 1981. 268 pp.
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Cet ouvrage constitue un dictionnaire de biographies dauteurs et personnages de cette époque. Le livre, sûrement construit à partir de fiches rassemblées durant les recherches préliminaires à luvre commentée précédemment, sera peut-être plus utile et plus agréable à ceux qui connaissent la pensée guénonienne, car lauteur ny fait pratiquement pas de commentaires et produit ses brèves biographies de personnages extraordinaires en semblant presque ne pas sapercevoir quils le sont, dune façon quasiment aussi linéaire que pratique pour ses lecteurs, tout en citant ses sources. La préface à ce précieux index, de la main dÉmile Poulat, est également intéressante et explicative.
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LES NOMBRES SACRÉS, DANS LA TRADITION PYTHAGORICIENNE MAÇONNIQUE. Arturo Reghini. Arché. Milano 1981. 217 pp.
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Lauteur énonce lassimilation de la Franc-Maçonnerie avec la Tradition Hermétique, et de toutes deux avec la tradition pythagoricienne, dans la mesure où elles sont régies par les nombres et la géométrie, ce qui est évident dans la Maçonnerie. Il continue par un exposé magistral, en sept chapitres denses et synthétiques, de son point de vue en mettant tout particulièrement laccent sur le sens des numéros et des figures géométriques et les propriétés immuables qui leur sont assignées suivant les pythagoriciens, et sur la totalité des traditions, y compris les plus archaïques, ajouterons-nous. Le développement est clair et retient toute lattention, ouvrant des possibilités infinies à ceux qui captent correctement la symbolique qui sy trouve enfermée, directement liée au potentiel de la cosmogonie et à létude de la forme cosmique comme support de méditation et de réalisation métaphysique.
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Il y a cependant dautres éléments de ce livre que nous souhaitons aussi commenter. En effet, le travail est précédé dun avant-propos de léditeur et dans son épilogue sont publiées plusieurs lettres de Guénon à Reghini. Lon peut voir que lédition poursuit également un autre but : le désir légitime dapparenter deux auteurs traditionnels contemporains qui furent, de fait, unis par la connaissance mutuelle de leurs uvres et articles, ce dont lon saperçoit au travers de leur relation épistolaire.
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Arturo Reghini est né à Florence, en Italie, le 12 novembre 1878, au sein dune ancienne famille du cru ; intelligent et précoce, il ne tarda pas à développer une immense culture, et cest ainsi quon peut le voir, dans sa jeunesse, fréquenter écrivains, artistes, philosophes et hommes de science parmi lesquels il se fait remarquer comme mathématicien et philologue, dans les cafés réservés à ces débats comme le Caffé delle Giube Rosse et le Paszkowski. Animant les cercles spirituels face au matérialisme qui simposait à la fin du XIXe siècle, il fonde la revue Bibliothèque Philosophique, suivie de Atanòr et Ignis. Maçon du 33ème degré, il tente de restaurer lesprit maçonnique traditionnel dans plusieurs loges et même dans diverses sociétés ésotériques. Travailleur infatigable pour ses idées, il participe activement dans la société italienne et européenne de son temps. Son uvre est vaste et remarquable (comme ses travaux sur Dante), souvent liée à des intérêts immédiats en raison de son caractère inquiet et de son travail de diffusion. Mais ses deux grandes uvres sont : Pour une Restitution de la Géométrie Pythagoricienne suivie de Les Nombres Pythagoriciens, en sept volumes, encore inédits aujourdhui et sur lesquels se base louvrage que nous commentons.
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Le principal parallèle entre les activités et linfluence de Guénon et Reghini sétablit sur le fait que tous deux sont des représentants de la Philosophie Pérenne et des réformateurs, ou mieux, des "adaptateurs" de la Doctrine à leur temps. Lon pourrait également signaler leur profonde compréhension du symbolisme géométrique et arithmétique que Guénon met en évidence dans Le Symbolisme de La Croix et dans Les Principes du Calcul Infinitésimal, et tout au long de son discours. De là vient son intérêt démontré pour luvre de Reghini chose peu fréquente chez lui et inversement, le profond respect de ce dernier pour luvre guénonienne qui se révèle dans sa correspondance, au point de diffuser sa pensée en Italie parmi de nombreux amis et élèves, dont Julius Evola.
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LA VIDA SIMPLE DE RENE GUENON [La vie simple de René Guénon]. Paul Chacornac. Ed. Obelisco. Barcelona, 1987. 146 pages.
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Nous pensons d'une grande partie de la confusion sur la figure de Guénon, particulièrement en ce qui concerne sa pensée, est due au livre de Chacornac La Vie Simple de René Guénon. Paru peu après sa mort, il nous montre un Guénon naïf, aseptisé et totalement respectable, un cliché qu'il faut imiter avec des manières circonspectes et en se donnant des airs sages et rigides. D'autre part, le livre se lit avec intérêt, et certains aspects de la biographie et de la pensée de Guénon sont présentés respectueusement, ce qui rend sa lecture recommandable.
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RENE GUENON E LE FORME DELLA TRADIZIONE. Nuccio D'Anna. Ed. Il Cerchio. Rimini, 1989. 211 pages.
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Comme son titre lindique, cette étude porte sur quelques-unes des formes religieuses traditionnelles que Guénon a connues personnellement ou desquelles il avait obtenu des informations de première main, à lexception du Bouddhisme duquel il fait une excellente analyse historique qui aurait pu être remplacé par la Tradition Hermétique, objet dinnombrables citations et apports de Guénon, dont la Franc-Maçonnerie est héritière et que le grand métaphysicien français a amplement traitée ; cela ne retire rien à limmense intérêt de la Tradition Bouddhiste, surtout pour les lecteurs de Guénon qui pourraient trouver dans ce travail de Nuccio DAnna des éléments traditionnels qui leur sont familiers et se trouvent présents dans cette tradition, se référant spécialement à leur aspect tantrique et mahâyâna.
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Lauteur de cette étude commence par une introduction globale à la pensée guénonienne, et en général à la pensée traditionnelle quil exprime dans son uvre, dans laquelle il fait la critique des jeunes années de Guénon et son rattachement aux milieux ésotériques occidentaux auxquels il appartint, au point de trouver "problématiques" les relations entretenues par Guénon avec ces groupes pendant des années, surtout à la lumière, dit-il, de son uvre postérieure. Nous ne partageons pas cette appréciation et nous y voyons certain préjugé courant : celui de relier exclusivement les religions "officielles" majoritaires à la Tradition, au détriment des églises dispersées, des déjà mentionnées Tradition Hermétique et Franc-Maçonnerie, et des innombrables traditions archaïques encore vivantes auxquelles Guénon aussi fait référence, notamment les américaines. Là se trouve sûrement la raison de la division de son livre en sept chapitres, nombre dun emploi fallacieux.
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Lérudition de lauteur su luvre de Guénon est cependant digne de tout notre respect, car sa pensée se trouve être exprimée clairement dans les différents chapitres consacrés à lHindouisme, le Taoïsme, la Kabbale, le Christianisme et lIslam ; cest un point particulièrement important, car DAnna a extrait de divers textes guénoniens différentes citations et affirmations au sujet de ces traditions, quil a ordonnées de façon cohérente, clarifiant dans une large mesure sa pensée sur elles et en en présentant une version originale, qui évite leur dispersion tout au long de louvrage. Cest là le travail fondamental de lauteur qui utilise par ailleurs sa grande connaissance des traditions commentées et de la pensée traditionnelle en général pour mener son travail à bonne fin.
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Tout est remarquable dans cette uvre, qui mériterait elle aussi dêtre traduite dans notre langue, mais nous voulons signaler les chapitres sur lHindouisme et la Kabbale, où certains aspects de la doctrine des cycles sont développés, et la conclusion doù ressort, entre bien dautres choses, que Guénon naccordait aucune importance à la politique, en dépit des efforts de quelques groupes, et quil ignora aussi bien la droite que la gauche, division, ajouterons-nous, qui a aujourdhui dépéri.
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LA PLACE ROYAL. La Crise de lÉglise. Nº 34-35. Hiver 94-95. Adresse : B.P. 88 - 81603 GAILLAC CEDEX - FRANCE.
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Textes de Luc-Olivier d'Algange, Hervé Boitel, Bruno Dietsch, Frédéric Luz, Henry Montaigu, Jean Parvulesco, Eric Vatré et deux inédits Henry Montaigu.
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Nous voulons signaler tout particulièrement le numéro double 34-35 de cette revue, consacré à la Crise de lÉglise, sujet aussi actuel que sérieux et délicat. Et cette critique prend un intérêt particulier puisquelle sétablit au plus profond dune conviction à la fois métaphysique et religieuse, car ceux qui la formulent sont de confession catholique et appartiennent à la Grande Tradition Chrétienne.
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En effet, lÉglise Catholique voit sébranler ses bases et sécrouler lédifice que saint Pierre et saint Paul portèrent à Rome, où cette Église devint une institution qui, des siècles durant, jusquau Moyen Âge, entretint la flamme de la Sagesse et le message ésotérique de ses Évangiles. Cen est arrivé au point quil est évident, pour les rédacteurs de ce numéro de la revue ainsi que pour tous les chrétiens sincères que cette Église est celle de la Fin, que lon ne peut rien en attendre sauf une interprétation littérale du message chrétien et une soi-disant adaptation aux mouvements, toujours relatifs, liés au progrès scientifique et à une aussi vague que démagogique "justice sociale". Il est évident que les véritables objectifs dune institution comme lÉglise Catholique doivent être éminemment et par-dessus tout spirituels, et non matérialistes, toujours liés à des intérêts particuliers ou de groupe, qui sont aujourdhui blancs et noirs demain. Il suffit de lire de dernier Catéchisme Chrétien pour obtenir un témoignage direct de ce que nous énonçons, auquel pourraient sajouter le manque de vision et lobstination douvrier, sportif et cultivé, de son conducteur actuel, vivant exemple de ce que Guénon appelait "le signe des temps".
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Comme le dit le directeur de LA PLACE ROYAL, Frédéric Luz, cest à peine sils ont pu aborder, dans ce numéro de la revue, certains points concernant lensemble de ce thème, mais ils sont suffisants et sont traités avec le respect nécessaire pour pouvoir remarquer ce qui couve sous la décomposition des valeurs intellectuelles de la hiérarchie ecclésiastique, et labsence presque totale de toute lueur spirituelle en émanant, qui nest quune caricature inversée du message transcendantal de Jésus.
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Nous recommandons la lecture intégrale de ce numéro, et nous souhaitons que les observations et critiques soutenues ici poursuivent leur développement, car elles viennent du fond du cur dauthentiques chrétiens, et sont donc faites de lintérieur de lÉglise véritable. Un écho de la Gazette de Cyrano informe du Nº 8 de SYMBOLOS.
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AJOBLANCO. Nº 14 Extrajoblanco: Magia. Ajoblanco ediciones, Barcelona 1974 Textes de Pepe Aponte. 80 pages.
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Nous croyons que cette revue est la première à avoir publié en espagnol une étude complète sur René Guénon, dans un numéro consacré à la Magie. Le fait doit être mis en évidence pour deux raisons : la première, parce que dans lEspagne dalors, le grand métaphysicien français était totalement inconnu ; et la deuxième, parce quelle fut publiée précisément à Barcelone, là où sa pensée se fit connaître et où lon commença à lentendre nommer dans les amphis, les librairies et les cafés.
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CUADERNOS DEL OBELISCO. Esoterismo-Simbolismo-Tradición. Nº 1: Dossier René Guénon. Ediciones Obelisco, 1991. España. 129 pp.
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SUMARIO: Juli Peradejordi: De la urgencia de René Guénon; Jean Robin: René Guénon, Testigo de la Tradición; Élie Lemoine: El diablo, ¿"padre" de la civilización moderna?; Raimón Arola: René Guénon y el Centro; Luis Miguel Martínez Otero: En torno a la metafísica. La figura de René Guénon; René Guénon: El simbolismo metafísico de la Cruz; P. Sánchez Ferré: Guénon en España; René Guénon: El don de lenguas; Rosa S.: Estudio astrológico del tema natal de René Guénon; Gaston Georgel: Iniciación y Cristianismo: Francisco García Bazán: René Guénon y el esoterismo cristiano; Juli Peradejordi: Esoterismo cristiano y Cristianismo esotérico; F. Ariza: René Guénon y la Franc-masonería; Manel Plana: René Guénon y la crisis del arte en el siglo XX; Charla de Luis Miguel Martínez Otero con Jaime Cobreros Aguirre: Conversación en torno a la presencia de René Guénon en el mundo moderno; Luis Miguel Martínez Otero: Glosario Guenoniano; Reseñas Bibliográficas.
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Parmi les éditeurs en espagnol se consacrant à lésotérisme, il faut relever limportance du travail assumé par Ediciones Obelisco. Sous la direction de Juli Peradejordi, des livres dun immense intérêt ont été publiés, parmi lesquels plusieurs de René Guénon. Lon pourrait parfois les prier dêtre plus concrets dans leurs critères et de se consacrer plus directement à lédition et la diffusion duvres de caractère traditionnel, mais il faut reconnaître que, selon les possibilités commerciales du marché du livre, Obelisco na pas cessé de travailler.
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Cuadernos del Obelisco est une collection basée sur des sujets monographiques. Le premier volume (1991) est consacré à René Guénon. Dans sa présentation, Juli Perajordi explique les raisons de ce choix et ajoute : « Guénon a joué dans notre siècle un rôle réellement providentiel. Personne na su comme lui nous présenter avec tant dhonnêteté intellectuelle et de fidélité les infinies possibilités offertes par la tradition. »
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Le contenu général comprend douze articles, une interview de Jaime Cobreros, un glossaire guénonien signé par Luis Martinez Otero, des données bibliographiques et deux chapitres choisis de luvre de Guénon : le symbolisme métaphysique de la croix et le don des langues.
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Signalons la publication parmi les articles de fond du prologue du livre René Guénon, Témoin de la Tradition, du français Jean Robin, que nous commentons plus loin.
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Remarquons pour sa simplicité et sa force de synthèse le travail de Raimón Arola. Arola, qui a publié chez cet éditeur Textos y glosas sobre el arte sagrado (textes et gloses sur lart sacré), se montre à cette occasion concis et respectueux.
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Louvrage enchaîne avec un texte de L. Martinez Otero intitulé "Autour de la métaphysique : René Guénon", qui commence ainsi : « figure christique érigée, leptosomatique, acerbe et inflexible... ». Ce genre de langage personnel ampoulé et prétentieux, auquel Guénon nadhéra jamais, est lune des formes que prend la fantaisie de lauteur pour ternir le cadre symbolique de luvre de Guénon, qui en aucun cas ne sest développée sous linfluence de ce genre de considérations. Dans ses textes complets, nous navons pas trouvé la moitié des épithètes déversés par Martinez Otero dans la première ligne de son article, qui présente dans lensemble un caractère littéraire et juvénile. Ultérieurement, lauteur a persisté dans ses fantaisies personnelles dans une horrible petite publication appelée Satán (Munñoz Moya y Montraveta. Séville. 1994). Martinez Otero a la prétention dêtre quelquun dans le monde de lésotérisme et tente de discréditer Guénon et ses adeptes au moyen de ses manigances littéraires et toutes sortes de travestissements, formant une sorte davorton plus ou moins cultivé aux buts obscurs, pouvant avoir quelque rapport avec le titre de ce désagréable travail auquel, ainsi quil y est dit, J. Cobreros a donné le nihil obstat.
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Trois articles sur lésotérisme chrétien, lun deux signé par Francisco Garcia-Bazán, précèdent le texte de F. Ariza "René Guénon et la Franc-Maçonnerie". Monsieur Ariza a probablement publié, ces trois dernières années, les plus intéressants articles édités en espagnol sur la Franc-Maçonnerie et démontre dans cette collaboration une versatilité extraordinaire, beaucoup dinformations et de rigueur pour narrer la véritable histoire de la Maçonnerie dans une perspective aussi temporelle que symbolique.
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Plus loin, dans un texte de consacré à la crise de lArt au XXe siècle, M. Plana affirme que personne na encore dépassé ces mots de Guénon : « Il est absurde de croire que létat humain occupe une place privilégiée dans lexistence universelle ou quil se distingue métaphysiquement des autres états... ». Sont également dignes de mention les observations présentées dans cet article au sujet de la psychanalyse et la subversion quelle représente.
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Quant au travail de Juli Peradejordi "Ésotérisme chrétien et christianisme ésotérique", nous devons dire quil est pour le moins confus, quand ce nest pas dual ou contradictoire. En fait, ce que nous y avons trouvé de plus intéressant est la dernière partie, où il affirme : « si nous souhaitons accéder à lÉsotérisme Chrétien, nous étudierons ses Écritures, ses rites et ses symboles à la lumière des Pères de lÉglise et de la Tradition Apostolique, sans oublier de demander à lEsprit quil éclaire notre intelligence. »
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Lentrevue entre Monsieur Martinez Otero et Monsieur Cobreros porte sur linitiation et les Petits Mystères. Nous devons croire que, sils en parlent, cest quils possèdent le thème à fond. De même, dans une autre partie de lentrevue, Monsieur Cobreros dit textuellement au sujet de Guénon : « Cest la partie sombre, sa désaffection pour lIncarnation du Verbe, lignorance de cette irruption de lintemporel dans le temporel. Et cet acte dincarner lintemporel ne peut se justifier que par lAmour, ou alors est une preuve dAmour. Et cet Amour qui sexprime disions-nous par cette assomption du temps dans lintemporel est ce qui distingue et donne son sens au christianisme. Guénon ne lassume pas. » Cela nous semble littérature douteuse.
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Et pour achever ce volume, un glossaire présente trente termes de luvre guénonienne, que Monsieur Martinez Otero explique en joignant quelque morceau choisi de luvre de Guénon.
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APRECIACIONES SOBRE LA INICIACION (Aperçus sur lInitiation). René Guénon. Ediciones C.S., Buenos Aires, 1993. 461 p.
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Les éditions C.S. ont récemment publié en espagnol Aperçus sur lInitiation, sous le titre Apreciaciones sobre la Iniciación, continuant ainsi la ligne de traductions ayant débuté par Introducción General al Estudio de las Doctrinas Hindúes puis par El Hombre y su Devenir según el Vedanta. Cest bien sûr un motif de joie que lon donne la possibilité de contribuer à la diffusion dune uvre qui, comme toute celle de René Guénon, restitue au XXe siècle le sens initiatique et métaphysique de la doctrine traditionnelle, sexprimant dans ses symboles fondamentaux activant et promouvant la Connaissance, qui est lIdentité en Soi. Mais la version est mauvaise et lédition est grossière et peu soignée. La seule information que nous ayons de cette traduction est quelle vient dArgentine, dauteur inconnu, car son nom ny figure pas. Nous aurions souhaité au moins un préambule nous informant des intentions de cet éditeur en ce qui concerne les futures traductions dautres textes de Guénon.
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I SYMPOSIUM SUR RENÉ GUÉNON. Barcelone (Espagne). Novembre 1994.
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Sous légide de la revue SYMBOLOS et le Centro de Estudios de Simbología, le premier symposium sur René Guénon sest déroulé à Barcelone tout au long du mois de novembre 1994.
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Le symposium sinaugura avec une conférence de José Manuel Rio ; les exposés présentés ont été recueillis dans leur totalité dans le numéro extraordinaire de la revue SYMBOLOS, hommage à René Guénon (Nº 9-10, 1995).
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La célébration de lévénement eut lieu à la librairie "Santo Domingo" de Barcelone, dans la vieille ville, cur de la capitale catalane, et lassistance dépassa toutes les prévisions, avec linscription plusieurs jours avant de presque soixante personnes, cest-à-dire la capacité totale du local. Les conférences et colloques correspondants se succédèrent au milieu dune audience attentive et recueillie.
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Le programme fut le suivant : le 4 : Présentation, "Symbole et Initiation selon René Guénon", par Fernando Trejos, et "René Guénon, Enseignement et Connaissance", par Antonio Guri ; le 8 : "René Guénon en tant que Symbole et Être Humain", par Antonio Casanovas, et "Histoire et Géographie Sacrées dans luvre de René Guénon", par Francisco Ariza ; le 11 : "René Guénon et la Pensée Platonique", par José Maria Dolcet ; le 15 : "René Guénon et la Maçonnerie", par Francisco Ariza ; le 18 : "René Guénon et lArt", par Cristóbal Martín ; le 22 : "René Guénon et la science moderne", par Marc García ; le 25 : "Les Multiples États de lÊtre et le Démiurge", par Pedro Vela del Campo ; le 29 : "René Guénon et les Arts Libéraux", par José Manuel Río ; Conclusion.
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Le symposium sacheva par une table ronde où plusieurs sujets furent débattus : Franc-Maçonnerie, Initiation, Tradition, et autres.
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IIe SYMPOSIUM SUR RENÉ GUÉNON. Gérone (Espagne). Mai 1995.
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Commandité par SYMBOLOS et le Centre dÉtudes de Symbolique de Barcelone, le second symposium sur René Guénon se célébra les 5, 6 et 7 mai à Gérone (berceau de lun des plus importants mouvements kabbalistiques du Moyen Âge), avec pratiquement tous les participants du premier symposium, célébré à Barcelone au mois de novembre précédent. La librairie "Els Arcs" de cette ville collabora aussi à la préparation de lévénement. Bien que cette fois lassistance ne fut pas aussi nombreuse quà Barcelone, tous firent preuve dune attention concentrée et dun grand intérêt, et les commentaires animés suivant les interventions furent utiles pour développer et éclaircir certains points concernant les sujets traités. Quoi quil en soit, limportance de lhéritage guénonien, comme axe ordonnateur pour ceux qui cherchent à établir la connexion avec la Tradition et désirent emprunter le chemin vers la Connaissance, est demeurée évidente.
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Le premier jour du symposium débuta par une présentation dont était chargé José Manuel Río, suivie de lexposé "René Guénon, Symbolisme et Initiation", de Fernando Trejos, lu par Francisco Ariza. Le lendemain intervinrent Antonio Casanovas avec "René Guénon en tant que Symbole et Être Humain", Francisco Ariza avec "René Guénon et la Maçonnerie", et Antonio Guri avec "René Guénon, Enseignement et Connaissance". Le dernier jour parlèrent Marc García avec "René Guénon et la science moderne", José María Gracia avec "René Guénon et le Taoïsme", et finalement José Maria Dolcet avec "René Guénon et la Pensée Platonique". Nous ajoutons le texte dannonce des deux symposiums.
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« Pour beaucoup de ceux qui liront ces lignes, il est probable que luvre de René Guénon na pas besoin dêtre présentée. Pour dautres ne la connaissant pas, ce peut être lopportunité de prendre contact avec une uvre extraordinaire. »
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« Le fait stupéfiant dune voix qui redonne son sens profond à la portée métaphysique des traditions de lhumanité encore vivantes, et les notions fondamentales et les symboles dautres traditions, qui ont déjà disparu mais forment part de notre héritage culturel, se révèle comme un phénomène providentiel dans un XXe siècle qui apparaît, surtout dans le cadre de létat actuel de notre culture occidentale, on ne peut plus éloigné de toute spiritualité, ou de toute intellectualité, mots synonymes pour Guénon et qui de nos jours sont dépréciés pour le mauvais usage que lon en a fait et ne répondent plus à leur sens propre dorigine. »
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« Des notions comme celle de tradition, qui est le contraire de "coutume" ; celle dinitiation, qui est le processus réel et effectif de la Connaissance, de laccession à la véritable Identité, cest-à-dire la possibilité de parvenir à ne former quun avec la Réalité, quelle quelle soit ; celle de symbole, le code sacré dont lorigine, comme celle de la tradition, « remonte à plus loin et plus haut » que lhumanité, et qui sapplique par extension à la Création tout entière ; celles de méta-physique, cosmogonie, rite, mythe, ésotérisme et exotérisme, constituent pour ceux qui les assimilent des conceptions fondamentales qui éclairent et tracent leur chemin, les intégrant au courant ininterrompu de la pensée en fait, de la Connaissance qui remonte à lorigine même de lhumanité et au-delà, à lOrigine de toute chose. »
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« Le dépouillement, loptique désintéressée, cest-à-dire sans intérêts personnels, quil nous dit être propre à la métaphysique, caractérise une uvre dans laquelle rien de personnel ne vient troubler lexpression transcendantale, ce qui permet à chacun dy trouver ce dont il a besoin, le laissant entrevoir lidée dune Tradition Unanime, ce qui est connu en Inde sous le nom de Sanâtana Dharma et a été connu en Occident comme la Philosophie Pérenne, quoique ces derniers termes ne traduisent quimparfaitement la notion de la connaissance immédiate et intemporelle qui constitue leur véritable essence. »
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« Cela pourra peut-être servir également, pour ceux qui la connaisse déjà, ou qui connaissent ce qui en a été publié en espagnol, à observer ou recueillir certaines considérations qui éclairciront peut-être quelque point obscur ou compliqué de ce quelle renferme, parfois en raison du niveau de difficulté dun langage ou de concepts inhabituels ; en tout cas, ce Symposium sur René Guénon se veut hommage à lhomme et à luvre, bien que le premier soit éclipsé par la seconde et fasse sur lui-même laffirmation que son seul mérite, en tout cas, à été dexposer des vérités dordre traditionnel du mieux quil lui a été possible ; le beau nest pas ennemi du bon et nous navons pas honte davouer notre amour et notre respect envers la figure ou la personne de celui qui a exposé comme nul autre la doctrine sacrée (et non pas le dogme) en ce siècle, ce pour quoi nous lui devons toute notre reconnaissance, pour nous avoir permis de la connaître. »
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CAHIERS DE RECHERCHES ET D'ETUDES TRADITIONNELLES (C.R.E.T.) B.P. 751, 49307 CHOLET Cedex, FRANCE.
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Directeur: Jean-Luc Spinosi. SOMMAIRE Printemps-Été 1993 (Numéro 3): Éditorial (Dominique Devie); Delphes, Centre spirituel du monde grec (Raul Andrès); Aperçus sur la littérature orphique (Luc-Olivier d'Algange); Notes sur l'alchimie du Verbe (Luc-Olivier d'Algange); La critique positiviste du freudisme (Dominique Devie); Sur une réponse du Dr. Schnetzler (Dominique Devie); Quést ce donc que le Big Bang? (Wolfgang Smith); Le principe d'individuation et son renversement (Jean-Luc Spinosi); Pour en finir avec quarante années d'impostures schuonesques (Dominique Devie); Moralité de l'action dans le monde moderne (François Chenique; Dieu lumière de notre vie (R.P. Georges Lusseaud); Tentative de suicide Quai Saint Michel (Dominique Devie); Les livres et les revues (Dominique Devie, Jean-Luc Spinosi); Dernières précisions sur l'affaire Schuon (Dominique Devie).
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Il y a un certain temps que nous avons commencé à recevoir cette revue et à léchanger contre SYMBOLOS ; Monsieur Spinosi, qui la dirige, nous a également demandé à une occasion notre autorisation dy publier la traduction dune étude de José Antonio Antón, parue dans SYMBOLOS. Nous avons apprécié les articles signés par Monsieur Spinosi, Monsieur Olivier dAlgange et dautres collaborateurs, et leurs uvres de pensée traditionnelle publiées par la même maison dédition que C.R.E.T., desquelles nous avons déjà parlé et parlerons encore. De fait, cette revue sest montrée cordiale et amicale, puisquils y ont fait paraître une annonce de SYMBOLOS, quils qualifièrent, avec plus de bonne volonté que de bon espagnol, de « SYMBOLOS - Art - Cluture - Gnose » en ajoutant : « Cette revue est un moyen de transmission de la (des) doctrines traditionnelles ». Nous avons également lu les apports de D. Devie, toujours intéressants et souvent écrits avec un acharnement qui népargne rien ni personne, et nous voulons éclairer à ce sujet quelques points touchant la perspective de SYMBOLOS. Cela dit, précisons que nous ne parlerons pas de la totalité des écrits de D. Devie et de son style, également polémiques et désinvoltes et qui sont le motif actuel dune petite guerre, mais dun seul des thèmes quil aborde, celui qui se rapporte à F. Schuon. Pour démêler et constater le sérieux de ses plaintes, nous lui avons écrit il y a quelque temps pour lui demander la documentation quil offre à ce sujet ; sa réponse ne nous est cependant pas parvenue. Nous avons de toute manière pu obtenir par dautres voies (États-Unis) des informations sur le personnage, et tout ceci ressemble davantage à une diffamation ourdie contre F. Schuon par un faux ami et commanditaire quà toute autre chose. Dautre part, ce type de confusion ne ferait que démontrer le sacrifice exigé de cette personne, comme cela a été le cas, dans toutes les traditions, dinnombrables témoins (=mártys,-yros, en grec) condamnés par erreur, ou par malveillance et toute sorte de jalousies et envies, outragés dans leur honneur et leur dignité. Ce qui attire spécialement lattention, cest que ce soit précisément une fracture morale et que celui qui, selon P. Sérant (René Guénon, Le Courrier du Livre, Paris 1977, p. 211) « discuta les 'positions' de René Guénon » ce que Sérant, résumant Schuon, affirme en disant que "Sans la 'qualification' morale, la 'qualification' spirituelle est pratiquement inopérante", se voit mêlé à des dénonciations sur le sexe et autres sujets de ce genre. Nous croyons quant à nous que la conduite de F. Schuon durant de longues années de sa vie ne correspond pas aux faits quon lui impute. Mais nous voulons profiter de loccasion pour faire remarquer quelque chose dont F. Schuon nest pas innocent, question qui nous semble par ailleurs beaucoup plus grave que ce qui précède. En effet, il sagit de lénorme erreur de confondre métaphysique et religion, sophia et simple piété, et dassimiler erronément tout ce qui est sacré et traditionnel aux illères de la religion, attitude que Guénon ne cessait de rejeter en raison de linversion de ces ordres entre eux, comme la voûte céleste et la demi-sphère de la terre, la principale étant bien entendu primordiale, cest-à-dire la première par rapport à la seconde, ce qui est dautre part la seule façon de pouvoir les concilier. Nous ne prétendons pas indiquer ici la quantité impressionnante déquivoques, dinexactitudes et de confusions qui peuvent découler de cette division mal comprise et mal faite, sinon répondre à certains correspondants qui nous ont demandé pour quelle raison le nom de Schuon napparaît pas dans les bibliographies de mes livres et dans les pages de SYMBOLOS.
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A cet effet, nous souhaitons déclarer :
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1) Le groupe qui édite SYMBOLOS, et concrètement son directeur, ne connaît pas indirectement luvre de Guénon, sinon quil sest directement abreuvé de ses livres. Dautre part, ce groupe est né seul et ne sest formé que comme héritier dune grande Tradition, la Tradition Hermétique, et dun dieu trois fois grand, le Mercure Solaire ; en conséquence, les auteurs qui chez C.R.E.T. sont objets de polémique, ne font pas partie de la formation intellectuelle des rédacteurs de SYMBOLOS, qui ont reçu dautre part une initiation traditionnelle non religieuse (mais en aucune façon antireligieuse) suggérée par leur guide lui-même, René Guénon.
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2) Dans notre premier numéro, lon parlait justement de ne pas entrer dans des polémiques inutiles ne menant quà la désunion de ceux que touche la pensée métaphysique et la doctrine exposée par Guénon comme personne durant ce siècle, et par voie de conséquence, à la formation de "chapelles", souvent frustrantes du point de vue de la Connaissance et la possibilité de latteindre.
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3) Nous ne sommes pas "guénoniens" : nous ne croyons pas à son infaillibilité personnelle, sinon à linfaillibilité de ce quil soutient, quoique nous croyons que toute son uvre est une voie vers la Gnose. Certaines de ses opinions ne sont pas toujours exposées dune façon exhaustive ni fondées, dans certains cas par manque dinformation disponible à cette époque (plus de soixante ans se sont écoulés depuis ses premières publications) ; il faudrait y ajouter les différences dun langage qui a changé si rapidement dans lactualité, en même temps que les schémas du monde moderne, et qui rendent difficiles la compréhension de certains mots (par exemple, "une humanité" et même de certains concepts, ce qui ne veut absolument pas dire quils soient inexacts, mais quils doivent être placés dans leur perspective historique et dans leurs circonstances de temps, de lieu, et de forme.
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4) Notre intérêt envers les Précolombiens, les Amérindiens et les cultures archaïques en général est évident, sujets que Guénon mentionne à peine, et que Schuon a traité dans plusieurs articles et prologues, bien que sa production soit maigre en regard de lénorme masse dinformations et détudes qui existent depuis lépoque même où ces cultures ont été connues, il na donc en rien influencé nos investigations et na pas même éveillé notre curiosité envers elles, car notre intérêt existait depuis bien des années avant de lire ces articles (par notre propre condition dAméricains) et même de connaître les excellents travaux de J. Eppes Brown à ce sujet.
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ELEMENTS DE DOCTRINE TRADITIONNELLE. Jean-Luc Spinosi. C.R.E.T. BP 751, 49307 CHOLET Cedex, France. 91 p.
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Lauteur commence son uvre en lassimilant à la pensée de Guénon, sans prétendre la résumer et encore moins lanalyser, selon ses propres paroles ; mais cette influence intellectuelle joue avec bonheur sur les textes qui suivent, dans lesquels il développe avec lucidité les points de vue de différentes traditions, et les siens, par rapport à luvre de Guénon quil éclaire depuis diverses perspectives. Et la plus grande vertu de ces études est peut-être de raviver la pensée traditionnelle, de la main du cheikh Abdel Wâhed Yahia, au moyen de son assimilation intériorisée appliquée aux images, aux recherches et connaissances personnelles de J. L. Spinosi, projetées sur son entourage culturel. Surgissent ainsi une grande quantité de développements réussis et de constats en tous genres pas seulement érudits, appliqués au monde moderne et dune grande utilité pour les contemporains qui nont pas cessé de rechercher la Connaissance. Ce défilé, où sont présents la majeure partie des thèmes fondamentaux de lésotérisme ainsi que les mouvements culturels sajustant à la Philosophia Perennis et les auteurs doctrinaux les plus marquants, sujets exprimés avec ordre, clarté et parfois une impertinence lapidaire, comporte les items les plus importants dun parcours intellectuel (soit spirituel, dans la terminologie de Guénon) qui signalent un auteur remarquable en général, et en particulier dans son domaine.
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CAHIERS DE RECHERCHES ET D'ETUDES TRADITIONNELLES (C.R.E.T.) B.P. 751, 49307 Cholet Cedex, FRANCE. Directeur: Jean-Luc Spinosi.
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Nº 4. SOMMAIRE: Jean-Luc Spinosi: Editorial; Nicolas: La calligraphie chinoise; Dominique Devie: Les «tartarinades» de Connaissance des Religions; François Chenique: Moralité de l'action dans le monde moderne (suite et fin); Dominique Devie et Jean-Luc Spinosi: Les colloques, les livres et les revues; Enquête auprès de nos lecteurs.
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Les apports de D. Devie sont très critiques et intéressants. Nous attirons lattention sur « le coin des livres », un travail méritoire qui occupe la troisième partie de la publication.
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DOSSIER "AFFAIRE SCHUON", Dominique Devie, Librairie Osiris, 8 rue de Paris, F-06000 Nice, 1994. 118 p.
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Comme nous lavons rapporté dans le Nº 7 de SYMBOLOS, nous avons reçu, à notre demande, ce dossier intitulé « Affaire Schuon » compilé par Dominique Devie, très instructif sous certains aspects, qui traite de certaines conduites morales soi-disant honteuses attribuées à F. Schuon, qui lui valurent dêtre cité par lÉtat du Colorado, États-Unis, se référant spécialement à certains comportements infligés à de jeunes élèves quil enseignait (mais pas de sa tarîqah qui était complètement intérieure comme le précise lépouse de linculpé).
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Commençons en disant que, dans lune des pages dintroduction à ce dossier, lauteur trouve quil semble exister dans les différentes données présentées une base naturelle qui confirmerait les rumeurs sur certains comportements de F. Schuon, et surtout sur ses enseignements dont la confusion des formes traditionnelles (erreur que Guénon avait relevée) représenterait des miscellanées apparentées à celles, analogues, de la "Nouvelle Ère", bien quil soit affirmé par ailleurs que ce rapport nexamine quaccessoirement les questions de doctrine (qui pourraient cependant être étudiées à une autre occasion), et que le thème central de cet ouvrage soit la personnalité et lattitude de ce « maître » (le titre et les guillemets sont de D. Devie), qui le désignent comme une idole déchue. Une biographie de Schuon est également publiée par lauteur, avec les informations quil a pu réunir, et il prie qui aurait des renseignements à ce sujet de les lui envoyer, afin quil puisse compléter son compte-rendu, et également qui aurait connu ses enseignements et ceux de ses adeptes (ou ses sbires, selon Devie).
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Nous ne pouvons quant à nous que ressentir de la stupéfaction devant tout cela, car si nous ne sommes pas daccord avec Schuon en matière de doctrine, nous le sommes dans la mesure où son uvre est extraite, pour la plus grande part, de la synthèse de René Guénon, sans les différences morales et religieuses que Schuon a signalées dans le but dêtre différencié de celui à qui il doit ce quil a, encore quil le nie ou le relativise (soulignons également les formules maniérées et recherchées de sa prose, qui lui font écrire "littérature" en permanence), et il ne nous reste quà nous étonner de ces écarts de conduite précisément de qui a fait de la moralité et de la religion ses divergences avec notre guide intellectuel.
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Nous nous sentons en vérité affligés par ce qui est arrivé à F. Schuon, bien que nous pensions que ses tribulations sont une machination ourdie par un faux ami, qui lui a fait payer une dette comme beaucoup dautres sur la voie de lésotérisme au prix dun témoignage qui lui rendrait plutôt sa dignité ; Il semblerait cependant, à travers les documents et les commentaires quil publie, que Dominique Levie pense autrement. Parmi beaucoup dautres textes compris dans ce dossier, nous avons particulièrement remarqué ceux que signe G. Manara et ceux des pages 67 et 68, où il est décrit comme un authentique saint soufi en contact direct avec les écoles de Vedânta de lInde qui le reconnaissent comme tel, en contradiction avec les plaintes dont il a été lobjet aux États-Unis. La vie ne serait-elle pas au fond le fruit dune bataille cosmique ?
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CAHIERS DE RECHERCHES ET D'ETUDES TRADITIONNELLES (C.R.E.T.). BP 751, 49307 Cholet Cedex, France. Directeur: Jean-Luc Spinosi.
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Nº 6 : automne - hiver 1994. 148 pages. SOMMAIRE: Dominique Devie: Quoi de neuf pour 1995? (Editorial); J.-L. Spinosi: Le Cercle de Recherches et d'Études Traditionnelles; Id.: Axes et thèmes de la métaphysique; J.R.L.: Maître Eckhart: La Félicité Intellective; Luc-Olivier d'Algange: Hymne à l'Âme du Monde; J.-L. Spinosi: Les contes de ma Mère l'Oie (messagère); Dominique Devie: Histoire de "corbeaux" ; Id.: Michel Bertrand et la "Myriam"; Id.: Faut-il euthanasier "Connaissance des Religions"?; Id.: Les attaques occultes de Jacques Viret contre "Le Tempérament Musical"; Id.: "Affaire Schuon", les derniers rebondissements; Id.: Droit traditionnel et droit moderne; Père Georges Lusseaud: Réflexions sur théologie, dogmes et hérésie; Dominique Devie: Rapport sur les méthodes de désinformation de nos adversaires; Id.: Clavelle /Reyor, la loge "Les trois Anneaux" et le "Document confidentiel inédit"; Id., Oliver Ledaire et J.-L. Spinosi: Les libres et les revues.
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La considérant confuse, "littéraire" et terriblement ennuyeuse, quoique brillante par éclairs, nous étions peu nombreux à avoir lu luvre de Schuon qui, semblait-il, najoutait rien à celle de Guénon ; mais à la suite des derniers événements, nous nous sommes forcés à relire ses articles dans lesquels nous avons trouvé, à notre grande surprise, beaucoup de mauvaises interprétations doctrinales (et pas seulement des différences de détail avec ce que soutenait Guénon et la Tradition Hermétique), volontaires ou non. Nous ne savions rien non plus de sa vie ni de sa secte, que nous ne connaissions que vaguement par les activités de ceux dont nous découvririons plus tard quils étaient ses sbires tout en le taisant, de ceux que nous croyions être les responsables des imbroglios et des déformations doctrinales que nous avions connus, nattribuant à Schuon que ses limitations générales parmi lesquelles le moralisme et le sentimentalisme humaniste et religieux. Toutefois, une lecture plus attentive de son uvre (ce qui peut positivement représenter un sacrifice) nous a menés à la découverte de nombreuses "perles" de cet adorateur du Démiurge dans sa version aseptisée, et que nous publierons dans la mesure de nos possibilités, selon le temps et lespace (surtout mental) dont nous disposons. Nous navons pas même cru dans un premier temps aux accusations formelles de M. Koslow, accordant le bénéfice du doute, car nous limaginions comme un faux ami, chose très courante actuellement aussi, et cest ce que nous avons dit dans le numéro 7 de SYMBOLOS. Dans le même numéro, nous avons également manifesté avec ingénuité que tout ceci pourrait être pour Schuon une "épreuve" finale qui le grandirait en en faisant un "martyr", ce qui a complètement perdu son sens devant lorgueil dont lui-même et ses acolytes ont fait preuve en ces circonstances. Nous devons cependant aux responsables du C.R.E.T., et à Dominique Devie en particulier, davoir eu à réfléchir à fond au sujet de ce personnage et aussi de M. Koslow, et, avec Monsieur Devie, nous avons conclus à la véracité du témoignage du second, quil expose dans son livre sur la secte et le culte schuonien et tout ce quil représente, bien que nous ne coïncidions certes pas avec la totalité de ses points de vue, tout comme avec ceux de Dominique Levie, avec lequel il est en outre bien difficile de coïncider en tout, ou même en partie, vu létendue de la gamme dapproches et dangles quil exprime.
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Dautre part, messieurs Spinosi et Devie ont déjà publié sur le sujet qui nous occupe, et avec courage, vu les circonstances, un matériel considérable, et personne ne les mentionne, ce qui semble être un complot de silence significatif.
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Il est en tout cas rafraîchissant dentendre une voix de ce genre dans un milieu fantomatique de vieux dévots qui nont cessé de débattre et discuter depuis cinquante ans si le baptême possède oui ou non des effets initiatiques. Mais le C.R.E.T. nest pas seulement cela, et ce media ne pourra pas être laissé de côté lorsque sécrira enfin lhistoire de cette période, car beaucoup de ses informations ne sont pas de simples suppositions ou "commérages", mais sont au contraire parfaitement documentées. Monsieur Devie a ainsi édité un matériel qui comprend le Dossier "Affaire Schuon", ou Les tribulations dune idole déchue, résumé du livre de M. Koslow et autres textes, que nous jugeons dintérêt pour les lecteurs stimulés par le sujet. Il faut enfin souligner que, encore quil sagisse de diminuer le mérite de cette revue, qui a déjà été condamnée par les « mandarins » (ainsi que J.-L. Spinosi nomme ces inquisiteurs de lésotérisme), lon ne peut nier son importance "sociologique" en cela quelle rejette, dune façon presque générationnelle, les us et coutumes dun actuel "monde" ésotérique endormi, et quelle représente surtout une plus ample ouverture pluri-dimensionnelle qui soppose logiquement à létroitesse de vues de lattitude religieuse dans son triple versant : pieux, dogmatique et intransigeant.
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CONNAISSANCE DES RELIGIONS. Avon, France. Nº 41-42. Janvier- juin 1995.
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Cest armés de toute notre patience que nous commençons à lire larticle de Schuon (page 2) "Normes et paradoxes dans lalchimie initiatique", espérant en toute bonne foi y trouver ce que dautres disent y voir. Nous avançons lentement jusquau premier point et à la ligne. Arrivés au second, nous nous voyons obligés daccepter de lauteur une classification qui nous semble arbitraire et forcée et que nous ne partageons pas, encore quil prétende obscurément nous en rendre complices. Au début du troisième, nous trouvons la phrase suivante : « Mais il y a encore une autre dimension à envisager, c'est le climat moral esthétique à certains égards- de l'alchimie spirituelle. Ce climat constitue somme toute ce qui a été appelé la qualification initiatique. »
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La surprise est notre première réaction, puis nous pensons : ce nest quune phrase. Comment un auteur qui se prétend "métaphysicien" peut-il se permettre une "phrase", une futilité, une "boutade" de ce genre ? Se réfère-t-il à lÉtique dAristote dédiée à Nicomaque ? Nous relisons : mais quest-ce que cela ? Affirmerait-il par hasard que la qualification pour la Connaissance, cest-à-dire pour lInitiation, nest pas lintuition intellectuelle directe, la grâce du cur, la soif de savoir, cest-à-dire laventure et la vertu dêtre, mais une certaine ambiance morale ou "esthétique", conceptions indissolublement liées à des us et coutumes (même si lon tente de nous faire croire quil y a une morale "intrinsèque" et une autre "extrinsèque") aussi variables que relatifs et passagers, sujets à des changements constants, et qui peuvent dans leur imprécision impliquer des idées liées à un certain confort spirituel, but des aspirations de la classe moyenne suisse, qui comprend une esthétique petite-bourgeoise, avec son chalet à la montagne, son coucou et ses patins de feutre pour ne pas salir le parquet... ?
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Nous ne voulons pas continuer, nous ne pouvons pas, nous irions trop loin et nous navons ni le temps ni la volonté de le faire. Mais nous voulons suggérer aux lecteurs de Schuon quils le relisent sans préjugé daucune sorte. Et nous nous rappelons en cet instant ce conte dAndersen où il suffit quune voix crie « le roi est nu », pour que tout le peuple commence à sen apercevoir : Le roi est nu ! Le roi est nu ! (soit dit dans la moindre intention dévhémérisme).
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Nº 43-44. Juillet - décembre 1995. Peu après le commencement de larticle de Schuon « Le mystère des nombres », nous trouvons la phrase suivante : « Si lécriture métaphysique de Pythagore s'exprime par les nombres et non par les formes géométriques, c'est parce que les formes sont concrètes, et les nombres, abstraits : quand nous disons triangle, nous évoquons une image, tandis qu'en disant trois, nous n'indiquons rien de trop imaginable ; on dira sans hésiter que Dieu est un -cela ne porte pas préjudice à sa transcendance- mais on ne songera pas à le qualifier de circulaire ou de sphérique. »
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Nous avouons en avoir été stupéfiés, et ne pas être encore remis de notre étonnement : si les enfants eux-mêmes connaissent les théorèmes de Pythagore, en particulier celui du triangle rectangle ! Quant au cercle et à la sphère, il nexiste pas de formes symboliques plus unanimement traditionnelles de représenter le cosmos et le supracosmique. De lExtrême-Orient et lHindouisme aux traditions précolombiennes, y compris lhéritage grec, car Platon lui-même que lauteur cite plus loin qualifie la déité de sphérique (Timéo 34 a-b), et dans le Christianisme, un vieil adage hermétique est attribué à Nicolas de Cusa : « Dieu est un cercle dont la circonférence est partout et le cercle nulle part » ; les exemples seraient innombrables, puisquils nimpliquent rien de moins que la vision spatiale de la déité, et tout ce qui laccompagne, liée, parmi bien dautres choses, au symbolisme constructif. De cela, Schuon ne semble rien savoir puisque, étant probablement incapable dexpérimenter lAbsolu ou le Parfait dune façon "géométrique", cest avec dédain quil se réfère à cette possibilité en la condamnant.
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Cet auteur nous semble parfois un homme tout à fait lucide qui parle indirectement de ses états dâme, voire de ses phobies quil résout momentanément par une projection de sa vision de lUnité conçue comme un Dieu créateur non Androgyne. (Il semblerait quil prenne lAndrogynie comme le symbole de la dualité et non pas correctement comme celui de lUnité). Dieu ne semble pas être pour lui la Trinité des Personnes ou Principes divins mais une entité religieuse moniste, une seule de ces personnes ou noms, que nous le soupçonnons didentifier vaguement avec Jéhovah, le Noûs Démiurge, ou en tout cas, avec son dieu personnel, engendré et conçu comme une projection de son ego. Cest en somme le recours de lunité résumée dans le dieu de la Religion, sans comprendre que lUnité est elle-même la première détermination qui fait courir le risque de la prendre comme si elle nétait pas un numéro, ce quil suggère par la suite en lui attribuant une non numération comme le zéro métaphysique ou Non-Être en opposition avec les enseignements traditionnels qui font de lUnité, nous venons de le dire, la première détermination, sur laquelle viendrait se "placer" le Ayn hébreu, le Non-Être, le zéro métaphysique. Ce "recours à lunité" est parfois extrêmement dangereux : lorsquil se convertit en une seule des possibilités de la dualité, afin déviter la dialectique, et débouche sur un monisme "expérimentant" lidée de lunité et donc celle du symbole à des niveaux qui progressent parfois vers luniformité, et vont du symbole authentique à linsigne, du Roi du Monde à nimporte quel meneur sectaire ou politique. Pour terminer, ce manque de clarté favorise aussi le style littéraire de Schuon : la palpitante atmosphère de mystère comme lentrée dun temple exotique, ou le geste onctueux qui pourrait bien correspondre en peinture au glacis dun tableau. Enfin, comme le dit le proverbe, des goûts et des couleurs, il ne faut pas discuter... Il y a quand mêmes quelques idées partagées, comme certaine qualité manifestée par la quantité, le discours sur les numéros pairs et impairs, la belle description de lindéfini en tant que projection de linfini et tout se qui se rapporte à lUnité en général, quoique beaucoup des divisions établies sont pour nous arbitraires et ne correspondent pas toujours à celles quil énonce lui-même ailleurs. Certaines dentre elles sont plus heureuses et les analogies sont parfaitement traditionnelles et réussies, et sarticulent bien avec dautres fragments du discours de Schuon.
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CENTRO STUDI TRADIZIONALI. V. Frascati 47 Prato, Firenze (50047) Italia.
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À Prato, près de Florence en Italie, un Centre dÉtudes Symboliques fonctionne sous la responsabilité de Monsieur Loris Innocenti, qui sest fort aimablement mis en rapport avec SYMBOLOS, nous envoyant toujours sur Guénon du matériel excellent, que nous publierons peu à peu. Lune des caractéristiques de ce Centre est de posséder dextraordinaires archives et bibliographie sur Guénon et son uvre, qui comprennent des collections complètes de lettres autographes (voir SYMBOLOS Nº 9-10 : « Cartas à Goffredo Pistoni », pages 312-314) des revues La Gnose, Le Voile dIsis, Études Traditionnelles, etc.
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REVUE DEVANÂGARÎ. Nºs 1 a 11 (Juin 1996-Août 1997). Association Shankara. 15 rue Buffon. 75005 Paris.
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Reprenant un point de vue cher à Guénon, cette publication soccupe de la métaphysique orientale, en particulier de la Tradition Hindoue, en marge des religions abrahamiques suivant une pensée traditionnelle, puisée en conséquence aux sources dorigine. Dans leur numéro 9, de mars - avril 1997, un article signé de Patrick Zanzi (qui en signe un autre, similaire, dans le numéro 3-4 de août - septembre 1996) souligne également la confusion créée par Schuon entre exotérisme et ésotérisme, qui octroie aux religions chrétienne et islamique des attributions initiatiques qui, dans la plupart des cas, nexistent pas vraiment chez elles. Nous reviendrons sur cette intéressante publication, à laquelle Bruno Hapel collabore assidûment.
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L 'ESOTERISME. Antoine Faivre. P. U. F. Que sais-je? París 1992. 127 pages.
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Lauteur nous prévient dès le départ de la difficulté de définir un terme aussi vague que celui désotérisme, et du nombre déquivoques créées à ce sujet pour une raison ou pour une autre. En réalité, le nom même désotérisme est assez récent puisque ses origines remontent à la Renaissance et aux siècles suivants, quoiquil ne se soit affermi quau XIXe siècle. En outre, si nous voulions préciser le terme de façon conceptuelle, sa définition serait encore plus confuse : en effet, des pensées et des disciplines ayant un but commun, diffèrent quant à la forme, et sont parfois diamétralement opposées, ce qui est par ailleurs lorigine des guerres intergalactiques et religieuses. Cet ensemble didées possède cependant une réalité historique qui prend, en Occident, une forme gréco-latine, judéo-chrétienne, de pensée assez proche de traditions du Moyen et Extrême-Orient, et dont lon retrouve les antécédents en Égypte, en Mésopotamie, et dans plusieurs civilisations et cultures, beaucoup dentre elles appelées archaïques ou "primitives", dEurope et dAmérique ; en conséquence, les traditions du Moyen et Extrême-Orient sont exclues, à juste titre, puisquelles vivent dans leurs rites et leurs symboles et quil nexiste donc pas chez elles ce que lon pourrait qualifier désotérique ou dexotérique sans tomber dans des appréciations typiquement occidentales, culture où le terme sest concrétisé.
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Malgré les difficultés pour définir son sujet, lauteur, tout en reconnaissant ces limitations, expérimente dans son étude une méthodologie solide et présente quelques conditions thématiques et culturelles qui pourraient être utiles pour fixer ce concept et donc celui des diverses disciplines et auteurs qui dune façon ou dune autre soccupent "désotérisme". Précisons que le modèle employé par lauteur est large, correct et se base sur la nature du sujet dinvestigations ; A. Faivre applique avec bonheur cette méthodologie tout au long de son uvre. En voici une explication succincte :
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Il existe certains éléments fondamentaux reconnaissables, qui sont à la base de la pensée ésotérique. 1. Les correspondances analogiques qui relient les différentes parties du monde visible et invisible. 2. La nature vivante et non pas inerte dans un monde en mouvement. 3. Limportance du plan intermédiaire (imaginable) entre le Créateur et la créature, ce qui donne naissance aux symboles, aux mythes et aux rites en tant que composants de la pensée ésotérique. 4. Lexpérience, qui corrobore tous les travaux de lésotérisme, et surtout lexpérience de la transmutation propre chez le sujet alchimique. Deux autres caractéristiques sy ajoutent : 5. Laptitude qui caractérise cette pensée de faire concorder entre elles différentes formes traditionnelles ou religieuses, et 6. La transmission, qui implique lenseignement de la Connaissance de bouche à oreille, ou par le truchement dune Voie Traditionnelle et régulière de réalisation initiatique, ce qui comprend les influences intellectuelles et spirituelles.
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Il nous semble parfaitement inutile de signaler quelques-uns des nombreux noms et tendances cités par lauteur, car cela reviendrait à écrire un autre livre sur ce thème ; nous nous contenterons de dire que lon peut y trouver le plus important, la moelle de lésotérisme, suivant la classification méthodique de lauteur, décrite plus haut, ce qui représente une brillante réussite de synthèse, de clarté historique et didactique.
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Quant à René Guénon, déjà distingué par lauteur dans dautres travaux, il est considéré comme une impressionnante voie ascétisme intellectuel et lon souligne sa connaissance de la Tradition Hindoue, à laquelle ses livres se réfèrent entre autres formes de traditions, sa condition de polémiste et surtout sa vocation de réformateur, ce qui lui a valu une position au premier plan des ésotéristes de ce siècle. Cependant, lon critique aussi son manque dintérêt pour les sciences naturelles. Sont également remarqués quelques « guénoniens », certains dentre eux qualifiés, avec raison, de « philosophes religieux ».
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La seule chose qui nous surprenne, cest quun travail aussi rigoureux et synthétique fasse place à la Grande Fraternité Universelle, un groupe de végétariens déguisés en Templiers (alors quun autre passage de luvre nous prévient contre ce "mythe") et dont le guide, nommé Laferrière, a publié des livres remplis derreurs et de fantaisies occultistes de la pire espèce, chantant constamment ses propres louanges dictées par le culte à sa personnalité, livres que ses disciples prennent pour sacrés. Luvre de A. Faivre se complète dune bibliographie succincte où le lecteur pourra élargir et approfondir le sujet, et la mention de la SYMBOLOS: Arte - Cultura - GnosisBibliotheca Philosophica Hermetica, Joseph R. Ritman, dAmsterdam, ce qui mériterait que certains de nos lecteurs y fassent un voyage, car elle est ouverte au public et offre plus de 4.000 volumes sur lalchimie, lhermétisme, la kabbale, la théosophie, etc. Nous devons célébrer la parution de ce petit livre qui ajuste aux caractéristiques des ouvrages de divulgation de P.U.F., dans lequel se trouvent définis de façon cohérente la plupart des thèmes appartenant à un domaine aussi nébuleux que lésotérisme.
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CHAPITRE VIII<o:p></o:p>
AU SUJET DE LHERMÉTISME<o:p></o:p>
ARIES, 23 avenue de Bretteville, 92200 Neuilly-sur-Seine, France.
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Aries est une revue française semestrielle, dirigée par Antoine Faivre, Pierre Deghaye et Roland Edighoffer. Son comité de rédaction compte avec des noms aussi prestigieux que, entre autres, Marie-Madeleine Davy, Gilbert Durand, Joscelyn Godwin, Jean-Pierre Laurent, Jean Tourniac, Gerhard Wehr, tous écrivains et ésotéristes contemporains reconnus, certains déjà disparus (Mircea Eliade, etc.). Dans le Nº 11, édité par la Table dÉmeraude et correspondant au Nº 1 de 1990, trois articles se regroupant autour dun thème, la Philosophie Pérenne, avaient constitué en 1989 des allocutions de la Conférence de lAcadémie Américaine de Religions, à Anaheim en Californie. Les auteurs en sont Len Bowman, Sheldon R. Isenberg et Tyson Anderson, et leurs apports sont très intéressants à plusieurs aspects, entre autres parce quils permettent dobserver les formes et les voies que prend aux États-Unis la Tradition, ou Philosophie Pérenne. La revue appelle ces auteurs « néo-guénoniens » et les rattache à un « certain ésotérisme guénonien », qualification issue dun article, dont cétait le titre, paru dans le Nº 8 de ARIES et signé Nelly Emont. Cette participation, aux intentions polémiques, tourne autour de commentaires sur des uvres et des revues dauteurs étant précisément qualifiés de membres dun « ésotérisme guénonien » ; nous ne signalerons pas les livres et ouvrages cités, vu que N. Emont déclare, en généralisant, quils ont tous reçu linfluence de luvre de René Guénon, au point de voir chez eux des caractéristiques propres aux sources hindoues, desquelles Guénon était lui-même le porte-parole. La curiosité de cet article, cest quil oppose la magistrale synthèse guénonienne et des auteurs comme Henry Corbin dont la ligne de pensée comme tout ésotérisme valable sarticule parfaitement avec luvre de Guénon. Encore pires sont les exemples de Jacob Boheme, Louis-Claude de Saint-Martin et Mircea Eliade (ce dernier étant clairement sous influence guénonienne). Contrairement à ce que suggère lauteur, il ny a pas plusieurs ésotérismes, mais un seul, car tous partent du supracosmique, ou métaphysique, et y retournent ; les exemples sont vraiment innombrables, à commencer par toutes les grandes religions, et cette recherche au plus profond et au plus secret de lêtre et du cosmos est précisément la matière dont traite tout ésotérisme et à laquelle se rapporte toute initiation. Mais il ne peut y avoir aucun doute sur le fait que, dans la réalisation spirituelle du XXe siècle, luvre de Guénon joue un rôle ordonnateur de premier ordre, au point que sa synthèse est la contribution la plus importante, directement et indirectement, à cette période cyclique de la littérature dOccident. Tout autres sont certaines attitudes "orthodoxes" de quelques personnes persuadées a priori dappartenir à "lélite" intellectuelle. Ces individus, certes antipathiques, se limitent à répéter sentencieusement les énoncés de Guénon, et tendent à confondre celui-ci avec nimporte quel ésotérisme sans rien ajouter à son uvre (quils ne tonifient pas), quand ils ne tentent pas dapparenter sa pensée à telle ou telle "politique" ; ces personnages sont bien sûr en minorité et remplissent certainement une fonction dans le vaste champ fécondé par le maître de Blois, qui a déclaré nêtre que le porte-voix didées ne lui étant pas personnelles et présentes tout au long de lhistoire de lhumanité, quelles incarnent de façons très différentes, parfois surprenantes, et dune infinité de formes apparemment contradictoires se rapportant aussi bien au passé quau présent, ce qui constitue en définitive lhéritage traditionnel. Guénon nest pas tout lésotérisme, et il a affirmé lui-même que « la vérité ne saurait être la propriété dun seul homme », mais son uvre est réellement ésotérique en ce sens quelle est lexpression accomplie de la pensée de la Philosophie Pérenne des derniers temps. La revue offre de nombreux commentaires sur livres actuels et courants modernes et anciens de la Tradition, ce qui lui confère une grande versatilité et la stimule, surtout si lon prend en considération lépoque mouvementée, difficile et paradoxale qui est la sienne ; les notes de Joscelyn Godwin et de Giselle Marie ont attiré notre attention pour leur richesse et amplitude dintérêt, parmi un ensemble abondant et bigarré décrivains issus de deux générations de ce siècle (1940-1990), presque tous français, logiquement, quoique la caractéristique dARIES soit précisément de souvrir aussi bien à tout ésotérisme authentique, quà des auteurs ou des événements intellectuels étrangers, des États-Unis, dAllemagne, dAngleterre, dItalie, etc., ce qui nest pas le trait principal des revues ésotériques parues en France.
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COLLOQUE. Organisé par la revue ARIES, le Colloque Magie du Livre, Livres de Magie eut lieu les 22 et 23 mai 1992, à la Nouvelle Sorbonne. Y participèrent les professeurs Umberto Eco, Roland Edighoffer, Pierre Deghaye, Antoine Faivre, Massimo Introvigne, Michel Kauffmann, Pierre Lory, Frédérick Tristan, et Monsieur Ladislaus Toth, des Éditions Archè. Les réunions furent suivies avec intérêt par un public nombreux. Lon annonce, pour les 4 et 5 juin 1993, un nouveau Colloque intitulé Gnose et Science. Les actes du colloque de 1992 figurent dans le numéro 15 dARIES, avec le sommaire suivant : Préface: Jean-Pierre BRACH et Jean-Paul CORSETTI; Ladislaus TOTH: Savoir et pouvoir par les livres de magie; Frédérick TRISTAN: Bibliothèque, mère du personnage; Pierre DEGHAYE: Le livre merveilleux de l'ermite dans "Henri d'Ofterdingen" de Novalis; Antoine FAIVRE: La théosophie par l'image; Pierre LORY: Le livre comme corps de Dieu; Roland EDIGHOFFER: Le "Liber M"; Umberto ECO: Pourquoi Lulle n'était pas un kabbaliste; Massimo INTROVIGNE: Livres magiques révélés et livres révélés religieux (d'Aleister Crowley aux nouvelles religions); Michel KAUFFMANN: Hypertexte et livre virtuel; Nicolas PETIT: Les livres de magie à la Bibliothèque Sainte-Geneviève; Catalogue de l'exposition organisée à la Bibliothèque Sainte-Geneviève.
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ARIES. Le numéro de cette revue, publiée par La Table dÉmeraude, consacré au « Colloque de la Sorbonne : Magie du Livre, Livres de Magie » et annoncé dans notre précédent numéro, est paru. Les actes de ce Colloque ont bénéficié dune magnifique édition, à léchelle de leur contenu, qui fait de ce numéro de la revue un exemplaire de collection. Les conférences ont toutes été intéressantes, en particulier pour les amants des livres, aimant donc les livres de Magie et la Magie quils contiennent. Si nous voulions souligner lune de ces études de cet ouvrage dARIES, ce serait faire preuve dinjustice, car toutes le mériteraient. Sadjoint le catalogue des livres de lexposition, organisée à la Bibliothèque de Sainte Geneviève, beaucoup desquels appartiennent à sa propre collection, mais aussi à dautres, comme celle de lécrivain Antoine Faivre, qui publie lui-même une belle iconographie à laquelle il fait référence dans un texte préliminaire.
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ARIES. Directeurs : Jean-Paul Corsetti, Roland Eighoffer, Jacques Fabry, Antoine Faivre. Nº 19, 1995. « Paracelse et les siens » Colloque des 15 et 16 décembre 1994 à la Sorbonne. 152 p. SOMMAIRE: Roland Edighoffer: Préface; Lucien Braun: Paracelse aujourd'hui. Le lire encore?; Jean-Pierre Brach: Quelques aspects de la doctrine de la prédestination chez Paracelse; Wolf-Dieter Muller-Jahncke: Paracelse et la démonologie de son temps; Joachim Telle: Paracelsus in Deutschland. Bemerkungen zum Paracelsusbild des 16. und 17. Jahrhunderts. Suivi d' un résumé en français, par Roland Edighoffer; Pierre Deghaye: La Révélation selon Paracelse et Jacob Boehme; Roland Edighoffer: Les Rose-Croix et Paracelse; Didier Kahn: Le paracelsisme de Jacques Gohory; Roland Edighoffer, Antoine Faivre et Martine Lefèvre: "Paracelse et les siens": Catalogue de l'exposition réalisée à la Bibliothèque de l'Arsenal (décembre 1994).
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LHERMÉTISME. Françoise Bonardel. P.U.F. Collection Que Sais-je ? Paris 1985. 127 pages.
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Depuis quelque temps, spécialement en anglais, sest établi une distinction entre les termes Hermétique, Hermétisme et Herméticisme, adoptée par certains auteurs français, comme A. Faivre. Pour F. Bonardel, Hermétique serait ce qui concerne le Corpus Hermeticum, Hermétisme tout ce qui se place sous légide dHermès Trismégiste, la Table dÉmeraude, lAlchimie, la Magie naturelle, la Kabbale chrétienne et certains textes gnostiques (la Pistis Sophia, par exemple) du Moyen Âge, de la Renaissance ou même postérieurs, et finalement, Herméticisme désignerait lherméticiste qui partage le Verbe et la compréhension gnostique révélée par ces textes.
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De notre point de vue, ces distinctions sont valables et nous les acceptons. Cependant, faire référence à ces questions implique de sadresser à un public capable de les comprendre et de les soupeser, ce qui nest pas le cas du public de langue espagnole qui souffre dune grande carence dinformation sur lHermétisme et la Tradition Hermétique, sauf peut-être quelque référence perçant à travers les brumes de loccultisme, mais ce sont des thèmes quasiment inconnus, y compris dans le milieu universitaire qui devrait pourtant les étudier, vu limportance philosophique, religieuse, artistique et scientifique de ces idées qui ont été présentes en Occident depuis leurs origines égyptiennes, en passant par la culture grecque (suivie de la romaine), celle des aventures de leurs Dieux et leurs mythes, ainsi que les apports de sages de lenvergure de Pythagore, Socrate et Platon. Elles ont également été en contact permanent avec dautres cultures, dautres formes de pensée et de religions, avec lesquelles elles coïncident en matière de savoir ésotérique, bien que les formes les séparent souvent, jusquà les rendre ennemies. La Sophia a toujours été vénérée, en particulier par les adeptes qui, du Phare dAlexandrie, ont illuminé la Culture dOccident, car cest la Tradition Hermétique qui parcourt en permanence lépine dorsale dune structure culturelle qui, sans elle, se serait écroulée il y a des siècles, encore que lhomme moderne ne sen rende pas compte. Malgré cela, que ce courant didées ait une trajectoire claire et vérifiable, cest-à-dire une histoire de transmission ininterrompue exprimée dans divers documents, par différents groupes ou individus se trouvant étroitement liés à la moelle de la pensée contemporaine, est un fait généralement ignoré.
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Cest la raison de notre joie quil existe un travail sur lHermétisme aussi extrêmement bref et condensé ainsi que lexige la collection dans laquelle il est édité de la main de Françoise Bonardel, qui synthétise avec maestria un thème aussi ardu et difficile, mettant beaucoup de sa part pour clarifier les sujets traités, vus à la lumière des Idées Universelles ainsi que dans leur projection historique. Louvrage se divise en deux parties distinctes : la première traite de la Tradition Hermétique en soi, éclaircissant les termes et surtout les concepts de sa doctrine, en se basant fondamentalement sur le Corpus Hermeticum, établissant ses liens avec dautres gnoses apparemment différentes et ses projections sur la pensée européenne ultérieure jusquà nos jours. Cest, à notre avis, la partie du livre qui a le plus de valeur, et un grand travail dherméneutique et de synthèse. Nous voulons en tirer quelques citations, peut-être un peu longues, mais qui seront utiles au lecteur sintéressant à la question :
Au sujet de Hermès Thot (page 16) : « Hermès-Thoth-Trismégiste fut avant tout le médiateur de l'invisible, le prophète et le sage qui, prolongeant la filiation mythique d'Adam, engage tout homme à retrouver en soi l'Adam primordial en entamant le cycle de cette régénération spirituelle qu'enseigna la révélation hermétique et que la tradition alchimique occidentale assimila à la quête de la Pierre philosophale »; au sujet de Hermès Mercure (page 17) : « Hermès-Mercure demeure (comme Thoth et le Trismégiste) l'initiateur, le médiateur, celui qui assure les diverses formes de passage : qu'il s'agisse de faire transiter les messages entre les dieux et les hommes, de guider les âmes (psychopompe), d'orienter ou de dérouter les voyageurs... Présent aux carrefours, Hermès négocie les changements d'état, les transitions et les liens ; qu'il soit aussi bien capable de pétrifier que de changer en oiseau rappelle qu'il est le maître des extrêmes et des limites : pétrification et volatilisation seraient ainsi deux formes dissociées de ce que la fameuse formule alchimique « Solve et coagula » (dissous et coagule) invitera à réunifier. Néanmoins la question de la régénération spirituelle n'est pas la préoccupation essentielle d'Hermès-Mercure, qui exerce ses fonctions sur un mode souvent ludique, et demeure avant tout un conducteur » ; et de la cosmogonie du Poimandres (page 28) : « Après qu'eut été créée l'obscurité, spiralée comme un serpent et occupant les régions basses, en sort une vapeur humide, gémissante, proférant un appel inarticulé. Le Verbe saint, issu de la lumière, vient alors couvrir la Nature : la vapeur humide se change en feu, lequel donne naissance à l'air; celui-ci rejoint l'élément lumineux igné et divin et tous deux ne cessent d'animer la terre et l'eau, intimement mêlées. »
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« La seconde phase de cette Genèse est l'engendrement par le Noûs-Dieu d'un Noûs-démiurge : dieu du feu et du souffle, celui-ci engendre à son tour les Gouverneurs, lesquels enveloppent dans leurs cercles le monde sensible; et leur gouvernement se nomme la Destinée (1, 9). Suit un épisode assez confus où il est dit que le Verbe de Dieu, s'unissant au Noûs-démiurge de même nature que lui, abandonne la création à son statut de simple matière ; par cette union tournent cependant les cercles du monde tandis que les différentes espèces d'animaux sans raison naissent de chaque élément (Air, Eau, Terre) ainsi animé. »
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« Parallèlement, le Noûs-Dieu engendre l'Homme à son image et lui livre la Création. Or, séduit par luvre du démiurge, l'Homme voulut lui aussi créer, et connaître la puissance de celui qui règne par le feu (1, 13) ».
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La projection historique sera le thème de la seconde partie. Là aussi. Lauteur fait étalage dune interprétation très précise des thèmes de la Tradition Hermétique et de son importance à la Renaissance. Le lecteur pourra y trouver de multiples noms dhermétistes et de sages, leurs uvres et leur pensée, proposant un itinéraire culturel et historique quil devra approfondir lui-même avec le guide qui lui est offert. Nous avons trouvé très intéressant le fait dinclure Mircea Eliade dans cet ensemble (ainsi que Henry Corbin), car cest un auteur qui a intégré à son uvre la Tradition Hermétique et lAlchimie (à laquelle il a consacré des livres). Dun autre côté, cela amène la continuité de cette gnose jusquà nos jours, puisque cela correspond à une réalité que le lecteur doit connaître. Pour cette raison, au sein du volume immense de luvre de lécrivain roumain, certains fragments de ses livres sont particulièrement indiqués. Nous en reproduirons deux : « A la différence des associations fermées comportant une organisation hiérarchique, des rites initiatiques et la révélation progressive d'une doctrine secrète, l'hermétisme, tout comme l'alchimie, implique uniquement un certain nombre de textes révélés, transmis et interprétés par un maître à quelques disciples soigneusement préparés ( ... ). Il ne faut pas perdre de vue que la révélation contenue dans les grands traités du CH constitue une gnose suprême, notamment la science ésotérique assurant le salut. »
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« Je comparais mon immersion. dans les documents à une fusion avec la matière - jusqu'à la limite de ma résistance physique ( ... ), descente au centre de la matière morte, comparable à un descensus ad inferos. Quand je me retrouve, quand je reviens à la vie, je les comprends » .
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Cette uvre est remarquable pour le sérieux de ses exposés et de ses investigations, tout en constituant lune des meilleures introductions à la Tradition Hermétique.
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COLLECTION « LES CAHIERS DE LHERMÉTISME ». Ed. Albin Michel, 22 rue Huyghens, 75014 Paris.
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Cette collection présente des études singulières et chacune trouve sa juste place dans lensemble, assurant des critères solides joints à un esprit ouvert et à un travail de recherche de catégorie.
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Ces différents angles dapproche du programme de la Tradition Hermétique, cest-à-dire du monde intermédiaire, nous donne une perspective pluridimensionnelle qui se déploie comme un éventail de possibilités de recherche et de voies à découvrir.
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Cela fait plus de quinze ans que les CAHIERS DE LHERMÉTISME éditent des livres monographiques, ayant pratiquement épuisé (si cela était possible) les sujets de la Tradition Hermétique ou ayant quelque rapport avec elle. Voici la liste des livres publiés : Faust, Jacob Böhme, L'Ange et l'Homme, Alchimie, Kabbalistes chrétiens, Paracelse, Goethe, Lumière et Cosmos, Sophia et l'Âme du monde, L'Astrologie, L'Androgyne I, Le Mythe et le Mythique, Présence d'Hermès Trismégiste, Magie et littérature, L'Androgyne dans la littérature, La Littérature fantastique, Les Vampires, La Bible: images, mythes et traditions.
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Les travaux publiés vont depuis des études de doctrine et dhistoire, jusquà des bibliographies, des catalogues, des revues, et des documents en tous genres, y compris iconographiques.
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Il est évident que nous ne pouvons commenter les près de cent études et presque quarante auteurs qui continuent décrire cette sorte dencyclopédie de lHermétisme qui, comme un fait historique, ne cesse de paraître pour influencer la culture dOccident. La collection est dirigée par Antoine Faivre et Frédérick Tristan.
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ESSAIS DHERMÉNEUTIQUE. Luc-Olivier dAlgange, C.R.E.T., 1991, France.
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Celui qui, dans sa quête de la Connaissance, aura dû se frayer un chemin à travers la philosophie et la religion officielles, comprendra immédiatement le sens et la vérité contenus dans ces courageux, francs et "durs" essais, qui ne font que refléter dune manière solide et critique la section du devenir que nous devons vivre, concrètement, linversion des valeurs de toutes sortes et dans tous les domaines, qui est propre à lentité dénommée monde moderne. En effet, la mauvaise foi et le manque de préoccupation en tous genres sont quelques-unes des caractéristiques des "philosophes" actuels, véritables bureaucrates vivant aux dépens des universités ou ce qui est pire, de leurs chaînes mentales où ils font "carrière", à condition de ne pas se découvrir le pot aux roses de lignorance totale. Mais la même réflexion peut sappliquer à lart et sétend à tous les secteurs actuels de la recherche et de lexistence humaine. LÉglise Catholique offre par ailleurs un spectacle pauvre à bien des aspects, qui a par exemple exilé Saint-Christophe des autels pour ne pas être un "personnage" historique, mais une figure mythique, comme si le véritable objet de sa piété religieuse était la personnalité, lego des "saints", et non pas leur témoignage direct dautres mondes (qui les rend archétypaux) ; de là le courroux de beaucoup face à ce genre de substitutions, bien que ce ne soit sûrement pas là le cas du point de vue des adeptes de J. M. Escrivà de Balaguer.
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Mais la critique du médiocre monde officiel, qui remplit les conditions et les aspirations de la classe moyenne, nest autre que la possibilité de consolider les autres sujets de ces ouvrages dont limportance réside aussi bien dans lamplitude de leur forme véritablement intellectuelle qui témoigne de lexistence chez lauteur dune pensée recréant les énoncés de la Philosophie Pérenne, que dans la vitalité quils transcrivent, absolument nécessaire de nos jours.
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Parmi les valeurs qui caractérisent ces textes, signalons la reconnaissance de la Poésie comme Modèle dAudition Métaphysique, et la mention dun grand nombre dauteurs que nous ne pouvons pas tous nommer liés à la Connaissance dune façon ou dune autre, qui ne sont généralement pas cités dans les études traditionnelles.
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Luc-Olivier dAlgange offre en permanence de nombreuses ouvertures et compte bien des cordes à son arc, comme en témoigne la publication que nous commentons et les travaux quil signe dans diverses revues françaises.
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BIBLIOTHÈQUE PHILOSOPHIQUE HERMÉTIQUE. J. R. Ritman, Amsterdam.
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« Bibliothèque Philosophique Hermétique » est le nom de la bibliothèque fondée par Joseph R. Ritman en 1957. Le fondateur prévoyait de réunir dans cette collection des manuscrits et des uvres écrites du domaine de la Tradition Hermétique. Lensemble de ces uvres forme une collection de sources pour létude de la pensée spirituelle, et reflètent son influence sur la civilisation occidentale. Cette tradition ésotérique, qui tente de réunir la philosophie chrétienne et la non-chrétienne, a exercé une influence considérable au cours de lhistoire ; par exemple, dans lAlexandrie du IIe siècle de notre ère (les mouvements Gnostiques), au XIIIe siècle (le mysticisme occidental), dans la seconde moitié du XVe siècle en Italie (la philosophie Hermétique) et dans la première moitié du XVIIe siècle en Allemagne (le mouvement Rose-Croix et les courants théosophiques).
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Louverture au public de la Bibliothèque eut lieu en 1984, enrichissant ainsi le patrimoine culturel des Pays-Bas dune source fertile de pensée spirituelle.
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Le lieu appelé « bibliothèque de travail » souvrit à Amsterdam en 1984, dans la Bloemstraat. Les publications en hollandais ainsi que lensemble des moyens publicitaires étrangers amena des contrats en nombre croissant. Il en a résulté le développement dune chaîne nationale et internationale de relations avec divers instituts, bibliothèques et hommes de lettres spécialisés dans le domaine de la culture et de létude. La Bibliothèque sest également gagné une réputation internationale grâce à sa participation à des conférences, de fréquentes expositions et la publication de leurs catalogues, en plus de la collaboration apportée à dautres expositions dans diverses parties du monde.
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En vertu du principe ad fontes, la Bibliothèque tente de réunir les exemplaires les plus anciens duvres dintérêt, comme par exemple : un manuscrit, la première ou la plus ancienne édition. Aujourdhui (1996), elle contient environ 16.000 volumes, beaucoup desquels sont des livres dune importance spirituelle inestimable, pour leur ancienneté, leur rareté, leur valeur philosophique ou religieuse, ou leurs qualités artistiques. Lon peut y trouver approximativement 450 manuscrits (200 dentre eux antérieurs à 1550), environ 4.000 livres imprimés avant 1800 (400 desquels sont des incunables : des livres imprimés entre 1450 et 1500) et 11.000 livres imprimés après 1800.
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La Bibliothèque Philosophique Hermétique sest imposé une vaste tâche historico-culturelle : rendre accessibles les sources, par la publication de catalogues dexpositions et déditions de textes, et en dirigeant les recherches pour pouvoir documenter et exposer lhermétisme comme part de notre culture Occidentale.
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Les objectifs de la Bibliothèque sont menés à terme par le biais de ses propres activités et des activités éditoriales.
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Sy tiennent de fréquentes expositions, accompagnées de leurs catalogues correspondants ; elle accepte aussi régulièrement de prêter ses uvres pour dautres expositions. Parmi les uvres publiées par la maison dédition de la Bibliothèque, In de Pelikaan, lon peut mentionner le catalogue de la collection dincunables : Christ, Plato, Hermes Trismegistus (1990), et la collection hollandaise du Corpus Hermeticum (1990, plusieurs éditions).
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Il existe aussi le projet dun volume bibliographique multiple duvres rosicruciennes jusquà 1650 et dun catalogue des manuscrits antérieurs à 1550.
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THE ROSICRUCIAN ENLIGHTENMENT REVISITED : a Conference in Honor of Frances Yates. (The Western Mystery Tradition in Bohemia) Du 8 au 13 septembre 1995, ville historique de Cesky Krumlov, Bohème du Sud (République Tchèque).
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Cest sous ce titre que sest tenu à Cesky Krumlov (République Tchèque) un symposium consacré à ces matières, avec la participation dauteurs importants de la Tradition Hermétique actuelle. Le programme a été le suivant : "Plenary Addresses": The Rosicrucian Prelude: John Dee's Mission in Central Europe, Nicholas Goodrick-Clarke; Fire in the Hearth, Temple of Wisdom, House of the Spirit: The Meaning of the Rosy Cross, Christopher Bamford; Magical Gardens & Chambers of Marvels, Joscelyn Godwin; Kabbalah in Bohemia, Z'ev ben Shimon Halevi; The Imagery of Alchemy & Rosicrucianism, Adam McLean; The Grail & the Rose, John Matthews; The Rosicrucian Ideal of Good Work, Robert Sardello; Renewal & Revelation through Number, Harmony & Proportion, John Michell; The Rosicrucian Afterglow: The Life and Influence of Comenius, Clare Goodrick-Clarke; The Rosicrucian Legacy, Christopher McIntosh. "Afternoon Workshops": 'Michel Maier, the deepest of the Rosicrucians', J. Godwin; The Angel of the Western Window, N. G.-Clarke; The Labyrinth of the World & the Paradise of the Hearth, C. G.-Clarke; Rosicrucianism & Alchemy, C. McIntosh; Rosicrucian pretenders at the dawn of the New Age, C. Bamford; Allegory & Symbolism, A. McLean; The Rosicrucian Impulse in Anthroposophy, R. Sardello; Healing the Wounded King, J. Matthews; Symbolic Geometry & the Process of Creation, J. Michell; Kabbalah as a Path to Wisdom, Z. Halevi. "Evening Presentations": Frances Yates & the Poetry of the Divine, Robert Bly; The Folklore of the Rose, R. J. Stewart; An Evening of 16th & 17th Century Czech Music.<o:p></o:p>
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THE ROSICRUCIAN ENLIGHTENMENT REVISITED :<o:p></o:p>
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Introduction et édition de Ralph White. <st1:place>Lindisfarne</st1:place> Books, <st1:city><st1:place>Hudson</st1:place></st1:city> New-York, 1999. 268 pages.
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Dans le double numéro de la revue SYMBOLOS consacré à la Tradition Hermétique (11-12, 1996), nous informons du symposium sétant tenu du 8 au 13 septembre 1995, à Cesky Krumlov, Bohème du Sud, (République Tchèque), « En lhonneur de Frances Yates ». Une sélection de ces conférences, parmi lesquelles ressort celle de notre collaborateur Joscelyn Godwin, ont été réunies en un seul volume portant le titre cité plus haut. Le contenu en est : John Matthews: The Grail & the Rose, Christopher Bamford: The Meaning of the Rosy Cross, Nicholas Goodrick-Clarke: The Rosicrucian Prelude: John Dee's Mission in Central Europe, Joscelyn Godwin: The deepest of the Rosicrucians: Michel Maier, Robert Powell: Tycho Brahe, Johannes Kepler, Rudolf II and the Prague Hermetic Renaissance, Rafal Prinke: The Twelfth Adept: Michael Sendivogius in Rodolfine Prague, Clare Goodrick-Clarke: The Rosicrucian after Glow: The Life and Influence of Comenius, Paul Bembridge: The Rosicrucianism Resurgence at the Court of Cromwell, Christopher McIntosh: The Rosicrucian Legacy.<o:p></o:p>
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LE FIL D´ARIANE Ecriture & Tradition. Rue des Combattants, 11. B-1457 Walhain-St-Paul, BELGIQUE.
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Dirigée par J.-M. dAnsembourg. Nº 48-49 (Printemps-Eté 1993): SOMMAIRE: E.H.: Histoire Juive; R. Van Loo: Le Symbolisme de la Rose; P. Sánchez, Ch. d'Hooghvorst: Une lecture du Lazarillo de Tormes; R. de Valle, C. Froidebise: La Gloire du Monde ou la Table du Paradis; J. M. d'Ansembourg: Entre deux Vins ou la Coupe Electrique; C. de Laveleye: L´Exile ou l´Odyssée de l´Ame au Pays des Sens; C. Rosereau: La Lumière; J. M. d'Ansembourg: Un bon mot du Fils de l´Homme; R. de Valle, S. Feye: La Verité et l'Ancienneté de l´Art Chimique; S. Caillet: La Sainte Parole des Illuminés d´Avignon (IV); E. H.: Florilège Cattesien; A. Allard: Lire sans delire; Librairies et Revues amies. Dans ce numéro double, cette publication paraît beaucoup mieux présentée, bien quelle nait pas encore tout à fait terminé de mettre au point sa typographie, ce qui sera fait dans son prochain numéro. Elle est vraiment dun abord vif et enjoué ; toujours agréablement savante, et maintenant plus facile à lire après plus de dix ans de parution.
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Nº 63-64, 1998-1999. 178 pages. Revue sporadique à partir de ce numéro (2 numéros par an minimum). Lon y communique le décès de lun de ses principaux collaborateurs, « diffuseur pendant des décennies de luvre de son instructeur et ami Louis Cattiaux » , le baron de Hoogvorst, à qui la revue dédie un regret In Memoriam.
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SIRUELA
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Nous avons reçu le catalogue soigné 1982-1992 des éditions Siruela, dirigées par Jacobo F. J. Stuart, également responsable de EL PASEANTE (le promeneur), intéressante revue que nous examinerons prochainement. Elle a réalisé pendant ces dix ans un travail excellent et cohérent. Les éditions sont un modèle de bon goût et de qualité à plus titre, ce qui plaira à ceux qui aiment aussi le livre en tant que bel objet artisanal. Mais ce nest pas tout : les textes choisis, dont beaucoup possèdent un caractère visuel et symbolique, cest-à-dire artistique, expriment des idées qui intéresseraient à lextrême nos lecteurs. Nous citerons certains titres de La Bibliothèque Submergée : Athanasius Kircher: Itinerario del Extasis o las Imágenes de un Saber Universal, El Juego Aureo, América, El Templo de Salomón, Arquitectura y Magia, et Monstruos y Prodigios, tous dune grande qualité, bien que nous ne puissions pas, par manque de place, nommer les auteurs, les caractéristiques, les commentaires, les études et les traductions à charge de spécialistes éprouvés. Nous signalerons, de la collection Sélection de Lectures Médiévales : Sir Gauvain et le Chevalier Vert, Le Voyage de Saint Brandon, Le Chevalier du Lion, Vie de Merlin, Le Chevalier à lÉpée et La Damoiselle de la Mule, La Nouvelle Vie, La Mort dArthur (3 volumes), Bestiaire Médiéval, Percival ou le Haut Livre du Graal, Decameron (2 volumes) et aussi Les Aventures du Roi Singe, histoire de style initiatique taoïste écrite au Moyen Âge chinois, pièce essentielle de la "littérature" de ce pays, à présent publiée au complet en trois tomes (2.000 pages), dont nous connaissions des sélections dans Contes Chinois (Editions Miraguano), ou dans Dragons, Dieux et Esprits de la Mythologie Chinoise (Anaya) et, surtout, les fragments superbement illustrés de gravures traditionnelles dune édition faite à Pékin sous le nom de Le Roi Singe contre le Démon à lOs Blanc. Mais il y a beaucoup plus, lié directement ou indirectement à lésotérisme et à lhermétisme (la Bibliothèque de Babel, Borgès à sa tête, par exemple), de la littérature fantastique ancienne et moderne, aux livres rares et curieux pas encore édités en espagnol.
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SIRUELA
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Nous avons souligné le travail de cette excellente maison dédition dont les collections, qui embrassent un large éventail de littérature, études iconographiques, textes ésotériques et hermétiques, et la culture en général dans des traductions très soignées, ce à quoi il faut ajouter le luxe de la présentation et de liconographie, ont représenté une véritable contribution aux éditions en espagnol. Nous nindiquerons ici que quelques-unes de ses nombreuses publications :
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Parzival. Wolfram Von Eschenbach. Ed. Siruela, Biblioteca Medieval. Madrid 1999. 430 p.
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BESTIARIO MEDIEVAL (Bestiaire Médiéval). Préparation de Ignacio Malaxeverría. Siruela, Biblioteca Medieval. Madrid 1999. 278 pages.
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Tous deux sont des échantillons achevés de lexcellente Bibliothèque Médiévale.
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DIONISOS, MITO Y CULTO (Dionysos, Mythe et Culte). Walter F. Otto. Éditions Siruela. Madrid 1997. 185 pages.
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Ce livre extraordinaire, publié dans la collection El Arbol del Paraíso (LArbre du Paradis) et écrit par Walter Frédérick Otto (1871-1958) il y a plus de 50 ans, est lun des travaux essentiels pour qui est intéressé par la Mythologie et la Métaphysique. La figure du dieu Dionýsos, abordée sous différents angles (symbolique, historique, doctrinal), est considérée dune manière difficile à trouver dans dautres études de ce genre et qui est un parfait exemple de lessence authentique de lesprit grec. Luvre est écrite dans un style à la fois clair et lumineux, et nous montre les valeurs véritables de la pensée classique tout en les rapprochant de lhomme actuel, souvent aveuglé par des informations seulement érudites ou matérielles ; livresse divine, et sa maestria dans les rituels dinitiation, nous amènent à comprendre la complexité de la Science Sacrée et lambivalence des symboles, des rites et des mythes. Un travail magistral, que nous recommandons chaudement à nos lecteurs.
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EL FRUTO DE LA NADA (Le Fruit du Néant). Maître Eckhart. Éditions Siruela. El Arbol del Paraíso. Madrid 1998. 234 pages.
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Cette sélection de sermons et décrits du Maître Eckhart, avec lajout de quelques textes sages qui lui sont attribués, non sans raison, est un précis fondamental pour tous ceux qui sintéressent à la naissance de Dieu dans lâme, et par conséquent à la déification de lêtre humain, tel que le signalent le Corpus Hermeticum et dautres écrits analogues. Il est important de souligner que Maître Eckhart fut persécuté par des membres de son propre ordre dominicain (et bien que cela semble absurde, ils firent de même à lépoque avec Albert le Grand et Saint Thomas dAquin) avec la complicité de la Papauté, cest-à-dire les "officiels" dalors, qui prohibèrent son uvre, donnant lieu par la suite aux abus inquisitoriaux dont les protagonistes furent les membres mêmes de lordre prédicateur, persécution qui a perduré jusquà nos jours.
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<st1:place><st1:placename>TEMENOS</st1:placename></st1:place><st1:place><st1:placename></st1:placename> <st1:placetype>ACADEMY</st1:placetype></st1:place>. 14 <st1:city><st1:place>Gloucester</st1:place></st1:city> Gate, <st1:city><st1:place>London</st1:place></st1:city> NW1 4HG.<o:p></o:p>
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Cette entité a été fondée en 1990 par Kathleen Raine. Nous relevons, dans son Programme dÉté 1996 : "Afternoon Seminars. Reading Essential Texts:" Plotinus: Ennead VI - On the kinds of Being, leader: Joseph Milne (24th April-5th June); The Supreme Word, id.: prof. Arabinda Bassu (3rd-31st May). "Lectures and Special Events": Poetry and Magic, Peter Redgrove (14th May); Universal Elements in Musical Cosmology, Peter Westbrook (20th May); Yeats the Initiate, Dr Kathleen Raine (29th May); The Angel in Poetry, Jeremy Reed (3rd June); The Arts - a superstition of our time?, Stephen Cross (4th June).<o:p></o:p>
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Dans son Programme for Michelmas Term 1996 (du 24 septembre au 10 décembre) : Being & Cosmos, Joseph Milne; Thomas Taylor the Platonist, Dr Kathleen Raine; Hermeneutics and the Unity of Truth, Todd Mei; Is Nature Alive or Inanimate? The Organismic Versus the Mechanistic Paradigm, Dr. Rupert Sheldrake; Hindu Temples & Gotic Cathedrals: Form & Transformation, Dr Adam Hardy.<o:p></o:p>
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Dans son programme du dernier trimestre 1997, les conférences suivantes : ANCIENT EGYPT & THE HERMETIC TRADITION: The Divine Origin of the World: Creation Myth as Imaginative Metaphysics: Jeremy Naydler, 21st October. Levels of Reality: Gods, Spirits & the Garments of Soul: <st1:state><st1:place>Id.</st1:place></st1:state>, 28th October. Initiation & Return: How the Soul Becomes a Star: <st1:state><st1:place>Id.</st1:place></st1:state>, 4th November. Hermes Trismegistus & the Creation of the Cosmos: Clement Salaman, 11th November. Hermes on God, Gods & Spirits: <st1:state><st1:place>Id.</st1:place></st1:state>, 18th November. Hermes & the Transformation of Man: <st1:state><st1:place>Id.</st1:place></st1:state>, 25th November.<o:p></o:p>
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TEMENOS ACADEMY REVIEW. Dirigée par Kathleen Raine. Central Books. <st1:street><st1:address>99 Wallis Road</st1:address></st1:street>. Londres E9 5LN.
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Nº 2, printemps 1999. 208 pages. Nº 1, printemps 1998. 214 pages. Temenos : a Review of the Arts of the Imagination, a publié 13 numéros de 1981 à 1992, date à laquelle qui vit sa transformation en organisation denseignement, la Temenos Academy (14, Gloucester Gate, London NW1 4HG) qui a donné des conférences et des séminaires tout au long de cette période. Cest le premier numéro de la nouvelle série.
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L'ESOTERISME MUSICAL EN FRANCE 1750-1950. Joscelyn Godwin, Albin Michel, Paris 1991, 269 pages.
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Nous considérons quil est important de souligner le travail de cet auteur, professeur de musique à la Colgate University de lÉtat de New York, et dont nous connaissons les ouvrages suivants : Athanasius Kircher (Thames & Hudson, Londres, 1979, il en existe une édition espagnole), Mystery Religions in The Ancient World, (Thames & Hudson, Londres, 1981), Robert Fludd (Swan, Madrid, 1987), The Mystery of the Seven Vowels (Phanes Press, Grand Rapids, 1991) et lédition de Atalanta Fugiens, (Phanes Press, Grand Rapids, 1989, avec un enregistrement des Fugues sur cassette). Il a également publié ces dernières années The Chemical Welding of Christian Rosenkreutz; Harmony of the Spheres: A Sourcebook of the Pythagorean Tradition in Music, Music, Mysticism and Magic; Harmonies of Heaven and Earth et la traduction anglaise de Les États Multiples de lÊtre de René Guénon. Développant des concepts traditionnels, les expliquant et donnant leur histoire, lauteur recrée à chaque fois la cosmogonie grâce à ses publications, qui non seulement utilisent des textes anciens fondamentalement illustrés pour lexégèse et lherméneutique à travers de brefs commentaires, clairs et précis, mais aussi son propre discours se fond dans celui de la Tradition Hermétique, arrivant tout naturellement à ne faire quun avec ce dernier.
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Au sujet du livre qui nous occupe, nous dirons que beaucoup des thèmes traités, car il ne se limite pas à donner une version actualisée de la théorie musicale traditionnelle (Pythagore, Platon, néoplatoniciens, etc.), ce qui serait déjà une grande réalisation, sinon quil recherche, à travers lapparition de ses idées dans lHistoire, et plus particulièrement en France (1750-1950), lorigine même de la pensée ésotérique et hermétique qui les a conçues, sexprimant dans des uvres et des auteurs suffisamment proches pour être extrêmement actuels et y découvrir des proportions, des harmonies et des rythmes, au sein desquels nous vivons et qui constituent, en somme, la musique même, considérée comme le miroir du cosmos tout entier. Et de même que les travaux historiques de Frances Yates établissent avec clarté le sérieux des propositions hermétiques, alchimistes et rosicruciennes, et leur immense importance historique, cette uvre nous démontre que cette pensée na pas cessé dexister en Occident jusquà nos jours, sexprimant aussi dune manière musicale. De lappréciation consacrée à Isaac Newton et la correction de la légende attribuée à Pythagore au sujet de la proportion 6 :8 :9 :12, par celle de ses carrés 36 :64 :81 :144, et les conséquences issues par la suite de cette "découverte" de Newton, jusquà Eric Satie, Edmond Bailly, Jean Thamar (et dautres auteurs influencés par Guénon, dont il mentionne spécialement les articles parus dans La Gnose 1910-1912), en passant par Wronski, Fabre dOlivet et Saint Yves dAlveydre, ce livre nous conduit de surprise en surprise sur un sentier de découvertes joyeux, sonore et mesuré, comme le style même de luvre, ce qui lui donne encore plus de mérite lorsque lon sait que lauteur, anglais dorigine, a écrit ces textes directement en français.
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ARKTOS. The Polar Myth in Science, Symbolism, and Nazi Survival. Joscelyn Godwin. Phanes Press, <st1:address><st1:street>PO Box 6114</st1:street>, <st1:city>Grand Rapids</st1:city>, <st1:state>MI</st1:state> <st1:postalcode>49516</st1:postalcode> <st1:country-region>USA</st1:country-region></st1:address>. 1993.<o:p></o:p>
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Commencer à lire ce livre représente une aventure passionnante ; en effet, dès les premières pages, nous nous sentons impliqués dans un monde dimages, duvres et dauteurs, qui jalonnent un chemin semé de clefs et détonnements, qui brillent par la manière dont lauteur manie les différentes idées et éléments, les faisant parfaitement sarticuler et se correspondre. Joscelyn Godwin utilise pour ce faire une méthode déjà éprouvée dans dautres de ses uvres, comme : The Harmony of the Spheres: A Sourcebook of the Pythagorean Tradition in Music (Inner Traditions International, U. S. A.) et LÉsotérisme Musical en France déjà mentionnée, qui conjugue lérudition minutieuse des idées ésotériques et leur apparition historique, avec leur contenu et leur réalisation. Il faudrait ajouter à tout ce qui précède le style rafraîchissant et élégant de lauteur, son sens de lhumour et, surtout, insister sur la fluidité du discours et lart de la narration qui rendent sa lecture si intéressante, et fomentent la recherche sur divers thèmes en rapport avec la Connaissance.
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Joscelyn Godwin utilise avec respect et liberté luvre de René Guénon de qui il a traduit en anglais Les États Multiples de lÊtre et dont le Roi du Monde nest pas sans analogie avec ce livre et en distingue des aspects que ceux qui la connaissent nont généralement que peu explorés, faisant toujours ressortir sa valeur métaphysique.
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Nous avons été quant à nous particulièrement intéressés par le livre dans la mesure où il traite de la symbolique du pôle, ou plutôt des pôles, idée qui est bien évidement liée à tout symbolisme cosmogonique et à dinnombrables thèmes ésotériques possédant des rapports étroits, comme lunité espace-temps, la théorie des cycles, lontologie et lanthropologie.
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Sur ce point, nous voulons signaler la correspondance entre Shambala et Agartha deux sujets qui sont amplement abordés dans le livre en tant que les deux pôles dun axe unique, tout à fait analogue au symbolisme de la montagne et la caverne. En effet, Shambala est la cité du ciel, bâtie de pierres précieuses, comme la Jérusalem Céleste. Elle couronne la fin dun cycle et elle est la patrie musicale verte, blanche et lumineuse des bienheureux. Ce territoire demeure cependant en-dehors de lhumain et peut donc être aussi lexpression des désirs et des appétits de lhomme, un lieu imaginaire et fantaisiste où lon peut accéder par le "voyage astral" ou la "méditation" psychologique, ou simplement en lui donnant crédit dans ses rêves personnels.
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Agartha est au contraire un espace réel, quoique inaccessible aux regards et aux désirs des simples mortels. Cest aussi un lieu obscur et souterrain comme lâme humaine, la caverne, et lintériorité, dont elle est la représentation. Les habitants de lAgartha ont commencé à prendre leur être propre comme lathanor, le four de lexpérience alchimique, et, par leur travail et la grâce des Dieux, sont parvenus à former part des milieux et des classes de lÉglise Secrète, ainsi quà percevoir la proximité du Mystère et compter sur la présence permanente du Roi du Monde, ce qui leur fait considérer les allégories intrinsèquement fausses puisquelles nient, par leur nature propre, la réalité métaphysique et lauthentique monde spirituel (ou intellectuel) que lon atteint grâce au séjour dans la grotte, comme le sait bien tout aspirant yogi de lHimalaya. Agartha nest pas dehors sinon dedans, et est beaucoup plus réelle que tout autre phénomène, être ou chose. Cest pour cela que, sans avoir besoin de rien ni de personne, elle est demeurée et demeurera identique à elle-même dans les conditions actuelles de lexistence terrestre, comme le refuge de limmanence divine, que contient le macrocosme de la Shekinah et le microcosme du Luz, noix ou amande dimmortalité, que la Kabbale situe symboliquement à la base de la colonne vertébrale de lhomme. Les habitants de lAgartha ont dû parcourir un chemin inversé par rapport à la "normale" et au "naturel", et remonter une voie dascension progressive, pénible et semée dépreuves ; un pèlerinage à lintérieur de la caverne, qui leur a permis de transformer leurs excréments en pierres précieuses et les a convertis en citoyens de la patrie authentique, cest-à-dire véritablement universels et reliés au gouvernement interne du monde.
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Mais ce nest pas le cas dAdolf Hitler, ni de Miguel Serrano, ni du national-socialisme ou toute autre groupe politique de pensée littérale. Ce nest pas non plus celui dun expert en escalade et montagne comme Marco Pallis (voir Le Chemin et La Montagne. Kier Bs. As. 1973) ou celui des conjectures pseudo-scientifiques des Velikovsky et compagnie, aussi peu sérieux quobsédés, quoique leurs élucubrations déconditionnent. Cest cependant le cas des recherches sur la lumière et la pensée chiite, menées par Henry Corbin, et celui dautres penseurs connaissant ou ayant connu parfaitement la Philosophie Pérenne, amplement cités dans cet ouvrage que nous nhésitons pas à recommander à nos lecteurs, qui représente également une bonne opportunité pour les éditeurs, ainsi que le laisse voir le sujet traité et mis en relief dans le titre, et surtout pour la facilité et lintérêt avec lesquels se lit ce livre, presque comme un roman daventures.
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LA IMAGINACION CREADORA en el sufismo de Ibn Arabi (LIMAGINATION CRÉATRICE dans le soufisme dIbn Arabi). Henry Corbin. Ensayos/Destino, Barcelona, 1993. 480 pages.
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Cest avec approbation que nous avons accueilli la traduction de ce livre qui, pour autant que nous le sachions, est le premier ouvrage publié de luvre considérable dHenry Corbin, mis à part quelques études dans les encyclopédies auxquelles lauteur a participé. Les uvres complètes de Corbin sont aussi difficiles à publier que difficiles à citer ; la raison en est que lauteur a centré son travail sur la Tradition Islamique, et plus spécialement sur le chiisme iranien, ce qui suffit à le situer comme spécialiste, selon certains critères. La production de Corbin est néanmoins universelle, non seulement parce quelle se réfère directement aux Principes, mais aussi parce quelle mentionne dautres traditions dont les ésotérismes coïncident avec ceux des maîtres soufis ; cest la raison pour laquelle nous considérons bien choisie la décision de léditeur Ensayos/Destino de mettre en avant le titre « LImagination Créatrice », qui est en réalité le thème du livre, et de sous-titrer « dans le soufisme dIbn Arabi », qui est aussi universel et permet la description du monde intermédiaire (angélique) et de la Cosmogonie de la Tradition Unanime en tant que support de la Connaissance Métaphysique,
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En effet, lintérêt central de ce livre réside dans la description du plan que Henry Corbin appelle imaginaire, quil ne faut surtout pas confondre avec la simple imagination psychologique ou la fantaisie, quelle soit individuelle ou collective. Cet espace intermédiaire, peuplé desprits et dentités en tous genres qui existent, par analogie, aussi bien dans le macrocosme que dans le microcosme, a toujours été lobjet détudes et dexpériences de la part des divers ésotérismes et a été profondément lié à la religion, à la magie, et même aux sciences naturelles. Ce livre constitue en outre une magnifique introduction au soufisme islamique, rien de moins que de la main dIbn Arabi qui fut peut-être le maître le plus important de cette tradition, et pour tout ce que lon pourrait appeler, selon Corbin, une « théosophie de la lumière ». De fait, nous parlons de lauteur dautres uvres aussi importantes que L'Homme de Lumière dans le soufisme iranien, Editions Présence, 1971, Avicenne et le récit visionnaire, L'île Verte, 1979, ou En Islam iranien: Aspects spirituels et philosophiques, Gallimard, 1978, quatre volumes, qui serait bien accueillies, croyons-nous, par le public en général et par ceux quintéressent la Philosophie, les religions ou lésotérisme. Lon peut également trouver, en espagnol, La Philosophie Islamique de ses Origines à la Mort dAverroès, dans Histoire de la Philosophie, XXIe siècle, Mexico 1972.
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Insistons sur lérudition de Corbin, son extrême clarté à beaucoup daspects et la beauté de son langage rigoureux et poétique.
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MUSIQUE ET SYMBOLISME Résonances cosmiques des instruments et des uvres. Roger J. V. Cotte. Ed. Dangles, St-Jean-de-Braye, France 1988. 238 pages.
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Dès le premier chapitre de cette intéressante étude, lauteur indique langle dapproche de ses investigations et nous immerge immédiatement dans la musique des sphères et le rapport entre la gamme et le cosmos, figuré par les sept planètes, le tout régi par les lois du nombre, comme lavaient bien compris Pythagore et Platon. La musique est donc une symbolique, et lauteur répète, citant Jacques Chailley : « Le monde est musique et la musique est nombre. La musique est donc symbole, manifestation sensible de l'ordre du monde. Approfondir les lois numériques de la musique est le moyen le plus sûr de parvenir à la connaissance, par analogie, des lois les plus secrètes du Cosmos ». Cette idée guide ses recherches, qui lamènent à étudier les divers instruments antiques, en particulier ceux qui sont cités dans la Bible, et à enquêter au moyen de lhistoriographie, sur bien dautres thèmes appartenant au domaine proprement musical ainsi que sur le rapport avec le symbole, la numérologie, lastrologie, la couleur, le blason, les cartes du Tarot, cest-à-dire liconographie et autres, chemins symboliques qui confluent et salternent en se complétant de façon analogico-magique, ce qui signale une voie symbolique pour laquelle la musique et son développement historique en Occident, depuis les Grecs, sont la base du processus de Connaissance ; un ésotérisme musical, qui sest vérifié chez des musiciens de lenvergure de Mozart, Liszt, Beethoven ou Éric Satie, francs-maçons reconnus ou hermétistes rose-croix. Roger J. V. Cotte développe une symbolique nous permettant de voguer en un voyage qui intéressera aussi bien les étudiants de la Science Sacrée que les exécutants, les dilettantes, et le public curieux ou cultivé en général.
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SONG OF THE COSMOS, An Introduction to Traditional Cosmology. Arthur Versluis. Prism <st1:place><st1:city>Press</st1:city>, <st1:country-region>Great Britain</st1:country-region></st1:place> 1991. 141 pages.
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Comme son titre lindique, lauteur expose dans « Le Chant du Cosmos », à travers diverses traditions, comment lêtre humain a toujours perçu ce chant, ce son universel, lentière manifestation, dont lhomme, comme le microcosme, est le reflet. Bien quen apparence les différentes traditions se contredisent à plusieurs aspects, elles se réfèrent fondamentalement à la même chose, puisquelles se détachent toutes comme des « branches révélatrices » dun unique tronc central et primordial, dont les racines plongent dans le ciel.
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Cest un livre « reconstructeur » dit Versluis, car il « reconstitue autant quil est possible » ce qua oublié lhomme moderne, complètement éloigné et ignorant de ses origines, incapable de percevoir au-delà des apparences du visible : son rôle central et unificateur dans lunivers et, à travers sa compréhension et la réalisation, au moyen de la Tradition, révélatrice des différents états ou mondes hiérarchisés de lêtre, entreprendre lascension vers le Pôle Supérieur et « les états transcendants et supra-humains ».
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Nous avons été surpris par le fait que, sagissant dun livre sur la cosmogonie traditionnelle et métaphysique, lauteur sy réfère comme à « la tradition religieuse », alors que les deux termes se contredisent : le premier fait référence à lenseignement ésotérique et lautre à lexotérique. Il déclare dans sa note Nº 1 : « Par "traditionnel", jentends ce qui est reçu suivant une ligne denseignements qui sétend au-delà de la lointaine antiquité, et par "pratique", je fais référence à ces formes de vie que lon trouve dans les religions Aborigènes, le Bouddhisme, le Christianisme, lHindouisme, lIslam, le Judaïsme et le Taoïsme. »
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Nous ne pouvons être daccord avec cette affirmation ambiguë. Lauteur se réfère sans aucun doute à différents rites, mais il y a une différence entre rites sacrés et initiatiques, et pratiques et cérémonies religieuses. Tout dépend de la manière de lenvisager, et à cet aspect, "lesprit religieux" tout comme "lart religieux" ne sont autre chose quune pieuse allégorie sentimentale de ce que les symboles manifestent véritablement. Cela ne veut pas dire quil nexiste pas, au sein des religions, des organisations, des groupes et des individualités ésotériques réellement initiatiques, toujours vivantes, qui donnent son sens à toute la pompe religieuse dont elles sont lorigine.
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Nous comprenons que lauteur utilise ces termes, car le livre est dédié à F. Schuon, qui parle dans son uvre de Religion Pérenne, ce qui est confondre la cosmogonie, et surtout la métaphysique, avec la simple religion ou dévotion, chose que Guénon, à qui le livre est également dédié, a refusé comme étant une erreur.
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Hors de ces trois traditions possédant des pratiques religieuses, à savoir, les traditions Abrahamiques ou traditions du Livre qui par ailleurs débouchent tôt ou tard sur le fondamentalisme, lIslam, le Judaïsme et le Christianisme, les autres, Taoïsme, Hindouisme et Bouddhisme, etc., en tête, nétant pas religieuses mais métaphysiques, et leurs rites étant ésotériques et non pas de simples cérémonies vides désotérisme, à linstar de la Maçonnerie, la Tradition Hermétique et le Chamanisme, qui sont des traditions totalement ésotériques en rapport avec linitiatique, les rites sacrés et ceux de la Connaissance, à lopposé des actes religieux auxquels lon se présente dans un esprit proche de celui des célébrations civiles, aussi noble que soit tout cela. Bien que lon comprenne que le terme est employé ici dans sont sens le plus ample, général et étymologique de re-lier, nous observons que tout ceci prête à confusion, et la provoque en effet chez ceux qui possèdent une vision religieuse, puisquils assimilent la Connaissance à la simple dévotion à un Dieu personnel.
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Pour terminer, nous voulons préciser que le mot religion, tout comme celui de "mysticisme" ou homo religiosus, sutilise généralement, aux États-Unis, dune façon large et quil signifie lopposé du plus matériel et grossier. Nous ne savons pas si cest le cas, ou en partie, mais nous insistons, les rites ne sont pas simplement des pratiques religieuses tout comme les symboles ne sont pas seulement des allégories de leurs significations.
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Dun autre côté, le livre offre de nombreuses notes et citations dauteurs et de textes sacrés de diverses traditions, outre dintéressantes gravures, ce qui rend sa lecture extrêmement recommandable.
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COLLOQUE INTERNATIONAL « POUVOIR DU SYMBOLE »
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Ce XIIe Colloque International sest célébré à Paris les 7 et 8 décembre 1996, présidé par Émile Poulat et organisé par lÉcole Pratique des Hautes Études de la Sorbonne et la revue Politica Hermetica, avec les interventions suivantes : Bernardo Schiavetta: Approches "ésotériques" du symbole; Anne-Marie Mercier-Faivre: Le langage d'images du Monde primitif de Court de Gebelin; PierLuigi Zoccatelli et Jean-Pierre Brach: Courants renaissants de réforme spirituelle et leurs incidences; Pierre Chevallier: La consécration du Temple de la Mère Loge Ecossaise du Contrat social à l'Hôtel de Bullion, le 13 décembre 1779; Pierre Mollier: La déchristianisation des rituels de Rose-Croix au XIXeme siècle; Luc Nefontaine: La Maçonnerie comme religiosité séculière; Jean-Pierre Laurant: Polysémie symbolique dans un discours maçonnique chrétien (1812-1813), le cas de François-Nicolas Noèl; Michel Bouvier: La symbolique du corps dans la pensée politique de Georges Renard; André Buisine et Julien Feydy: Autour d'un calme bloc, une promenade au Champ de Mars.
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POLITICA HERMETICA. L'Age d'Homme, 5, rue Férou, 75006 Paris.
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Cette revue en français, comptant 225 pages environ et paraissant une fois par an, a sorti depuis sa fondation neuf numéros consacrés respectivement aux thèmes suivants : Metaphysique et politique, Guénon y Evola [1987]; Doctrine de la race et traditión; Gnostiques et mystiques autour de la Revolution française; Maçonnerie et antimaçonnisme, de lenigme à la dénonciation; Secret, initiations et sociétés modernes; Le complot; Les postérités de la théosophie, du Théosophisme au New Age; Porphétisme et politique; Esotérisme et socialisme [1995]. La publication de travaux, darticles, de notes, de critiques de livres, etc., est dune grande variété quant au matériel et aux différentes optiques, tout en maintenant toujours un bon niveau informatif et intellectuel. Jean-Pierre Laurant et Jean-Pierre Brach sont respectivement directeur scientifique et rédacteur en chef. (Voir également la note précédente sur le Colloque « Le Pouvoir du Symbole »).
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Le Nº 3 reprend une partie de léditorial du premier numéro dans sa « Déclaration de principes » : « Ni secte ni laboratoire, soucieuse de prospective autant que dhistoire, Politica hermetica nentend pas séparer lherméneutique de lheuristique, reçoit lésotérisme pour ce quil se donne et considère la politique pour ce quelle figure. Dans ces conditions, Politica hermetica ne sengage, sinon à comprendre et à rassembler pour comprendre. Toute autre attitude ne saurait la concerner, encore moins la requérir. »
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Le Nº 4, consacré à « Maçonnerie et antimaçonnisme », nous offre le sommaire suivant : ACTES DU Veme COLLOQUE: "Secret maçonnique et antimaçonnisme". Sénat, salle Clémenceau, sous la présidence d'Emile Poulat. Alain Gouhier: Exposé introductif: voies secrètes. Claude Gaignebet: Le dieu caché des Old Charges. Pierre Chevalier: Quelques lumières inédites sur la question du serment maçonnique. Michel Jarrigue: La Franc-Maçonnerie démasquée, d'après un fonds inédit de la Bibliothèque nationale. Jean-Pierre Laurant: Le dossier Léo Taxil du fonds Jean Baylot de la Bibliothèque nationale. Lucien Sabah: Les fiches Bidegain, conséquences d'un secret. Pierre Barrucand: Quelques aspects de l'antimaçonnisme, le cas de Paul Rosen. ETUDES: Alain Gouhier: Jean Borella, La crise du symbolisme religieux. Francis Bertin: Autour de trois livres de Paul Sérant. Portrait, François Vallery-Radot: Un adversaire loyal de la Maçonnerie: Robert Vallery-Radot (1885-1970). Comptes rendus d'ouvrages. Parmi les livres et les revues reçus. Activités.
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XIIIe Colloque International Politica Hermetica: "Les Contrées Secretes". Cet événement eut lieu les 6 et 7 décembre 1997 à la Sorbonne, sous la présidence dÉmile Poulart, avec les participations suivantes : Philippe Lefèvre: "Le Temple de Jérusalem"; Pierre Lory: "Le symbolisme de Jérusalem dans la mystique musulmane"; Umberto Bartocci: "Une utopie scientifique: à la découverte d'un nouveau monde"; Patrick Tacussel: "Migration des âmes et harmonie terrestre dans la pensée de Charles Fourrier"; Serge Plantureux: "Pourquoi Saragosse? Les voyages de Potocki"; Patrick Lequet: "Le Hiéron du Val d'Or et l'ésotérisme chrétien autour de Paray-Le-Monial"; Arturo Espejo: "Le sens caché du rationalisme moderne: la modernité européenne et la conception de Brasilia"; David Gattegno: "La 'contrée cachée' dans l'écu d'armes".
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GNOSIS A Journal of the Western Inner Traditions. P.O. Box 14217, <st1:city><st1:place>San Francisco</st1:place></st1:city>, CA 94114 U.S.A. Sort quatre fois par an.<o:p></o:p>
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Publisher/Editor-in-chief: Jay Kinney. Richard Smoley: Nº 31. Spring 1994. Introduction: A Glimpse of Eastern Expanses; Stephan A. Holler: Esoteric Russia; Igor Kungurtsev and Olga Luchakova: The Unknown Russian Mysticism; Adrian Ivakhiv: The Cosmos of the Ancient Slavs; Siobhán Houston: Turning to Orthodoxy; Valentin Tomberg: The Eastern European Conception of Suffering; Alexei Bagdanov: Daniil Andreev: Herald of Unseen Worlds; Paul Tice: The Bogomils: Gnostics of Old Bulgaria; Richard Smoley and Jay Kinney: What is Esotericism? Interview with Antoine Faivre.
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Nous recommandons à nos lecteurs cette revue dune grande qualité et très bien illustrée, qui présente des numéros monographiques consacrés à divers thèmes ésotériques et nous dévoile tout spécialement un panorama de ces idées aux États-Unis. Cest un effort considérable, que le Nº 31 a atteint. Nous ne pouvons, par manque de place, faire une critique en profondeur de ses caractéristiques (apparemment parfois apparentées à la Nouvelle Ère), mais nous y reviendrons.
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Nº 37. Automne 1995. 10e anniversaire. SOMMAIRE: Editorial: Richard Smoley, Editor. Introduction: Days of Future Past by Jay Kinney; State of the Hidden Arts; The Hidden Wisdom of Psalmody by Cynthia Bourgeault; Tradition and Truth: A GNOSIS Interview with Huston Smith by Richard Smoley and Jay Kinney; Israel Regardie, the Golden Dawn, and Psichotherapy by Cris Monnastre and David Griffin; Cleaving to God by Shefa Gold; Alchemia, Art by Harry S. Robbins; Islam, Tradition, and the West: A GNOSIS Interview with Seyyed Hossein Nasr by Jay Kinney; Calling Cthulhu by Erik Davis; The Stoic Way of Nature by Michael McNierney; Departments: Up Front; Forum; News & Notes Including: the Return of the Sacred Prostitute; Book Reviews; Classifieds.<o:p></o:p>
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Cest le dixième anniversaire dune revue trimestrielle de 86 pages. Tout au long de ses dix ans de parution, GNOSIS a pu recueillir un vaste panorama des diverses formes dexpression de lésotérisme contemporain, un échantillonnage qui noublie pratiquement aucun point de vue.
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Nº 42. Hiver 1997. "Death & The After Life". SOMMAIRE: Introduction: The Big Unknown by Jay Kinney; Thomas Murphy: Don Juan and Death; Joscelyn Godwin: The case against reincarnation; K. Paul Johnson: Afterlife visions of a sleeping prophet; Judy Harrow: Coup de Grace: Neo-pagan ethics and assisted suicide; Cynthia Bourgeault: Meeting in the body of hope; Mary-Frances Taffe: Standing between life and death; Edward Hoffman: Kabbalah and the Afterlife Departments: Up Front; Forum; News & Notes; Book Reviews; Classifieds; Special Forum: The Enneagram in Contention.<o:p></o:p>
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Parmi les articles, celui de J. Godwin se distingue pour sa clarté à exprimer ce qua écrit René Guénon au sujet de la réincarnation, la transmigration, la métempsycose, le rendant parfaitement accessible aux lecteurs et dans un style non dénué dhumour.
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Nº 47. Printemps 1998 : "Prayer & Meditation". 90 pages.
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Nº 50. Hiver 1999 : "Good & Evil". 82 pages. Dans la section News & Notes de ce numéro, figure une note signée par léditeur Richard Smoley se référant à la mort de Schuon et aux problèmes que sa tariqah eut à Bloomington avec la justice et le sexe. Sur nous, il est dit en substance : « Daucuns ont mis Schuon en question sur le plan doctrinal. Federico Gonzalez, directeur de SYMBOLOS, une revue traditionnelle en langue espagnole, basée au Guatemala, se réfère aux ouvrages de Schuon comme "une adultération de luvre de Guénon". Gonzalez remet en question lune des affirmations centrales de Schuon : que le salut nest possible quau sein de lune des grandes religions "révélées". Gonzalez se questionne également sur laffirmation disant que Schuon a recueilli lhéritage de Guénon, ajoutant que la "supposée école traditionaliste... est une invention de Schuon lui-même et de ses partisans." »
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« La mort dun homme nous amène à prendre une part de son héritage, et il en est ainsi pour Schuon. Au niveau personnel, il existe de la part dex-disciples irrités, un matériel suffisant pour suggérer que les histoires de manipulation psychologique et sexuelle ne sont pas dénuées de fondement. »
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« Parmi les enseignements centraux de Schuon, le premier quil y a une "unité transcendante" dans les religions a beaucoup de mérite. Simultanément, cela ne lui appartient pas en propre, puisque Guénon lavait proclamé auparavant et, avant ce dernier, H.P. Blavatsky, qui est généralement vilipendée par les traditionalistes. Si cette idée est assumée dans lhéritage spirituel de lhumanité comme cela devrait être Schuon sera remémoré, non pas comme son premier et meilleur exposant, mais comme un maillon dune longue chaîne de personnes ayant tous dit plus ou moins la même chose » (page 13, Frithjof Schuon : A Brief Appraisal).
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Nous avons malheureusement appris que cette populaire et excellente revue a dû cesser sa publication.
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<st1:city><st1:place>ALEXANDRIA</st1:place></st1:city><st1:city><st1:place></st1:place></st1:city> The Journal of the Western Cosmological Traditions. PO Box 6114, Grand Rapids, MI 49516 USA.
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Cette excellente revue annuelle, dirigée par David R. Fideler, paraît pour la première fois, avec presque 400 pages de texte. Ainsi que lindique son sous-titre, elle soccupe de la Tradition dOccident. En voici le contenu, dont nous distinguons, pour différentes raisons, les articles de Christopher Bamford et Joscelyn Godwin. David R. Fideler: Introduction; Kathleen Raine: Revisioning the Sacred for Our Time; Lee Irwin: The Orphic Mystery: Harmony and Mediation; R. C. Hogart: Hymns of Orpheus: Mutations; John Michell: Michael Maier's Alchemical Quadrature of the Circle; Kristi A. Groberg: The Eternal Feminine; Gregory Shaw: Emboding the Stars: Iamblicus and the Transformation of Platonic Paideia; Dana Wilde: Galaxies and Photons; Christopher Bamford: Esotericism Today: The Example of Henry Corbin; John Carey: The Waters of Vision and the Gods of Skill; David R. Fideler: The Path Toward the Grail: The Hermetic Sources and Structure of Wolfram con Eschenbach's Parzival; Joscelyn Godwin: The Creation of a Universal System: Saint-Yves d'Alveydre and his Archeometer; Flora R. Levin: Aspects of Ancient Greek Music; Michael Hornum: A Plotinian Solution to a Vedantic Problem; Arthur Versluis: 'Gnosticism,' Ancient and Modern; Stephen Ronan: Hekate's Iynx: An Ancient Theurgical Tool.<o:p></o:p>
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ALEXANDRIA est une publication de Phanes Press, éditeur qui présente une collection importante et variée de publications en anglais en rapport avec la Tradition Hermétique, lAlchimie, le Platonisme, le Gnosticisme, le Néoplatonisme, et la Science et lArt Sacrés en général.
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Nº 2. Sommaire : David Fideler: Introduction: Cosmopolis, or the New Alexandria; Edward Parsons: The Museum at Alexandria; Adam McLean: A Note on the Muses; A Report from UNESCO: Bibliotheca Alexandrina: The Revival of the First Universal Library; Eric Mueller: Alexandria: Past, Present, and Future; Nancy Nietupski: Hypatia of Alexandria: Mathematician, Astronomer, and Philosopher; Translated by Jeremiah Reedy: The Life of Hypatia from The Suda; Socrates Scholasticus: The Life of Hypatia; John, Bishop of Nikiu: The Life of Hypatia; Shawn Eyer: Psychedelic Effects and the Eleusinian Mysteries; David Fideler: The Science and Art of Animating Statues; Therese Schroeder-Sheker: The Alchemical Harp of Mechtild of Hackeborn; Jane Thigpen: The Fish Bride; Siemen Terpstra: An Introduction to the Monochord; David Fideler: A Note on Ptolemy's Polychord and the Contemporary Relevance of Harmonic Science; Arthur Versluis: Mysticism and Spiritual Harmonics in Eighteenth-Century England; Joscelyn Godwin: Mentalism and the Cosmological Fallacy; Arthur Versluis: Printing, Memory, and the Loss of the Celestial; Translated by Daniel Willens: Gerhard Dorn's Monarchy of the Ternary in Union Versus the Monomachia of the Dyad in Confusion; Hugh Urban: Imago Magia, Virgin Mother of Eternity: Imagination and Phantasy in the Philosophy of Jacob Boehme; Peter Cawley: The Castle of Heroes: W.B. Yeats' Celtic Mystical Order; Michael Hornum: The Availability of the One: An Interpretive Essay; Christopher Bamford: The Magic of Romance: The Cultivation of Eros from Sappho to the Troubadours; Robin Waterfield: Seating Arrangements in Plato's Symposium; William Blake: All Religions are One; Melitta Rabinovitch: The Dolphin in Greek Legend and Myth; Christine Rhone: Sacred Geography of the Ancient Greeks; David Fideler: The Cosmological Rorschach; Carolyn North: Psalm; Translated by Shawn Eyer: Orphic Hymn to Artemis; John Henry: Reports from Hyperborea; Book Reviews; David Fideler: Books in Brief; Notices.<o:p></o:p>
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Cest après une longue attente que le Nº 2 dALEXANDRIA est paru ; mais les lecteurs ne sen plaignent pas, car ce nouveau numéro dALEXANDRIA (The journal of the Western Cosmological Traditions), avec plus de 400 pages, est une véritable contribution à létude de la Tradition Hermétique.
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JESUS CHRIST, SUN OF GOD: Ancient Cosmology and Early Christian Symbolism. David Fideler. Quest Books. <st1:place><st1:city>Wheaton</st1:city>, <st1:state>Ill.</st1:state> <st1:country-region>U.S.A.</st1:country-region></st1:place> 1993. 430 pages.<o:p></o:p>
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Comme son titre lindique, cest une étude approfondie, claire et synthétique sur la Gnose et la Tradition pythagoricienne, hermétique, orphique et chrétienne primitive. Cette uvre sappuie sur des textes doctrinaux et lhistoire proprement dite pour nous offrir avec érudition une vision éclairante de la Tradition Ésotérique occidentale, de ses origines mythiques à ses premières formulations philosophiques et théosophiques et leur expression future, où se suivent différentes formes complémentaires dune même pensée au cours de la succession temporelle, et qui pourrait se prolonger jusquà nos jours au travers du Moyen Âge, de la Renaissance et même du monde moderne. En ce qui concerne les premiers siècles du Christianisme, lon retrouve cette pensée dans les différentes gnoses, chez les Néoplatoniciens, dans les Oracles Chaldéens et dans les Hymnes Orphiques, dans la Gnose de Valentin, chez Origène et Clément dAlexandrie, dans le Corpus Hermeticum, etc., pour ne signaler que quelques-uns des noms cités par lauteur.
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Dautre part, elle offre la possibilité de travailler avec une gematria du grec (objet de certains éclaircissements de Guénon voir Formes Traditionnelles et Cycles cosmiques : "Kabbale et Science des Nombres") en rapport avec la géométrie et la musique (sappuyant, entre autres, sur les saines influences de J. Mitchell, R. Lawlor et J. Godwin, donc sur un courant de pensée hermétique), cest-à-dire avec une série infinie de coordonnée et danalogies ne devant rien au hasard. Mais ce qui attirera probablement le plus lattention de nos lecteurs, cest létablissement dune correspondance entre Hermès Trismégiste, le Mercure solaire, et Jésus fils de Dieu, deux images du Dieu-Cosmos (Logos), en tant que fils directs du Père, soleils de Dieu, et messagers révélateurs de ses arcanes.
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Il conviendrait dajouter que le lecteur de culture européenne conventionnelle peut être surpris par la valeur octroyée à certains termes ou à des analogies déterminées, usuels dans les systèmes scientifiques, techniques ou populaires, qui décrivent cependant de façon plastique certaines pensées traditionnelles et doctrinales, et bien que leur expression puisse sembler, à première vue, empruntée aux modèles "new age", ce ne sont que des modalités propres à la "american way".
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Cet ouvrage comporte de plus des appendices, des index et une bibliographie soignée.
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CENTRE DÉTUDES DE SYMBOLIQUE DE BARCELONE
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Fondé en 1978, ce Centre débuta ses activités dans un appartement du premier gratte-ciel construit à Barcelone. Il y eut une grande affluence de public, et son fondateur donna les premiers cours sur lIntroduction au Symbolisme, la Kabbale, le Tarot, lAlchimie, ainsi que des exercices pratiques sur cela et dautres thèmes de lésotérisme en général. Le Centre ouvrit également ses portes à des moines bouddhistes mahayanas, à des critiques dart et des écrivains ésotériques qui y donnèrent de courts stages ; il y eut également des cours de symbolisme astrologique, et quelques autres. Ces activités durèrent près de deux ans, quand le siège dut être fermé, pour diverses raisons.
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Le Centre fut rouvert par la suite, mais sans quartier général fixe, utilisant les divers salons de conférences, librairies et instituions pour réaliser ses activités. Cest à cette époque que sajoutèrent au travail denseignement les professeurs José Olives, Manuel Plana, Francisco Ariza et José Manuel Río. Le C.E.S. a poursuivi ses travaux jusquà présent, ayant donné de nombreux cours, organisé des conférences et des séminaires (dont celui portant sur "La Symbolique" à lUniversité Internationale Menéndez y Pelayo de Santander, en Espagne). De multiples travaux, y compris des voyages guidés en autocar dans divers lieux et villages espagnols, célèbres pour leurs monuments romans et gothiques, afin de connaître in situ les structures symboliques de sociétés où le point de vue traditionnel avait prééminence. Les activités se multiplièrent ces dernières années, et lAGARTHA, Programme dIntroduction à la Science Sacrée, y vit le jour (voir sur Internet www.geocities.com/programagartha) et qui sera prochainement publié sous forme de livre [voir Revue SYMBOLOS numéro 25-26, 2003]. Cest également là que naquit la revue SYMBOLOS, et que le premier Symposium en Espagne entièrement consacré à René Guénon eut lieu en 1994. Avec le temps, de nouveaux conférenciers et instructeurs sy sont joint et ont mené à bien diverses activités, dont Fernando Trejos, Antonio Guri, José Maria Dolcet, Antonio Casanovas, Pedro Vela, Marc García, José Maria Gracia, et autres. Le Centre est actuellement dirigé par Fernando Trejos et Francisco Ariza.
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CHAPITRE IX<o:p></o:p>
FRANC-MAÇONNERIE<o:p></o:p>
VERS LA TRADITION: "Répandre la lumière et rassembler ce qui est épars". 14, avenue de Général de Gaulle; B. P. Nº 193. 51009 Châlons-en-Champagne. Cedex, FRANCE. Trimestrielle. 64 pp.
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Au sujet de la maçonnerie, cette revue a publié dans ses derniers numéros [1997] les articles suivants :
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- Roland Goffin: Entour de la Tradition et de la Parole perdue (Numéros 51-52).
- Jean Tourniac(): Destin eschatologique de la Franc-Maçonnerie. Id.: Juifs et Chrétiens dans le Catéchisme de l'Eglise Catholique (1992) et dans le rituel de Maître Ecossais du Rite Ecossais Rectifié de la Franc-Maçonnerie (51-52).
- 'Umar: Nouvelle liturgie catholique et nouveaux rituels maçonniques (54).
- Denys Roman(): Remarques sur quelques symboles maçonniques (55 y 56).
- John Deyme de Villedieu: "Outils" et textes symboliques (56 y 57).
- Caloier des Isles Hieres: Entre l'Ebal et le Garizim (57).
- 'Umar: Petits et Grands Mystères, ou à propos des Hauts-Grades (57).
- André Bachelet: Des Hautes Grades? Pour quoi faire? (58).
- 'Umar: La Pierre cubique à pointe (60).
- Yannick Bénard: La notion de sacrifice. Un point de vue maçonnique (62).
- 'Umar: Introduction générale à l'étude du fil à plomb (63).
- 'Umar: Les symboles géométriques de l'initiation de métier (64).
- André Bachelet: Opérativité et Maçonnerie spéculative; (66).
- J. M. V.: Le Delta rayonnant de la loge au R. E. R., et la notion de lumière en Maçonnerie (65, 66 y 67).
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Dans trois de ses numéros de 1997, lon peut trouver des articles qui peuvent être considérés comme maçonniques, bien quils ne le soient pas au sens strict du terme, car ils abordent des sujets aussi intimement liés à lOrdre que la Géométrie, lArithmosophie, Pythagore, etc. (Nº 65) : Dr. R. Perotto-André: Sur une représentation du Triangle de Pythagore, 'Umar: Divine proportion et trisection de l'angle; (Nº 66) : Jean Duprat: Quelques remarques sur 888 et 666, auxquels il faut ajouter les articles de ce dernier et de Yves Dangers au sommaire du numéro 67 ; dans ce dernier numéro, il faut signaler la quatrième partie de "Déroulement et enroulement de la Manifestation", de John Deyme de Villedieu, qui se poursuivra dans les numéros suivants. Voir également la Mise au point de André Bachelet (plus loin).
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Le travail réalisé au cours des ans par cette revue, sous la direction de Roland Goffin, est digne dêtre souligné, maintenant toujours son niveau intellectuel et la variété de ses thèmes.
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Signalons aussi, dans le numéro 66, larticle intitulé « Les deux pêches miraculeuses » de Patrick Zanzi (qui est également lauteur de « Quelques remarques sur lIncarnation », Nº 62) que nous aimerions publier dans un prochain numéro de notre revue.
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Remarquons tout spécialement le numéro 36, dans lequel figure un texte écrit par Jonas que nous publierons également en réponse à lhommage à Guénon engendré par F. Schuon, édité en 1985 par les Cahiers de lHerne.
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Autres textes, publiés par la suite, en rapport direct ou indirect avec la Maçonnerie :
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Nº 76. Juin - Juillet - Août 1999. John Deyme de Villedieu: Déroulement et enroulement de la Manifestation (V); 'Umar: Sagesse - Force - Beauté.
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Nº 75. Mars - Avril - Mai 1999. 'Umar: Le Collier de perles et la Chaîne d'Union.
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Nº 74. Décembre 1998 - Janvier - Février 1999. "A Propos de Frithjof Schuon, Sidi Aïssa Noreddine". Umar: Le Compagnon fini, Homme primordial; Federico González: Bref sur la confusion entre l'oeuvre de Guénon et celle de Schuon; André Bachelet: Autour de la "Parole perdue" des maîtres maçons.
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Nº 73. Septembre - Octobre - Novembre 1998. Jean Le-Petit: Initiation et Franc-Maçonnerie.
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Nº 71. Mars - Avril - Mai 1998. 'Umar: A propos de l'infallibilité traditionnelle; Francisco Ariza: Aspects symboliques de quelques rituels maçonniques opératifs.
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Nº 70. Décembre 1997 - Janvier - Février 1998. 'Umar: Anatomie de la quête ou l'esprit d'escalier.
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Nº 68. Juin - Juillet - Août 1997. André Bachelet: Opérativité et Maçonnerie spéculative, John Deyme de Villedieu: Denys Roman, Guénonien et Maçon, y 'Umar: Réflexions sur le Tétragramme.
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André Bachelet: Maçonnerie, Maçons et fin de cycle (en: Colloque "Fin du 2e Millénaire du cycle Chrétien... et Fin de l'âge sombre?", Octobre 1999).
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[Voir aussi SYMBOLOS: Arte - Cultura - GnosisChapitre VII : "AU SUJET DE RENÉ GUÉNON"]
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AUTOUR DUNE POLÉMIQUE
Comme le lecteur se souviendra, dans la rubrique "Revista de revistas" (Revue de Revues) de notre édition sur la Tradition Hermétique, lors de nos commentaires sur lexemplaire 43-44 de Connaissance des Religions comprenant larticle de André Amalric "La Franc-Maçonnerie est-elle traditionnelle ? (à propos dun ouvrage de Denys Roman)", nous signalions que nous en laisserions la critique pour notre numéro "Masonería" (13-14 de 1997). Dans lintervalle, Vers la TRADITION a publié, dans son numéro 67, un article de André Bachelet rapportant cette collaboration de A. Almaric, et notre avis est quil a traité le sujet avec bien plus délégance et de hauteur que nous ne nous en sentons capables, relevant avec justesse les rectifications aux affirmations les plus lourdes (aux intentions douteuses) proférées par ce dernier. Rappelons que la revue Connaissance des Religions est à tendance schuonienne, et que le suisse lui-même se demande dans ce numéro comment peut-on concevoir Dieu géométriquement « circulaire ou sphérique » avec tout ce que cela signifie. Les affirmations du sieur Almaric concernent autant la Maçonnerie que Denys Roman, auteur de deux ouvrages utilisés comme prétexte pour attaquer lOrdre, dénaturant jusquà la pensée de René Guénon. Nous reproduisons la plus grande partie de la Mise au Point de Monsieur André Bachelet et quelques-unes de ses notes (nous sommes responsables des crochets). Voici donc un autre échantillon de la mauvaise foi des milieux « suisses » et de leur animosité envers la Franc-Maçonnerie :
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« En effet, lorsque M. Amalric aborde le domaine maçonnique, il le fait selon une perspective répandue dans le milieu du Catholicisme "intégral", bien proche de l'intégrisme généralement réfractaire à luvre de René Guénon; il illustre ainsi l'opinion de cette catégorie de traditionalistes pour qui la Maçonnerie, dans sa nature profonde, est toujours la "Synagogue de Satan" abhorrée de l'Église romaine. »
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« Que M. A. prenne prétexte de la parution des deux ouvrages de D. Roman pour aborder certains points de l'histoire de la Maçonnerie, est intéressant à plus d'un titre ; ce faisant, il tire des conclusions qui, à quelques exceptions près, ne nous paraissent pas sortir des habituels lieux communs rebattus par les historiens à mentalité profane. En effet, n'a-t-il pas recours, "pour éclairer le lecteur", à la méthode historique "critique", dont on sait que son application, limitée dans son point de vue à l'exotérisme le plus étroit, désacralise tout ce qu'elle touche ?. L'acceptation de ce dernier point par un catholique intransigeant, semble-t-il, comme l'auteur, surprend par son illogisme. Ainsi, sa démonstration ne contribue, par la façon de traiter le sujet, qu'à égarer un peu plus le lecteur. Faut-il redire que la Maçonnerie, de par sa nature initiatique, ne se prête en aucune façon à une investigation par cette méthode, et que celle-ci ne constituera jamais qu'un pis-aller pour quelques spécialistes en mal de "documents" qui, de ce fait, en sont réduits à formuler sans cesse de nouvelles hypothèses. Sa connaissance effective, c'est-à-dire la prise en considération des dépôts qu'elle véhicule et sa véritable raison d'être, demeurera toujours hors de portée de ceux qui se placent sur ce terrain. A titre d'exemple du parti-pris de l'auteur, on constate qu'il avance la facile et confortable thèse sur l'origine chrétienne (sous-entendu : Catholique) de la Maçonnerie, née "spontanément" à l'époque des grandes cathédrales, ce qui est absurde mais bien commode pour éviter de prendre en compte son "origine" pré-chrétienne et son caractère universel dont, de ce fait, il préfère ignorer les incidences notables. Faut-il insister également sur les extravagances verbales et prétentieuses portant sur la nécessité de "l'influence de Maîtres authentiques formés par la tradition purement orale et l' Art de mémoire ", et le "retour au Septénaire Sacré ", dont on peut regretter la formulation quelque peu... lapidaire compte tenu de leur contenu. Tout au long de son texte, l'auteur nous accable d'expressions qui définissent les limites de son analyse ; on découvre ainsi que la formule de D. Roman, "L'Arche Vivante des Symboles", concernerait en fait: "tout un héritage de dépôts plus ou moins hétéroclites... " que ceci "ne pourrait que relever d'un intérêt archéologique très relatif...", pour ajouter ensuite "que l'on peut s'interroger sur le caractère effectif (efficace) de l'initiation maçonnique aujourd'hui (...). Du fait de son détournement spéculatif par des individus étrangers au métier de constructeur (...)", celle-ci "aurait été ainsi réduite à ne plus transmettre qu'une influence psychique (...) ", "le problème de la rupture de la continuité traditionnelle [étant posé] ", etc.... Mais nous ne pouvons achever cette "anthologie" anti-maçonnique sans parier de la surprenante assurance avec laquelle l'auteur règle, en le réduisant à une "affirmation téméraire", le problème de l'ésotérisme chrétien tel que l'aborda D. Roman dans son oeuvre. Nous nous permettons de lui poser la question suivante: de quel côté se trouve donc la "témérité"? Bien entendu, le refrain habituel sur la nécessité, pour une éventuelle et supposée reconnaissance et réconciliation, "que les liens rompus avec l'Église soient renoués", ne nous est pas épargné. Que l'auteur ne soit pas conscient de l'irréalisme de cette dernière "proposition" est proprement étonnant1. Relevons également une phrase relative à la signification de la "Parole perdue", particulièrement significative par le fait qu'elle illustre sa méconnaissance de l'Art Royal et de toute démarche initiatique général: "[ ... ] les travaux de Denys Roman [ ... ] présentent-ils un autre intérêt ne théorique quand on sait qu'ils s'appliquent à une Franc-Maçonnerie qui se veut purement spéculative et s'interroge elle-même sur la "Parole perdue ", reconnaissant ainsi qu'elle a rompu tout lien avec son origine opérative u lointaine ?". Nous aimerions croire, notamment dans ce cas précis, à une rédaction fautive... En ce qui concerne ce dernier point, nous constatons, en de multiples endroits procédé ou simple négligence ?, l'étrange confusion qui résulte de l'amalgame entre les bribes de citations de D. Roman et les considérations de l'auteur ; seules, les prises de position de ce dernier permettent de rétablir une attribution correcte. »
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« Rétablissons maintenant dans son intégrité la citation de R. Guénon, soigneusement choisie, amputée et extraite de son contexte, utilisée dans le but de laisser entendre que celui-ci méprisait les hauts grades de l'Ecossisme, ce qui était manifestement le contraire, ce dont on peut se convaincre en lisant son oeuvre avec l'attention qu'elle mérite. Pour permettre à nos lecteurs de comparer, nous reproduisons au préalable la citation telle que rapportée par M. Amalric: "Il semble résulter de là que tous les systèmes de hauts grades sont complètement inutiles, du moins théoriquement, puisque les rituels des trois grades symboliques décrivent, dans leur ensemble, le cycle complet de l'initiation". Et voici celle de R. Guénon: "Nous avons vu, dans un précédent article, que, l'initiation maçonnique comportant trois phases successives, il ne peut y avoir que trois grades, qui représentent ces trois phases; il semble résulter de là que tous les systèmes de hauts grades sont complètement inutiles, du moins théoriquement, puisque les rituels des trois grades symboliques décrivent, dans leur ensemble, le cycle complet de l'initiation. Cependant, en fait, l'initiation maçonnique étant symbolique, forme des Maçons qui ne sont que le symbole des véritables Maçons, et elle leur trace simplement le programme des opérations qu'ils auront à effectuer pour parvenir à l'initiation réelle. C'est à ce dernier but que tendaient, du moins originairement, les divers systèmes de hauts grades, qui semblent avoir été précisément institués pour réaliser en pratique le grand uvre dont la Maçonnerie enseignait la théorie".2 Pour en terminer sur ce point, nous reproduisons deux courtes citations tirées de la conclusion du même chapitre; dans ce texte qui fait partie de ses premiers écrits sur le sujet, R. Guénon fait déjà preuve de son information et de son discernement : "(...) Nous avons simplement voulu dire ici ce que nous pensons de l'institution des hauts grades et de leur raison d'être ; nous les considérons comme ayant une utilité pratique incontestable, mais à la condition, malheureusement trop peu souvent réalisée, surtout aujourd'hui, qu'ils remplissent vraiment le but pour lequel ils ont été créés. Pour cela, il faudrait que les Ateliers de ces hauts grades fussent réservés aux études philosophiques [R. Guénon donne évidemment à ce mot son sens étymologique et non celui qu'on lui attribue habituellement et qui illustre un mode de pensée individuel] et méta physiques, trop souvent négligées dans les Loges symboliques; on ne devrait jamais oublier le caractère initiatique de la Maçonnerie, qui n'est et ne peut être, quoi qu'on en ait dit, ni un club politique ni une association de secours mutuels", et il termine son propos ainsi: "Nous ne nous étendrons pas davantage sur ce sujet, pensant en avoir dit assez pour faire entrevoir ce que pour raient être les hauts grades maçonniques, si, au lieu de vouloir les supprimer purement et simplement, on en faisait des centres initiatiques véritables, chargés de transmettre la science ésotérique et de conserver intégralement le dépôt sacré de la Tradition orthodoxe, une et universelle". Est-il nécessaire d'en dire plus ? »
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« Au crédit de l'auteur, reconnaissons la justesse de son analyse lorsqu'il dénonce, par exemple, le caractère anti-traditionnel de la plupart des agissements d'Anderson et Désaguliers, et des "Modernes" en général. Mais il aurait fallu à cette occasion, insister sur les rectifications qui, en réponse, furent à plusieurs reprises, luvre des "Anciens" (elles ne se limitèrent pas à l'Union de 1813), et permirent pour le moins la restauration de nombreux usages rituels et symboliques de grande importance, sauvant ainsi une partie non négligeable de l'héritage provenant de la Maçonnerie opérative. Bien que cet argument lui soit utile pour "dénoncer" le bien fondé des hauts grades, l'auteur reconnaît la place éminente du complément de la Maîtrise qu'est l'Arche Royale dont l'origine opérative est certaine. Egalement, sachons lui gré d'avoir mis l'accent à la suite de R. Guénon sur la nécessité d'un "travail initiatique et opératif réel", même si une telle entreprise peut paraître aujourd'hui et à vue humaine, bien problématique à ceux qui sont soucieux des conditions dans lesquelles la pérennité de l'Ordre devrait s'accomplir. »
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« Mais nous nous posons une question : ces éléments positifs sont-ils conciliables avec l'essentiel du propos de l'auteur puisqu'il met en cause la réalité de la transmission d'une influence spirituelle dans l'Ordre maçonnique ? »
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« Ce qui retient surtout l'attention dans ce texte, c'est la prétention du propos qui se manifeste par une désinvolture pour luvre de R. Guénon et celle de D. Roman, doublée d'un mépris pour l'Ordre. Ainsi, si l'on comprend bien l'auteur, R. Guénon et D. Roman (et ceux qui s'efforcent de les suivre fidèlement), se seraient, semble-t-il, intéressés à la Maçonnerie uniquement pour en dénoncer sévèrement, tout au long de leurs oeuvres, la dégénérescence et les lacunes graves et irrémédiables qui en découlent, les déviations, les tares et le laxisme institutionnels, les compromissions avec le siècle, les infiltrations de la "contre-initiation", etc.... Fort bien. Mais ils auraient ainsi fait preuve d'une surprenante cécité en négligeant le fait que la Maçonnerie véhicule depuis son origine, et par voie ininterrompue de transmission, une influence spirituelle qui perdure aujourd'hui. C'eût été, de leur part, mépriser les incidences considérables qui procèdent de cette situation unique en Occident. Rappelons à ce propos la note très ferme et sans appel de R. Guénon : "Des investigations que nous avons dû faire à ce sujet, en un temps déjà lointain, nous ont conduit à une conclusion formelle et indubitable que nous devons exprimer ici nettement, sans nous préoccuper des fureurs qu'elle peut risquer de susciter de divers côtés : si l'on met à part le cas de la survivance possible de quelques rares groupements d'hermétisme chrétien du moyen âge, d'ailleurs extrêmement restreints en tout état de cause, c'est un fait que, de toutes les organisations à prétentions initiatiques qui sont répandues actuellement dans le monde occidental, il n'en est que deux qui, si déchues qu'elles soient l'une et l'autre par suite de l'ignorance et de l'incompréhension de l'immense majorité de leurs membres, peuvent revendiquer une origine traditionnelle authentique et une transmission initiatique réelle ; ces deux organisations, qui d'ailleurs, à vrai dire, n'en furent primitivement qu'une seule, bien qu'à branches multiples, sont le Compagnonnage et la Maçonnerie. Tout le reste n'est que fantaisie ou charlatanisme, même quand il ne sert pas à dissimuler quelque chose de pire ; (...)"3 »
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« Pour revenir succinctement à la question des hauts grades que l'auteur prétend sans sourciller avoir "étudiée d'assez près", son "analyse" englobant, en fait, toute la Maçonnerie qu'il qualifie au passage de "labyrinthe et de musée", l'amène à constater que leur pratique se résume à "jongler brillamment avec les symboles, les nombres et jouer au mécano avec les débris des traditions défuntes éparses dans les différents grades (...)". Peut-on aller plus loin dans le mépris ? Mais l'intérêt de son examen réside pour nous dans le rapprochement significatif qu'il fait entre ceux-ci et l'héritage Templier. Ainsi, il est assez cocasse de voir utilisée l"autorité" d'un J. de Maistre ("pourtant Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte", nous dit l'auteur avec un contentement et une naïveté certains) pour dénier tout crédit à la "soi disant" "filiation Templière" au sein de l'Ordre, lorsqu'on sait que le Régime Ecossais Rectifié auquel il a, un temps, appartenu, y était hostile et l'avait répudiée officiellement ! La simple lecture du chapitre XV du Tome 2 de Denys Roman ayant pour titre : "Willermoz ou les dangers des innovations en matière maçonnique", eut évité à M. Amalric cette singulière maladresse. »
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« Mais il nous faut mettre un terme à l'examen des propos de l'auteur; mériteraient-ils d'ailleurs d'être relevés s'ils ne manifestaient une tendance bien propre à satisfaire les visées du "Prince de la confusion" ? »
Notes
1 « Il conviendrait d'inverser la proposition, car ce n'est pas la Maçonnerie qui a "rompu les liens avec l'Église'' [romaine] ; une telle démarche de la part de lOrdre n'aurait aucune raison d'être. (...) »
2 « Etudes sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, Tome 2, chapitre: "Les hauts grades maçonniques", p. 268 à 272. (...) »
3 « (Aperçus sur l'initiation, édition 1953, p. 41, note 1). Les adversaires de la Maçonnerie confondent généralement les Obédiences (et les Maçons) avec l'ordre maçonnique, celui-ci étant le principe initiatique, de nature intemporelle et inaffectée. Il en résulte des équivoques dont la portée n'est pas toujours perçue par les Maçons eux-mêmes. (...) »
TRAVAUX DE LA LOGE NATIONALE DE RECHERCHES VILLARD DE HONNECOURT. 12, rue Christine de Pisan, 75017 Paris.
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Les Travaux de la Loge Villard de Honnecourt forment la revue semestrielle de la Loge de Recherches Villard de Honnecourt, appartenant à la Grande Loge Nationale Française. Elle est principalement axée sur létude et la recherche de la symbolique de la Maçonnerie, bien quelle traite aussi de thèmes se rapportant à lart et à la culture dautres voies traditionnelles, différentes de lOrdre Maçonnique. Elle comprend ainsi une partie extrêmement intéressante consacrée à la recherche et à lélucidation de la véritable histoire de cette organisation initiatique, à linstar des travaux réalisés à ce sujet par la revue anglaise Ars Quatuor Coronatorum.
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Lensemble est considéré dans une optique strictement traditionnelle, sans la moindre concession aux préoccupations sociales et transitoires dont font preuve la plus grande part des loges et obédiences maçonniques actuelles. Cest ainsi quun effort dune réelle importance est fait pour récupérer (surtout grâce aux traductions inédites des manuscrits et documents ayant appartenus aux diverses familles et groupements maçonniques) lhéritage symbolique, rituel et mythique de lancienne Franc-Maçonnerie opérante, antérieur aux Constitutions dAnderson et à la naissance de la Maçonnerie spéculative ; et de celle-ci, les premiers textes où se trouve enregistré lhéritage de la Maçonnerie opérante. Cest une tentative de retour aux sources originelles de la tradition maçonnique, doù la Maçonnerie actuelle tire son identité et la raison même de son existence. Villard de Honnecourt (de qui tiennent leur nom la revue et la Loge de Recherches) fut précisément un maître duvre du XIIIe siècle à qui lon doit un album de dessins de géométrie et darchitecture, document dune valeur extraordinaire pour connaître les procédés de création suivis par les constructeurs médiévaux dans lélaboration des plans et des idées qui seraient ensuite transcrites dans la pierre.
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Le code symbolique de la Maçonnerie (également tributaire de lhéritage cosmogonique et métaphysique de la tradition hermétique, pythagoricienne et judéo-chrétienne) traduit lidée de la construction archétypale, conçue dans la pensée de lArtisan divin le Grand Architecte de lUnivers, construction révélée aussi bien dans la structure sacrée du temple que dans le propre processus de réalisation spirituelle, puisque cette idée se réfère à une réalité essentiellement métahistorique et métaphysique toujours présente dans le cur de lhomme. La réadaptation de cet héritage (tout comme dans le passage de la Maçonnerie opérante à la spéculative) naffecte absolument pas lessence de ce quil transmet, et lhomme contemporain continue davoir le même besoin de se connaître lui-même quavait lhomme médiéval.
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La Loge Villard de Honnecourt fut fondée au début des années soixante par un groupe de francs-maçons (entre autres Jean Tourniac et Jean Baylot) intégrés dans le courant de pensée traditionnelle sous légide de luvre de René Guénon, et cest une des loges qui travaillent sérieusement dans le but de restaurer le versant ésotérique et initiatique de lOrdre maçonnique. La revue se convertit ainsi en organe de diffusion de ce travail de restauration, ce qui sera sans aucun doute bien accueilli par tous ceux dont lintérêt pour la Franc-Maçonnerie réside précisément dans les possibilités quelle offre en tant que voie daccès symbolique vers la Connaissance.
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Nº 30 (2e série): 1er semestre 1995, 253 pp. SOMMAIRE: T. R. Grand Maître Claude Charbonniaud: Avant-Propos; Prof. Jean E. Murat: Introduction; I TRAVAUX ET CONFERENCES: Paul Amaury: Métier et renaissance spirituelle; Jean-Pierre Félix: Aspects initiatiques de l'uvre de Rabelais; Michel Constant: La nouvelle naissance spirituelle à partir de la tradition de l'Égypte ancienne; Jean-François Blondel: La légende des Quatre couronnés; II ETUDES: Jacques-Noèl Pérès: La dédicace du temple; Pierre Paillère: Nécessité de l'angélologie; Michel Viot: Sources bibliques du rituel de consécration; Jean-Pierre Schnetzler: A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers; Witold Zaniewicki: Les cagots; Notes et comptes rendus de Jean E. Murat.
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Nº 31: 2º semestre 1995, 254 pp. SOMMAIRE: T. R. G. Maître C. Charbonniaud: Avant-propos; I TRAVAUX ET CONFERENCES: Alain Mercier: L'art pictural et ses expressions initiatiques; Jean-François Var: Renaissance spirituelle et Franc-Maçonnerie; Marc Maillet: Expression musicale et renaissance spirituelle; Roland Edighoffer: Le Temple d'Ezechiel et la Cité des Rose-Croix; Gérard Jarlan: L'aurore naissante de Jacob Böhme; II ETUDES: Pierre Warcollier: Le Feu, l'Eau, la Terre dans l'instruction aux Grands Profès; Id.: Commentaires de l'Instruction aux Grands Profès; Jean-François Var: L'Ésotérisme chrétien et le Régime Écossais Rectifié; Notes et comptes rendus de Jean E. Murat.
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Nº 32: 1er semestre 1996, 272 pp. SOMMAIRE: T. R. F. Yves Trestournel: Allocution; I TRAVAUX ET CONFERENCES: Prof. Jean E. Murat: Être et temps; Simone Vierne: Les romans de Jules Verne, une uvre initiatique; Jean-Bernard Lévy: La tolérance; Dov Bezman: Aperçus sur les traditions celtiques; II ETUDES: Jean-François Blondel: Les compagnons passants tailleurs de pierre d'Avignon; Claude Tresmontant: Qui était Jean?; Jean-François Faugère: La pensée de Teilhard de Chardin, avatar de la tradition celtique; Jacques Lutfalla: Dieu créateur, G.A.D.L.U. et physique mathématique; Jean-Yves Legouas: Les statuts de la société des philosophes inconnus; III COMPTES RENDUS (Jean E. Murat); IV LECTURES D'INSTRUCTION.
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EL TEMPLO DE SALOMON. Isaac Newton. Introd. de J. M. Sánchez Ron. Traducción y estudio filológico C. Morano. Ed. Debate/CSIC, <st1:state><st1:place>Madrid</st1:place></st1:state> 1996. CV+140 pp.
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J.M.S.R. signale fort opportunément dans son prologue que léconomiste Lord Keynes appelait Newton le dernier des mages. Lillustre savant qui énonça la célèbre loi de la gravité universelle fut en effet un ésotériste qui voyait la nature comme le Temple du Grand Architecte de lUnivers et le scientifique, par conséquent, comme un prêtre qui pouvait intervenir dans les processus du monde et mener à la Connaissance et à lOrigine grâce aux pistes laissées par le Créateur et au temps recelé dans son discours cryptographique. Là se trouve la raison de ce que Newton aborde des thèmes bibliques, car il considérait le Livre comme un précis de sagesse révélée, malgré les altérations subies par son texte, souvent perpétrées par la hiérarchie religieuse romaine ; il en est de même de ses investigations alchimiques auxquelles il consacra des travaux et des efforts importants. Il nétait pas en cela très différent des autres savants de son époque, car il est bien connu que la génération des scientifiques qui fondèrent la science moderne (Locke, Kepler, F. Bacon, Robert Boyle, etc. etc.) effectuait des recherches dans ce sens et donnait peut-être plus dimportance aux études biblico-théologiques, voire même à lHistoire Sacrée, comme dans ce cas, quaux sujets exclusivement scientifiques ou mécaniques (physique, chimie, mathématiques, optique, etc.), quoique la vérité oblige à reconnaître que ces thèmes nont jamais été séparés, puisquils étaient traités sans la moindre différence entre eux, aussi bien le sacré que le profane, ce qui est facile à vérifier daprès le contenu de la propre bibliothèque de Newton (John Harrison, The Library of Isaac Newton, Cambridge Univ. Press 1978) ou de quelque autre quil ait utilisée (la privée de Isaac Barrow, les publiques de Cambridge).
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« Pourquoi je lappelle mage ? », questionne Keynes « Parce quil contemplait lUnivers et tout ce quil contient comme une énigme, comme un secret qui pouvait se déchiffrer en appliquant la pensée pure à certaine évidence, à certain indices mystiques que Dieu avait disséminés de par le monde afin de permettre une sorte de chasse au trésor philosophique à la fraternité ésotérique. » (p. XI et XII, intr.).
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Cest ainsi que le savant anglais, nous lavons déjà signalé, prêtait une attention spéciale aux histoires bibliques, auxquelles il se référa à plusieurs reprises et quil jugeait plus anciennes que les histoires grecques voir même que les chaldéennes avec une incontestable érudition et abondance dinformations en tout genre, issues des plus illustres études du lieu et de lépoque. Précisons quil na pas utilisé lHistoire Biblique (y compris lApocalypse) comme source unique de ses études historiques, mais également Flavius Josèphe, Philon dAlexandrie, les mythes grecs, etc., et quil considérait que la position des étoiles dans les constellations du zodiaque, donnée, par exemple, dans des descriptions de la guerre de Troie ou de la mission de Jason et les Argonautes en quête de la Toison dOr (quil situait en 937 avant Jésus Christ), réglait lespace et le temps, anticipant ainsi les archéologues qui découvrirent plus tard dantiques cités dont existaient des descriptions « mythiques », tout comme la science moderne de larchéo-astronomie qui détermine les dates de lieux y compris de grands ensembles daprès létude du ciel de lépoque où ils furent édifiés. Lon peut lire, dans le manuscrit intitulé The original of religions : « De manière que le but de la première institution de la vraie religion en Égypte était de proposer à lhumanité, au moyen de la structure des anciens temples, létude de la structure du monde comme le véritable Temple du grand Dieu quils adoraient. »
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Et cest là le but des recherches de Newton sur le Temple de Salomon, que nous dévoile ce fascinant et surprenant travail, édité fort opportunément et avec une érudition réconfortante par Ciriaca Morano, et que nous recommandons à nos lecteurs.
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TEXTES FONDATEURS DE LA TRADITION MAÇONNIQUE 1390-1760, Introduction à la pensée de la franc-maçonnerie primitive. Traduits et présentés par Patrick Négrier. Préface de Henri Tort-Nouguès. Ed. Grasset, Paris 1995. 384 pages.
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Lauteur définit cette publication comme une anthologie et il na pas tort, dans la mesure où son travail ne se compare pas à une simple compilation. En effet, aussi bien la sélection des textes que les introductions, les commentaires et les notes, démontrent non seulement la démarche investigatrice de lauteur et sa réussite, mais aussi son ample culture dans le domaine de la symbolique, de la Bible et de lésotérisme, qui lui permet de donner une orientation doctrinale et une organisation didactique à ces anciens textes maçonniques, connus comme « Fondateurs » (1390-1760). Lauteur commence son exposé en nous replaçant dans le contexte historique, en nous signalant trois périodes correspondant à trois types de documents, qui correspondent à leur tour à trois époques différentes de lOrdre :
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« une première période dite opérative (1356-1598), où la maçonnerie était une corporation professionnelle chrétienne, et où les loges se composaient uniquement d'ouvriers du bâtiment: c'est à cette époque (1390) qu'apparaissent les Old Charges dites Anciens Devoirs; »
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« une seconde période dite de transition (1599-1722), où ces loges opératives commencèrent à admettre en leur sein des hommes étrangers au métier du bâtiment: c'est à cette époque qu'apparaissent la référence à l'art de mémoire (Statuts Schaw de 1599), l'initiation maçonnique primitivement appelée Mason Word (1637), et les premiers catéchismes symboliques (Edimbourg, 1696); »
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« et enfin une troisième période dite spéculative (de 1723 à nos jours), où la maçonnerie est devenue une initiation non confessionnelle (laïque), et où les loges se composent principalement d'hommes étrangers au métier du bâtiment: c'est à cette époque qu'apparaissent les deux chartes de la francmaçonnerie moderne, les Constitutions dAnderson (1723 et 1738) et les deux versions du Discours de Ramsay (1736-1737). »
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Ce livre, écrit à la demande des éditeurs, développe pour le milieu maçonnique de la langue française une fonction extrêmement importante, analogue à celle du Cahier de lHerne dont il est complémentaire, et consacré également à ces textes fondateurs de la Franc-Maçonnerie (voir Cahier de l'Herne Nº 62, La Franc-Maçonnerie: Documents Fondateurs dans SYMBOLOS Nº 13-14, 1997, p. 389). Cependant, certains textes manquent dans lun ou lautre ; dans lanthologie de Négrier, il faudrait peut-être remarquer la publication des discours de Ramsay, ainsi que les Constitutions dAnderson, également publiées par D. Ligou (voir compte-rendu suivant), documents possédant une grande valeur pour tout franc-maçon, et qui démontrent aussi le passage, ou, si lon préfère, ladaptation, de la maçonnerie opérante à la spéculative, expression de la Science Sacrée correspondant aux nouvelles formes de pensée individuelle et sociale du XVIIIe siècle, qui sétablissaient depuis le milieu du siècle précédent, voire plus tôt (maçonnerie de transition) et qui se prolongeront jusquà nos jours.
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Dans les contributions de Négrier à létude de la Maçonnerie, le rapport établi entre les Constitutions dAnderson et les Old Charges (Anciens Devoirs) nous semble particulièrement intéressant. Cette observation ne laisse pas dêtre exacte, dans la mesure où Anderson a consciencieusement étudié les Old Charges, comme le constate Négrier lui-même. Le fait est également mis en évidence par la comparaison objective des documents, en particulier avec le manuscrit Regius et dautres textes, ainsi que le démontre aussi Daniel Ligou dans son introduction, traduction et notes sur les Constitutions dAnderson dont, nous lavons dit, P. Négrier publie sa propre version dans les chapitres 10, 11 et 12 de cette Anthologie.
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Pour terminer ce bref commentaire, rappelons que les versions de langlais des documents publiés dans cet ouvrage sont aussi de P. Négrier (également auteur de La Lettre "G", suivi de Le Mot Sacré de Maître et les Cinq Points du Compagnonnage, Ed. Détrad, Paris 1990), et ses notes éclairent beaucoup. Voici le contenu de cette anthologie : "Les Anciens Devoirs": 1. Le manuscrit Halliwell dit Regius (1390), 2. Le manuscrit Cooke (1410), 3. L'ancêtre reconstitué de la branche Grand Lodge (avant 1583). "Les catechismes symboliques": 4. Dix témoignages du XVIIe siècle sur le Mason Word (1637-1699), 5. Le manuscrit d'Edimbourg (1696), 6. Le manuscrit Dumfries nº 4 (1710), 7. L'Institution des francs-maçons (1725), 8. Le manuscrit Graham (1726), 9. Le Grand mystère à découvert (1726). "Les Constitutions d'Anderson": 10. L'Edition de 1723, 11. Les Devoirs enjoints aux maçons libres (1735), 12. Les versions ultérieurs du chapitre I des 'Devoirs d'un franc-maçon'. "Le Discours de Ramsay": 13. La version de 1736, 14. La version de 1737. "Extraits d'un catechisme symbolique tardif": 15. Les Trois coups distincts (1760). "Annexe": 16. La Maçonnerie d'après l'Ecriture, de John Tillotson.
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ANDERSON'S CONSTITUTIONS. CONSTITUTIONS D'ANDERSON. Introduction, traduction et notes de Daniel Ligou. Edimaf, Paris 1992. 288 pp.
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Ce livre sera bien accueilli par les maçons qui ont eu des difficultés à connaître certaines des constitutions de leur Ordre, y compris celles de James Anderson qui donnèrent lieu à la Maçonnerie spéculative forme actuelle dexpression de cet Ordre Initiatique car la seule édition en espagnol que nous connaissions date de 1936 (Barcelone, traduction de Federico Climent) et nexiste plus sur le marché depuis plusieurs années, encore que nous ayons entendu parler dune version mexicaine et quil en existe probablement une autre en Amérique du Sud, bien que J. Benimelli nen parle pas dans sa Bibliographie de la Maçonnerie (Fondation Universitaire Espagnole, Madrid, 1978). Cest également le cas des versions françaises ou encore des anglaises, presque toutes éditées avant le milieu du siècle la plupart datant du XVIIIe. Cette édition est donc la bienvenue, avec ses notes et commentaires dun spécialiste de la Maçonnerie, Daniel Ligou, qui étudie le sujet depuis de nombreuses années (voir Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie, dans SYMBOLOS Nº 13-14, page 377). Dautre part, lédition est bilingue anglais-français, ce qui permet den vérifier la traduction.
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Le livre des Constitutions de 1723, support du travail, fut imprimé à Londres par William Hunter, il comptait 92 pages et se composait de quatre parties : histoire ; obligations dun maçon (« tirées des anciennes archives des loges doutre-mer, et de celles dAngleterre, dÉcosse et dIrlande ») ; règlements généraux (« réunis par G. Payne en 1720 ») avec un post-scriptum sur la façon de constituer une nouvelle Loge ; et des chants maçonniques avec leurs partitions. Létude de ces Constitutions que nous publierons dans notre collection « Papeles de la Masoneria » nous semble très importante, pour évaluer non seulement létude quAnderson a faite des Old Charges, sur lesquelles se basent ses Constitutions, mais aussi ses tentatives dadaptation, dont beaucoup furent rejetées par la plupart des Loges anglaises jusquà ce quil ait modifié nombre de ses innovations en les adaptant à la Tradition et quil publie finalement des Constitutions corrigées (1738) dont la plus importante rectification portait sur la division par trois effectuée avec les grades maçonniques, quil avait inexplicablement réduits à deux ; comme lon sait, cette influence des « Anciennes » Loges continua de sexercer sur les Loges « Modernes », à un tel point quelles ne sunifièrent quen 1813, après que la nouvelle Franç-Maçonnerie, appelée Spéculative, ait été dotée des idées et rituels traditionnels des « Anciens » et que lOrdre revienne ainsi à la fonction initiatique.
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Vues par delà plus de deux siècles, les constitutions dAnderson apparaissent nettement chrétiennes, malgré le fond mythologique et païen où se déroule lhistoire maçonnique. Aux regards post-conciliaires, il ne semble pas que les différences entre protestants et catholiques, et particulièrement en ce qui concerne linvocation de la déité, soient plus que de légères nuances dun même aspect. Ces Constitutions marquent cependant la séparation de la Franc-Maçonnerie et de lÉglise car à partir de là, lOrdre ne sidentifiera plus avec la seule confession chrétienne, ni se soumettra au pouvoir de Rome provoquée par la force des événements et le conséquent aggiornamento qui permit lInitiation dun grand nombre de chrétiens réformés, et par la suite ouvrit la porte à ladmission de juifs, islamiques, etc., dans diverses loges de différents lieux géographiques, y compris en Orient, en particulier en Inde et en Chine, et même dans les pays islamiques, construisant ainsi une Franc-Maçonnerie réellement universelle, cest-à-dire authentiquement catholique, en dépit du paradoxe.
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Cette publication est remarquable, et lintroduction et les notes de la traduction de D. Ligou sont très utiles et intéressantes.
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LA FRANCE DES COMPAGNONS. François Icher. Ed. de la Martinière 1994, Paris. 200 pages.
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Pour ceux de nos lecteurs qui ne sont pas familiarisés avec le Compagnonnage, précisons quil sagit dune institution intégrant ouvriers et artisans qui, comme la Franc-Maçonnerie, tire ses origines du Moyen Âge, et dont les antécédents se retrouvent dans les Collegia romains ; elle se basait sur la Science et lArt de la Construction, qui regroupait jadis tous les arts, tout comme la cathédrale ou le château, ou les deux, regroupaient lensemble de lenvironnement urbain. Lon sait que la société médiévale se composait de strates distinctes : la sacerdotale et sapientielle (lÉglise) ; le Roi, sa cour et la noblesse (bien que le Roi exerçait le pouvoir sacerdotal, outre le pouvoir royal) ; et les commerçants, les artisans, en incluant les professionnels et les administratifs (qui constitueront par la suite la bourgeoisie et la petite bourgeoisie), cest-à-dire un personnel qualifié comme celui que peut offrir le Compagnonnage, en opposition avec la maladresse et la paresse des masses (présente dans toutes les classes), qui collaboraient, bien sûr, dans la limite de leurs possibilités.
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Les initiations artisanales ont été, dans toutes les traditions, des moyens ou des supports dactivités de type intellectuel et spirituel, auxquelles sajoutaient la satisfaction et la sécurité du travail bien fait, outre le rituel de concentration quexigeaient ces travaux. La jeunesse des années 60 et 70 revalorisa lartisanat et le « fait-main » avec des matériaux nobles, en réaction contre le processus industriel et la société de consommation, et beaucoup de ses membres se convertirent tout naturellement en artisans, rejetant études et autres opportunités, adoptant ce moyen de subsistance et ce mode dexistence impliquant de vendre ses propres produits sur la voie publique ou certains marchés. Ajoutons, à titre de curiosité, que ces jeunes des années 60 et 70 accomplirent également des voyages sans but déterminé, qui pourraient se comparer à des pèlerinages en quête de Connaissance, pèlerinages que les Compagnons du Tour de France (le Compagnonnage) effectuent, comme leur nom lindique, dans tout le pays, recherchant aussi bien de nouveaux apprentissages et expériences augmentant leur degré de sagesse, que des techniques et des matériaux pour exercer leur office, vecteur des aventures symboliques, intellectuelles et cosmogoniques répondant à leur quête. Inutile de préciser que ces pèlerinages peuvent appartenir à nimporte quelle tradition et que beaucoup dentre elles les pratiquent encore, ou les ont notoirement repris, comme dans le cas de Saint-Jacques-de-Compostelle, propre aux hermétistes chrétiens. Le Moyen Âge vit lessor de ce pèlerinage qui, suivant différents itinéraires européens, menait et mène toujours jusquen Galicie, des milliers de fidèles qui devaient surmonter des difficultés de toute sorte et affronter des dangers sans nombre, ce qui rendait leur voyage comparable à une Initiation, avec les épreuves quelle comporte dans toutes les traditions, symboles ou rites de lauthentique aventure intellectuelle et spirituelle que représente la recherche et lincarnation de la Connaissance.
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La France des Compagnons nous éclaire sur tous ces sujets liés au Compagnonnage, qui existe encore activement en France, où cette plante merveilleuse refleurit et sexprime à travers les corporations : menuisiers, tailleurs de pierre, artisans du cuivre ou de largent, verriers, etc.
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Cet ouvrage est un bel objet, un "beau livre" quillustrent toute sorte de gravures en couleurs et en noir-et-blanc, aussi curieuses que symboliques. Lattention est attirée tout particulièrement par les photos, textes et informations sur le Compagnonnage actuel et son épanouissement, sans aucun doute fruit de la trajectoire de cette Institution si intimement liée à la Franc-Maçonnerie.
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Nous noterons ici certains titres se rapportant à la Maçonnerie qui pourraient être utiles à nos lecteurs, sans effectuer de classement, sinon en informant sur des textes qui, pour une raison ou pour une autre, nous semblent être intéressants au sujet de lOrdre, ou sur dautres thèmes symboliques collatéraux comptant parmi ses Enseignements et Traditions. Ce coup dil panoramique reste limité à certaines publications en espagnol, en anglais et en français, qui seront complétées postérieurement.
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THE EARLY MASONIC CATECHISMS. D. Knoop, G. P. Jones y D. Hamer. Edited by H. Carr. Reimpr. Kessinger Publishing, Kila MT (USA). In-quarto 244 pp.
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La seconde édition (de 1963) de ce « classique », éditée par Harry Carr, a été enrichie par linsertion des Ms Wilkinson (1927) et Kevan (1720), que la première édition, publiée vingt ans plus tôt, ne comprenait pas, puisquils navaient pas encore été découverts ou, plus exactement, pas encore étudiés et diffusés. Les auteurs apprirent lexistence du premier en 1946, année qui vit la publication du travail que nous traduisons ici (voir SYMBOLOS Nº 13-14, p. 248) et le second fut découvert en 1955. Les textes originaux, traduits et constitués par les auteurs durant de longues et patientes investigations dans les différentes bibliothèques dont ils avaient obtenu les permis de reproduction, sont substantiels et nont laissé de côté que deux textes importants et analogues : Les Trois Coups distincts et Jakin et Boaz.
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Dans le compte rendu dune telle uvre, il est indispensable de donner le sommaire complet de ces documents anciens et rares qui dépassent le cabinet du bibliophile et sortent au grand jour, surtout dans un cas tel que celui-ci, où lérudition des auteurs sur le sujet nous éclaire en permanence par le biais dune magnifique introduction de 30 pages, et à travers les commentaires des documents.
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Catéchismes : Edinburgh Register House Ms., 1696; Chetwode Crawley Ms., c. 1700; Kevan Ms., c. 1714-20; Sloane Ms. 3329, c. 1700; Dumfries Nº 4 Ms., c. 1710; Trinity College, Dublin Ms., 1711; A Mason's Examination, 1723; The Grand Mystery of free-Masons Discover'd, 1724; The Whole Institution of Masonry, 1724; Institution of Free Masons, c. 1725; The Whole Institutions of Free-Masons Opened, 1725; Graham Ms., 1726; The grand Mystery Laid Open, 1726; A Mason's Confession, ? 1727; Wilkinson Ms., c. 1727; The Mystery of Free-Masonry, 1730; Prichard's Masonry Dissected, 1730; Chesham Ms., c. 1740; Dialogue between Simon and Philip, c. 1740 (traduit dans ibid. page 237), Essex Ms., c. 1750.<o:p></o:p>
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Parmi les Réponses, il faut remarquer A Defence of Masonry (1730-31) qui est une réplique au Masonry Dissected de 1730 (traduit dans ibid. page 290), que nous publierons prochainement dans notre collection « Papeles de la Masoneria » (Papiers de la Maçonnerie).
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EARLY MASONIC PAMPHLETS. D. Knoop, G. P. Jones y D. Hamer. Q. C. Correspondence Circle Ltd. London 1978. 338 pp.
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Cet ouvrage complète le précédent et recueille « une sélection de feuillets maçonniques, articles de journaux et annonces publiées entre 1638 et 1735, ainsi que des extraits plus ou moins longs intéressant la maçonnerie, et des uvres de la même époque, dun caractère plus général », sélection qui est un exposé représentatif des sources ayant également servi à retracer lhistoire de la Maçonnerie Acceptée de lépoque et en savoir davantage sur elle. Elle comporte une introduction concise qui aborde les sujets suivants, dont sont cités quelques textes emblématiques : caractère et extension de la Maçonnerie, Maçonnerie Acceptée (Memoirs... of Elias Ashmole 1646 y 1682, Plot's Natural History of Staffordshire 1686), critiques des Constitutions dAnderson de 1723 (Briscoe Pamphlet 1724, An Ode to the Grand Khaibar 1726), chants maçonniques (Cole's Curious Collection of Songs 1731 y 1735), la Franc-Maçonnerie et le théâtre (dédicace de Love in a Forest 1723), attaques et railleries contre la Maçonnerie (brochure de 1698, an Hudibrastick Poem 1722-23, The Free-Masons Accusation and Defence 1726), ripostes aux attaques (A Full Vindication of the Ancient and Honourable Society 1726), imitateurs et rivaux, Franc-Maçonnerie et Rose-Croix (The Knight 1723), la publicité et ses conséquences. Il y a au total plus de soixante documents et extraits publiés, suivant lordre chronologique qui débute avec les premières références imprimées faites à la « Mason Word » ou « parole sacrée », et au terme « Maçon Accepté» The Muses Threnodie 1638 y A divertissement en Poor Robin's Intelligence 1676.
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FREEMASONS' GUIDE AND COMPENDIUM. Bernard E. Jones. 17ème édition de la seconde édition, de 1956. Eric Dobby Publishing Ltd, Orpington 1994. Grande Bretagne. 604 pages.
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Lun des membres les plus intéressants de la Loge dÉtudes Quatuor Coronati, Bernard Jones, vénérable en 1960, et auteur dautres livres importants sur la Franc-Maçonnerie, nous présente un ouvrage fondamental pour tout maçon. Ajoutons que le Frère Jones fut membre de lOrdre durant plus de cinquante ans, quil passa en grande partie à étudier les archives du Musée et de la Bibliothèque de la Grande Loge de Londres, où ses recherches lui permirent de donner naissance à plusieurs ouvrages, parmi lesquelles figure celle que nous contemplons. Le Frère Heron Lepper, qui fut Bibliothécaire et Conservateur du Freemasonss Hall de 1943 à 1952, préface cette uvre dont la première édition date de 1950. La transcription de lindex peut donner une idée de son contenu :
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Book One, "Operative Masonry and the London Company": The Freemason's Short Outline of Architectural Masonry, The Medieval Operative Mason, The English Guilds, The London Company of Freemasons, The Old Manuscript Charges, The 'Acception' in the Masons' Company. Book Two, "Speculative Masonry": The Emergence of Speculative Masonry, The Rosicrucians and the Emergence, The Evolution of Scottish Freemasonry and its Influence on Early Fremasonry in <st1:country-region><st1:place>England</st1:place></st1:country-region>, 'Free,' 'Accepted,'or 'Speculative': How we got the Word 'Freemason'. Book Three, "The Grand Lodges (1717-1813)": The First Grand Lodge (1717), The Rival Grand Lodge of the 'Antients', Other English Grand Lodges, The United Grand Lodge, 1813, and its Effect on Present-day Craft Ritual. Book Four, "The Craft Degrees and other Matters": How the Masonic Degrees came to us, Initiation, The Fellow Craft and his Degree, The Hiramic Legend of the Third Degree, The Foundation-stone, The Freemason's Landmarks, The Freemason's Saints. Book Five, "The Lodge and many related Subjects": The Lodge; Warrants, Certificates, and the Masonic Calendar; Wardens and Deacons; The Tyler and the Inner Guard; Floor-drawings, Cloths, Carpets, and Tracing-boards; The Ashlars and the Lewis, and their Symbolism; The Cowan; Symbolismand the Working Tools; Masonic Clothing; Masonic Colours and their Symbolism; The Lodge at Refreshment; Toasts; Ladies' Nights; Masonic Mourning: The Sprig of Acacia. Book Six, "The Royal Arch, Mark Masonry, and Additional Degrees": Royal Arch Masonry, Mark Masonry, The Additional Degrees. Appendix: The Arms of the Three Sister Grand Lodges. Bibliography. Index.<o:p></o:p>
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FREEMASONS' BOOK OF THE ROYAL ARCH. Bernard E. Jones. Eric Dobby Publishing Ltd, Orpington 1994. Grande Bretagne.
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Dans cet ouvrage déjà classique sur le sujet passionnant et mystérieux, dune certaine façon du Royal Arch et de la Royal Arch Masonry et leur histoire, Bernard Jones nous présente un précis de la Maçonnerie se rapportant plus spécialement à lAncien Testament. Cette édition a été révisée et mise au point par Harry Carr.
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FREEMASONS' ROYAL ARCH GUIDE. E. E. Ogilvie and H. A. Thompson. Lewis Masonic, Shepperton 1988. Grande Bretagne. 246 pages.
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Se basant sur des recherches antérieures, dont le livre précédent, les auteurs ont mené leurs propres investigations à la Bibliothèque de la Grande Loge de Londres et à la Bibliothèque de la Loge Quatuor Coronati. Le résultat en est ce guide prolixe qui traite les principaux points du Royal Arch.
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Au sujet, fondamental, du Royal Arch, nous recommandons également deux ouvrages de Roy A. Wells, simples mais synthétisant beaucoup des aspects se rapportant à cette Franc-Maçonnerie : Royal Arch Matters, Lewis Masonic, Shepperton, Grande Bretagne, 1984, et Some Royal Archs Terms Examinated, id., Grande Bretagne, 1988. Remarquons les illustrations, curieuses et originales.<o:p></o:p>
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THE FREEMASON AT WORK. Harry Carr. Seventh and revised edition. Lewis Masonic, Ian Allan Regalia, <st1:place>Runnymede</st1:place> 1992. Grande Bretagne. 405 pages.
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Rédigé dans un langage simple et amène, sous forme de questions et réponses sur des thèmes maçonniques, cest-à-dire structuré comme un catéchisme, ce livre est un véritable précis de Franc-Maçonnerie, examinée aussi bien sous langle doctrinal que symbolique ou sous forme historique, englobant depuis les us et coutumes, les rites, les obédiences, les personnalités, les titres, etc., jusquaux décorations et motifs héraldiques, sujets bibliques ou mêmes thèmes platoniciens. Harry Carr fut un maçon important, vénérable , secrétaire et éditeur de la Loge Quatuor Coronati, membre de nombreuses loges détudes des États-Unis et de la Villard de Honnecourt de France. Frederick Smith, un autre franc-maçon ayant suivi la trajectoire de H. Carr, cest-à-dire de la Tradition Maçonnique exprimée parfaitement et justement par les travaux de la Loge Quatuor Coronati, fut chargé de la révision de cette septième édition.
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THE EARLY FRENCH EXPOSURES (1737-1751). In-quarto de 488 pages. Editor H. Carr. Reimpr. Kessinger Publ., <st1:place><st1:city>Kila</st1:city> <st1:state>MT</st1:state></st1:place> (<st1:country-region><st1:place>USA</st1:place></st1:country-region>).<o:p></o:p>
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Comme son titre lindique, cette compilation de documents précoces nous offre un tableau assez intéressant sur la maçonnerie française de lépoque et ses origines, qui a influencé la maçonnerie dautres parties dEurope.
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Ainsi que nous lavons fait dans des cas précédents, nous donnerons la liste complète des textes sélectionnés avec tant de discernement par Harry Carr, qui est aussi lauteur des introductions, commentaires et notes, non sans souligner auparavant certains titres comme le « Catéchisme des (Francs-)Maçons », consacré au beau sexe et publié avec licence et approbation du Roi Salomon, 1440 ans après le Déluge. Ou aussi « La Franc-Maçonne (ou Maçonne), ou la Révélation des Mystères des Maçons », de Madame X, publié en 1744 à Bruxelles ; ou alors « Le Maçon Démasqué » ou encore « Le Véritable Secret des (Francs-)Maçons », édité à Londres, en français, en 1751. Cela sans mentionner la beauté du « Secret des (Francs-)Maçons », avec une collection de chants précédée de quelques poésies, datant de 1744 et signé par lAbbé G. Calabre. Ce sont là de véritables joyaux pour tous ceux qui sintéressent à la Maçonnerie et à son histoire, et joliment illustrés par des planches de lépoque ainsi que les gravures originales des uvres et leurs couvertures, et, bien entendu, leur fiche bibliographique et leur localisation pour être consultées. Certains de ces textes ont été publiés en français : Le Parfait maçon. Les débuts de la maçonnerie française 1736-1748, (anthologie de J. Coutura. Publ. de l'Université de Saint-Etienne, 1994). Index français : Réception d'un Frey-Maçon (1737); La Réception Mystérieuse (1738); Le Secret des Francs-Maçons (1744); Catéchisme des Francs-Maçons (1744); La Franc-Maçonne (1744); Le Parfait Maçon (1744); Le Sceau Rompu (1745); L'Ordre des Francs-Maçons Trahi (1745); Les Francs-Maçons Ecrasés (1747); La Désolation des Entrepreneurs Modernes du Temple de Jerusalem (1747); L'Anti-Maçon (1748); Le Maçon Démasqué (1751).
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THE COLLECTED PRESTONIAN LECTURES 19751987. Quatuor Coronati Lodge. Lewis Masonic, Shepperton, Grande Bretagne 1988. 304 pages.
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Cest là le troisième volume il en existe deux autres : 1924-1960 et 1961-1974 et le plus récent, recueillant ces conférences dune grande valeur, qui se reproduisent chaque année sous légide de la Grande Loge dAngleterre.
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Beaucoup de ces travaux ont été publiés dans la revue Ars Quatuor Coronatorum. Le contenu est le suivant : T. Beck: Anthony Sayer. Gentleman: The Truth at Last; Brig. A. C. F. Jackson: Preston's England; R. A. Wells: The Tyler or Outer Guard; C. Mackechnie-Jarvis: Grand Stewards 1728-1978; G. E. Walker: 250 Years of Masonry in India; F. J. Cooper: Robert Freke Gould; C. N. Batham: The Grand Lodge of England According to the Old Institutions; Sir James Stubbs: The Government of the Craft; R. H. S. Rottenbury: The PreEminence of The Great Architect in Freemasonry; H. Mendoza: Getting and Giving masonic Knowledge; S. Bruce: '...not only Ancient but useful and necessary Officers..." The Deacons; W. McLeod: The Old Charges; C. Gotch: The Role of the Innkeeper in Masonry.<o:p></o:p>
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THE HISTORY OF THE FIRST 100 YEARS OF QUATUOR CORONATI LODGE. C. Dyer. Quatuor C. Correspondence Circle. 64 pp.
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1986 vit le centenaire de la Loge Quatuor Coronati nº 2076. Colin Dyer, intimement lié à cette Loge dÉtudes anglaise qui est exemplaire pour le maintien des us et coutumes maçonniques, ses investigations historiques sur lOrdre, et la démythification dont elle a été lobjet au moyen détudes dune ample perspective intellectuelle et de grande érudition, nous narre succinctement les origines et le développement de cette Loge jusquen 1986, et toujours en activité de nos jours, en 60 pages dinformations utiles à plus dun aspect.
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THE THREE DISTINCT KNOCKS. JACHIN AND BOAZ. 71 et 56 pages, respectivement. Réimpression des premières éditions. Kessinger Publ., Kila MT (USA).
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Ces deux textes en rapport étroit et complémentaires dans quelques-uns de leurs détails (par exemple, le premier comprend la graphie des mots hébreux, et lautre non ), furent publiés en 1986 par A. C. F. Jackson, dans son English Masonic Exposures.
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Fait curieux, à la fin de The Three distinct Knocks (Les Trois coups Distincts) figurent quelques courts textes qui pourraient bien être jugés antimaçonniques. De fait, Jachin & Boaz rectifie en nincluant pas ces textes et en présentant le mode de reconnaissance à la porte de la Loge non pas comme un moyen dentrer sans avoir été initié, mais comme une instruction pour les frères étrangers.
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Les deux catéchismes furent publiés à Londres, en 1760 et 1762, respectivement.
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ILLUSTRATED DICTIONARY OF HISTORIC ARCHITECTURE. Edited by Cyril M. Harris. Dover Books on Architecture, New York 1977. 582 pages.
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Cette excellente encyclopédie illustrée sur larchitecture et la construction en général, possède plus de 5.000 entrées claires et instructives illustrées par 2.100 dessins, dexcellente facture, nets et à la plume, qui aident à la compréhension de beaucoup de termes darchitecture, de tout temps et tout pays et cest là lun des plus grands mérites de cette uvre comprenant des styles aussi éloignés que le gothique, le chinois, lhindou ou le méso-américain, et se conjuguant avec les formes modernes de construction. De nombreux architectes américains, provenant de plusieurs universités et experts dans divers domaines, ont contribué au succès de ce dictionnaire qui est un véritable guide, y compris à plus dun aspect symbolique, bien que lintention des auteurs et du compilateur nait pas été telle, si ce nest pour la valeur intrinsèque et exemplaire se rattachant à tout se qui se rapporte à larchitecture et à la construction.
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Il faut également souligner que, pour chacun des thèmes illustrés, lon a non seulement choisi le dessin approprié, mais aussi sa plus belle exécution, détail que le compilateur a constamment soigné et qui place son ouvrage dans la catégorie des « livres dart » et le rend donc apte pour un public plus vaste que celui des architectes, ou des maçons.
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DES TEMPLIERS AUX FRANCMAÇONS: LA TRANSMISSION DU MYSTERE. [THE <st1:city><st1:place>TEMPLE</st1:place></st1:city> AND THE LODGE]. Michel Baigent et Richard Leigh. Ed. du Rocher, Monaco 1991. 382 pages.
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Les auteurs étudient dans ce livre les grandes familles fondatrices dÉcosse, comme les Montgomery, les Hamilton, les Seaton, etc., particulièrement les Sinclair (Saint-Claire pour la branche française), et bien entendu les Stuart, héritiers de Robert Bruce, rois dÉcosse et dAngleterre, concrètement dans leurs relations avec lOrdre des Templiers et la Franc-Maçonnerie ou avec lésotérisme en général, des deux côtés de la Manche.
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Si la documentation historique est, dans la plupart des cas, rigoureuse, les auteurs nont pas voulu sy laisser enfermer et ne se sont pas limités à une surabondance de données, sinon quils ont allégé leurs informations de telle manière que le livre est particulièrement amène et distrayant, ce qui laisse deviner son origine en tant quuvre artistique, écrite initialement pour la télévision (la B.B.C. britannique) en exploitant pour une grande part le paysage écossais ; il y a des moments où lon peut même suivre laction historique avec du suspense, au point de rappeler inconsciemment Frances Yates, souvent citée par les auteurs dans certaines parties de louvrage.
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Dans la partie consacrée à la Maçonnerie aux États-Unis, lattention est attirée par le fait que ne soient mentionnés comme Maçons avérés que neuf membres, et dix pouvant lêtre, parmi les signataires de la Constitution, évoqués dans la liste publiée en 1937 par la Masonic Service Association de Washington, dans The Constitution and Free Masonry.
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ECRITS MAÇONNIQUES DE JOSEPH DE MAISTRE et de quelques-uns de ses amis francs-maçons. Édition critique de J. Rebotton. Ed. Slatkine, Genève, 1983. 150 pages.
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La personnalité du comte Joseph de Maistre a joui dune grande considération en France jusquà nos jours, cette édition de quelques-uns de ses textes en rapport avec la Maçonnerie en est la preuve. Il nous semble que la valeur de luvre de de Maistre prend toute son importance si on lobserve dun point de vue historique, et aussi littéraire, rappelons-nous Les soirées de St. Petersbourg. Dans une perspective initiatique, cest-à-dire maçonnique, lon peut remarquer que lauteur, en dépit de son initiation à Lyon dans une loge prestigieuse, directement influencée par Martínez de Pascually et Willermoz, ne parvient finalement pas à identifier le Grand Architecte de lUnivers comme le Dieu de sa foi catholique, et choisit la religion au détriment de la cosmogonie et de la métaphysique, comme le révèle sa note de la page 141 de ce volume, datée de cinq ans avant sa mort, que nous reproduisons ici :
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« Je consacrai jadis beaucoup de temps à connoitre ces messieurs. Je fréquentai leurs assemblées; j'allai à Lyon pour les voir de plus près; je conservai une certaine correspondance avec quelques uns de leurs principaux personnages. Mais j'en suis demeuré à l'église catholique, apostolique et romaine; non cependant sans avoir acquis une foule d'idées dont j'ai fait mon profit. »
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Comme lon sait, le catholique Joseph de Maistre eut une vie politique agitée et aussi des agissements maçonniques, ces textes le prouvent; si Joseph de Maistre navait pas toujours été précédé de sa réputation de « génie », de « prince des lettres » ou « dessayiste brillant », il serait peut-être plus connu aujourdhui et il serait plus facile à confronter. Cette édition critique a été réalisée par Jean Rebotton et contient un texte fondamental dans lensemble de luvre de de Maistre : Mémoire sur la FrancMaçonnerie, dédiée au baron Vignet des Etoles.
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JOSEPH DE MAISTRE, FRANC-MAÇON. Suivie de quelques Pièces inédites. Paul Vulliaud. Ed. Archè, Milano 1990. 272 pages.
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Dans lintroduction du livre précédent, Antoine Faivre accuse Paul Vulliaud détroitesse desprit en ce qui concerne de Maistre. Il na pas tort, bien que la justice oblige à reconnaître également le mérite de ce livre très intéressant, comme tous ceux de Vulliaud, et qui touche de nombreux points névralgiques de luvre, et surtout de la personne publique de celui quon appelait le « théosophe de Chambéry » qui, on ne sait par quelle confluence dintérêts et de hasards, fut choisi comme champion, ou comme exemple, don ne sait combien de causes, beaucoup étant complètement opposées, qui perdurent encore en France de façon intestine.
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EUCLIDES. ELEMENTOS. 2 vols: Libros IIV y VIX. Introduction de Luis Vega. Traduction et notes de Mª. L.ª Puértolas Castaño. Ed. Gredos, Madrid 1991. 368 y 242 pages.
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Dans les Constitutions dAnderson, tout comme dans dautres documents maçonniques anciens, il est directement fait référence à Euclide comme le grand inspirateur de la Science Maçonnique, interchangeable avec Pythagore. Anderson lui-même les assimile tous deux en nous y indiquant que le célèbre théorème de Pythagore est la proposition numéro 47 dEuclide.
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En tant que personnage historique, lon sait que ce prototype du Géomètre était le contemporain de linstaurateur de la dynastie ptolémaïque, Ptolémée Sôtêr (367/6-283), et quil établit à Alexandrie une école importante. Celles de ses uvres que lon possède, selon lauteur de la préface, sont les Éléments et les Données ; lon a des recensions de : Phénomènes (astronomie basée sur la géométrie sphérique, doù la sphère armillaire, et où lon « introduit une notion absolue dhorizon face au sens relatif que possédait auparavant horidson chez Aristote et Autolique ») ; Optique (« de la perspective et la vision directe », où se trouve comprise laffirmation de la propagation rectiligne de la lumière, qui apparaît ici pour la première fois et qui est une caractéristique euclidienne) ; il existe une version arabe de Sur les divisions de figures ; se sont perdus Porismas (« semble-t-il des questions de mathématiques supérieures dun genre et dune portée» que lon est pas aujourdhui « en mesure de préciser ») ; Des coniques (quatre livres, semblerait-il) ; Des superficies (deux livres qui « étudiaient les cônes, les cylindres, les sphères et probablement dautres constructions sur les superficies de solides en révolution ») ; il existe des indices dÉléments de musique (Proclus, Marino).
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Dans cette édition, dans la proposition 47 déjà citée, à la quatrième ligne de la page 261, il est dit « par le (point) A lon trace une parallèle AD... » ; lon doit dire « ... parallèle AL », ce qui devient notoire si lon suit les explications graphiques de la même page. Comme on le sait bien, cette proposition est fondamentale pour lésotérisme et la Science de la Construction.
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Létude de beaucoup de ces Éléments dEuclide a été suggérée, en tant quexercices mentaux et instruments opératoires, à plusieurs générations de Francs-Maçons.
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VITRUVE: DE L'ARCHITECTURE. 10 tomes. Textes établis, traduits et commentés par divers auteurs. Ed. Les Belles Lettres, Paris.
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Dans luvre de cet auteur, il ny a apparemment pas de références ésotériques, bien quil commence dès le début à considérer lArchitecture du point de vue de larchitecte, ce qui ne laisse pas dêtre intéressant. Lon remarque dautre part que ce traité est une mise en ordre de différents thèmes suivant une organisation logique en vue de son application pratique, comme les chemins, lingénierie et les lois romaines. Il serait également possible que la figure de Vitruve soit prise comme un « prototype » darchitecte, et le style « romain » auquel Anderson recours si souvent, comme une référence à un Hermétisme et un artisanat « païen », antérieur au gothique et même au roman indéfectibles du christianisme et du Moyen Âge.
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Afin de satisfaire la légitime curiosité de qui, maçon ou pas, sintéresse à ce thème, nous signalerons lédition de Les Belles Lettres qui, postérieure à ce compte-rendu, a été publiée en espagnol aux Éditions Iberia de Barcelona et Alianza Ed. de Madrid. Nous avons sélectionné ces deux citations, parmi les plus représentatives de luvre de Vitruve : (Livre I, chapitre I, 3) « En effet dans tous les domaines et surtout en architecture il y a ces deux aspects : ce qui est signifié et ce qui signifie. Ce qui est signifié c'est le projet duquel on parle ; ce qui le signifie c'est une présentation développée selon les méthodes scientifiques. Ainsi apparaît-il que celui qui se veut architecte doit être exercé sur l'un et l'autre aspect. C'est pourquoi aussi il faut qu'il soit doué et disposé à acquérir un savoir ; en effet des dons sans savoir ou un savoir sans dons ne peuvent produire un professionnel accompli. Il faut qu'il soit lettré, expert en dessin, savant en géométrie, qu'il connaisse un assez grand nombre d'oeuvres historiques, qu'il ait écouté avec attention les philosophes, qu'il sache la musique, qu'il ne soit pas ignorant en médecine, qu'il connaisse la jurisprudence, qu'il ait des connaissances en astronomie et sur le système céleste ». (Livre III, chapitre I, 9) « Si l'on admet donc que le système numérique a été déduit des articulations humaines, et qu'il existe une corrélation proportionnelle fondée sur une unité déterminée entre les membres pris isolément et l'aspect général du corps, il s'ensuit que nous devons admirer ceux qui, même en établissant les règles de la construction des temples des dieux immortels, ont organisé leurs éléments d'une manière telle que, par le jeu des proportions et des relations modulaires, leurs divisions, considérées séparément ou globalement, fussent en harmonie. »
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MAÇONNERIE FEMININE ET LOGES ACADEMIQUES. René Le Forestier. Ed. Archè, Milano 1979. 254 pages.
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René Le Forestier est lauteur de La FrancMaçonnerie occultiste et templière aux XVIIIème et XIXème siècles, Paris, Aubier Nauwelaerts, 1970. Avec Maçonnerie féminine et Loges académiques, ces travaux constituent son plus grand apport aux études historiques maçonniques. Dans cet ouvrage, édité pour la première fois par A. Faivre, cest la première partie, consacrée à la maçonnerie féminine, qui nous intéresse, bien que la seconde, qui porte sur les loges académiques, et spécialement sur la célèbre Neuf Soeurs qui fut si importante, surtout en ce qui concerne les républiques américaines, et à laquelle participent également des dames, est dun intérêt évident.
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Quant aux loges de femmes proprement dites, ce sont en particulier les mouvements surgis au XVIIIe siècle qui sont étudiés ici, et léclosion de nombreux ateliers directement liés à lOrdre. Cest un vaste sujet, qui comprend depuis les loges dites dAdoption généralement rattachées aux francs-maçons masculins auxquels elles étaient plus ou moins apparentées (épouses, surs, filles, etc.), les loges appelées androgynes (mixtes) ou dautres aussi curieuses que celle des Mopses (qui utilisaient limage dun petit chien comme symbole de la fidélité à lOrdre et aux membres de lAtelier en général), etc.
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Lensemble de ces textes savère très valable et permet de suivre une série de développements et de pénétrer dans des voies tortueuses et de riches paradoxes, scènes où défile en procession la totalité du pouvoir et de la noblesse de son temps, aussi bien à Paris que dans province la plus éloignée. Ainsi que le déclare Le Forestier, « les explorateurs des archives maçonniques ont trouvé des traces laissées, dans presque toutes les régions du royaume (France), par des Loges d'Adoption. » (Voir la « note annexe » de notre article "Tradición Hermética y Masonería", SYMBOLOS Nº 13-14, 1997, p. 60).
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Il faut savoir que les Loges dAdoption étaient toujours rattachées aux Loges maçonniques masculines : ceci établit une nette différence entre la « Maçonnerie dAdoption » et les loges féminines actuelles, dont les grades sont équivalents à ceux des loges masculines.
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LA FRANCMAÇONNERIE ANGLOSAXONNE ET LES FEMMES. Andrée Buisine. Guy Trédaniel Ed., Paris 1995. 336 pages.
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Lon peut se rendre compte, à travers ce livre, de limportance que posséderait une franc-maçonnerie féminine latine et américaine au XXIe siècle, tout elle leut en son temps au XVIIIe siècle, surtout à présent, où la situation des loges féminines aux États-Unis est en plein changement et que la misogynie attribuée à la Maçonnerie anglaise (sans aucun doute influencée par les clubs masculins) touche à sa fin en vue de la coopération active de la femme à tous les niveaux de la réalité, à commencer par son propre travail sur elle-même, à la lumière de sa propre féminité. Ainsi, certains personnages féminins anglo-saxons des XIXe et XXe siècles ont non seulement travaillé au sein de la Tradition Hermétique, ou de disciplines plus ou moins apparentées, mais aussi dans le domaine des sociétés ésotériques secrètes, ou discrètes, dont lOrdre maçonnique lui-même (par exemple, Aimée BothwellGosse (1866-1954) et Marjorie Debenham (1893-1990), respectivement fondatrice et successeur de la revue en langue anglaise The Speculative Mason). Inutile de préciser que ces liens furent aussi créés par Madame Blavatsky et la Société Théosophique dont elle fut la fondatrice et qui fut si utile à la divulgation massive de certains concepts, encore que faussés dans leurs racines les plus profondes et traditionnelles par leur rattachement à certaines façon de voir et de connaître aux possibilités intrinsèques extrêmement limitées, au risque de les dénaturer, ce qui fut souvent le cas, atteignant parfois même le mensonge et la falsification de critères et de doctrines jadis lumineuses et connexes avec les Principes Universels.
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Il faut spécialement souligner que ce livre provient dune thèse de maîtrise réalisée sous la direction de Daniel Ligou, et que lauteur ne cache pas sa filiation maçonnique.
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Cest une uvre que nous recommandons chaudement à nos surs et amies, franc-maçonnes ou non, qui ont toujours entouré SYMBOLOS tout en organisant leurs loges, certaines dentre elles ayant publié leurs articles dès les débuts de notre revue ; nous fondons de grands espoirs dans le travail des ateliers féminins qui se montent et dont nous avons eu vent directement ou indirectement. Nos éditoriaux demeurent ouverts à nos collaboratrices pour leurs travaux symboliques, maçonniques ou hermétiques.
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BIBLIOTHÈQUE ARUS. Pg. de Sant Joan, 26.08010 Barcelone. Espagne.
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Cest la première bibliothèque publique de la ville, édifiée grâce à la donation (dimmeuble, de capital et de fonds) de Rossend Arús i Arderiu, qui fut également coauteur et promoteur du Diccionario Enciclopédico de la Masonería. Les exécuteurs testamentaires furent : lécrivain et homme politique Valentí Almirall, qui sélectionna les 20.000 volumes des débuts auxquels vinrent sajouter les 4000 de la bibliothèque privée dArús qui comprenait un fond maçonnique de valeur composé duvres dordre interne et lassocié du philanthrope barcelonais, Antoni Farnés ; larchitecte fut Bonaventura Basssegoda i Amigó, et beaucoup de professionnels et dartistes de renom participèrent au projet : Josep Lluís Pellicer, dessinateur et peintre, chargé de la décoration, le sculpteur Manuel Fuxà, le bronzier italien Luigi Razzanti, lébéniste Joan Sunyol, le marbrier Lluís Nogués. Pour se faire une idée de ce que cela représentait en son temps, il suffit de savoir quun cortège de représentants de plus de cent cinquante entités et associations, non seulement politiques mais aussi scientifiques, artistiques, ouvrières et récréatives, participa en mars 1895 à son inauguration. Dans le salon de musique, des partitions et des instruments étaient à la disposition des visiteurs. Les archives de documents maçonniques provenant de la bibliothèque privée de R. Arús, qui fut Grand Maître de la Grande Loge Symbolique Régionale Catalano-Baléare, comprennent des ouvrages espagnols, étrangers, et surtout latino-américains, grâce aux contacts étroits que cette Obédience avait avec des Loges américaines, en particulier avec celles de Cuba. Il semblerait que lon nait pas conservé toute la décoration et le mobilier originaux, mais la bibliothèque est cependant parfaitement restaurée et peut offrir, dans ses plus belles salles, des conférences publiques sur des thèmes sociaux et maçonniques.
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CENTRE DÉTUDES DE SYMBOLIQUE DE BARCELONE
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Dans le cadre extraordinaire de la Bibliothèque Arús et en association avec elle, le Centre réalisa, en mars et avril 1999, un stage intitulé « Le Symbolisme Maçonnique ». Francisco Arisa, collaborateur régulier de SYMBOLOS et directeur de la page web El Taller: Revista de Estudios Masónicos (lAtelier : Revue dÉtudes Maçonniques) conduisit ce cycle auquel assistèrent plus de quarante personnes. Le même auteur, conjointement avec Josep María Gràcia, également collaborateur de notre publication et directeur de la page Internet R.E.A. (Revue dÉtudes Architectoniques) fit la présentation de lexposition de peintures de Dore G. intitulée « Symbolisme de la Franc-Maçonnerie », à la galerie de ACEA (Cf. « Maçonnerie, les symboles en tant que transmetteurs didées et de valeurs universelles », Magazine dArt, nº 1, automne 1998).
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LIVRES ET REVUES REÇUS:
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LA MASONERÍA. Política y sociedades secretas. Emilio J. Corbière. Ed. Sudamericana, <st1:city><st1:place>Buenos Aires</st1:place></st1:city> 1998, 3ª ed. 395 pp.<o:p></o:p>
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Cest peut-être la publication en langue espagnole la plus importante consacrée à la Maçonnerie en général, et à la Maçonnerie sud-américaine en particulier, spécialement celle dArgentine. Emilio J.Corbière, avocat et professeur universitaire, est non seulement historien, mais a également exercé le journalisme durant de nombreuses années. Il fut rédacteur en chef de la revue Todo es Historia et rédacteur des quotidiens La Opinión, La Nación, Sur, etc. Il possédait aussi ses colonnes dans les revues Primera Plana, Confirmado, etc. Il appartient à la Société Scientifique Argentine et à lAssociation Argentine de Philosophie du Droit, et il est actuellement haut fonctionnaire de la Bibliothèque du Congrès de Buenos Aires. Ce travail, qui se verra augmenté dun autre tome, est remarquable non seulement pour la clarté des idées, mais aussi pour lamplitude des informations. Lhistoriographie ne traite généralement pas le sujet de la Franc-Maçonnerie, que lauteur aborde avec esprit dentreprise et rigueur scientifique. Cela représente une contribution très importante pour nous francs-maçons, et même pour ceux qui, sans lêtre, sintéressent aux problèmes de lOrdre maçonnique et à ses liens avec les républiques américaines. Ce livre est en outre enrichi dun appendice documentaire qui, comme tout ce travail, ne mérite que des éloges, ce que confirme la publication de trois éditions en moins dun an.
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SIMBOLO. Masonería. Revista de cultura y opinión. Grande Loge dArgentine de Maçons Libres et Acceptés. Directeur : Eduardo A. Vaccaro, Président de la Grande Loge. Teniente Gral. Juan Domingo Perón (ex Cangallo) 1242, CP 1038 Buenos Aires, Argentina. À partir du Nº 53 (août-septembre 1994), année XLVII, jusquau Nº 66 (avril-mai 1999), année LII (5e époque), plusieurs numéros. De 32 à 48 pages.
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« Simbolo est une revue maçonnique consacrée à lanalyse de la réalité de notre temps et à la diffusion daspects de la tradition franc-maçonne. Cest une tribune pour la liberté de penser, opposée à tout dogme et toute autocratie. Lon y encourage lauto-réflexion sur les thèmes de la culture et de la vie, avec un regard humaniste et fraternel. » Ainsi se définit elle-même cette publication fondée en 1857, qui est passée par plusieurs époques. Complétons la description en signalant la présence dune sélection de divers symboles maçonniques alimentant chaque exemplaire. Daprès les numéros que nous en possédons, lon peut apprécier lévolution de la revue qui a atteint une plus grande universalité.
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MAGISTER. Temas de Masonería. Loge dArgentine de Maçons Libres et Acceptés. Directeur : Eduardo A. Vaccaro, Grand Maître. 26 pages. Volume 1, de Nº 1, mai 1998, à Nº 3, mars 1999.
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« Magister est une publication de Editorial Símbolo et est destinée à promouvoir et diffuser des travaux maçonniques entre les frères dObédience. Sa circulation est limitée au cercle de linstitution. » Magister, dont les destinataires sont exclusivement les Frères de lOrdre, « est une convocation afin que tous les Frères présentent des idées et des apports destinés à augmenter la connaissance et le développement de notre art, élevé et difficile. Leur finalité essentielle est précisément de contribuer à la diffusion de la culture maçonnique par lenseignement, contribuant au travail intime et à la manifestation intellectuelle de tous les francs-maçons argentins. » Ces brefs bulletins sont un condensé de symbolisme et didées claires dans plusieurs directions, et les textes saccompagnent de bibliographies et dillustrations choisies. Il y a infiniment plus de sagesse, de maturité et dexpérience dans ces quelques pages que dans bien des « pavés » sur le sujet.
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EL MARTINISMO TRADICIONAL. Historia, Doctrinas, Teurgia. Jorge Francisco Ferro. Ed. Triregnvm, Bs. Aires, 1991. 88 pages.
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Une histoire de la Maçonnerie claire et concise, que lauteur prolonge jusquà Martinez de Pascually et Claude de Saint-Martin, remontant aux sources opératives.
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LOS TEMPLARIOS. Martirio y Misterio. Jorge Francisco Ferro. Ed. Triregnvm, Buenos Aires 1990. 116 pages.
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Un ouvrage intéressant du remarquable historien et investigateur argentin.
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SANT JOAN I BARRES. Porte-voix du Grand Orient de Catalogne. Nº 1, été 1999. Nouvelles du G.O.C. - Joan Ventosa i Roig - Le Solstice dÉté - Les Arts Libéraux - Livres commentés - Web maçonniques. 26 pages.
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Diccionari Breu de Terminologia Maçonica. Rosa Roger i Moreno en collaboration avec Victor Pallàrs. La Busca Eds., Barcelone, 1999. 126 pages.
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CHAPITRE X<o:p></o:p>
AUTRES COURANTS, PENSÉES ET UVRES<o:p></o:p>
AVALOKA. A Journal of Traditional Religion and Culture, 249 Maynard N. W., <st1:place><st1:city>Grand Rapids</st1:city>, <st1:state>MI</st1:state> <st1:postalcode>49504</st1:postalcode>, <st1:country-region>U.S.A.</st1:country-region></st1:place>
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Léloignement qui existe entre lésotérisme anglais et lésotérisme français est proverbial, comme celui qui les sépare tous deux de lallemand et qui a affecté, en général, les diverses langues européennes durant ces derniers siècles ce qui nétait pas arrivé au Moyen Âge et à la Renaissance au point que de nombreux ouvrages dauteurs français ne sont pas connus en anglais et vice versa. Il y a eu, évidemment, bien des raisons, historiques ou autres, pour que se donne cet état de fait, parmi lesquelles il faut souligner labandon du latin comme langue culte et « franche » qui fut, durant des siècles, le langage de transmission des secrets et des vérités de la Philosophie et de la Cosmogonie Pérenne. Cette situation a perduré jusquà nos jours, et ce nest quassez récemment que sest établi un courant de flux dénergies entre les différents pays dOccident (et principalement entre ce dernier et lOrient), par le biais de traductions, publications, conférences, et autres, de divers auteurs, inspirés par lésotérisme de tous temps et initiés dans différentes formes traditionnelles vivantes et authentiques. La revue américaine AVALOKA sinscrit dans cette perspective de diffusion du message et des enseignements traditionnels, à un fort bon niveau, aussi bien en ce qui concerne ses propres collaborateurs que les traductions de Guénon ou de Burckhardt jusqualors inédites en anglais, ou encore les articles de Coomaraswamy et autres auteurs ne se trouvant pas encore regroupés en volumes. Les remises dAVALOKA offrent le volume V est paru un matériel de grande valeur ; lon peut remarquer parmi les collaborations celles du directeur lui-même, Arthur Versluis, ainsi que celles de James Cowan, Eido Shimano, Robert Aitken, Masao Abe, David Fideler ou autres, étant toutes de haut niveau et faisant preuve dune grande érudition. Dans les prochains numéros, nous reviendrons sur cette revue qui sort aux solstices, et se publie aux États-Unis, en anglais.
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AVALOKA. Année 1992. Réimpression de textes dauteurs traditionnels. Livres et Informations.
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Dans les grandes lignes, le directeur Arthur Versluis regroupe dans ce numéro des travaux qui traitent dune voie de réalisation de type religieux, concrètement le christianisme, et signe un écho sur la Chevalerie. Remarquons également lartcile de Hugh Urban sur limaginaire, chapeauté par une citation de William Blake.
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LA PLACE ROYAL: Histoire, Culture & Tradition. Mensuel, No. 27. Adresse: La Reynerie 47230, LAVARDAC, FRANCE. Sommaire: Editorial; Luc-Olivier dAlgange: Critique Du Regne De Demos; Hervé Boitel: Le Portugal Reviste; Philippe Barthelet: De la Superstition; Jean-Pierre Hausermann: Nouvelles DAlsace; Henry Montaigu: Journal de Galére; Frédéric Luz: La Gazette De Cyrano.
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Dans le numéro 28-29 de juin-juillet 1992, se trouve une information sur le numéro 3 de SYMBOLOS que signe le directeur de la publication, Monsieur Frédéric Luz, qui nhésite pas à qualifier notre revue « dexcellente ». Nous sommes reconnaissants de cet adjectif car nous considérons très important à plus dun titre le travail de cette entité nommée « La Place Royal », que préside Monsieur Henry Montaigu et dont des collaborateurs de valeur constituent le corps, malgré notre éloignement de toute « politique ». Nous y reviendrons.
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Nº 31 de septembre-octobre 1992. Dans notre précédent numéro, nous examinions ce media que dirige Frédéric Luz en étroite collaboration avec Henry Montaigu dont les chroniques, notes, poèmes (et aussi gravures, croyons-nous) occupaient une grande part de la revue. Dans le nº 31, Monsieur Luz nous annonce le décès de Monsieur Montaigu, qui laisse cependant une uvre derrière lui. Nous présentons à LA PLACE ROYAL nos plus sincères condoléances pour la douloureuse perte de son collaborateur.
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Nº 32. Janvier-février-mars 1994. Nouvelle adresse: B.P. 88, 81603 GAILLAC. Cedex. France. Nous nous réjouissons de la réapparition de cette revue qui, depuis la mort de son fondateur, Monsieur Henry Montaigu, il y a un an et demi, reprend la bataille sur le champ culturel et littéraire ésotérique, ainsi que sur luvre de René Guénon. Elle est à présent dirigée par Frédéric Luz, son ancien rédacteur en chef, et ce numéro 32 porte en toute logique sur luvre et les idées dHenry Montaigu. Rien que cela constitue une étude intéressante, car le point de vue du directeur disparu, qui comprend une critique de la vaste littérature française et de lhistoire du pays et de ses institutions, ainsi que de la culture en général, est la raison dêtre de cette revue qui porte déjà un titre significatif. Il sagit dun lieu, dun espace analogue à la cité céleste (Christianopolis, par exemple), dont la projection devrait être la cité des hommes. Mais ce nest pas là une utopie comme lon pourrait le croire, selon le sens donné aujourdhui à ce terme. Il sagit au contraire dun espace, une ville, un archétypique château dimages, un véritable règne, et la preuve en est que la structure de cette entité na pas disparu avec la mort physique de celui qui la conçue dans limaginaire, sinon quelle se projette encore dans notre milieu, et demeure vive et polémique, comme en témoigne un article de Frédéric Luz qui donne quelques détails sur la conduite intellectuelle et les manigances du « théologien » Jean Borella dans la revue Connaissance des Religions, qui sajoute à dautres critiques sur cet écrivain. Y ont également collaboré Luc-Oliver d'Algange, Philippe Barthelet, Hervé Boitel, Christophe Levalois, Philippe de Saint Robert y Eric Vatré.
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DEUX GROUPES ÉSOTÉRIQUES CHRÉTIENS
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Nos lecteurs pourront connaître, au travers de leurs publications, deux groupes ésotériques chrétiens et qui se reconnaissent comme tels sans aucun rapport lun avec lautre, pour autant que nous sachions, à lexception, bien sûr, de leur concordance dans lésotérisme chrétien. Voici leurs dernières publications :
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LA PLACE ROYAL Nº 37: "LA GNOSE CHRETIENNE". B. P. 88 - 81603 GAILLAC cedex. FRANCE. Octobre 1996. Dirigée par Frédéric Luz. 176 pages. Il faut souligner lexcellente présentation, rénovée, de ce media qui a entamé une nouvelle étape.
Editorial: Frédéric Luz; Notes sur la Gnose chrétienne: Luc-Olivier d'Algange; Les gnosimaques: extrait du Dictionnaire de Théologie de M. l'Abbé Bergier, 1829; Gnose chrétienne et gnose anti-chrétienne: Prof. Jean Borella; Jean et Marie: Mr. Ollier (1608-1657); Les Clefs de la Gnose: Jérôme Rousse-Lacordaire o. p.; Sermon sur la résignation intérieure: Jean Tauler; L'Homme intérieur ou la nostalgie du Haut-Pays: Luc-Olivier d'Algange; Le Gnostique de saint Clément d'Alexandrie, de Fénelon; Mise au point sur la confrérie du Paraclet: De la fraternité del Chevaliers du Divin Paraclet (Statuts du xvi siècle), Réformation de la Règle des Chevaliers du Paraclet du Maistre Jean de Thionville, 1668; La confrérie de l'Ordre du Très Saint Paraclet et de la Mère de Dieu; L'Eternité s'éveille, préface à "Opéra doré" de Henry Montaigu: Luc-Olivier d'Algange; Opéra Doré, Oratorio sur la fin des temps: Henry Montaigu.
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SOL NEGRO (Soleil Noir) Revista de principios y fines. Apartado 171 de Alhama de Murcia, España. Directeur : Emilio Saura.
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Nº 3. 1996. Paraît tous les quatre mois. Sommaire : Editorial. Buzón del lector. Guía de Perplejos: Consideraciones sobre el qué, el por qué y el para qué de la enfermedad, M. J. Martínez Albarracín; Homeopatía y filosofía, J. Antonio Antón Pacheco; ¿Tú o usted?, I. Garrido; La bóveda celeste, un mito que perdura, J. López Monje. Comentarios de nuestro tiempo: Rebuscando en la historia, E. Ruiz Castillo; Red de redes, J. Sevilla García; Sobre el éxito de "El mundo de Sofía", A. Martínez Belchí. Archetypica: Simbología; Aspectos qabalísticos de Éxodo 3,1-14, Emilio Saura; Notas sobre el Yi-king, Janus; Notas astrológicas sobre el Concilio Vaticano II, Janus. Literatura, música y artes: Poemas, F. Martínes Albarracín, J. R. Barat; Hombre que mira el mar, J. V. Sánchez; Consideraciones líricas sobre nuestro Siglo de Oro, J. R. Barat; Doce coplillas de intenso amor, J. Cánovas Martínez. Biblioteca del Sol Negro.
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Nº 4. 1996. Sommaire : Editorial. Buzón del lector. Guía de Perplejos: La mujer como persona en los Evangelios, M. Moreno Villa; ¿Todo es uno?, F. Martínez Albarracín. Comentarios de nuestro tiempo: Nuevas perspectivas sobre el fenómeno "ovni", E. Saura; Comentarios de Marta; Y los sueños sueños son, M. Garrido; Astrología y Libertad, A. Martínez Belchí. Archetypica: Simbolismo de la Cruz; Notas qabalisticas, Emilio Saura; Geografía Sagrada, Janus. Literatura, música y artes: El silencio de Dios, P. Ballesta; En el cementerio de Bruckner, J. P. Sánchez. Psicología y formas de vida: Lejos del mundanal, José Fuentes Blanc; A propósito de "violencia y ternura" de Rof Carballo, E. Ruiz Castillo. Biblioteca del Sol Negro.
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Textes brefs et précis, fruits dun travail de synthèse. Porte sur des sujets divers, plus ou moins bons, mais tendant tous vers la connaissance, exprimée de manière fraîche et franche.
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LA PLACE ROYAL. Mas de Combes, 81120 SIEURAC, France. Fondée en 1982 par Henry Montaigu. Directeur depuis 1991 : Frédéric Luz. Nº 38. Noël 1998. 60 pages.
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Un bel article de Luc Olivier dAlgange, sur Ernst Jünger, ouvre ce numéro dans lequel le directeur, Frédéric Luz, annonce avec son épouse son entrée dans lÉglise Orthodoxe (Patriarcat de Kiev) où il a reçu les ordres et communique que LA PLACE ROYAL sera une revue de plus en plus chrétienne. Ce numéro comporte également un article intéressant, de Dominique Devie, sur luvre de Guénon sur Internet, où il parle de notre revue. Et toujours, les contributions centrales de Henry Montaigu.
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RENE DAUMAL Y LA "ENSEÑANZA" DE GURDJIEFF: Emilio Saura.
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A signaler, cette remise dÉmilio Saura (voir dans les numéros 3 et 4 de SYMBOLOS, 1992, son « Approche de la Signature Astrale de la Philosophie »), professeur de philosophie à Murcia (Espagne), sur René Daumal, personnage phare de lésotérisme du XXe siècle, en relations non seulement avec Gurdjieff, mais aussi avec notre guide intellectuel, René Guénon, surtout en ce qui concerne lintérêt de lauteur de La Montagne Analogue pour la métaphysique hindoue.
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PAIDOS. Nous remercions la maison dédition Editorial Paidós pour les livres remis à notre rédaction, qui appartiennent tous à sa collection « Paidós Orientalia ».
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Comme son nom lindique, cette collection est consacrée presque exclusivement à la pensée orientale, quoique suivant une ligne quelque peu hétérogène, car les titres et les auteurs publiés ne reflètent pas toujours fidèlement cette pensée dans ce quelle possède de métaphysique et de traditionnel. Cependant, les textes et les études sont en général de bonne qualité, certains pouvant être considérés comme de véritables « classiques » pour leurs rééditions successives dans plusieurs langues, et ayant été par conséquent lus par plusieurs vagues de lecteurs intéressés par la Philosophie Pérenne. Cest là le cas de Bouddha et lévangile du bouddhisme de A. K. Coomasraswamy, Patânjali et le yoga de M. Eliade, Méthodologie de lhistoire des religions de M. Eliade et J. M. Kitagawa, 150 contes sûfis de Yalal Al Din-Rumi, et Lhindouisme de L. Renou. Remarquons surtout, parmi les exemplaires que nous avons reçus, Alchimie asiatique de M. Eliade, Dictionnaire des religions, de M. Eliade et I. P. Couliano, et Le chemin du zen de E. Herrigel.
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DICTIONNAIRE DES RELIGIONS. Cet ouvrage, commencé par Eliade et achevé par I. P. Couliano, son élève et collaborateur, est une révision générale des principales religions, englobant les divers aspects mythiques, symboliques, rituels et anthropologiques des différentes ethnies et des époques se rapportant à chacune dentre elles. Malgré son approche dans une perspective universitaire et sa terminologie particulière, qui suit la méthode historique, il sagit dun livre de grand intérêt pour lhistorien des religions et des traditions en général.
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ALCHIMIE ASIATIQUE . Lauteur expose, sous forme résumée, les principales caractéristiques de lalchimie orientale (chinoise et hindoue) à lexception de larabe, qui prolonge lalchimie alexandrine dorigine hermétique, cest-à-dire égyptienne et grecque, quEliade avait déjà développée dans son livre Forgerons et alchimistes. « Lalchimie, signale lauteur, a été et est encore une technique spirituelle au moyen de laquelle lhomme assimile les vertus normatives de la vie et sacharne à gagner limmortalité. »
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LE CHEMIN DU ZEN. Cet ouvrage est le fruit de la propre expérience de lauteur, qui a su pénétrer et assimiler la réalité essentielle de cette voie traditionnelle de connaissance, née de la synthèse du taoïsme et du bouddhisme mahayana. Cest un livre très instructif, écrit dans un langage accessible à lhomme occidental, mais qui approfondit les différentes méthodes et techniques utilisées dans les écoles zen en les illustrant par des exemples, et incitant le lecteur à les pratiquer presque sans sen rendre compte.
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COSMOLOGIE ET ALCHIMIE BABYLONIENNES. Mircea Eliade. Paidós Iberica. Barcelone. 1993. 116 pages. ALCHIMIE ASIATIQUE. Idem. 1992. 113 pages.
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Dans la collection Orientalia ont paru ces deux petits volumes qui, avec Forgerons et Alchimistes (Alianza Ed. Barcelone. 1986. 208 pages) et autres, expriment ce quest lAlchimie en tant que science et art hermétique pour ce grand spécialiste de lhistoire des Religions, ainsi que ses correspondances avec la quasi totalité des Traditions connues. En effet, « Lhistoire de lalchimie européenne (et alexandrine, iranienne, arabe, médiévale) débute avec les influences quexerça probablement lalchimie babylonienne en Égypte. » (Alchimie Asiatique, préface). Et il poursuit : « Pour replacer correctement lalchimie dans son contexte original, il ne faut pas perdre de vue ce qui suit : dans toutes les cultures où lalchimie fait acte de présence, elle apparaît toujours intimement liée à une tradition ésotérique ou « mystique » : en Chine, au taoïsme ; en Inde, au yoga et au tantrisme ; dans lÉgypte hellénistique, à la gnose ; dans les pays islamiques, aux écoles mystiques de lhermétisme et de lésotérisme ; en Occident au Moyen Âge et à la Renaissance, à lhermétisme, au mysticisme chrétien et à la kabbale. Au bout du compte, tous les alchimistes déclarent que leur art est une technique ésotérique, poursuivant des buts semblables ou comparables à ceux des grandes traditions ésotériques et « mystiques ». » (page 79).
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Un fait curieux est que ce livre soit paru en roumain en 1935 et que lauteur ait été si clair sur le sujet quil allait développer par la suite, toujours en petits volumes en raison de problèmes dédition.
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Dans la préface de Cosmologie et Alchimie Babyloniennes, Eliade déclare quil se propose de : « Démontrer comme je lai moi-même tenté dans LAlchimie asiatique que les alchimies indienne et chinoise nétaient ni des sciences empiriques ni pré-chimiques, sinon des techniques mystiques, soteriologiques , ne signifie pas faire preuve dérudition, sinon appliquer une méthode qui, bien quelle ne soit pas révolutionnaire dans létude des cultures orientales, peut savérer énormément fertile dans la philosophie de la culture. Le caractère « révolutionnaire » de notre interprétation nous a obligé, il est vrai, à offrir un abondant appareil critique, justement pour prouver jusquà la satiété la validité de nos affirmations. » (page 10). Puis commence la première partie de son traité, avec le programme suivant : 1. Cosmos et Magie, 2. Méthodes, 3. Homologie, 4. Le Temple, 5. Cité Sacrée - Centre du Monde, 6. LAxe du Monde - lArbre de la Vie, 7. Correspondances.
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Cest-à-dire que la Cosmogonie et ses lois se placent pleinement comme les fondations des Sciences et des arts en général, et de lAlchimie en particulier. La raison se trouve sans aucun doute dans les lois de lanalogie qui établissent des correspondances entre divers ordres de la réalité et qui rendent les métaux assimilables aux astres, comme la terre au ciel, bien que leurs polarités se trouvent inversées : « Tout ce qui est connu, tout ce qui est concret, participe à cette loi magique de la correspondance. Le cosmos apparaît divisé en régions gouvernées par les dieux, dirigées par les planètes. Entre une zone céleste déterminée et la planète qui la domine ou le dieu qui la représente, il existe des relations magiques, de « correspondance » et « dinfluence ». Tout ce qui arrive dans une zone céleste sera également présent, dune façon ou dune autre, dans la vie qui, sur terre, se trouve sous son « influence ». Évidemment, ces influences ne sexercent pas toujours de manière directe. Il y a dinnombrables relations, dinnombrables niveaux entre la terre et le ciel. Ce nest quen son centre, et seulement dans certaines conditions, que la terre peut être directement reliée au ciel. » (page 40). Ces lignes passionnantes se complètent de plusieurs autres, prolongeant la pensée de lauteur ; ainsi, dans Forgerons et Alchimistes, nous lisons que : « Collaborer avec la Nature, laider à produire dans un tempo de plus en plus accéléré, modifier les modalités de la matière : dans tout cela nous croyons avoir découvert lune des sources de lidéologie alchimique. » (page 10). Et ailleurs : « Lalchimiste, comme le forgeron, et le potier avant eux, est un « seigneur du feu », puisque cest au moyen du feu que sopère le passage dune substance à une autre. Le premier potier qui parvint, grâce aux braises, à faire durcir considérablement les « formes » quil avait données à largile dut ressentir livresse du démiurge : il venait de découvrir un agent de transmutation. Ce que la chaleur « naturelle » celle du soleil ou du ventre de la terre faisait mûrir lentement, le feu le faisait dans un tempo insoupçonné. » (page 71). Et tout cela était possible, pour les alchimistes du passé, grâce à ce que : « ...les plantes, les pierres et les métaux, de même que les corps des hommes, leur biologie et leur vie psychomentale, nétaient rien dautre que divers instants dun même processus cosmique. Il était donc possible de passer dun état à un autre, de transmuer une forme en une autre. » (page 123).
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Nous avons essayé de souligner quelques-unes des idées de M. Eliade, mais ces trois ouvrages en contiennent bien davantage, quil sagisse de documentation ou de soteriologie, toujours unies au but spirituel par lintermédiaire des sciences de la Nature.
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PAIDOS (1999) : Les titres que nous avons reçu de cet éditeur sont les suivants :
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HISTORIA DE LAS CREENCIAS Y DE LAS IDEAS RELIGIOSAS (3 vol.). Mircea Eliade. I: De la Edad de Piedra a los Misterios de Eleusis, 663 p. II: De Gautama Buda al triunfo del Cristianismo, 678 p. III: De Mahoma a la era de las reformas, 456 p. Ed. Paidós Ibérica, col. Orientalia, Barcelone. 1999.
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Cette uvre en trois tomes de plus de 1.500 pages, avec des index onomastiques et analytiques, savère indispensable pour qui sintéresse à lHistoire des Religions, ou simplement à lHistoire de la Culture, outre les investigateurs en thèmes ésotériques. Cest un véritable héritage de Mircea Eliade qui, né en Roumanie en 1907, a travaillé inlassablement sur ces sujets, jusquà sa mort survenue en 1986, alors quil était professeur à lUniversité de Chicago. Son uvre immense, qui est aujourdhui pratiquement incontournable, a été plusieurs fois remarquée par SYMBOLOS et se trouve présente dans les apports de ses rédacteurs.
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EL REY Y EL CADAVER. Cuentos, mitos y leyendas sobre la recuperación de la integridad humana. Ed. Paidós Ibérica, col. Orientalia, Barcelone 1999. 351 pages
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Compilation de Joseph Campbell, lun des plus grands auteurs dAmérique du Nord se consacrant aux mythes et à la « philosophia perennis ».
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SOBRE ADIVINACION Y SINCRONICIDAD. La psicología de las casualidades significativas. Marie-Louise von Franz. Ed. Paidós Ibérica, col. Jungiana. Barcelone 1999. 184 pages.
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Un livre court, mais clair et précis sur le sujet, composé de cinq conférences données par lauteur, à Zurich. Marie-Louise von Franz peut être considérée comme lune des plus éminentes disciples de Carl G. Jung, et cet ouvrage représente un petit classique sur tout ce qui concerne les différents oracles ; depuis les chinois jusquaux grecs, en passant par les mayas-quichés. Elle marie la vertu de lérudition à une simplicité de style qui rend son uvre accessible à un vaste public.
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THE ONLY TRADITION. William W. Quinn Jr. Suny: State <st1:place><st1:placetype>University</st1:placetype> of <st1:placename>New York</st1:placename></st1:place> Press, <st1:city><st1:place>Albany</st1:place></st1:city> 1997. 384 pages
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Lauteur, élève de Mircea Eliade à lUniversité de Chicago, fut chargé par son professeur de létude des uvres de René Guénon et de A. K. Coomaraswamy. Quinn definit un panorama appréciable au sujet de ces deux grands auteurs, tout en incluant la Théosophie et Madame Blavatsky dans une grande partie de son étude. Cela lui valut les critiques des « schuonniens », malgré son insistance à déclarer que F. Schuon a recueilli le flambeau de ces deux auteurs, objets de son étude, et de le proclamer « autorité » en la matière. Il critique aussi en particulier Antoine Faivre et « lhistoricisme » du courant quil conduit, bien quil se dise comme lui élève de Mircea Eliade.
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ORIENTE Y OCCIDENTE. Luis Racionero. Ed. Anagrama, Barcelone, 1993. 220 pages
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Le titre de cet ouvrage est particulièrement significatif pour nous, puisque cest celui dune uvre homonyme de René Guénon, ayant paru en 1924 ; le sujet est cependant tout aussi actuel, et la conclusion de Racionero est en somme la même que celle de Guénon : il existe une suprématie intellectuelle (entre le monde de lOrient et lhomme occidental et son milieu culturel).
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Cet ouvrage offre un panorama des idées et de la culture contemporaines par rapport aux valeurs pérennes généralement propres aux civilisations orientales, et qui se trouvent aux racines de toute culture, à commencer par celle que nous avons héritée des grecs, des alexandrins, des romains, des hébreux, des arabes, etc., cest-à-dire dans notre héritage occidental, constituant la trame la plus profonde de lêtre humain.
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La capacité dexpliquer des concepts ardus pour lesprit qui ny est pas encore entraîné, dune façon simple et claire, recherchant lexemple facile, parfois évident, pour exprimer des pensées philosophiques, comme souvent lont fait les sages, particulièrement dans le Taoïsme, est le premier message de ce livre où le privilège de la lucidité se joint à la clarté de lexposé même si lon ny adhère pas totalement, et même si lon nest pas daccord avec toutes les assertions de Luis Racionero et que lon ne parvienne donc pas aux mêmes conclusions.
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Il nous faut souligner loptique ample et universelle des observations et du discours, échantillons dun style danalyse qui, sans tomber dans la futurologie, ouvre de nouvelles perspectives au point de vue de lindividu et du groupe, et offre la possibilité de réveiller des images et des concepts plutôt malmenés par le mauvais usage que lon en fait.
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Mais en même temps, nous nous demandons si cet exposé de la pensée orientale est encore valable pour les peuples qui lui ont donné naissance, et lon pourrait en douter rien que daprès lexemple de linvasion japonaise du continent (Chine, Corée, Mongolie, etc.), fait très récent dont on noublie ni la cruauté exercée sur dautres supposés « frères » orientaux, ni le manque de symétrie caractérisant certains groupes de lInde et de lExtrême-Orient, en quelque sorte analogue à celle qui dresse lune contre lautre certaines factions de lIslam.
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La tragédie est ce genre littéraire caractérisé par un dilemme dont le discours, qui se multiplie et va crescendo, en une progression vertigineuse et surtout inéluctable, et fatalement, cours vers sa propre fin ; cest ce qui advient à la pierre lâchée du haut dune tour et qui augmente sa vitesse de façon géométriquement proportionnelle. Cest ce qui arrive aux temps modernes, comme cest arrivé à dautres cultures au cours des temps, sujets bien connus des civilisations orientales qui, elles, contemplent comment se reproduisent les mystérieux détours et cycles de la Roue de la Vie et ses desseins ; personnellement, nous croyons en la libération de lindividu et même du groupe, et nous nous y efforçons, mais à ce stade de la compétition, nous pensons que la reconversion sociale est impossible, à linstar des personnages de la tragédie qui ne peuvent échapper à leur Destin.
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Quoi quil en soit, ces textes brillants et intelligents sont les bienvenus, ainsi que la synthèse quils renferment et leur forme dexpression, et bien que nous ne soyons pas totalement daccord avec toutes leurs assertions et conclusions, lenvergure de lanalyse est évidente en regard de la spéculation littérale et « officielle », soi-disant philosophique, à laquelle nous sommes habitués.
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Pour terminer, nous signalerons lexposé extrêmement intéressant sur la physique quantique le monde de linfiniment petit comprise dune façon exemplaire, ce qui na pas forcément de rapport avec toutes les conclusions quen tirent dautres auteurs, comme F. Capra ; quoique la participation de « lobservateur » qui se transforme en sujet de lacte créatif est une réalité, pas une hypothèse.
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PARABOLA The Magazine of Myth and Tradition. 656 Broadway, <st1:place><st1:city>New York</st1:city>, <st1:state>NY</st1:state> <st1:postalcode>10012</st1:postalcode></st1:place>. <st1:country-region><st1:place>U.S.A.</st1:place></st1:country-region>
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Founder: D. M. Dooling. VOLUME XVIII, Number 1, "HEALING" (Spring 1993): Interview with Lawrence E. Sullivan: Images of Wholeness; Richard S. Sandor: On Death and Coding; Bill Moyers: Wounded Healers; Joel Monture: Saving Mother Earth to Save Ourselves; Kat Duff: The Alchemy of Illnes; Thich Nhat Hanh: Transforming our Suffering; Richard Wentz: The Powwow Doctor; Gray Henry: Even at Night, the Sun is There; ARCS: The Dance of Healing; Joe Louis Lopez: It´s Up to You; Richard Katz: The Kung Approach to Healing; Milton H. Erickson: Word Salad; The Country of the Gadarenes; Marvin Barrett: An Encounter; Tangents; Epicycles; Focus; Currents & Comments; Book Reviews; Full Circle.<o:p></o:p>
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VOLUME XVIII, Number 2, "PLACE AND SPACE" (Summer 1993): Scott Russell Sanders: Telling the Holy; William Maxwell: Home; An interview with Robert Lawlor: Dreaming the Beginning; Janet Heyneman: Nostalgia for the Present; Czeslaw Miloz: On Exile; Shritvatsa Goswami and Margaret Case: The Birth of a Shrine; Martin Lev: The Gate of Mercy; Sara Rossbach: Feng Shui; David Ulrich: Hawai´i, Landscape of Transformation; Wayne Teasdale: A Glimpse of Paradise; William Shelton: Free Space; Ron Matous: Among These Mountains; Tangent; Epicycles; Poems; Book Reviews; Currents & Comments.<o:p></o:p>
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Cette revue qui paraît tous les quatre mois, fondée il y a dix-huit ans par D. M. Dooling et dans laquelle lon a pu lire des signatures aussi respectables que celles de Mircea Eliade, du Dalaï-lama, de Joseph Campbell, de Joseph Epes Brown, etc., offre un vaste panorama à tous ceux qui, pour une raison ou une autre, ont approché ou sintéressent à la recherche de lêtre, au-delà des opportunités quoffre une vie calquée sur les normes du système et son adhésion à quelque partie du monde moderne. En effet, dans cette revue se succèdent des notes sur des traditions « religieuses » parfaitement vivantes, comme lislam, le judaïsme, lhindouisme, le bouddhisme, le bouddhisme zen, etc., en alternance avec la Tradition Hermétique et la Gnose Occidentale en général, et surtout, et cest là son grand apport concernant diverses études sur la culture des différents peuples archaïques et « primitifs ». Elle possède aussi un aspect tourné vers la psychologie que nous ne partageons pas complètement, tout en considérant la psyché comme une voie de passage, apte à être transcendée et non pas niée en bloc, justement une expérience à surmonter afin de pouvoir reconnaître les différences sur le chemin de la réalisation individuelle, tout comme les sciences de la nature le font par dautres moyens : faire face au surnaturel.
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En outre, cette excellente publication, joliment présentée, bien que se rapprochant parfois du « New Age », ne sombre jamais dans le sensationnalisme ni dans la superstition et privilégie les valeurs culturelles et académiques les plus élevées, ce qui mérite dêtre souligné chez une publication tirant à 100.000 exemplaires et représentant une porte daccès à un programme des plus intéressants grâce auquel les lecteurs pourront donner à leurs inquiétudes pistes et orientations. La partie bibliographique est dun grand intérêt, tout comme les annonces de livres qui comprennent les publications des plus importantes universités des États-Unis concernant lésotérisme, les mythes, lanthropologie et les religions. Il faut également souligner lintérêt constamment porté à lart et au documentaire, auquel il faut ajouter ses propres publications dont certaines sont dédiées aux enfants et réalisées avec des moyens audio (cassettes) et vidéo. Nous préciserons que cette revue sinscrit dans le cadre de « lAmerican Way », ce qui peut être quelque peu déconcertant pour qui est strictement accoutumé aux modules de la « culture européenne » ; mais il ne peut en être autrement, puisque cette publication est un échantillon du plus pur et du plus sophistiqué « style new-yorkais ».
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REVISTA DE SORIA. Revue culturelle et informative de la Députation Provinciale. Directeur : Angel Almazán de Gracia. C./ Caballeros, 17. Soria. Espagne.
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Nº 25. Seconde époque. Été 1999. 120 pages. 120 p., "Celtíberos. Homenaje a José Luis Argente": Un día en Tiermes, 25 años después: Carlos de la Casa, Religión y ritual funerario celtibéricos: Alfredo Jiménez, El origen de la cultura celtibérica: J. Arenas y J. P. Martínez, Los arevacos y sus ciudades: Francisco Burillo, Soria y la herencia numantina: José I. de la Torre, El vaso de los guerreros de Numancia: Fernando Romero, Cosmogonía védica del numantismo, vaso de los toros: Angel Almazán, Los celtíberos: poblamiento y formas de vida: Gonzalo Ruiz.
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Nº 24. Printemps 1999. 120 pages ; Nº 22. Automne 1998. « Cîteaux et le Symbolisme ». 112 pages ; Nº 6. 1993. « Numance et Montségur ». 116 pages. Nous remarquerons spécialement, parmi dautres, larticle du directeur « Notes symboliques sur le chrisme » (Nº 24), dans cette revue qui a aussi publié, dans ses numéros précédents, des articles sur la géométrie, la kabbale, etc. Il faut également souligner sa qualité graphique et sa présentation formelle. Lon peut remarquer, chez tous ses collaborateurs, un louable intérêt pour leur ville natale et ses connections universelles.
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REVISTA DE ESTUDIOS BUDISTAS. 2741 Sunset Boulevard. Los Angeles, California 90026. U.S.A. Semestrielle : avril et octobre. 88 pages. Directeurs : Carmen Dragonetti y Fernando Tola.
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Nº 11 : davril a septembre 1996. Sommaire : Nueva etapa del proyecto REB; Artículos: G. P. Malalasekera y K.N. Jayatilleke: El Budismo y la cuestión racial; Fernando Tola y Carmen Dragonetti: Eternidad del Dharma en el Sûtra del Loto; Historia: Jan Hendrik Kern: El Budismo en Java, Bali y Sumatra; Términos y conceptos budistas: Vijñanavada: Idealismo; Giuseppe Tucci: La Escuela Idealista del Budismo; Abstracts; Texto: Maestra Dzau Dzan, F. Tola y C. Dragonetti: Pa ta jen kiao king: El Sûtra de los ocho conocimientos de los grandes seres predicado por Buda; Notas Breves: Luciano Petech: Giuseppe Tucci (1894-1984). Noticias: Actividades de la Asociación Latinoamericana de Estudios Budistas (ALEB), Actividades de FIEB en 1995; Reseñas: Dhammapada, Edited by O. von Hinüber and K. R. Norman, with a complete World Index complied by Shoko Tabata and Tetsuya Tabata, Oxford, The Pali Text Society, 1994; Colaboradores.<o:p></o:p>
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Cest le début dune nouvelle étape de cette revue, qui maintiendra les critères exprimés dans la présentation du premier numéro, ainsi que le communiquent ses directeurs qui annoncent également deux importantes modifications apportées à leur édition : un nouveau format de 88 pages contre 176 auparavant, mais avec des changements destinés à ne pas réduire le matériel dans les même proportions ; et la publication dune collection parallèle de textes basiques du bouddhisme en version espagnole, au rythme de deux par an, avec une introduction et de courtes notes, et le même nombre de pages que la revue, en complément de cette dernière.
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Ils nous informent également que la revue a accompli le projet sur cinq ans quelle sétait donné lors de sa fondation par lAssociation Latino-Américaine dÉtudes Bouddhistes, de Mexico ; elle a été éditée, et continuera de lêtre, avec le support de lInstitut International dÉtudes Bouddhistes de Tokyo et la collaboration technique de Reiyukai de Mexico ; dans ce laps de temps, elle a publié dix numéros, pour un total de 1934 pages et 14500 exemplaires.
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Les directeurs considèrent que leur revue a atteint les objectifs quils sétaient proposés pour cette étape, en divulguant ce quest réellement le Bouddhisme auprès de gens qui ne le connaissaient pas ou qui nen avaient quune idée erronée ou déformée, et en permettant à dautres de comprendre plus en profondeur les pratiques quils réalisent.
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HETERODOXIA Trimestral de Pensamiento Crítico y Extravagante. Apartado 42.082. 28080 Madrid.
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1993 : Voilà déjà six ans que HETERODOXIA a commencé à sortir, ce qui a représenté pour beaucoup la possibilité de sexprimer sans faux-semblants sur des sujets marginalisés par la pseudo-intellectualité et la science du terne et médiocre petit monde universitaire et culturel. Sa parution nous disait que lEspagne dUnamuno, dOrtega y Gasset et dEugenio dOrs, pour nen nommer que trois (et en omettant complètement lextraordinaire tradition littéraire et culturelle espagnole cristallisée par le Siècle dOr), nétait pas morte, et que contre lavalanche commerciale des Albertos, Mario Conde, Banesto, el Banco Popular et Cambio 16, les structures de lhomme espagnol étaient encore indemnes, en dépit des circonstances vécues par son ego, qui était le spectateur déquivoques aussi pathétiques que tragi-comiques qui sont encore très loin dêtre dissipées.
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Heterodoxia sest caractérisée par les qualifications des auteurs présentés, beaucoup dentre eux étant déjà des écrivains connus comme José Luis Aranguren, Raimundo Panikkar, José Montserrat Torrents, etc., et dautres qui le deviendront. Malgré tout, plusieurs des articles se perdent généralement en digressions et, à une certaine époque, beaucoup dabonnés jugeaient excessif le traitement donné à des problèmes théologiques, donc religieux, abordant certaines attitudes personnelles sans but précis, bien que se rapportant à létat civil de Maître Jésus, qui a parfois été dit marié avec Marie-Madeleine, Jean, lévangéliste et le prophète apocalyptique, ayant été le fruit charnel de cette union. Ses rédacteurs se sont par ailleurs plus dune fois référés à la vision ésotérique présente dans la Tradition Unanime et dans la Philosophie Pérenne en tant que « occultisme », sans posséder de la Science Sacrée, semble-t-il, plus quun savoir superficiel et profane, alimenté par des revues comme « Más Allá » ou similaires, bien que, curieusement, ils semblent vraiment croire quils savent de quoi ils parlent.
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Sous la direction de lécrivain Manuel García Viño, le conseil de rédaction dHETERODOXIA est formé par : José Antonio Antón, M. Asensio Moreno, A. Fernández Helidoro, Rafael Hereza, Juan Francisco Lerena, Manuel Mantero, José Mora Galiana y Victoria Sendón, qui en signent également de nombreux articles. Elle sort quatre fois par an, et nous remarquons, parmi les notes publiées récemment, celles de Victoria Sendón et dEmilio Saura.
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Pour terminer, nous mettrons laccent sur un article sur SYMBOLOS, que signe un membre du conseil de rédaction, également collaborateur de notre revue, José Antonio Antón qui, après avoir présenté SYMBOLOS et sêtre référé au sous-titre Art, Culture, Gnose et en particulier aux symboles, déclare : « Cest tellement ainsi que la propre histoire de la culture est impensable sans la considération déléments comme ceux fournis par le symbolisme traditionnel, en dépit de lintérêt de certains milieux « intellectuels » pour occulter ou éviter le sujet. Pour tout cela, le champs daction des symboles auxquels se réfère le titre de la revue en question est suffisamment éclairci. » Et il poursuit : « Mais si nous voulons définir davantage la direction de SYMBOLOS, nous pouvons préciser quelle répond aux critères de la philosophie de René Guénon, et il ne pouvait en aller autrement dun contenu qui se veut traditionnel. » Et ensuite, après avoir rendu éloge au fait quil ne voit dans notre publication aucun indice de « chapelle » ou de « secte » de quelque type que ce soit, et davoir vanté notre présentation et notre iconographie, il termine en disant : «En définitive, nous nous trouvons devant une revue qui, sans aucun doute, sera à partir de maintenant un point de référence pour qui désirera connaître le développement et le traitement de la pensée traditionnelle parmi nous. »
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HELENA TARASIDO In Memoriam
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Nous avons reçu un bel ouvrage sur luvre plastique dHelena Tarasido qui englobe près de quarante ans dun travail fécond. Ce livre, fort bien construit par Editart à Genève, en Suisse, comprend une étude critique de Rafael F. Squirru et une exposition graphique bien documentée sur les différentes phases de production de lartiste et les diverses techniques utilisées, avec de très bonnes reproductions en couleurs ou en noir et blanc.
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A la vue de ce document, luvre de ce peintre est prise à sa juste valeur et lon admire leffort, le nerf, la persévérance dun précurseur qui, sans fléchir et à lencontre des courants de la mode, se battit à lavant-garde picturale dArgentine pour fixer limage de la beauté, toujours changeante et révélatrice, dans une recherche permanente où se recrée latmosphère magique, parfois au moyen de paradoxes de forme, de tracé ou de couleur, ou par le biais de visions instantanées patiemment élaborées ou emportées dans des accès déchaînés par de subtiles énergies. Connaissant la Tradition Hindoue, influencée par les symboles amérindiens et les symboles ésotériques en général, éternelle voyageuse aux inquiétudes intellectuelles et amante naturelle du Mystère, ce nest pas pour autant que la peinture de ce précurseur se soumet aux préceptes, mais au contraire, exprime de façon personnelle les idées et les intuitions que lhomme porte en lui en permanence. Elle tente ainsi de percer les limites pour rechercher un champs plus vaste, à un point tel que, suivant cette direction spatiale, non seulement les ego pourraient se transposer, sinon que lêtre pourrait affronter le Non-Être, la non-dualité, et lidée dune déité non personnalisée, ou dune personnalité qui se dépersonnalise.
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